Vidéo | ABS Pro de Bosch : enfin calibré pour freiner fort à VTT !

Par Olivier Béart -

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Un ABS pour le VTT ? A la base, l’idée peut sembler étrange car l’enjeu de sécurité d’un anti-blocage sur le système de freinage d’un vélo tout-terrain à usage sportif n’a rien à voir avec celui d’une voiture. Pourtant, après une première version plutôt destinée à un usage urbain et pas très convaincante, Bosch a décidé de remettre le couvert avec un nouvel ABS Pro qui a vu le jour en même temps que le nouveau moteur Performance CX de 5e génération. Vojo l’a essayé et, cette fois, nous avons découvert quelque chose de beaucoup plus intéressant !

L’ABS dans l’automobile, tout le monde connaît : c’est le système qui empêche les roues de se bloquer au freinage et qui permet de conserver la direction du véhicule, même dans une situation d’urgence. On le comprend aisément, il y a un réel enjeu de sécurité car cela permet d’éviter de nombreux accidents. Pour les deux-roues, ce système existe aussi dans la moto. Mais pour le vélo, c’est beaucoup plus récent car on se dit a priori que c’est moins utile. Quoique !

Le premier ABS pour vélo a été lancé par Bosch il y a deux ans. On parle donc d’un accessoire (pour l’instant) réservé aux vélos à assistance électrique et qui a besoin d’une alimentation pour fonctionner. A la base, il se destine aux vélos cargo et urbains, avec un objectif de sécurité sur ces vélos lourds et pas toujours pilotés par des personnes dotées d’un gros bagage technique. Mais, rapidement, Bosch a aussi eu l’idée de le proposer pour un usage en vélo tout-terrain. Ce qui n’est pas dénué de sens, puisque nous roulons souvent sur des terrains glissants, où le maniement d’un VTTAE de plus de 20 kg n’est pas toujours des plus faciles.

Si l’idée a certains côté séduisants, nous n’avions pas vraiment été convaincus par l’essai de cette première version (voir ici). On sentait qu’il y avait du potentiel, mais le système était très sensible et intrusif. Bosch nous avait alors répondu qu’il était tout à fait possible d’envisager un mode « Performance », avec un fonctionnement plus subtil et juste prévu pour prévenir les décrochages de la roue avant.

Ce mode performance, le voici ! Il est arrivé en même temps que la 5e génération du moteur Bosch Performance CX et, s’il repose sur les mêmes composants que l’ABS classique (le gros boîtier de régulation sur la fourche et un capteur sur chaque disque de frein), l’ABS Pro en est bien différent en pratique. Son objectif est simplement de limiter le risque « d’over-braking » à la prise des freins, c’est-à-dire une attaque un peu trop violente qui ferait décrocher brièvement la roue avant au plus mauvais moment, lorsqu’on a le plus de vitesse et d’énergie. On peut choisir entre deux modes de fonctionnement, Trail Pro qui se veut polyvalent mais déjà bien plus discret que le Trail de l’ABS classique, et Race dont l’intervention est vraiment réduite au strict minimum.

Ensuite, c’est le ou la pilote qui gère ! Comparé à l’ABS classique, il y a peu ou pas de contrôle de stabilité de la roue avant et du décollage de la roue arrière (peu en Trail Pro, désactivé en Race). L’intervention est plus courte et laisse beaucoup plus de puissance dans le freinage, comme avec un frein normal.

L’ABS Pro étant moins actif que l’ABS classique, il « consomme » aussi beaucoup moins de liquide de frein. En conséquence, il ne sera pas proposé sur les mêmes modèles de freins : on le trouvera, en première monte uniquement, avec des Magura MT7 ou des TRP DH-R Evo, deux freins bien connus et tournés vers la performance pure en descente. Destiné à des pratiques moins engagées, l’ABS classique sera vendu avec des freins plus accessibles et dotés d’un plus grand volume d’huile comme les derniers Magura Gustav Pro.

La suite et nos impressions sur le terrain, nous vous invitons à les découvrir dans la vidéo ci-dessus… mais on peut d’ores et déjà vous dire que nous avons cette fois découvert un ABS réellement bien calibré pour un usage VTT et qui a pour principales vertus de doper la confiance ainsi que le plaisir de pilotage.

ParOlivier Béart