Trajectoires | Episode 6 : Vincent Tupin
Par Paul Humbert -
Compétiteur sans l’être, créatif sans étiquette, touche-à-tout en pleine nature. Si il faut le glisser dans une case, c’est celle de « freerider » qui convient le mieux à Vincent Tupin. Pourtant, rien ne définit vraiment qui il est, et pour le comprendre, il faut s’en remettre à sa vision du vélo et de sa vie au coeur des montagnes qui lui sont chères. Découvrez le sixième épisode de notre série baptisée « Trajectoires » produite par la rédaction de Vojo.
Pour comprendre qui est Vincent Tupin, il vaut mieux laisser traîner ses roues du côté du Chablais, sur les bords du lac Léman. Là-bas, vous croiserez ses proches, sa famille et les pistes qu’ils façonnent depuis des années à l’image de ce qu’ils rêvent de rouler.
Les années passent et la carrière de Vincent lui permet de voyager vers les plus beaux spots de la planète, mais « there’s no place like home » et il reste très attaché au terrain de jeu derrière chez lui. Il a d’ailleurs réussi à en faire sa marque de fabrique auprès des marques et sur les réseaux sociaux en produisant des vidéos sur des pistes raides, rapides où s’enchaînent des sauts au coeur des châbles, ces anciens chemins utilisés pour faire glisser les troncs fraîchement coupés.
Dans ces mêmes bois, les passions de Vincent Tupin se croisent et vous tomberez certainement sur lui et ses proches, une pelle à la main, faisant sortir de terre les modules qui ponctuent ses vidéos. Marcher au coeur de ces bois, c’est traverser un bout de son histoire de vététiste en passant à côté des sauts qui ont été ses marqueurs de progression, grandissant petit à petit, jusqu’aux dernières passerelles et modules fraîchement sortis de terre.
Et comme dans chaque musée, une pièce maîtresse attire toute l’attention des spectateurs. Chez Vincent Tupin, c’est « le menhir » : un immense bloc rocheux qui trône entre les pistes et qui obsédait tous ceux qui passaient par là.
Shaper, construire, c’est un travail collectif, et pendant notre tournage, nous arrivons juste après les « 24h du shape », un tour de cadran que Vincent et ses potes ont consacré à reconstruire une passerelle et une réception énorme au coeur des bois.
Avant de se lancer sur le saut, un petit message sur le groupe Whatsapp des copains pour avoir le feu vert de tous ceux qui ont shapé permet d’ouvrir les hostilités. Une fois atterri, le premier message part vers le même groupe : les deux roues au centre de la réception, c’est parfait.
Passer du temps en forêt, c’est également se rendre compte qu’on n’est pas seul et Vincent s’est découvert une petite passion pour les « trail cams », ces caméras autonomes qui filment les passages des animaux en forêt. La mécanique est la même, repérer les spots, trouver la trace, observer les locaux.
Dans le sillage de son grand frère Loris qui lui a ouvert la voie, il montre le chemin, fraîchement tracé, à leur plus jeune soeur, Candice. À Bernex, sur un « Chill Trail » que Vincent à co-conçu avec Sébastien Giraldi (Bike Vision) et qui porte moyennement bien son nom, ils se donnent la réplique sur les enchaînements de sauts.
Partager, c’est aussi le coeur de sa pratique et sur les trails comme sur Internet, il ouvre la porte de son jardin à toute une communauté de riders partout dans le monde. Les pentes de la RedBull Rampage ne sont jamais bien loin des jumps des Fest Sessions ou des châbles du bord du lac Léman.
Par facilité, un athlète se définit souvent par le vélo qu’il va utiliser. Pour Vincent, peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse et dans son garage, un vélo de descente côtoie un vélo de trail, des VTTAE, un vélo de freeride et un vélo de dirt.
Alors quand Vincent Tupin voyage, il emporte un peu tout ça avec lui : sa liberté sur un vélo, sa lecture de terrain et sa vitesse. Peu importe le vélo.
C’est certainement ça, être freerider. C’est être libre et inspirer les autres à le devenir.
Vidéo : Julien Bevillard
Images additionnelles : RedBull
Production : Vojo / Paul Humbert
Les précédents épisodes de Trajectoires : Déborah Motsch, Goodman, Morgane Jonnier, James/Misspent Summers, Jean-Michel/Gojira