TREK FUEL EX 2017 : un best-seller au goût du jour
Par Paul Humbert -
À mi-chemin entre le cross-country et l’enduro, le Trek Fuel EX se veut l’All-Mountain par excellence. Cette année, Trek s’est penché à nouveau sur son best-seller pour le rendre encore meilleur et toujours plus polyvalent. Plus de longueur, plus de débattement et plus de rigidité sont au rendez-vous. Le Trek Fuel EX PLUS partage un cadre identique mais dans sa version « classique », le vélo est équipé de roues de 29 pouces et de 130mm de débattement. Nous nous sommes envolés en direction de la Colombie Britannique pour découvrir et prendre en main ce nouveau Fuel EX, et quoi de mieux que la Mecque du VTT pour tester un best-seller ?
Nous nous sommes penchés plus particulièrement sur le cadre du Trek Fuel EX 9.8 en carbone que nous avons eu l’occasion de prendre en main. Le cadre a été repensé pour améliorer la rigidité générale du vélo. Le tube inférieur a été redressé pour créer un lien plus direct et plus rigide entre la douille de direction et le boitier de pédalier.
Côté géométrie, le Trek Fuel EX entend aller chercher le meilleur des deux mondes qu’il relie : le cross-country et l’enduro. Pour s’adapter aux attentes des riders et afin d’être en phase avec les géométries les plus modernes, le Trek Fuel EX s’allonge et voit ses angles s’ouvrir.
En inversant d’un simple coup de clé le « mino link » qui lie les haubans à la biellette, il est possible de faire évoluer la géométrie du vélo. Commercialisé et vendu en position haute (avec les angles les plus fermés), il est possible d’allonger et d’abaisser la géométrie du vélo. Une position que nous trouvons plus pertinente.
L’angle de direction passe à 67 degrés (67,7 en position haute), le reach est de 443mm en taille M (18,5 pouces), le stack à 609mm et les bases affichent 433mm de long.
Le vélo embarque toute les dernières technologies de la marque et intègre les nouveaux standards. Nous retrouvons ainsi une interface boost (110/148mm).
On retrouve la suspension « ABP » de la marque qui entend laisser travailler la suspension librement en toutes conditions, même au freinage.
Trek continue d’intégrer ses suspensions « Re:Aktiv » venues tout droit de son travail avec l’industrie du sport automobile. Ce système de suspension dégressive se veut aussi performant à basse qu’à haute vitesse. On retrouve des amortisseurs de dernière génération au standard Metric sur les nouveaux Trek.
Au rayon des petites nouveautés, Trek intègre son « Knock Block », une technologie intégrée au jeu de direction qui vient bloquer la rotation du guidon avant que celui ci, ou la fourche, ne vienne toucher et endommager le cadre. Etiquetée Bontrager (la marque de composants de Trek), il est toutefois possible de monter une potence d’une autre marque et de bénéficier de cette sécurité.
Les câbles sont gérés en interne sur toute la gamme Trek pour les vélos en carbone comme en aluminium.
Trek affiche clairement les différences de « philosophie » entre ce modèle et la version « PLUS » très similaire. Pour la marque, la version 29 pouces reste la plus performante dans tous les cas, elle met la vitesse à l’honneur et ses capacités en virages quand la déclinaison PLUS est à considérer pour les pilotes n’évoluant pas à très grande vitesse et qui bénéficieront des avantages en termes de traction et de grip à un rythme « loisir ».
La gamme Fuel EX sera bien représentée dans le catalogue TREK puisqu’on compte 7 modèles (dont trois carbones) en 29 pouces, trois modèles en 27,5 PLUS et trois modèles féminins (en 27,5 pouces sur les deux plus petites tailles). Les tarifs évoluent de 1999 à 7999 euros.
Le programme de personnalisation Project One cher à la marque Trek pourra intégrer les versions les plus haut de gamme 9.9 et 9.8.
Sur le terrain
C’est à Squamish, au coeur de la Colombie Britannique que la marque nous a convié à venir essayer en avant-première cette nouvelle mouture du Fuel EX. Sur ces reliefs qui ont vu naître le VTT comme on le connaît aujourd’hui, nous sommes partis sur un vélo commercialisé comme « prêt à tout ».
Côté équipement, le vélo est équipé des suspensions FOX 34 et Float Evo. On retrouve le nouveau groupe Sram Eagle 1×12 vitesses, des freins Guide de la même marque et une paire de roues DT Swiss XMC 1200 en carbone.
Bontrager est présent dans le montage de ce vélo. La marque de composant propose une large gamme de produits haut de gamme et c’est la raison pour laquelle on retrouve ses pneus XR3 team issue, un poste de pilotage 35mm très travaillé de la gamme Line Pro, une selle aux rails en carbone RXL et une tige de selle maison.
Cette nouvelle tige de selle télescopique nous a été présentée dans sa première version de 125mm, un peu courte pour notre utilisation, mais connaîtra des déclinaisons de plusieurs débattements (dont 150mm). À commande mécanique, elle se veut simple de fonctionnement et fiable en toutes circonstances et sous toutes les températures.
Sur la balance, le vélo affiche 12,7 kg et se commercialise à 4999 euros.
Familier de cet environnement sans jamais avoir pu y rouler, nous découvrons une Colombie Britannique à l’image de toutes les vidéos dont les VTTistes européens ont été abreuvés ces dernières années. Des arbres hauts, des fougères, une terre souple et sombre, de longues passerelles et des sentiers par centaines. Entourés de certains des meilleurs pilotes de la planète, nous abordons cette prise en main d’une manière un petit peu différente qu’à notre habitude.
Sur ces sentiers où les gros vélos sont rois, nous enfourchons un « all-mountain » aux grandes ambitions. Dans ce contexte, le vélo, malgré tout l’intérêt qu’on lui porte, n’est resté qu’un outil pour découvrir quelque chose de plus grand. Dans notre cas, la Colombie Britannique et les trails de Squamish.
Mais comme tous les bons outils, il a su se faire oublier et délivrer discrètement toutes les fonctionnalités pour profiter de cette découverte.
La première partie de notre randonnée se déroule sur un sentier humidifié par la pluie à l’abri sous des grands arbres. De la mousse pend des branches au-dessus de nous et des grands fougères viennent chatouiller nos mollets. Pendant ce temps, le Trek Fuel EX file sans broncher sur le sentier. Vif et rigide, il offre une position de pilotage droite et confortable en associant efficacité et plaisir.
Dans les portions techniques en montée comme en descente, le vélo offre une très bonne maniabilité et on place ses roues très aisément. Sur la terre meuble et légèrement humide, le grip ne manque pas. Rapidement, nous optons pour la position « low » en inversant le « mino-link » qui fait évoluer la géométrie. L’angle de direction passe ainsi à 67 degrés et le boitier de pédalier descend d’un millimètre.
En descente, le vélo s’avère très vif et chaque pression lui permet de gagner en vitesse. Les grandes roues canalisent cette énergie et la lissent pour apporter une sensation de pilotage très fluide. En franchissement, le vélo n’a que très peu de limites et c’est sur des sentiers dédiés aux « gros » vélos que nous étrennons ce Fuel EX.
Sur les grandes dalles rocheuses, les courbes à haute vitesse et au freinage, l’accroche du vélo est assez redoutable.
La position du pilote sur ce Trek Fuel EX est réellement au goût du jour et les qualités du vélos permettront à des pilotes de différents niveaux d’y trouver leur compte. Attention toutefois à ne pas mettre cette monture dans les mains d’un grand débutant. La rigidité des nombreuses pièces en carbone nécessite un certain bagage technique et physique.
Après avoir évolué entre les deux positions de géométrie, c’est dans la configuration « low » que l’on est réellement séduit pas le vélo. Plus sécurisante sans devenir pénalisante au pédalage, elle est la plus pertinente.
C’est seulement dans les grosses compressions et dans les trous de freinage qu’on ressent que le Fuel EX n’a « que » 130mm de débattement. En quelques heures, le vélo nous a permis de rouler vite, de sauter, de nous amuser et surtout de découvrir la Colombie Britannique dans les meilleures conditions.
Espérons qu’un test plus long nous permettra de redécouvrir de la même manière des sentiers que nous connaissons par coeur. Une chose est sure, cette première impression a été particulièrement bonne et la polyvalence évidente de ce vélo devrait lui permettre de garder son statut dans la gamme de vélos Trek.
Photos : Paul Humbert/Vojo, Sterling Laurence, Margus Riga.