Worlds 2023 | XCC : Ferrand-Prévot et Gaze au rendez-vous, Koretzky 2e
Par Léo Kervran -
Les champions sortants ont répondu présent ! Sur un circuit encore inconnu des pilotes il y a quelques jours, Sam Gaze puis Pauline Ferrand-Prévot ont parfaitement défendu leurs titres respectifs de champion du monde de XCC et repartent pour une nouvelle année en maillot irisé. Victor Koretzky s’est également illustré et termine avec une médaille d’argent tandis que parmi les autres favoris, Luca Schwarzbauer et Sina Frei ont chuté. Voici tous les résultats :
Hommes : Gaze conserve son titre, Koretzky 2e !
Aux championnats du monde, il n’y a pas de limite au nombre de participants en Short Track comme sur les coupes du monde. En conséquence, la grille de départ était bien fournie ce soir sur le tout nouveau parcours de Glentress, le trail center bien connu au cœur de la Tweed Valley : 75 partants ! Parmi les « nouveaux », sur la dernière ligne du fait de son manque de points UCI en XC, un certain Peter Sagan…
En revanche, il y a certaines choses qui ne changent pas, à commencer par le départ de Luca Schwarzbauer. Comme en coupe du monde, l’Allemand prend le meilleur départ et emmène le peloton vers le premier tour de circuit. Dans sa roue, des visages habituels comme ceux du champion du monde sortant Sam Gaze, d’Alan Hatherly ou d’Henrique Avancini mais aussi quelques « invités » qui tentent leur chance en ce début de course, à l’image de Martins Blums ou de Simon Andreassen.
Dès les premières minutes, on comprend que la course va être tactique : le circuit est court, très rapide (11 tours à couvrir) et une fois passé la bosse située juste après la ligne droite de départ/arrivée, il devient très difficile de doubler. La descente typée bike park est presque monotrace et le retour sur la ligne d’arrivée n’offre guère plus de place. Attention au placement !
Cela, Victor Koretzky l’a vite compris. Discret pour ses quelques apparitions en coupe du monde cette saison, le Français se replace aux avant-postes dès le troisième tour. Pas en première position toutefois : c’est la place réservée à Luca Schwarzbauer et surtout Sam Gaze, qui contrôlent à eux deux le rythme en tête de course. Le champion du monde sortant et le leader de la coupe du monde de la discipline aux deux premières places, quoi de plus normal ?
Sur un circuit aussi rapide, difficile d’établir une vraie sélection. Des cassures apparaissent puis se résorbent aussitôt et, de façon générale, le peloton reste dans une longue file indienne qui se regroupe plus ou moins à chaque passage sur la ligne. Cela profite à ceux partis en fond de grille comme Tom Pidcock : le Britannique remonte discrètement dans les roues pour venir se placer dans le top 10 à mi-course, alors qu’un problème mécanique à la roue arrière élimine Henrique Avancini dans le même temps.
On voit aussi passer Thomas Litscher ou encore Ondrej Cink dans les premières positions mais à l’amorce du dernier tour, ce sont toujours Gaze et Schwarzbauer qui occupent les deux premières places. Va-t-on assister à un final en sprint ?
La réponse arrive vite : non ! Dans la bosse, Sam Gaze attaque depuis l’avant et personne ne peut suivre. Il prend vite quelques mètres d’avance et plonge dans la descente avec trois vélos d’avance sur Victor Koretzky. Derrière, Luca Schwarzbauer est 3e mais Tom Pidcock est sur ses talons…
Et dans le dernier virage, l’Allemand oublie de défendre à l’intérieur ! Le Britannique en profite pour plonger dans le virage, l’attaque est virile, les deux pilotes au coude-à-coude… et Schwarzbauer finit par terre. Difficile sur les images de dire si la tentative de Pidcock dépasse les limites ou non mais pour les commissaires cela reste correct et il ne sera pas déclassé. Au final, Sam Gaze s’impose avec une roue d’avance sur Victor Koreztky qui a tenté jusqu’à la ligne tandis que Pidcock prend la médaille de bronze à domicile.
Seul autre français au départ, Joshua Dubau prend la 25e place. Titouan Carod, Jordan Sarrou, Antoine Philipp ou encore Maxime Marotte, le champion de France de la discipline, ont choisi de faire l’impasse pour mieux préparer le XCO de samedi. Même chose pour Nino Schurter, Mathias Flückiger et Filippo Colombo côté suisse, Luca Braidot pour l’Italie ou David Valero pour l’Espagne. Chez les Belges, Pierre de Froidmont est 14e, Jens Schuermans 24e, Clément Horny 49e et Arne Janssens n’a pas terminé la course.
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Femmes : Pauline Ferrand-Prévot en patronne
Chez les femmes, le peloton est moins fourni avec 41 partantes et comme chez les hommes, on remarques plusieurs impasses importantes : Loana Lecomte, Laura Stigger (victorieuse à Val di Sole), Jenny Rissveds ou encore Mona Mitterwallner ne sont pas au départ.
Gonflée à bloc depuis ses performances à Val di Sole il y a un mois, Martina Berta prend le meilleur départ devant Puck Pieterse, Evie Richards et Jolanda Neff. Un peu lente à sortir de la ligne de départ, Pauline Ferrand-Prévot vient très vite se replacer dans sa position préférée c’est-à-dire entre la 2e et la 4e position, en contrôle juste derrière la tête de course.
Puck Pieterse et Evie Richards semblent en forme, tout comme Rebecca Henderson, et les rôles s’échangent régulièrement dans les premières positions. Toutefois, au fil des tours, on comprend que la physionomie de course va être bien différente de l’épreuve hommes. Le groupe perd des unités par l’arrière et au début du troisième tour, elles ne sont déjà plus que 13 devant.
A l’entame du quatrième tour, Sina Frei chute sur la ligne suite à un malheureux contact cintre à cintre avec Evie Richards et cela va encore accélérer le mouvement. Bientôt, le groupe de tête se retrouve réduit à cinq pilotes : Puck Pieterse, Rebecca Henderson, Evie Richards, Alessandra Keller et Gwendalyn Gibson. En chasse-patates à quelques mètres, Steffi Häberlin et Savilia Blunk parviendront à revenir quelques instants dans la septième boucle… pour mieux se faire distancer dans le tour suivant.
En tête du groupe, c’est Puck Pieterse qui fait l’essentiel du travail tandis qu’Henderson et surtout Ferrand-Prévot contrôlent leurs adversaires et dissuadent toute tentative de changement de rythme. Ceci dit, on approche de la fin de course et ce petit jeu d’élimination commence à peser pour certaines…
Dans le neuvième et avant-dernier tour, Evie Richards hausse le rythme. Pauline Ferrand-Prévot et Puck Pieterse suivent bien mais c’est de trop pour Rebecca Henderson et Gwendalyn Gibson qui accusent quelques mètres de retard en bas de la descente. Pas grand-chose, 2 ou 3 vélos tout au plus mais c’est trop tard : le podium va se jouer entre les trois de devant !
On l’attendait autant que ses adversaires la redoutait : alors qu’on entame le dixième et dernier tour, Pauline Ferrand-Prévot place enfin son attaque dans la bosse. Une accélération en deux temps, une première fois en bas de la bosse que Pieterse et Richards suivent avec peine puis une deuxième plus tranchante au milieu qui lui permet de s’isoler pour de bon. Elle plonge dans la descente avec deux fois plus d’avance que Sam Gaze une heure plus tôt, autant dire une éternité pour ses concurrentes.
Ne reste plus qu’à rester sur le vélo jusqu’à la ligne, ce qu’elle réussit sans faute, et la voilà championne du monde de XCC pour la deuxième fois d’affilée ! Le tout à l’issue d’une course maîtrisée de main de maître, un véritable récital. De (très) bon augure pour le XCO samedi ! Derrière, Puck Pieterse est parvenue à résister à Evie Richards et prend la deuxième place pour ses premiers mondiaux chez les Elites (alors qu’elle n’est que Espoir 2e année, elle a fait le choix d’être surclassée) tandis que la Britannique termine cette première épreuve des mondiaux à domicile avec la médaille de bronze.
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