World Cup XC 2022 #8 – Mont-Sainte-Anne | Premières en terre sainte
Par Léo Kervran -
On vous le dit souvent cette année, mais quelles courses ! Pour le retour en terre canadienne, les pilotes nous ont offert du grand spectacle chez les femmes comme chez les hommes, et une victoire française est venue couronner le tout. Des récitals de Jolanda Neff et Titouan Carod en passant par le suspense pour le podium dans les deux courses ou le podium de Pierre de Froidmont, découvrez vite notre grand portfolio. Mont-Sainte-Anne, on reviendra !
De retour au Mont-Sainte-Anne ! Cela faisait 3 ans et les championnats du monde 2019 que les pilotes n’avaient pas posé leurs roues sur l’iconique montagne québécoise, un des lieux les plus chargés d’histoire de notre sport. Dites-vous qu’avant cette interruption, l’étape était présente au calendrier sans interruption depuis la première édition de la coupe du monde en 1991. Evolution des tracés, du matériel, des formats de course… Le Mont-Sainte-Anne aura tout vu et c’est pourquoi s’imposer ici à toujours une valeur particulière.
D’autant que le circuit a sa réputation à lui seul. Tracé essentiellement en forêt et très naturel, il est l’un des plus techniques de l’année, aussi bien en montée qu’en descente. Au fil des saisons, certaines sections sont devenus aussi célèbres que le circuit en lui-même, comme la montée de La Marmotte ou l’infernale descente de La Patriote, dont les pierriers pourraient figurer sur une piste de DH sans problème.
Il a toutefois été remanié cette année et a perdu la fameuse descente de La Béatrice, peut-être la plus connue de toute. Qu’on se rassure cependant : cela ne l’a pas rendu plus facile ou moins intéressant ! Et comme si ça ne suffisait pas, de la pluie est annoncée dans l’après-midi de ce dimanche. De quoi rendre les choses encore un peu plus difficiles, surtout après des reconnaissances sur le sec…
Femmes : Jolanda Neff, quatre ans après
Qui pour arrêter Jolanda Neff ? Sur le papier, la Suissesse fait presque figure de favorite au départ : elle vient de remporter le XCC avec la manière et le circuit semble taillé sur mesure pour ses capacités. Cependant, elle n’a pas encore gagné en XCO cette année. Ni l’année dernière d’ailleurs, ni même celle d’avant. En fait, sa dernière victoire en XCO sur le circuit international remonte à 2018, à La Bresse.
Face à elle, et avec Jenny Rissveds qui vient se rajouter à la longue liste des absentes (Evie Richards, Loana Lecomte, Pauline Ferrand-Prévot, Sina Frei, Laura Stigger, Linda Indergand notamment), deux noms sortent du lot : Alessandra Keller, vainqueur la semaine passée à Snowshoe sous une pluie battante, et Anne Terpstra, qui paraît très en forme en cette fin de saison. On n’oublie pas non plus Mona Mitterwallner ou Rebecca McConnell, qui aimerait bien sortir de la mauvaise spirale dans laquelle elle est engagée depuis Lenzerheide en juillet.
Avant le départ, il ne fait pas exagérément chaud au Mont-Sainte-Anne ce dimanche mais avec la pluie annoncée, l’air est déjà très humide et il n’est pas évident de se rafraîchir.
Comme un indice de ce qui va suivre, c’est déjà Jolanda Neff qui prend le meilleur envol ! Dans sa roue, Caroline Bohé, Gwendalyn Gibson ou encore Alessandra Keller.
On aurait pu croire qu’avec moins de pilotes (seulement 35 au départ), le départ serait tranquille mais ce ne fut pas le cas. Avant même le premier virage, Emily Batty touche une roue ou s’accroche avec une autre concurrente et chute violemment. Tomber ce n’est jamais drôle, alors à domicile et avec le maillot de championne nationale sur les épaules… L’accident survient en milieu de peloton et si certaines y échappent de peu, telle Haley Batten (tout à gauche sur la première photo), d’autres comme Lucie Urruty ou Sidney McGill (plaque 64) ne peuvent l’éviter.
Tout le monde repartira mais pendant ce temps, la course ne s’est pas arrêtée. Au Mont-Sainte-Anne, la course compte cette année deux start-loops (le tracé du XCC, en l’occurence) et c’est Gwendalyn Gibson qui emmène le peloton dans la première.
A l’entame du deuxième, Rebecca McConnell se porte aux avant-postes. L’Australienne vient de perdre la tête du classement général et forcément, elle aimerait la retrouver à l’issue de cette course.
Elle fait la petite descente de la start-loop à fond et relance à chaque occasion. Le message est clair, elle veut durcir la course ! Derrière, Anne Terpstra réagit mais McConnell ne s’avoue pas vaincue et elle creuse un petit écart, dans le premier tour. Quelques secondes tout au plus, rien de vraiment inquiétant pour l’instant mais il ne faudrait pas lui laisser plus…
Après une erreur d’Anne Terpstra dans une section technique, c’est au tour d’Alessandra Keller de faire l’effort pour essayer de rattraper l’Australienne. Et ça marche ! Si McConnell entame le deuxième tour avec encore 7 secondes d’avance, elle est rejointe dès la montée qui suit la ligne de départ. Pas de temps de flottement, Jolanda Neff se place aussitôt en tête avant d’aborder les sections techniques.
Montée de La Marmotte, descente de La Patriote, la Suissesse survole les difficultés techniques et creuse déjà l’écart. 8 secondes d’avance au premier temps intermédiaire, 21 secondes au suivant et finalement 31 secondes sur la ligne de départ au moment d’attaquer le troisième tour ! L’addition est lourde, très lourde pour ses adversaires et ça ne va pas s’arranger.
En effet, c’est le moment choisi par la pluie pour faire son apparition. Enfin, apparition… La photo ci-dessus se passe de mots. Une « entrée remarquée », pour rester dans l’euphémisme ?
Pas de quoi ralentir Jolanda Neff. Nettement plus à l’aise que ses concurrentes, la championne olympique continue de passer tous les obstacles sur son vélo, là où la course se transforme presque en épreuve de cyclo-cross pour certaines. Une ou deux petites glissades nous rappellent qu’elle roule bien le même circuit et dans les mêmes conditions que les autres mais sinon, on aurait vite fait d’avoir des doutes… A la fin du troisième tour, elle a plus que doublé son avance, qui dépasse désormais la minute.
Comme si les choses ne jouaient pas suffisamment sa faveur, Haley Batten est désormais seule en chasse de la Suissesse. En forme sur cette tournée nord-américaine, la pilote du Specialized Factory Racing brille dans les montées mais un peu moins dans les descentes ce dimanche. Jusque-là, elle pouvait compter sur le soutien ou la pression d’Anne Terpstra pour ne pas perdre trop de temps mais la Néerlandaise vient de crever et le temps de se faire dépanner, elle rétrograde en 6e position.
En revanche, un autre visage vient de se glisser sur le podium : celui de Mona Mitterwallner. Ralentie par une chute dans le troisième tour, l’Autrichienne est 6e dans la roue d’Alessandra Keller à l’approche des deux dernières boucles et sur le point de livrer une nouvelle démonstration de gestion de course. En un tour, elle lâche Keller puis revient sur Martina Berta et la dépasse sans attendre. La prochaine sur la liste, c’est Haley Batten !
D’ailleurs, on ne parle pas beaucoup de Martina Berta mais l’Italienne fait une course très solide jusque-là. On l’a souvent vue aux avant-postes en début de course mais elle a, à plusieurs reprises, montré quelques difficultés à tenir jusqu’au bout. Cette fois, elle semble bien partie pour décrocher son premier podium en coupe du monde !
On file vers la ligne d’arrivée pour ne pas manquer Jolanda Neff, ovationné par le public et qui prend le temps de savourer sa victoire. Aujourd’hui, la Suissesse a déroulé sa course du début à la fin. Techniquement, physiquement mais aussi tactiquement avec son placement et ses efforts contrôlés au départ, on a assisté à un véritable récital !
Cette victoire, c’est aussi une délivrance puisque cela faisait 4 ans qu’elle n’avait plus gagné en coupe du monde (XCC mis à part). Difficile à croire tant son sacre olympique est encore présent dans les mémoires, mais quel meilleur endroit que Mont-Sainte-Anne pour retrouver la première marche pour une pilote comme elle ?
Derrière, le podium se joue au sprint ! Mona Mitterwallner est revenue sur Haley Batten au milieu du dernier tour et malgré une erreur dans une montée, elle est encore dans sa roue au moment d’entamer la courte mais rude montée qui remontent les pilotes sur la ligne droite d’arrivée. Patiente, l’Autrichienne reste dans la roue de l’Américaine qui donne tout pour essayer de la décrocher et on se demande même si elle ne va pas rester derrière…
Mais non ! Mitterwallner a attendu le bon moment et à 20 m de la ligne, elle passe devant Batten pour aller chercher la deuxième place. Elle égale ainsi son meilleur résultat chez les Elites, puisqu’elle avait déjà terminé 2e à Vallnord. On rappellera que ce n’est que sa première saison dans la catégorie et qu’elle est surclassée : normalement, elle devrait courir avec les Espoirs, et ce jusque fin 2024…
Ce n’est jamais agréable de se faire battre au sprint mais de cette 3e place, Haley Batten ne retient que le positif : c’est son premier podium en 2022 et pour la première fois de la saison, tout s’est bien passé en course, le corps comme la tête et le vélo ont répondu présent. La verra-t-on durer à ce niveau, elle qui avait signé deux podiums début 2021 ? Réponse dans trois semaines aux Gets, où le circuit pourrait bien lui convenir…
Enfin, Martina Berta et Alessandra Keller complètent le podium, à l’issue de courses régulières mais sans vraiment avoir pu se mêler à lutte pour de meilleures positions.
Dans le top 10, on a ensuite Léna Gérault, qui signe son meilleur résultat de l’année, Anne Terpstra, qui limite la casse au classement général après sa crevaison, Kate Courtney, qui a dû composer avec une tige de selle bloquée à partir de la mi-course (heureusement en position haute), Janika Lõiv et Caroline Bohé.
Repartie dans les dernières positions après sa chute au départ, Lucie Urruty a fait mieux que raccrocher le peloton. La pilote Veloroc Lapierre est joliment remontée jusque dans le top 15 avant la mi-course et a ensuite réussi à défendre cette position jusqu’à l’arrivée malgré ses efforts des premiers tours. Elle est 14e !
Pour Emily Batty, la remise en route fut un peu plus longue ce qui a rendu la remontée encore plus difficile, mais la Canadienne n’a pas abandonné. Poussée par son public, elle termine à la 18e place mais elle attendait sans doute bien mieux.
Le seul abandon de la course est celui de Gwendalyn Gibson. Alors qu’elle semblait encore en forme, des problèmes mécaniques puis une chute sur son genou fracturé (rotule) plus tôt dans l’année l’ont incité à se retirer pour ne pas prendre de risques en vue des championnats du monde.
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Au classement général, tout reste à faire ! Malgré sa 7e place, Anne Terpstra creuse un peu l’écart sur Rebecca McConnell qui a encore vécu une journée très difficile (19e) mais Alessandra Keller se rapproche. 88 points seulement séparent les 3 pilotes, de quoi garder les choses intéressantes pour la finale à Val di Sole (2-4 septembre) !
Résumé :
1. Jolanda Neff (SUI, Trek Factory Racing XC), 1:26:53
2. Mona Mitterwallner (AUT, Cannondale Factory Racing), + 0:56
3. Haley Batten (USA, Specialized Factory Racing), + 0:56
4. Martina Berta (ITA, Santa Cuz FSA MTB Pro Team), + 2:04
5. Alessandra Keller (SUI, Thömus Maxon), +2:09
Hommes
A l’image de Jolanda Neff chez les femmes, Filippo Colombo peut aborder cette huitième manche de la coupe du monde relativement confiant : s’il n’a encore jamais gagné en coupe du monde, il signe la meilleure saison de sa carrière chez les Elites avec déjà 3 podiums. Mieux encore, la pluie a cessé et le circuit devrait donc sécher au fil des tours. Surtout, il a largement dominé le short-track vendredi, mettant au supplice ses adversaires à chaque accélération avant de finir en solitaire dans le dernier tour.
Ceci dit, David Valero et Titouan Carod auront sûrement leur mot à dire. L’Espagnol parce qu’il vient de remporter la première victoire de la carrière en surprenant tout le monde sous la pluie de Snowshoe, et le Français parce qu’il a terminé 2e derrière Valero, et qu’on arrive sur le circuit qui lui convient le mieux : extrêmement technique en montée comme en descente, avec des montées raides et nerveuses plutôt que roulantes.
D’ailleurs, la semaine dernière, il annonçait la couleur en glissant à l’arrive que » le parcours n’est pas pour moi, je préfère quand c’est plus technique et avec plus de dénivelé […]. Mont-Sainte-Anne est mon circuit préféré alors on peut espérer au moins aussi bien !” Pour lui, la pluie est un atout et le circuit humide pourra jouer en sa faveur !
On signalera l’absence de Vlad Dascalu, en plus de celle de Mathias Flückiger qui a décidé de ne pas faire le déplacement en Amérique du Nord. Blessé au genou droit après sa chute la semaine dernière à Snowshoe, le Roumain n’a pas eu d’autre choix que de déclarer forfait en espérant pouvoir récupérer à temps pour les championnats du monde. Forfait également pour Christopher Blevins, suite à un test positif au Covid-19.
Comme sur le short-track, Filippo Colombo prend le meilleur départ…
Mais il cède vite les commandes à Titouan Carod, tandis que Gerardo Ulloa ainsi que Pierre de Froidmont semblent également en forme et suivent de près. Après les deux start-loops disputées en peloton groupé, les pilotes se lancent à l’assaut du premier tour complet, toujours emmenés par Titouan Carod devant Filippo Colombo.
Premier passage dans la descente de La Patriote… et terminé bonsoir. Meilleur descendeur que son coéquipier, Titouan Carod creuse en quelques instants un écart d’une dizaine de secondes sur ce terrain ultra-piégeux où chaque centimètre de parcours peut vous envoyer à la faute.
Derrière, Filippo Colombo réagit intelligemment et se mue en équipier modèle : toujours deuxième, il « fait rideau » comme on dit en cyclisme sur route et ne cherche en aucun cas à se lancer à la poursuite du Français.
Pierre de Froidmont finit par réagir et passe devant le Suisse pour essayer de hausser le rythme mais ce dernier se replace aussitôt en deuxième position du groupe de chasse de façon à contrôler et décourager les tentatives de relance des autres pilotes ou couvrir Carod en cas de retour.
Devant, Titouan Carod se demande justement ce qu’il se passe. Sans qu’il ait donné l’impression d’accélérer, son avance affiche déjà 22 secondes lorsqu’il revient sur la ligne à l’entame du deuxième tour mais il n’avait vraisemblablement pas prévu ce scénario. Pendant les deux premiers tours, le champion de France ne cesse de se retourner pour voir ce qu’il se passe derrière mais personne ne revient. Au contraire même, son avance augmente : + 54 s pour le quatuor Colombo – de Froidmont – Hatherly – Fini à la fin de cette deuxième boucle !
Pierre de Froidmont a beau essayer de relancer l’allure dans le groupe de chasse, l’écart ne descend pas et la présence de Filippo Colombo, qui suit facilement chaque petite accélération, semble décourager tout le monde. A ce rythme, on se dit que ça va revenir de l’arrière et ça ne manque pas : dans le troisième tour, Luca Braidot et Gerardo Ulloa font la jonction !
Pas pour longtemps pour le Mexicain malheureusement : sa pédale se décroche de la manivelle dans le début du 4e tour ! Dans le même temps ça commence à devenir dur pour Pierre de Froidmont, qui pioche un peu à l’entame de la montée de La Marmotte et se fait dépasser par un duo Nino Schurter – David Valero en pleine remontée.
Schurter et Valero, voilà de sérieux clients pour Carod ! L’écart est alors d’1’30 mais on est seulement à la mi-course et reprendre 30″ par tour, c’est largement faisable au Mont-Sainte-Anne, surtout si le Français est parti trop vite. Toutefois, il peut encore compter sur Filippo Colombo. Que ce soit pour préserver ses chances de deuxième place ou pour éviter de rendre la vie trop facile à Schurter et Valero, il attaque juste avant le retour du duo.
Avec tous ces mouvements, l’avance de Carod plonge de 10 secondes en un intermédiaire mais le Français est bien informé et en forme : il réagit dans la foulée et dès l’intermédiaire suivant, il rétablit l’écart.
Gérer 6 tours seul en tête d’une coupe du monde quand on n’a jamais gagné à ce niveau, voilà qui ne doit pas être évident mais Titouan Carod semble voler ce dimanche. Peu à peu, son avance continue d’augmenter et dépasse bientôt les deux minutes !
Derrière, loin derrière, Filippo Colombo a été rejoint et le groupe de chasse s’est reformé. C’est maintenant Nino Schurter qui fait l’allure et suivant les sections, ça devient tour à tour dur pour Luca Braidot et Pierre de Froidmont (dans les montées) ou David Valero (dans les descentes).
Malgré cela, le groupe entame le dernier tour au complet. David Valero accélère dans la première bosse pour se placer en tête avant la longue montée mais Filippo Colombo repasse juste avant La Marmotte, tandis que de Froidmont et surtout Braidot ont du mal à suivre. Le match est lancé !
Devant, aucun problème pour Titouan Carod. Comme Jolanda Neff quelques heures plus tôt, le champion de France donne un récital sur le circuit québécois. Propre et rapide au point de faire passer les zones les plus techniques pour de simples modules réservés aux enfants, il semble en plus une voire deux jambes au-dessus de tout le monde tant son avance ne cesse d’augmenter.
Parti sans s’en rendre compte ou presque dès le premier tour, il a ensuite géré la course de main de maître pour aller remporter sa première victoire en coupe du monde ! On vous épargne tous les superlatifs qui nous viennent en tête, ça ferait trop lourd, mais aujourd’hui Titouan Carod était tout simplement sur une autre planète.
Ces dernières saisons ne furent pas des plus faciles pour le pilote drômois, alternant hauts (3e des championnats du monde et 2e des championnats d’Europe en 2020) et bas (26e du classement général en 2021) mais 2022 semble placé sous le signe de la renaissance. Champion de France en début d’été, 2e à Snowshoe la semaine dernière et désormais une victoire en coupe du monde !
Une première victoire qui arrive au meilleur moment !
Qui plus est, ce résultat tombe au meilleur moment, juste avant les championnats d’Europe à Munich puis les championnats du monde aux Gets. Sur le papier, le circuit haut-savoyard ne lui convient certes pas aussi bien que celui du Mont-Sainte-Anne mais on n’est jamais à l’abri d’une surprise…
Le triomphe est même collectif puisque Filippo Colombo a réussi à s’isoler avant la dernière descente pour décrocher une deuxième place plus que méritée au vu de son travail tout au long de la course. Coéquipiers depuis 2018, les deux hommes se connaissent très bien et on pourrait presque dire qu’ils avaient prévus le coup : « C’est le meilleur descendeur de nous deux donc je l’ai laissé passer le premier avant la grande descentes et il fait le trou », glissait le Suisse à l’arrivée. Au vu de sa forme du week-end, il faudra aussi compter sur lui aux Gets !
Derrière David Valero, 3e, le podium s’est joué au sprint ! Si Nino Schurter menait le groupe en début de tour, une erreur dans la descente de La Patriote (avec une remontée sur le vélo moyennement fair-play vis-à-vis de Pierre de Froidmont) a permis à de Froidmont puis Braidot de recoller.
Pierre de Froidmont résiste à Nino Schurter dans le sprint final !
Excellent comédien ou fin stratège, l’Italien qui semblait à la limite pendant la moitié de la course réussissait à prendre l’avantage dans la petite montée juste avant l’arrivée, tandis que Pierre de Froidmont parvenait à résister à Nino Schurter. On l’a déjà vu plusieurs fois cette année, le Suisse n’est plus le sprinteur qu’il était il y a quelques années…
Titouan Carod, Filippo Colombo, David Valero, Luca Braidot et Pierre de Froidmont : voici donc, dans l’ordre, le podium du jour !
Alors Pierre, qu’est-ce que ça fait de monter sur un podium de coupe du monde ? Il en était passé près lors de l’ouverture de la coupe du monde au Brésil (6e) avant de se stabiliser entre la 10e et la 15e place dans la suite de la saison. Comme pour Titouan Carod, voilà un résultat qui tombe au meilleur moment !
Au-delà de ces performances individuelles, les performances sont très bonnes pour tout le clan Français et Belge : derrière Nino Schurter, 6e, on découvre Maxime Marotte et Thomas Griot, qui ont effectué une belle remontée après s’être laissés engluer dans le trafic du premier tour. Jens Schuermans arrive juste derrière à la 9e place, suivi par Marcel Guerrini qui signe le premier top 10 de sa carrière en coupe du monde.
En ce qui concerne les autres Français, Antoine Philipp est 23e, Maxime Loret 24e, Thibault Daniel 43e et Jordan Sarrou a abandonné, sans qu’on sache pourquoi à ce stade.
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Au classement général, Nino Schurter accroît tout de même son avance puisqu’Alan Hatherly a vécu une mauvaise journée (17e). Le Sud-Africain redescend même à la 3e place, dépassé par David Valero qui enchaîne les bons résultats en cette fin de saison.
Résumé :
1. Titouan Carod (FRA, BMC MTB Racing), 1:24:48
2. Filippo Colombo (SUI, BMC MTB Racing), + 1:41
3. David Valero (ESP, BH Templo Cafés UCC), + 1:44
4. Luca Braidot (ITA, Santa Cruz FSA MTB Pro Team), + 1:49
5. Pierre de Froidmont (BEL, KMC-Orbea), + 1:49