Transprovence 2016 – Quatre jours avec Nicolas Lau
Par Paul Humbert -
Alors qu’il mène la course depuis quatre jours, au coude à coude avec François Bailly-Maître, Nicolas Lau marque une pause pour nous faire embarquer dans sa Transprovence. Le pilote Cube n’en n’est pas à sa première participation et à deux journées de la fin de l’épreuve, il n’a que quelques toutes petites secondes d’avance sur le Jurassien. Découvrez son récit et nos photos exclusives de cette course qui s’est installée en quelques années comme une des références de l’enduro par étapes : Ma Transprovence 2016 a commencé par une première nuit sous la pluie. C’était plutôt mal parti mais après ce gros orange, l’anticyclone s’est installé. Nous dormons tous sous tente (les cinq premiers pilotes, dont moi, ont eu droit à une tente neuve), nous sommes tous sur les mêmes matelas et au même régime alimentaire. La première journée était donc plutôt grasse et boueuse sur un terrain très alpin. Les single étaient assez défoncés et il fallait lâcher les freins pour prendre de la vitesse. J’ai réussi à faire des gros temps. En haut du premier col, nous nous sommes retrouvés dans la neige ! Sur cette course, je teste le Cube Stéréo 29. J’ai 140mm de débattement à l’arrière et une Fox 36 de 160mm devant et le vélo est vraiment super dynamique, il est ludique mais continue à encaisser. Après quatre jours, je me demande si ce n’est pas le vélo que je vais rouler à La Thuile pour la prochaine EWS. Je n’en suis pas à ma première participation sur la Transprovence et je ne suis pas convaincu que cela soit toujours un avantage. On roule à l’aveugle sur tous les tracés. Quand on ne connaît pas les traces, on rentre dedans sans se poser de question. Cette année, j’ai retrouvé des spéciales que je connaissais déjà et je me souvenais de certains passages et points chauds. Au final, j’étais toujours un peu sur la réserve à les attendre et à tenter de me souvenir. L’année où j’ai roulé avec Jey Clementz, Fabien Barel et Nico Vouilloz, je ne connaissais pas du tout et c’était un avantage. Cette année, il y a 1/3 du parcours qui est neuf et je me suis laissé aller à un peu plus d’assistance sur cette édition. Le mécano de mon team me suit chaque jour. Je pars l’esprit plus tranquille que les précédentes années où j’avais uniquement deux pneus dans mon sac. Une fois au camp de base, c’est assez drôle, on part tous avec deux ou trois kits et dès qu’il fait beau on lave nos vêtements et on accroche tout partout comme on peut, il est là le mountain bike ! Pendant le début de course, j’ai apprécié partir devant et faire mon tour de bike avec les gars de mon team. Gusti (Whildhaber) a le même niveau que moi en montée, on a roulé pas mal ensemble. Plus en retrait de la course, il y avait un groupe qui profitait des premiers passages sur les tracés pour bénéficier de traces bien propres. Ça explique certains temps. Demain, je pense que je vais me faire une grasse mat’ et rouler plus en arrière. Nous pouvons partir entre 8 et 9 heures. Nous dormons au pied d’une grosse montagne et on sait qu’on va aller chercher une spéciale juste de l’autre côté. [field name=iframe] Hier (le jour 4), j’ai perdu du temps en tapant un caillou et en tombant sur le côté du chemin. Avec François, on repart presque de zéro aujourd’hui même si j’ai quelques secondes d’avance. Il roule aussi avec un vélo en 29, il a un peu plus de débattement que moi mais je suis un peu plus à l’aise dans le technique. On se retrouve face à face avec deux vélos et des niveaux qui se valent. En deux jours, il peut se passer beaucoup de choses ! Sur la Transprovence, il faut gérer sa semaine. Côté fatigue, physiquement, je vais bien, je n’ai pas trop mal aux jambes. Question concentration, je sens que je suis moins lucide après 4 jours de ride. Je sais que 50 mètres de dénivelé positif nous attendent demain en spéciale, je suis prêt à en mettre physiquement mais je sens que je suis un peu moins réactif quand le bike part en sucette. Maintenant j’ai envie de profiter sur singles et habituellement quand je profite, je vais vite ! [field name=iframe2] Photos : Duncan Philpott – Sam Needham / Transprovence