Worlds 2022 ⎜ XCC : Samuel Gaze, la rédemption !

Par Adrien Protano -

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Worlds 2022 ⎜ XCC : Samuel Gaze, la rédemption !

Si le soleil pointait le bout de son nez pour le départ de l’épreuve XCC de ces championnats du monde 2022, la pluie est restée en embuscade pour jouer les trouble-fête. Retour sur cette course stratégique et sur le duel final haletant entre Christopher Blevins, le champion en titre, et Samuel Gaze !

Le départ de ce short-track hommes fut plus calme que pour l’épreuve similaire chez les femmes, et la course a aussi pris plus de temps à se lancer, avec un groupe compact de coureurs aux avant-postes. Aux commandes, on retrouve notamment le brésilien Henrique Avancini, spécialiste du XCC, qui fait l’effort de maintenir la position de leader afin de contrôler les éventuelles attaques.

Les hommes du groupe de tête se testent, à l’image de l’Allemand Julian Schelb qui lance une attaque lors du passage au second tour, mais chacun est attentif et il est très vite rattrapé par Sebastian Fini, le très puissant Danois, ainsi que par le reste du groupe. L’armada suisse reste en embuscade, tout comme Blevins et Hatherly qui comptent aussi parmi les favoris.

Les pierriers du parcours sont devenus assez glissants avec les orages qui ont touché Les Gets cette après-midi. Henrique Avancini en fait les frais lors du 4ème tour, emportant dans sa chute Sebastian Fini.

Juste derrière, Filippo Colombo les évite de justesse et manque de finir au sol lui aussi dans la manœuvre. Très vite debout, très vite repartis, les trois hommes n’ont perdu que peu de places et se repositionnent déjà juste derrière Thomas Litscher qui en a profité pour se placer à l’avant du groupe.

Même si le soleil est présent en cette fin de journée, une fine pluie continue à s’abattre sur le circuit et l’herbe reste glissante. Le parcours demande donc beaucoup d’attention pour ne pas partir à la faute. A ce propos, il y a un pilote dans le groupe de tête, resté très discret jusqu’à ce stade de la course, qui semble ne commettre aucune erreur : le Néo-Zélandais Samuel Gaze, qui fait preuve d’une gestion de course assez stratégique et qui pourrait être dangereux aujourd’hui !

C’est au huitième tour qu’on a réellement l’impression que la course se lance : Martins Blums accélère le rythme, mais Samuel Gaze ne compte pas se laisser faire aussi facilement et reste dans sa roue. Le suspense monte !

Cette attaque a donné des idées au Néo-Zélandais qui attend patiemment le dernier tour pour lâcher les watts et entraîner avec lui Christopher Blevins, champion du monde en titre, pour un duel acharné.

Les deux hommes laissent sur place le duo suisse qui les accompagnait, composé de Filippo Colombo et Thomas Litscher. Jusqu’aux derniers pierriers, ils sont au coude à coude ! C’est là que Blevins tente un coup de poker : il tente de passer par l’extérieur dans le dernier pierrier mais Sam Gaze tient bien sa ligne et ne cède pas. Il n’y a pas la place pour deux pilotes dans ce passage et la course de l’Américain s’arrête net dans un rocher.

Tout espoir de victoire (et de doublé historique) envolé, il ne cherchera même pas à défendre une éventuelle médaille et ne coupera la ligne qu’en 16e position, défait, sans même avoir redressé son cintre.

Samuel Gaze termine ainsi les derniers mètres de cette course en solitaire et vient décrocher le titre ! Le double champion du monde de cross-country (catégorie Espoirs) rajoute ainsi un maillot arc-en-ciel à sa garde robe. Une véritable rédemption pour le Néo-Zélandais, qui avait été le premier à mettre fin à l’hégémonie de Nino Schurter en coupe du monde en 2018, avant de passer par des moments difficiles (dépression puis blessures à répétition au genou).

Forcément, l’émotion était présente à l’arrivée : « Incroyable. Vous savez… Ça a été une année intéressante, beaucoup de revers. Le dernier mois, mois et demi a été parfait et nous avons vraiment travaillé dur, l’équipe a été incroyable dans son soutien, nous avons eu une si bonne atmosphère dans cette préparation et nous avons tout fait parfaitement. Venir ici après 3 semaines difficiles et décrocher un titre mondial, c’est… Oui, c’est spécial. J’ai essayé de rester aussi calme que possible dans la première partie de course et puis, il y a eu quelques chutes devant moi qui ont créé des écarts que j’ai dû combler et dans les 4 derniers tours environ, j’ai essayé de rester aussi près que possible de l’avant et d’être préparé et puis le dernier tour c’était juste, tu y vas avec tout ce qui te reste.
La chute ? C’est un championnat du monde, tu es à fond dedans. Chris était à fond, moi aussi et il n’y avait pas de place pour passer et il y avait un rocher sur le chemin… Mais je ne peux que l’admirer, Chris est un type formidable et un compétiteur féroce et c’est un championnat du monde, tout mettre en jeu pour un maillot, c’est le rêve de tout sportif professionnel. »

Filippo Colombo, très actif dans cette course, ramène une médaille (d’argent) de plus à la nation suisse et se met en confiance pour la course de dimanche, où on pourra le compter parmi les favoris. On le retrouve juste après l’arrivée : « forcément je voulais avoir une médaille tout de suite sur cette course, je voulais commencer comme ça ces championnats du monde et je savais que j’avais une très bonne chance ici. Je voulais essayer de contrôler un peu, de faire une course un petit peu plus rapide que ce qu’on a fait parce que je savais qu’un gars comme Sam Gaze, dans le dernier tour il est presque imbattable. Sur son attaque j’ai rien pu faire pour le contrer et je suis super heureux de ma médaille, je pense qu’il était le plus fort aujourd’hui. Maintenant j’ai ma médaille, je suis content et je peux m’amuser dimanche ! On va tout donner et on va voir. »

Pour l’anecdote, on note que c’est aussi la première médaille pour le prototype BMC tout-suspendu, même pas encore dévoilé au public (lire Spyshot | Un proto XC BMC aux Gets !)

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Les supporters suisses n’étaient pas aux bout de leurs joies puisque la médaille de bronze est remportée par Thomas Litscher, qui monte sur la 3ème marche du podium après avoir longtemps bataillé aux avants-postes.

Le top 5 est complété par Alan Haterly, qui a paru un peu en difficulté en début d’épreuve mais qui s’est bien repris ensuite, et par Martins Blums. Le Belge Jens Schuermans finit en 12ème position après une belle remontée. Un bon indice de son état de forme pour dimanche.

Retrouvez tous nos articles sur ces championnats du monde : vojomag.com/?s=worlds+2022

ParAdrien Protano