World Cup XC 2022 #7 – Snowshoe | Quand la pluie s’en mêle…

Du côté des conditions aussi, c’est le grand écart ! Après la poussière et la chaleur de Vallnord, les pilotes vont courir pour la première fois de la saison sous la pluie. Heureusement, il ne fait pas trop froid à Snowshoe, entre 17°C et 20°C mais les racines, dévers et pierres du circuit sont autant de pièges qui attendent les athlètes, sans parler du terrain forcément plus lent et collant que par temps sec.

Femmes : Keller, la délivrance

Loana Lecomte, Pauline Ferrand-Prévot, Sina Frei, Laura Stigger, Linda Indergand, Ramona Forchini… Nombreuses sont celles qui ont choisi de ne pas faire le voyage pour la tournée nord-américaine, placée juste avant l’enchaînement championnats d’Europe – championnats du monde sur le Vieux Continent.

Résultat, avant le départ Anne Terpstra fait presque figure de favorite. Largement victorieuse à Vallnord il y a deux semaines, la Néerlandaise est en forme : elle confiait à l’arrivée en Andorre qu’elle avait spécifiquement visé la deuxième partie de saison dans sa préparation.

La pilote du Ghost Factory Racing trouvera toutefois sur sa route Jenny Rissveds, qui fait son retour après avoir manqué le XCO d’Andorre (malade). La Suédoise est la pilote la plus régulière cette saison mais n’a pas encore gagné (une 3e place et quatre 2e place), aura-t-elle eu le temps de récupérer en deux semaines ?

Avec cette météo, on aurait aussi tort d’oublier Jolanda Neff. On sait qu’elle adore la pluie et la boue et c’est peut-être la meilleure technicienne du plateau quand les conditions transforment chaque centimètre du parcours en piège prêt à vous envoyer au sol. On se souvient notamment de la facilité avec laquelle elle avait déjoué les embuches du circuit de Tokyo, lui aussi détrempé, pour devenir championne olympique il y a tout juste un an…

Enfin, impossible de ne pas garder un œil sur le très dense contingent américain. Kate Courtney, Gwendalyn Gibson (victorieuse sur le XCC), Savilia Blunk (championne nationale) et Haley Batten sont toutes sur les deux premières lignes et comme on l’a déjà vu par le passé, la coupe du monde à domicile est presque un championnat du monde pour les pilotes des Etats-Unis d’Amérique …

12h20 à Snowshoe, 18h20 en Europe de l’ouest, c’est parti ! A ce moment, il ne pleut pas encore mais c’est presque pire : le circuit est gras, maintenu humide par le brouillard posé sur la station mais pas nettoyé par de bonnes trombes d’eau.

Anne Terpstra prend le meilleur départ mais c’est très vite Jenny Rissveds qui se porte en tête. La Suédoise est presque insolente de facilité face à ses adversaires dans les sections techniques, creusant l’écart à chaque descente sans donner l’impression de forcer, et seule Jolanda Neff peut rester dans sa roue.

Derrière, Rebecca McConnell (ici entourée par Mona Mitterwallner et Janika Lõiv) essaye de remonter après avoir complètement raté son départ, enfermée au sein du peloton. On rappellera que l’Australienne partait en 4e ligne seulement, suite à sa chute sur le XCC vendredi.

Malgré leur supériorité technique, Rissveds et Neff ne cherchent pas à partir en duo dès ce début de course. Elles « attendent » tranquillement leurs concurrentes après chaque passage technique et c’est finalement un groupe de 7 pilotes qui coupe la ligne à l’issue du premier tour, au sein duquel figurent également Alessandra Keller, Anne Terpstra, Kate Courtney, Haley Batten et Savilia Blunk.

Cependant, cela ne va pas durer longtemps. Dans le début du tour suivant, le passage dans la section la plus technique du circuit fait son travail et ce petit peloton explose en deux groupes : les européennes (Rissveds, Terpstra, Neff, Keller) se retrouvent à l’avant, prises en chasse par les américaines (Courtney, Blunk, Batten). A ces dernières se joint bientôt Gwendalyn Gibson… une autre américaine. Une course dans la course entre les deux continents ?

L’allure imposée tour à tour par Alessandra Keller et Jenny Rissveds commence toutefois à peser sur Jolanda Neff. Après quelques minutes à faire l’élastique, la Suissesse décroche pour de bon et se fait rattraper par le groupe de chasse.

Elles ne sont plus que trois en tête, alors que la pluie doit arriver d’une minute à l’autre…

Ça devient également dur pour Anne Terpstra, qui n’a visiblement pas la forme de Vallnord. Avec une Jenny Rissveds toujours aussi aérienne dans les racines, pierres et dévers, il faut faire l’effort pour recoller après chaque section technique et cela peut vite coûter cher en énergie.

Néanmoins, la Néerlandaise ne s’avoue pas vaincue. Elle s’accroche et peut compter sur le soutien d’Alessandra Keller, qui perd elle aussi quelques longueurs à chaque sous-bois.

Derrière, un nouveau visage fait son apparition : celui de Mona Mitterwallner ! Après un départ en retrait comme à son habitude (12e après le deuxième tour), l’Autrichienne a entamé une remontée en boulet de canon et revient désormais sur Haley Batten et Savilia Blunk, aux 4e et 5e places à une quarantaine de secondes du trio de tête. Peut-elle revenir aux avant-postes ?

4e tour, on vient de passer la mi-course quand il se met à pleuvoir pour de bon. En quelques minutes, tout est trempé et ça semble profiter encore un peu plus à Jenny Rissveds : sans attaquer, la Suédoise creuse peu à peu un véritable écart avec Alessandra Keller et Anne Terpstra.

Oui, il y a bien une photo au-dessus, avec deux pilotes au milieu. Le brouillard et la pluie mélangés ont donné quelques cheveux blancs aux suiveurs, photographes et à la réalisation TV…

La pluie a scellé le sort d’Anne Terpstra et désormais, elles ne sont plus que deux en tête. Moins technique que Rissveds, Alessandra Keller ne manque en revanche pas d’énergie et n’hésite pas à passer devant pour faire le rythme dans les montées, voire à attaquer au début de l’avant-dernière boucle !

Cette fois-ci, Rissveds ne relève pas le pied et Keller a beau se donner à fond dans les montées, elle ne parvient pas à rentrer !

Toutefois, c’est sans effet et c’est même la Suédoise qui prend l’avantage dans la foulée, encore une fois grâce à ses talents de pilotage. Cette fois, Rissveds ne relève pas le pied et Keller a beau se donner à fond dans les montées, elle ne parvient pas à rentrer ! A l’entame du dernier tour, les deux pilotes sont séparées par trois petites secondes mais la balance penche clairement en faveur de Jenny Rissveds, qui a probablement fourni moins d’effort depuis le départ.

A moins que… Erreur d’inattention, faute de pilotage ? Dans le deuxième virage du circuit, une grande courbe dans l’herbe en dévers, la Suédoise perd l’avant et chute ! Sans gravité heureusement mais il n’en fallait pas plus pour Alessandra Keller.

Jenny Rissveds s’avoue vaincue et ne cherche même pas à limiter la casse. Alessandra Keller s’envole vers sa première victoire en coupe du monde Elites !

Elle s’est battue toute la course pour rester au contact et bien lui en a pris. Regonflée à bloc, la pilote Thömus Maxon relance à fond pour creuser l’écart et plonge dans la descente technique. Elle n’a pas droit à l’erreur, elle le sait mais elle est transcendée et elle survole les racines comme on ne l’avait jamais vu faire dans les tours précédents. Derrière, Jenny Rissveds s’avoue vaincue et ne cherche même pas à limiter la casse. Alessandra Keller s’envole vers sa première victoire en coupe du monde Elites !

« En fait la pluie était bienvenue, c’était vraiment glissant au début et plus c’était boueux, mieux c’était. Dans ces conditions l’objectif était de rester sur le vélo et concentrée sur ma course. Jenny était clairement la plus rapide, mais elle a chuté deux fois. Quand je l’ai vue par terre dans le dernier tour, j’ai donné tout ce qu’il me restait », confiait-elle, radieuse, à l’arrivée.

Cette victoire fait figure de récompense pour la championne du monde U23 2018. Alors qu’elle dominait largement la catégorie Espoirs, elle s’est gravement blessée aux deux mains en 2019 puis au genou en 2021 ce qui a rendu la transition vers les Elites plus longue et difficile que prévue.

La non-sélection pour les Jeux Olympiques de Tokyo fut également difficile à digérer mais cette saison, la réussite semble enfin de son côté : le titre de championne de Suisse, une victoire en coupe du monde de XCC et désormais, une victoire en coupe du monde de XCO ! Pour l’anecdote, on notera que ce lundi 1er août est jour de fête nationale en Suisse, cette première victoire tombe donc au meilleur des moments.

Pour Jenny Rissveds, la série des 2e places (la cinquième cette saison) continue mais pas de quoi s’en formaliser :  » Je pense que ma chute dans le dernier tour était un peu due à une perte de concentration et à la pluie. J’ai perdu ma concentration pendant 2 secondes, j’écoutais Alessandra en pensant qu’elle était de retour dans ma roue et puis j’ai perdu l’avant. Mais félicitations à elle quand même, c’était incroyable. »

Anne Terpstra prend donc la troisième place après deux derniers tours courus en solitaire, un résultat qui lui convient parfaitement, elle qui avouait à l’arrivée « ne pas être parmi les meilleures dans la boue habituellement ». Bonus, avec la nouvelle déconvenue de Rebecca McConnell, elle repart de Snowshoe avec le maillot de leader du classement général sur les épaules (voir plus bas) !

Mona Mitterwallner (qui aura stoppé sa remontée à la quatrième place) et Jolanda Neff complètent le podium. La pluie a fait du bien à la Suissesse, puisqu’elle avait chuté en 8e position à la mi-course avant de revenir à la cinquième place dans les derniers tours.

Dans le top 10, on trouve ensuite, dans l’ordre, la championne des USA Savilia Blunk, Haley Batten, Gwendalyn Gibson, Caroline Bohé (ci-dessus) et Kate Courtney. Quatre pilotes américaines dans les 10 premières, on n’avait jamais vu ça !

Mieux encore, si Batten (qui passait toutefois au travers de sa saison jusque-là) et Courtney sont déjà montées sur des podiums de coupe du monde, Gibson et Blunk signent toutes les deux leur premier top 10. Bien sûr, le plateau réduit (seulement 35 pilotes au départ, environ deux fois moins qu’en Europe) peut expliquer en partie ces performances mais au fil des années, on ne peut s’empêcher de relever que les athlètes américains, sans distinction de genre, sont toujours particulièrement performants à la maison.

Côté Français en revanche, grosse déception pour Lena Gerault. Malade, la pilote KTM Vittoria ne se classe que 26e, son moins bon résultat de l’année.

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Au classement général, il y a du changement ! Pas remise de sa chute sur le XCC, Rebecca McConnelle n’a terminé que 13e et a perdu gros ce dimanche. Elle cède la tête du classement à Anne Terpstra pour 8 points, tandis qu’Alessandra Keller se relance dans la course. Bien qu’elle ait manqué deux courses, Jenny Rissveds peut elle aussi encore prétendre au titre grâce à sa régularité sans failles. Tout se jouera sur les deux dernières manches !

Résumé :

1. Alessandra Keller (SUI, Thömus Maxon), 1:24:35

2. Jenny Rissveds (SWE, Team 31 Ibis Cycles), + 0:37

3. Anne Terpstra (NED, Ghost Factory Racing), +0:50

4. Mona Mitterwallner (AUT, Cannondaly Factory Racing), + 1:07

5. Jolanda Neff (SUI, Trek Factory Racing XC), +2:24

Classement complet

Hommes : Valero, la fausse surprise

On s’abrite comme on peut en attendant le départ ! A Snowshoe, la pluie s’est calmée mais elle est toujours bien présente en ce milieu d’après-midi. S’il y a moins d’absents chez les hommes que chez les femmes, il manque tout de même quelques grands noms au départ : Jordan Sarrou et Mathias Flückiger n’ont pas fait le déplacement, tandis que Nino Schurter a choisi de ne pas prendre le départ après son impressionnante chute sur le XCC.

La course est donc très ouverte, encore plus dans ces conditions et sur un circuit qui mêle sections roulantes et passages très techniques. Vainqueur des deux dernières manches, Luca Braidot a montré qu’il était en forme mais c’est aussi le cas de Vlad Dascalu, qui court toujours après une première victoire en coupe du monde, ou de Christopher Blevins, victorieux deux jours plus tôt sur le XCC.

Pourtant, ce n’est ni l’Italien, ni le Roumain, ni l’Américain qui prend le meilleur départ mais… Titouan Carod !

Très irrégulier cette saison, le pilote BMC semble toutefois revenir en forme comme le prouve son titre de champion de France acquis il y a quelques semaines en Bretagne. Il emmène ainsi la meute à l’assaut du premier tour, avec Alan Hatherly et Christopher Blevins dans sa roue.

Un peu plus loin, il cède la tête à son coéquipier Filippo Colombo mais le Suisse ne va pas rester dans cette position très longtemps.

Quelques minutes plus tard, il se met à reculer rapidement dans le peloton  : crevaison de la roue arrière ! De quoi annoncer une redite de l’édition 2021 (lire World Cup XC 2021 #6 Snowshoe | Au festival des crevaisons) ? En tout cas, cela fait les affaires de Christopher Blevins et Alan Hatherly, qui s’isolent en tête dans le début du deuxième tour.

Plus loin dans le classement, un autre pilote est en difficulté : après un départ manqué, Vlad Dascalu ne parvient pas à revenir aux avant-postes et peine à intégrer le top 15.

En revanche, tout va pour le mieux pour Pierre de Froidmont ! Parti en deuxième ligne, le Belge n’a pas faibli et figure dans le groupe de chasse en compagnie de Titouan Carod, Luca Braidot, de ses coéquipiers Sebastian Fini et Erik Haegstadt ou encore d’Antoine Philipp.

On a déjà vu le pilote Giant bien placé en début de course mais habituellement, il paye vite ce départ rapide et perd ensuite plusieurs positions. Aujourd’hui, ça semble tenir un peu mieux.

Pendant ce temps, la pluie s’est remise à tomber fort sur Snowshoe. Chacun sa méthode pour essayer d’y voir quelque chose !

Après la crevaison de Colombo, les rebondissements se poursuivent dans le troisième tour : Alan Hatherly chute spectaculairement en bas d’une descente. Pas (trop) de bobo mais le Sud-Africain met tout de même un moment à repartir et tombe à la 9e place.

Christopher Blevins se retrouve donc seul en tête alors qu’il reste encore plus de 5 tours à couvrir. Peut-il le faire ? Cela paraît ambitieux mais lorsque le pilote du Specialized Factory Racing court à domicile, on ne sait jamais de quoi il est capable…

Finalement, le sort va se charger de décider pour lui. Rattrapé par Titouan Carod et Luca Braidot, il crève à son tour de la roue arrière quelques instants plus tard ! On va finir par croire qu’une malédiction frappe tous ceux qui osent s’interposer entre Luca Braidot et la première position…

Luca Braidot aurait-il lancé une malédiction sur ses adversaires ?

A la mi-course, la situation est donc la suivante : Carod et Braidot sont en tête, suivis par Luca Schwarzbauer et Antoine Philipp à 9 secondes, puis Pierre de Froidmont, Christopher Blevins qui a été rapidement dépanné, Alan Hatherly et Sebastian Fini à 31 secondes.

Les tours passent et alors que Blevins poursuit sa folle remontée vers l’avant de la course, quelqu’un d’autre vient s’immiscer dans la lutte pour le podium : David Valero. Comme à son habitude, l’Espagnol a pris un départ catastrophique et a accusé jusqu’à 52 secondes de retard sur la tête mais une fois la machine lancée, elle devient difficile à arrêter.

Le champion d’Espagne avale successivement Sebastian Fini, Antoine Philipp, Pierre de Froidmont ou encore Alan Hatherly et en trois boucles, il revient à moins de 10 secondes de la première place.

Pendant ce temps, Christopher Blevins a réussi à rejoindre Luca Braidot et Titouan Carod ! L’Américain a dépensé beaucoup d’effort mais vu son aisance dans les sections techniques, on se dit que tout reste possible…

Et on se le dit encore un peu plus à l’entame du dernier tour ! Alors qu’un duo ouvrait la course deux tours plus tôt, c’est maintenant un groupe de 6 qui coupe la ligne. Devant, personne n’a accéléré dans la boucle précédente ce qui a permis le retour de David Valero, de Luca Schwarzbauer et même de Filippo Colombo !

Pas pour longtemps cependant. Décidément bien malchanceux aujourd’hui (l’effet Luca Braidot ?), Filippo Colombo chute dès le premier virage sur les pavés et perd d’office le contact avec le groupe. Quelques mètres plus loin, dans le « virage Jenny Rissveds », c’est David Valero qui échappe de peu à la chute et saute du vélo pour continuer en poussant, comme en cyclo-cross.

Luca Braidot essaye d’en tirer avantage mais c’est bien Christopher Blevins qui plonge le premier dans la descente technique. On suppose qu’il va en profiter pour accélérer et ça ne manque pas : virevoltant sur les racines, entre les pierres et à travers les dévers, il prend tous les risques pour creuser l’écart sur ses adversaires !

En bas, Luca Schwarzbauer est le premier à en faire les frais. Alors que Carod et Braidot font l’effort à quelques mètres de l’Américain, l’Allemand se fait distancer.

En revanche, David Valero n’a pas dit son dernier mot. L’Espagnol a bien limité la casse après son passage cyclo-cross et dans l’une des deux longues montées du circuit, il dépose Schwarzbauer puis revient dans la foulée sur Titouan Carod et Luca Braidot. Quelques instants plus tard, ces trois-là recollent à la roue arrière de Blevins !

Il reste un demi-tour et ils sont encore 4 en tête ! Titouan Carod essaye de surprendre tout le monde au dernier passage dans la zone technique mais il est bien couvert par Blevins et Valero. En revanche, Luca Braidot craque !

La courte descente qui suit est vite avalée et désormais, il ne reste plus qu’une longue montée vers la ligne d’arrivée. C’est le terrain idéal pour David Valero, qui se porte en tête et accélère. Christopher Blevins lâche presque aussitôt tandis que Titouan Carod s’accroche un peu plus mais rien à faire, l’Espagnol est trop fort et s’en va remporter sa première victoire en coupe du monde !

Après sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo l’année dernière, c’est la consécration pour l’Espagnol, ému aux larmes à l’arrivée au point de ne pas réussir à répondre aux questions en anglais des journalistes. On le savait en forme (2e à Vallnord) mais avec sa stratégie de course si particulière et ses lacunes en XCC, on a souvent tendance à l’oublier. A tort !

Titouan Carod termine donc à la deuxième place, cinq petites secondes derrière l’Espagnol. La victoire n’est pas passée loin… Malgré quelques ennuis avec un frein avant capricieux, le champion de France ne garde que le positif en vue des prochaines courses : « C’était une course vraiment difficile avec la boue, la pluie, un peu de vent aussi. Je n’étais pas très confiant au départ, le parcours n’est pas pour moi, je préfère quand c’est plus technique et avec plus de dénivelé mais je me sentais bien donc la 2ème place, je la prends et j’en suis heureux. Je pense que je suis plus fort mentalement que l’année dernière. Mont-Sainte-Anne est mon circuit préféré alors on peut espérer au moins aussi bien ! »

Derrière, Luca Braidot arrache la troisième place au sprint face à un Christopher Blevins épuisé par tous les efforts fournis. Après sa victoire l’année dernière sur ce même circuit et celle sur le XCC deux jours plus tôt, l’Américain a bien failli créer à nouveau la surprise à Snowshoe ! S’il peut maintenir ce niveau sur les semaines qui suivent, les prochaines échéances s’annoncent intéressantes…

Enfin, Filippo Colombo clôt le podium, pour la deuxième fois cette année après Lenzerheide. Toutefois, il pouvait certainement espérer mieux aujourd’hui !

Une course dans la boue comme celle-ci, ça laisse des traces, au propre comme au figuré.

Le top 10 est assez inédit, avec Luca Schwarzbauer à la 6e place sur un circuit qui convenait très bien à sa puissance, suivi par le revenant Lars Forster et Alan Hatherly qui a limité la casse après sa chute. En 9e position, Antoine Philipp réalise son meilleur résultat en coupe du monde tandis que Pierre de Froidmont prend la 10e place, son deuxième top 10 de l’année après sa 6e place au Brésil.

Le grand perdant du jour est Vlad Dascalu, 13e à près de deux minutes. Jamais au niveau des meilleurs aujourd’hui, le Roumain a fini la course sur une note douloureuse avec une chute dans le dernier tour qui l’a laissé le nez en sang.

En ce qui concerne les Français, les conditions furent également assez difficiles à digérer mis à part les excellents résultats de Titouan Carod et Antoine Philipp. Si la 25e place de Stéphane Tempier et la 41e de Thibaut Daniel (malgré une crevaison) sont encourageantes, c’est une journée à oublier pour Joshua Dubau (33e) ainsi que Maxime Marotte (50e) et Thomas Griot (59e), tous deux victimes de problèmes techniques à répétition.

Déception également pour Jens Schuermans, seulement 26e.

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Au classement général, celui qui fait la meilleure opération est peut-être… Nino Schurter ! Malgré un week-end à 0 point, le Suisse garde le contrôle des opérations grâce aux malheurs de Vlad Dascalu et Alan Hatherly, ses rivaux les mieux placés. En revanche, rien n’est joué pour le titre puisqu’ils sont encore 5, avec Luca Braidot et David Valero, à pouvoir légitimement prétendre à la victoire finale.

Au passage, on remarque que David Valero est le 5e pilote à gagner une coupe du monde cette année, en 7 manches disputées. Quand on vous dit que cette saison est plus ouverte que jamais !

Résumé :

1. David Valero (ESP, BH Templo Cafés UCC), 1:25:11

2. Titouan Carod (FRA, BMC MTB Racing), + 0:05

3. Luca Braidot (ITA, Santa Cruz FSA MTB Pro Team), + 0:11

4. Christopher Blevins (USA, Specialized Factory Racing), + 0:11

5. Filippo Colombo (SUI, BMC MTB Racing), + 0:20

Classement complet

Rendez-vous dès vendredi soir pour la prochaine manche de coupe du monde, à Mont-Sainte-Anne au Canada !