XTERRA : Pourquoi la discipline plaît-elle tant aux vététistes ?
Par Bérengère Boës -
Mais pourquoi le XTERRA ? Ils ont tous un parcours commun, ils ont fait du cross-country au niveau national et se sont plus ou moins retirés du circuit pour des raisons diverses : études, travail voire lassitude du format XCO. Par contre, ils se sont mis à nager, rouler et courir sur des épreuves de XTERRA. Bérengère Boes nous présente des parcours croisés de nouveaux amoureux du triple effort !
Ils se nomment Nolween Houot, Lucille Rogier, Arnaud Taurelle et Nicolas Rossignol et ont tous eu le privilège de voler jusque Hawaï en novembre dernier pour s’aligner sur la plus prestigieuse compétition de XTERRA : les Championnats du Monde. Pour avoir la chance de partir tout-là bas, ils se sont qualifiés sur l’une des épreuves de cette marque déposée.
D’ailleurs, chaque pays a sa course national (en France, c’est à Xonrupt dans les Vosges et en Belgique c’est à Namur) mais il n’y a pas de restriction, chacun est libre de s’aligner sur celle(s) que vous voulez ! Les destinations sont nombreuses et dans les plus chaleureuses et lointaines en Europe, vous trouverez Malte, Chypre ou la Grèce ! Si vous avez des préférences pour les pays nordiques, il y a aussi la Norvège, le Danemark ou encore la Finlande ! Bref, le choix ne manque pas !
Mais avant de parler de ces mondiaux, revenons un peu au sport en lui-même. Pourquoi nos athlètes ont-ils choisi le XTERRA comme nouvelle discipline ?
Pour Nolwenn, elle ne cache pas qu’elle avait tout simplement fait le tour du cross-country : « J’ai arrêté le VTT après 10 ans de compet’ principalement parce que je m’installais à Liège (Belgique) pour mes études de kiné. Comme j’habite en pleine centre ville, je me suis mise à faire un peu plus de course à pied et un jour je me suis dit que je pouvais combiner tout ça ! L’an dernier à Noël, on s’est lancé un challenge avec mon copain, celui de faire le XTERRA France ! L’histoire est partie comme ça ! ».
De son côté, Arnaud avoue qu’il a eu une « lassitude de tourner en rond sur les circuits de Coupe de France XCO ».
Pour Nicolas « le passage en Elite, l’arrêt à 80% » lui a fait perdre sa motivation. Il complète cependant: « Je sais qu’on est plusieurs à avoir tourné la page du XCO. Sauf que, quand tu aimes faire du sport, tu commences à faire d’autres choses. Je crois que c’est plus fort que toi ».
L’histoire est un peu différente pour Lucille qui a arrêté le XCO à l’âge de 18 ans pour se consacrer à 100% à ses études d’ostéopathie réalisées sur Paris: « J’ai cependant toujours aimé le VTT et j’ai continué à en faire pour le plaisir quand j’en avais le temps ». Une fois ses études terminées, elle rencontre celui qui deviendra son mari et avec lequel elle a aujourd’hui deux enfants. Puis arrive un déclic : « J’ai décidé de reprendre la compétition par le XTERRA l’année de mes 30 ans car c’était la meilleure façon que j’ai trouvée pour prendre du plaisir dans le dépassement de soi… j’avais besoin de me prouver quelque chose à moi-même ! Le problème, c’est que quand tu prends le goût, c’est difficile de t’arrêter ! J’avais déjà fait du triathlon dans le passé, cela m’a plu, ce n’est pas monotone dans l’entraînement. Tu t’adaptes plus à la météo et à ton emploi du temps même lorsque tu as un emploi du temps déjà chargé ».
Et là, leurs commentaires se rejoignent ! Question entraînement, le XTERRA permet varier les plaisirs : « Tu peux mixer, c’est beaucoup moins lassant. Même si tu sais que tu ne va pas être champion du monde, tu vas t’entraîner. En plus tu rencontres plus de gens car tu vas nager et courir, c’est toujours agréable. J’habite à Annecy, du coup, je peux nager au lac et courir dans la montagne, c’est un spot idéal pour ces activités ! » explique Nicolas. Nolwenn avoue aussi avoir retrouvé une nouvelle manière d’équilibrer ses semaines : « Je m’entraîne au feeling et je varie selon mes envies. C’est vraiment moins monotone. Etant donné qu’en semaine ce n’est pas facile de faire du vélo, je nage et je cours, en plus cela prend moins de temps. Je remonte sur mon vélo le weekend lorsque je rentre en France chez mes parents ».
Le goût de l’effort, ils l’ont donc tous mais c’est de rajouter des disciplines à leur quotidien qui leur a relancé leur motivation. Arnaud complète: « Pour ma part, c’est ma copine qui a essayé le XTERRA en mode découverte (les distances sont réduites mais le concept reste le même ndlr). Je me suis préparé pour le XTERRA France en 2016 et le concept m’a de suite plu. J’ai trouvé que, au delà de l’effort, c’est l’enchaînement qui est différent et intéressant. Par exemple, tu peux connaître des personnes qui courent plus vite que toi sauf qu’après la nage et le VTT, ce n’est plus le cas. La gestion de l’effort a une grande importance. Puis faut dire qu’en tant que vététiste, tu as un grand avantage et c’est pour cela que je continue de faire du XCO au niveau national, cela fait partie de ma préparation ».
Un vététiste part avec de bons avantages !
Alors pourquoi nos vététistes sont-ils avantagés dans ce type d’effort ? Le site de l’organisateur XTERRA en question décrit qu’une course comporte généralement 1.5km de natation, 30km de VTT et 10km de trail, ce qui représente respectivement 10%, 65% et 25% du temps total de l’épreuve! Ce n’est donc pas un secret qu’un vététiste part avec de bons avantages !
Seulement, pourquoi se focaliser sur le XTERRA et non pas sur les Cross Triathlon, reconnus par la fédération de Triathlon ? Arnaud a déjà participé à plusieurs d’entre eux et témoigne: « En général, la partie VTT est hyper roulante au Cross Triathlon. La fédération choisit davantage le lieu en fonction de la ville contrairement aux organisations XTERRA qui accordent une grande importance au terrain ! Puis c’est sans parler des destinations qui font souvent rêver ! ».
Du pur marketing ? Peut-être. Sauf qu’en attendant les circuits VTT honorent la notion « tout terrain » et c’est toujours intéressant lorsque les aptitudes techniques entrent aussi en jeu. Ce qui explique encore plus l’intérêt des ces vététistes à se prendre au jeu de la discipline.
Cette année, l’épreuve du XTERRA France à Xonrupt l’a une fois de plus complètement démontré. Réputé comme être un vrai parcours de VTT, la pluie et la boue de cette édition l’ont rendu encore plus exclusif : « C’est là où j’ai remonté un max de monde ! Cela a un gros avantage et c’est d’autant plus motivant ! Même si tu ne sors pas devant après la nage, tu peux remonter. En fait, il te faut des bases dans les trois disciplines mais il y a toujours moyen de s’accrocher. Après il faut insister là où il est possible de faire la plus grande différence » commente Nolwenn.
Vous l’avez compris, ces quatre athlètes ont complètement accroché au concept et ce n’est pas leur voyage à Hawaï qui allait gâcher tout ça !
Pour voler jusqu’à cette île paradisiaque, ils ont d’abord obtenu leurs qualifications dans leurs catégories amateurs respectives (pour les intéressés, les critères se trouvent ici ). Sauf que, une fois l’inscription aux Mondiaux validée, ils ont tous dû trouver de quoi financer leur voyage et si ce n’était pas par leurs propres moyens, des entreprises locales, leur club, des aides du type « Go Fund Me » ou même leurs proches ont été d’une précieuse aide. Leurs avis se rejoignent une fois de plus sur ce point : le déplacement est plutôt onéreux mais il est fait partie de ces occasions qui ne se refusent pas et ils se sont tous débrouillés pour aller jusqu’au bout de cette aventure !
Une fois sur place, tout s’est plutôt bien passé pour eux malgré quelques éléments perturbateurs ! Lucille raconte par exemple que la nage était organisée sur un spot de surf : « En général on nage dans les lac, du coup là-bas, les vagues étaient une difficulté de plus ! C’est comme si tu allais nager sur un spot à Hossegor » s’amuse t’elle à comparer. Elle reprend : « La partie VTT était longue et empruntait principalement des terrains privés donc il n’y avait pas de spectateurs mais, c’était long et on avait incroyablement chaud! Après, une fois sur place, tu te dis que tu n’as pas fait tous ces efforts pour rien donc tu t’accroches et tu savoures encore plus ».
Nicolas rajoute : « J’aime vraiment la mentalité. Tout le monde se parle, discute et est content de se trouver sur ce genre de course. J’ai l’impression qu’on échange plus. Puis à Hawaï, il y avait comme une ‘XTERRA family’. L’organisation joue le jeu à fond, tout est vraiment rôdé, c’est extra ! ».
Côté résultat, c’est plus que prometteur car Nolwenn et Lucille terminent seconde dans leurs groupes d’âge respectifs, Nolwenn est vice-championne du Monde amateur chez les 20-24 ans et Lucille chez les 30-34 ans.
Magnifique victoire pour Arnaud qui remporte la course amateur tout âge confondu et se classe 17ème avec les Elites ! Il est donc champion du Monde dans sa catégorie des 25-29 ans ! Dans cette même catégorie, Nicolas termine 25ème !
Finalement, pour répondre à la question de départ : pourquoi le XTERRA plait-il tant aux vététistes ? Il semblerait que ce soit un mixte de plusieurs éléments. Ce qu’il faut retenir c’est qu’ils prennent tous toujours autant plaisir à pédaler et qu’ils ont tout simplement trouvé l’équilibre nécessaire pour aller s’entraîner régulièrement, se fixer des nouveaux challenges et aussi pour découvrir de nouvelles destinations ! Le XTERRA lui-même évolue, avec l’apparition d’une version longue distance, organisée par la même équipe que l’XTERRA France, dans les Alpes (Areches-Beaufort) les 28/29 juillet 2018. De quoi séduire encore plus les bikers ?
Si l’envie vous prend de vous essayer, les inscriptions pour le XTERRA France sont ouvertes depuis le 4 décembre et il semblerait qu’il reste quelques places ! Toutes les infos se trouvent ici : www.xterraplanet.com – Et pour le XTerra Belgium, c’est par ici : http://waregne.be/xterra/home
Nos articles sur le XTERRA et l’XTERRA Belgium dont nous sommes partenaires : www.vojomag.com/?s=xterra