Worlds DH 2018 Lenzerheide | Le grand portfolio

Il se passe toujours des choses incroyables sur un Championnat du Monde. Il y a des surprises, des confirmations, des larmes de joie ou de tristesse. Nous avons eu notre lot de tout ça hier à Lenzerheide pour les Mondiaux. La suite se passe en images et en émotions évidemment !

Hommes 

Voici certainement l’image qui nous a le plus touchés. Tout d’abord car nous suivons Loïc Bruni depuis maintenant plusieurs années et qu’à chaque déception ou contre performance, le pilote Specialized sait complètement se remettre en question. Nous l’avons vu triste voir désespéré à la mi-saison lorsqu’il croyait qu’il n’arriverait plus à gagner de course ou à rester concentré jusqu’au bout d’un run. Sur cette photo, il célèbre son nouveau sacre avec son team manager et son coach. La joie et la délivrance parlent d’elles-mêmes.

Hier sur la piste suisse, Loïc Bruni a réussi à aligner le run qu’il fallait pour conserver son titre de Champion du Monde :

« Je ne sais pas si je suis l’homme le plus heureux du monde là maintenant, mais en tout cas je suis vraiment vraiment heureux ! La semaine a été géniale et c’est fou de terminer comme ça. Donc en plus d’être heureux pour moi je le suis aussi  pour mon équipe. Honnêtement, je sentais que j’étais un poil trop en confiance au départ, limite un peu trop ‘chill’ alors je me suis dit de faire gaffe et je me suis calmé. Du coup durant mon run, je regrette limite d’avoir mis des coups de frein à certains endroits, j’ai été un peu trop gentil ! Mais bon ça a payé donc je suis content ! »

Loïc Bruni garde donc les couleurs arc-en-ciel pour une autre saison. A 24 ans, il possède déjà trois titres de champion du Monde Elite. Un Champion. Un vrai.

En parlant de champion, en voici un autre. Il vient de Belgique et ne cesse d’enchaîner les exploits. En l’espace de quelques semaines, le protégé de l’écurie GT a remporté l’Enduro World Series de Whistler avec plus de 40 secondes d’avance, la finale de la Coupe du Monde de DH à La Bresse et confirme tout son talent en décrochant l’argent à Lenzerheide.

Alors qu’il venait ici avant tout pour rouler pour la première fois de sa carrière un Championnat du Monde, Martin Maes repart avec tout le respect du milieu. En ce qui nous concerne, il nous fait penser à Sam Hill, disciplines inversées. A l’exception qu’il avait d’ores et déjà participé à quelques Coupes du Monde lorsqu’il était Junior. Du coup, notre comparaison n’est pas 100% valide, elle grossit simplement tout le bien que nous pensons de ce jeune talent qui n’a pas fini de faire parler de lui. La Belgique peut être fière de lui !

A la troisième place, nous retrouvons l’un des pilotes les plus constants du milieu. Deuxième du général de la Coupe du Monde, troisième de ce Mondial, Danny Hart avait une mine un peu triste dans l’aire d’arrivée car il espérait certainement mieux que le bronze.

On aurait pu mettre une photo d’action pour parler de la quatrième place de Loris Vergier mais nous préférons celle-ci. Non pas parce qu’il n’a pas fait un beau run. Loin de là ! Mais parce que la joie du jeune Cagnois, sous les yeux de Steve Peat, est si belle qu’il aurait été dommage de s’en passer.

« Je voulais plus qu’un podium, j’ai fait tout ce qui était dans mon possible pour être premier et du coup je n’ai aucun regret, c’est pour ça que je suis assez content d’être quatrième. J’ai fait des erreurs, je n’ai pas pris les trajectoires que j’aurais dû prendre mais c’était ce que pensais être le mieux sur le moment donc il n’y a pas de regret. J’ai roulé à fond et je suis à 0.749 seconde d’être champion du Monde ! Mais on est jeune, Loïc est champion du Monde, ça me va. On sait qu’on a la vitesse et ça c’est important ! Le niveau est tellement haut, cela n’a jamais été aussi excitant pour le public je pense. On voit que les bons de « d’habitude » font des erreurs, c’est pour dire à quelle vitesse on roule et je suis fier de faire partie de cette génération. » 

Voici un autre déçu du week-end. Il avait annoncé en début d’année vouloir tout miser sur les Championnats du Monde, quitte à se passer du général de la Coupe du Monde. Le voilà sans titre cette année. Un saison plutôt difficile pour la fusée américaine qui a enchainé blessures et doutes.

Alors qu’il a gagné plusieurs manches de qualifications cette année sans avoir su concrétiser en finale, Luca Shaw repart de ces Mondiaux avec une très honorable cinquième place. A l’arrivée, le pilote Santa Cruz avait le sourire, il a fait de son mieux et « n’est pas tombé » (!!) a-t-il dit en rigolant.

Le top 10 se complète respectivement avec Laurie Greenland, Greg Minnaar, Troy Brosnan et Matt Walker. Ce dernier, champion du Monde l’an passé chez les Juniors, a clairement réussi sa première année chez les Elites !

Dans la liste des déçus du week-end, Amaury Pierron est certainement le plus haut placé. Victime de plusieurs chutes durant la semaine, le vainqueur de la Coupe du Monde 2018 avait à coeur de terminer l’année en beauté. Une crevaison lui coûte une chute dans un sous-bois et tous ses espoirs se sont envolés en une fraction de seconde. Des larmes de tristesse ont coulé dans la raquette d’arrivée tellement la déception était grande.

Comme nous lui avons souligné, Aaron Gwin a remporté cinq fois la Coupe du Monde dans sa carrière et n’a décroché qu’une seule médaille sur un Mondial. Il n’y a pas à s’inquiéter, d’autres victoires sont à venir.

Dans le lot des déçus, nous pouvons également citer Brook Macdonald, victime d’une chute lors de son run de course alors qu’il avait signé le meilleur temps des qualifications.

Ou encore Connor Fearon (3ème des qualifications), 15ème au final malgré une crevaison de la roue avant dans les derniers centaines de mètres du tracé.

A noter enfin la 22ème place de Rémi Thirion, définitivement l’un des plus beaux à regarder rouler hier. En tout objectivité évidemment.

Dames

« Rachel is back. » Cela faisait longtemps que la britannique n’avais pas écrasé la course des femmes de cette manière : elle remporte la course avec +9.983 secondes d’avance sur ces rivales. Un temps d’avance digne de la vieille époque où personne n’arrivait à la stopper. Après avoir réalisé ce qu’elle venait d’achever, elle en a pleuré de joie alors que ses rivales souriaient jaune d’être aussi loin. On ne va blâmer personne pour réagir de la sorte.

Après avoir bataillé avec elle durant toute la saison, Tahnee Seagrave doit se contenter de l’argent. Evidemment, ce n’est pas la médaille qu’elle attendait mais elle a encore de belles années à venir devant elle avant de décrocher l’or.

A la troisième place, nous sommes très ravis de voir Myriam Nicole. Très incertaine depuis son retour de blessure en août, la pilote Commencal a vraiment su se concentrer comme il se doit ce week-end pour finir la saison sur la « boîte ». A une petite seconde de la deuxième place, « Pompon » n’avait pas de quoi rougir : « Je suis vraiment épatée par le temps de Rachel, je pense que j’aurais pu augmenter mon temps de cinq secondes grand max. Maintenant je repars avec une médaille et c’est tout de même génial car j’ai mis plus de temps pour revenir à mon niveau que je ne pensais, cela a été difficile mais je termine sur une bonne note. » 

Excellente performance aussi de la part de Marine Cabirou, quatrième chez les Dames. Déçue de ne pas terminer dans le top 5 au classement général de la Coupe du Monde, la pilote à l’accent chantant ne cesse de progresser et on espère bien la voir repartir un jour des Mondiaux avec une médaille autre que celle en chocolat.

Toujours dans le clan des français, on va souligner la belle performance de Morgane Charre, 7ème de ces Mondiaux après avoir très peu roulé en DH cette année. La Championne du Monde 2012 était un régal à voir rouler tout le week-end. Pour ses premiers Mondiaux, Mélanie Chappaz termine 16ème.

Enfin, il faut souligner le beau run que Cécile Ravanel s’apprêtait à réaliser. Malheureusement la pilote Enduro crève avant le deuxième split, tente toute de même de sauter le Road Gap et fini par déjanter. Elle sort déçue de cette performance même si elle a roulé comme elle le souhaitait. En tant qu’enduriste, la sudiste rajoute : « Je suis plus impressionnée par Martin (Maes) ! Cela fait combien d’années que les descendeurs courent Lenzerheide ? La différence est énorme entre quelqu’un qui a déjà fait une piste en course et quelqu’un qui ne l’a jamais faite ! » 

Juniors Hommes 

La course des hommes a été une belle surprise. Après avoir manqué chacune des opportunités de victoire qu’il avait eues au long de la saison, Kade Edwards a fini par remporter la course ultime. Pilote au sein de l’écurie Atherton, ce jeune hyperactif du vélo a brillamment remporté les Championnats du Monde Juniors avec +4.410 secondes d’avance.

Il l’emporte devant l’australien Kye A’Hern et le canadien Eliott Jamieson qui, ancien croiseur, s’est apparement mis à la descente il y a quelques mois seulement.

Grosse déception pour Thibaut Daprela, quatrième, qui avait remporté cinq des sept manches de Coupe du Monde. Le jeune protégé de Nicolas Vouilloz (présent pour l’occasion) avoue avoir mal géré sa journée et a commis bien trop d’erreurs durant son run. Il sera toujours dans la catégorie des Juniors l’an prochain, il aura donc une autre chance de se rattraper.

Juniors Dames 

Ce fut un sans-faute pour la jeune Vali Höll ! Elle a remporté les sept manches de Coupe du Monde de l’année et a terminé l’année de la meilleure des manières.

Avec un temps de 3.39:726, la protégée de Sram l’emporte brillamment et aurait figuré septième chez les Elites Dames !

Anna Newkirk et Mille Johnset complètent le podium. Dommage pour la française Anastasia Gimenez qui manque le podium pour moins d’une seconde : « Je n’ai pas pu avoir un entraînement correct l’hiver dernier et je n’ai pas pu rattraper mon retard dans la saison alors j’ai hâte de corriger ça pour l’an prochain », déclare-t-elle. On ne manquera donc pas de la suivre de près pour sa deuxième année chez les Juniors.

Egalement de l’équipe de France, Mathilde Bernard termine à la sixième place.

On termine l’article et la saison DH ici même. On va faire une exception à la règle et terminer l’article par deux photos de notre staff pris en flagrant délit d’embrassade ou de travail ! Ce fut un plaisir de faire partager de telles émotions avec vous. A l’année prochaine !