Upgrade | Venez comme vous êtes : Asterion transforme vos roues

Par Paul Humbert -

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Upgrade | Venez comme vous êtes : Asterion transforme vos roues

Quand nous avons décroché notre téléphone, nous pensions qu’Asterion allait nous proposer de découvrir une nouvelle roue. Ce n’était pas du tout le cas : le monteur de roues basé près de Lyon nous proposait de re-découvrir nos propres roues, peu importe la marque. C’est un service « d’upgrade » que Benoît Stupici et Nicolas Grossi souhaitent faire découvrir, pour vous donner goût au montage sur mesure, sans remiser vos roues actuelles, et en ménageant votre portefeuille. Il n’en fallait pas plus pour piquer notre curiosité et on a attrapé un Orbea Occam LT et notre appareil photo pour partir les retrouver et tester ce service :

 

 

Le bureau d’Asterion n’a pas changé d’endroit, à quelques kilomètres de Lyon, et son activité n’a cessé de progresser. Les difficultés d’approvisionnement en composants n’aide pas à fluidifier le travail au quotidien, et c’est ce qui a amené Benoît Stupici et Nicolas Grossi à donner un peu de visibilité à ce service qui fait la part belle à leur savoir-faire : comment améliorer une roue « usine », peu importe la marque ?

 

 

Quel est l’objectif de ce service ? Pour Benoît Stupici (que vous avez découvert en podcast ici), ce service permet « d’augmenter la précision de pilotage, le rendement et le dynamisme du vélo. Dans les passages trialisants par exemple, la roue s’écrase moins et on garde du dynamisme. Cela aide à la précision des trajectoires et à la réactivité du vélo. »

 

 

Au niveau durabilité également, Asterion annonce qu’une « préparation » permet de prévenir le voile de la roue et la casse de rayon. C’est un point qui leur semble particulièrement intéressant pour les pratiquants de vélotaf. 

Pourquoi est-ce que ce service leur semble important ? Parce que dans presque la totalité des cas pour les roues montées en série, et en machine, les tensions ne leur semblent pas correctes.

 

 

De quelle marge de manoeuvre dispose Asterion ? Pour eux, c’est le choix des rayons et leur montage qui va permettre de s’adapter au profil du cycliste, son physique et sa pratique. Associé à leurs têtes de rayons et à une tension adaptée, beaucoup de choses leur semble déjà possible.

 

 

À qui s’adresse ce service ? À tout le monde et à qui dispose d’une paire de roues non voilées sérieusement, car aucune action n’est possible sur le cercle ou sur le moyeu. Crosseur, descendeur ou autre, Asterion pense pouvoir apporter un vrai plus dans toutes les disciplines. Cela va pour l’aluminium comme pour le carbone. 

Au niveau du tarif, un forfait de 350€ euros environ est annoncé pour deux roues, incluant un changement de rayons et de têtes de rayons. Pour une petite soixantaine d’euros supplémentaires, la ligature des rayons est possible. Le service étant personnalisé, il est important pour Asterion d’avoir les roues en mains pour effectuer un devis avant de se lancer dans l’opération.

 

 

Nous ne sommes pas arrivés les mains vides à l’atelier, et c’est un Orbea Occam LT M10 qui se prête à l’exercice. On vous l’a déjà présenté, et il reste avec nous  https://www.vojomag.com/orbea-occam-lt-un-petit-truc-en-plus/ pour servir de plateforme de test. C’est les roues qui s’y collent cette fois-ci. Sur ce vélo, on retrouve une paire de  Race Face Turbine-R30 TLR. Ces roues en aluminium, assez répandues, sont dédiées à un usage trail / all-mountain / enduro et ont bien leur place sur ce vélo. 

1 – Le diagnostic

 

 

Première étape pour Benoît qui s’occupe de nos roues : les inspecter et s’assurer que la roue n’est pas voilée. Dans le cas de notre paire de roue, on fait le constat qu’avec 28 rayons et non 32, la jante doit nécessairement être renforcée dans sa construction. Chez Asterion, on lui préférerait 32 rayons et une jante plus légère, mais il s’agit ici de faire au mieux avec ce que l’on a.

 

 

D’autre part, nos rayons ne se touchent pas, c’est une autre partie du constat, et si il n’y a pas de consensus sur la question, Benoît optera toutefois pour un montage avec interférence pour « augmenter la stabilité de la roue ». 

On mesure ensuite le léger voile qui affiche 0,5mm en l’état. C’est correct, mais Benoît nous annonce ne pas laisser sortir de roue avec un voile supérieur à 0,2mm. On mesure également un décentrement de 1mm côté disque.

 

 

Vient ensuite la « musique ». C’est au touché et à l’oreille que Benoît évalue la tension : il découvre une tension assez homogène, mais légèrement plus élevée côté disque.

 

 

Notre spécialiste analyse également le montage, et il réalise que les rayons ne sont pas manipulables et dévissables depuis l’extérieur : pour gagner du temps, et économiser sur la main d’oeuvre, il nous demande l’autorisation de les couper.

 

 

Bilan : la roue est plutôt bien conçue, même si elle ne correspond pas à ce qu’Asterion proposerait, et le cercle est en bon état. 

2 – L’orientation

 

 

C’est le moment où Benoît se tourne vers nous. Il nous interroge sur notre pratique, nos envies, et nos sensations actuelles sur le vélo. On lui indique notre poids, le programme « montagne / polyvalent » de ce vélo, et notre envie de trouver plus de dynamisme à certains moments, sans pour autant perdre en contrôle. 

3 – Le choix des pièces

 

 

Le choix des rayons permet le plus gros de la marge de manoeuvre dans cette opération. C’est ce qui permet de s’adapter à un pilote lourd ou non, plus où moins puissant et qui pédale en vélocité ou en force. On peut choisir des rayons de section plus où moins large.

 

 

Sur notre roue, des rayons fins et d’entrée de gamme sont utilisés. Ils sont de section plus fine au centre pour gagner du poids, ronds, et sont assez élastiques. Ils mesurent 303mm.

 

 

Benoît choisi un autre rayon fin, mais dans le catalogue Sapim, et de 302mm (pour pouvoir le tendre plus qu’un rayon qui serait « trop » grand). Le rayon est plat et forgé à froid, ce qui change ses qualités dynamiques. Il est annoncé comme plus raide. Le prix du rayon est de 2,5 euros l’unité.

 

 

Dans le processus, Asterion change systématiquement les écrous pour des écrous neufs Sapim Polyax Alu qui seront résistants et qui, avec leur base arrondie, viennent accompagner leur positionnement dans la jante. Cet écrou est également montable et démontable depuis l’extérieur, ce qui accélère le processus de montage et d’entretien. 

4 – le montage

 

 

Le montage commence. Il n’y a pas de manière « académique » de monter une roue, mais Benoît a ses habitudes et commence toujours avec un repère par rapport à la valve.

 

 

Le contact rayon/écrou est systématiquement lubrifié avec de l’huile de lin. C’est également le cas pour l’écrou et la jante. Une nappe après l’autre, la roue prend forme.

 

 

Une pré-tension est réalisée au tournevis, puis à la clé à rayon. La roue est dévoilée, jusqu’à 0,2mm, mais pas encore centrée. Il y a 1mm de saut, et Benoît le ramène à 0,15mm. C’est un premier cycle de réglage puisqu’au fur et à mesure de la montée en tension, ces valeurs peuvent évoluer.

 

 

Le serrage véritable se fait d’abord sur le côté droit de la roue, puis le voile est rattrapé. 

Benoît procède ensuite à l’équilibrage et fait à nouveau « chanter » les rayons pour identifier les différences de tension les plus importantes.

 

 

En se positionnant ensuite au-dessus de la roue à l’horizontale, Benoît « casse » la roue en appuyant dessus. Cela permet à la roue de se positionner et on simule la force maximum que le terrain pourrait lui faire supporter latéralement. 

Après un contrôle des évolutions, un nouveau cycle reprend, deux fois, trois fois, jusqu’à arriver à une roue avec un centrage adéquat, sans voile ni saut, et qui ne bouge pas. 

5- La finition

 

 

Une roue après l’autre passe entre les mains de Benoît jusqu’à arriver au résultat final. 

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Benoît procède ensuite à la ligature des rayons. Par rapport au montage initial, les rayons se touchent désormais et une ligature au fil d’acier nickelé est réalisée. Cela permet, d’après Asterion, de protéger le cadre et la roue en cas de casse de rayon et cela permet un petit peu plus de dynamisme, sans surpoids (+1 à 1,5g). 

6 – La prise en main

 

 

En repartant de l’atelier, on est évidemment impressionné par la dextérité des monteurs de roue, la finesse de leurs mouvements et la rapidité de leurs analyses. On aime le diagnostic et la prise en compte de notre « profil » pour nous faire un nouvelle proposition. Nous étions toutefois dubitatifs sur notre capacité à sentir une véritable évolution dans le comportement de nos roues : notre Orbea Occam LT est récent, en bon état et les roues ne semblaient pas avoir souffert des sorties précédentes.

 

 

Quelques jours plus tard, on part pour une première sortie rapide sur nos sentiers habituels. Et là c’est le coup de fouet. On doit s’y reprendre à deux fois pour être certain de nous être fait surprendre par nos sensations. L’Occam LT est un vélo plutôt vif, mais on ressent immédiatement une sensation de précision et de vivacité accrue. C’est particulièrement en sortie de virage et dans les impulsions que le vélo réagit plus vite. 

En « bodybuildant » son Occam pour le transformer en Occam LT, Orbea le laisse prendre plus de vitesse et on est tenté de le sortir de son segment « all-mountain » pour pousser vers l’enduro. La contre-partie est que le châssis n’évolue pas et qu’il est un peu trop souple par moment, notamment au niveau de la roue arrière. Cet « upgrade » des roues permet également d’offrir un peu plus de « tenue » au vélo, et c’est vraiment appréciable. 

Le bilan

 

 

C’est une mauvaise habitude de l’industrie du cycle, mais rien ne ressemble plus à une roue qu’une autre roue, et certaines références bien connues ont des qualités de montage différentes selon qu’elles sont destinées à la monte directe (OEM) ou en « after-market ». Pour pallier ça et faire valoir son savoir-faire de monteur de roue, Asterion propose avec ce service un petit goût de sur-mesure avec un service haut de gamme. 

La procédure n’est pas gratuite et nécessite d’y consacrer un petit peu de temps pour échanger avec l’équipe des monteurs, mais nous avons constaté de nettes améliorations alors que notre base de test était déjà plutôt bonne et saine. On ne saurait que trop vous recommander un tel upgrade si vous avez envie d’améliorer votre vélo à moindre frais, ou si vos bonnes roues commencent à fatiguer après quelques saisons. Pourquoi se priver d’un bon coup de fouet ? 

Retrouvez notre podcast avec Benoit Stupici : https://www.vojomag.com/podcast/le-lunch-ride-12-benoit-stupici-gourou-de-la-roue-chez-asterion/ 

Plus d’infos sur le site de la marque : https://www.asterion-wheels.com/fr/content/20-service-asterion-upgrade 

ParPaul Humbert