Visite | Bosch : dans les coulisses d’un moteur

Par Léo Kervran -

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Visite | Bosch : dans les coulisses d’un moteur

Il y a quelques semaines, on vous présentait la dernière génération du Bosch Performance CX, qu’on a pu découvrir dans les locaux de la marque allemande en compagnie de l’équipe de développement. Cette visite fut aussi l’occasion d’en découvrir un peu plus sur les coulisses de Bosch et de l’eBike Campus, un lieu où la presse est rarement invitée. Très secrète, la marque ne nous a pas ouvert beaucoup de portes mais on a tout de même quelques images à vous montrer :

La façade du bâtiment et le hall d’accueil : voici où s’arrêtent généralement les journalistes qui sont invités sur le Bosch eBike Campus. Nous sommes dans le Bade-Würtemberg, à 35 min en train au sud de Stuttgart et c’est ici, dans cet immense bâtiment doté de ses propres pistes d’essai à l’arrière… et à l’intérieur, que Bosch développe tous ses systèmes d’assistance électrique pour vélo depuis 2021.

Le lieu n’a d’ailleurs pas fini d’évoluer : dans notre dos, une grande place seulement recouverte de terre récemment retournée trahit les derniers travaux, ceux d’un grand laboratoire pour les batteries top secret et profondément enterré… sécurité oblige. Celui-ci, nous ne le visiterons pas.

Dans le hall, des fresques rappellent l’histoire de la marque depuis ses débuts en 1886 avec des dynamo (déjà, le vélo n’était pas très loin) ainsi que sa vision de ce que doit offrir un vélo à assistance électrique.

Pour avancer plus loin, il nous faut poser nos appareils photo : Bosch tient à contrôler tout ce qui sort de ses locaux et les objectifs un peu trop curieux des journalistes spécialisés ne sont certainement pas de son goût. Dans le couloir qui s’ensuit, on découvre un mur qui retrace les moments marquants de Bosch dans le segment, du premier prototype en 2009 jusqu’à l’ABS en passant par les diverses générations et évolutions de moteur, de commande, de batterie, de logiciel (l’arrivée du mode eMTB en 2017 notamment)…

Avant de descendre dans le saint des saints, ou ce qu’on voudra bien nous en montrer, on passe devant un panneau qui illustre bien la culture du secret chez Bosch : dans la cage d’escalier et d’ascenseur, le panneau qui indique à quel étage trouver les différents services n’est composé que de sigles. Illisible sans avoir l’organigramme complet de Bosch à côté, et illisible même pour les employés de la marque qui ne peuvent identifier que les sigles relatifs à leur secteur (marketing, ingénierie, laboratoire…).

En dessous, on a donc un « petit » espace laboratoire. Petit entre guillemets, car si on se doute que Bosch a beaucoup plus de moyens à sa disposition, ce qu’on a pu voir serait déjà bien grand et confortable pour d’autres marques. Ici, on teste notamment les batteries, d’un point de vue électrique et fonctionnement, mais pas seulement, à l’image de ce « drop test » où la batterie fait une chute d’1 m de haut pour « atterrir » sur une plaque en béton. Bosch vérifiera ensuite le bon fonctionnement de l’ensemble et étudiera la vidéo du test, prise à l’aide d’une caméra haute vitesse, pour analyser l’impact plus en détail.

Dans la salle d’à côté, les batteries sont soumises à des vibrations dans diverses positions pour simuler un transport : à 45° comme si elle était dans le tube diagonal d’un vélo, à l’horizontal comme sur une palette… La sécurité, encore et toujours.

Un peu plus loin, c’est la zone des tests moteur : on y évalue la robustesse de l’enveloppe et des points d’attache, la résistance des roulements à la boue (mixée selon une recette bien précise… et avec un robot de cuisine Bosch) ou encore l’étanchéité générale du système. La cabine avec les 13 jets d’eau est celle des tests IP. Ici, c’est un moteur qui est mis à l’épreuve mais tous les composants y passent : batteries, écrans, commandes…

Toutefois, le plus impressionnant et remarquable est certainement le laboratoire d’acoustique, qui mesure le niveau de bruit et les composantes psychoacoustiques du fonctionnement du moteur (perception du bruit, suivant sa tonalité). On trouve ici deux pièces parfaitement isolées des bruits du bâtiment, l’une petite et dédiée aux tests « quantitatifs » (souci du détail, des capteurs sont placé à la hauteur de la tête de l’utilisateur ou l’utilisatrice et pas seulement au niveau du moteur)…

… et l’autre bien plus grande, littéralement une petite piste d’essai en intérieur avec une rampe pour des tests en montée et en descente, afin de pousser les choses encore plus loin et d’évaluer en conditions (presque) réelles le résultat.

Des tests, toujours des tests : ici sur un vélo complet, pour recréer des conditions au plus proche de la réalité. Entre ces photos communiquées par Bosch et notre visite, un énorme ventilateur pour simuler le vent du déplacement a été rajouté.

Enfin, à l’extérieur, on a la véritable piste d’essai. Courtes montées et descentes avec pente calibrée, sauts, escaliers, modules en bois, revêtements variés… Sans prétendre recréer tous les cas d’usage d’un vélo à assistance électrique, Bosch a ici de quoi se faire déjà une première idée d’une évolution ou d’un nouveau produit, avant d’approfondir les tests, d’affiner certains points ou de passer à autre chose.

On n’en verra pas plus cette fois-ci : on l’a dit, Bosch cultive le secret et contrôle précisément ce que ses invités peuvent voir. Le reste de la journée fut consacré à la découverte du Bosch Performance CX dernière génération, dont vous pouvez retrouver la présentation et le premier essai ici : Test nouveauté | Moteur Bosch Performance CX 2025 : gros dur au coeur tendre

Photos Bosch / LK

ParLéo Kervran