Test VTT | Trek Procaliber : le renouveau du XC semi-rigide réussi
Par Adrien Protano -

Si les tout-suspendus occupent de plus en plus de place sur la scène cross-country, les semi-rigides n’ont pas dit leur dernier mot pour autant et continuent d’évoluer pour répondre aux besoins des pratiquants. Pour le Procaliber de chez Trek, cela est passé par le développement d’un tout nouveau cadre au design original. Que vaut-t-il sur le terrain ? Réponse après plusieurs semaines de test :
Apparu en 2015 au sein du catalogue de la marque, le Trek Procaliber s’est rapidement fait une place de choix auprès du grand public, marquant les esprits en raison de l’utilisation du système IsoSpeed. Pour rappel, il s’agit d’un système de filtration des vibrations au niveau de la tige de selle, initialement développé par Trek pour le Domane de route (en vue d’adoucir les pavés de Paris-Roubaix) et qui aura finalement atterri sur le Procaliber.
Dès le départ, la filtration des vibrations semble donc avoir été l’un des points d’attention de la marque américaine sur ce modèle. Pourtant surprise, pour cette nouvelle génération, Trek a décidé d’abandonner e système IsoSpeed (on y revient plus bas). Il faut dire que Trek a récemment accueilli le Supercaliber au sein de sa gamme, à mi-chemin entre semi-rigide et tout-suspendu (cf. Test | Trek SuperCaliber : avez-vous vraiment besoin de plus de débattement ?), de quoi forcer le Procaliber à se réinventer ?
Châssis
Pour cette troisième génération de son châssis semi-rigide de cross-country, Trek a décidé de complètement revoir sa copie… Le résultat ? Un tout nouveau cadre entièrement en carbone, qui fait donc fi du populaire système IsoSpeed de la marque.
Désormais, c’est la technologie IsoBow qu’on retrouve sur le ProCaliber, à savoir une construction particulière des haubans et du tube supérieur qui se caractérise par cette ouverture autour du tube du selle. Si la filtration des vibrations passait auparavant par un système de roulement à billes à la jonction du tube supérieur et du tube de selle, c’est désormais le carbone en lui-même qui assure cette fonction, avec ces haubans fins et cette ouverture au sein du cadre.
« L’IsoBow offre les mêmes avantages que l’IsoSpeed, à savoir un gain de confort en position assise, mais tout en étant plus simple et plus léger », explique la marque. Voilà une promesse qu’il nous faudra vérifier sur le terrain. L’absence de roulements (comme sur le système IsoSpeed) permet par contre effectivement un allègement d’environ 200 g par rapport à son prédécesseur (1150 g contre 1350 g pour le cadre peint en taille L) et une facilité d’entretien.
Au sujet du poids, on remarquera que 1150 g pour un cadre en taille L, c’est plutôt lourd lorsqu’on sait que toute une série de ses concurrents directs pointent en dessous du kilo (l’Origine Théorème HT dont on vous a récemment proposé le test pèse par exemple à 860 g). Notre vélo complet, en taille M/L, affiche un peu moins de 11 kg sur la balance.
Si l’arrière du vélo évolue, l’avant n’est pas en reste ! Le débattement avant de ce Procaliber passe à 120 mm (contre 100 mm auparavant), avec toujours la possibilité d’opter pour une fourche en 110 mm.
Héritage des autres modèles de la gamme, le Procaliber est équipé d’un nouveau support d’étrier de frein flottant (qui pivote avec la flexion de la suspension) pour mieux isoler la suspension des forces de freinage. On remarquera également que le Knock Block, système évitant que le cintre ne touche le cadre en cas de chute, a été délaissé par Trek sur ce modèle.
Avec ce Procaliber, Trek a fait le choix de la praticité, le passage des gaines se fait en interne, avec une entrée située sur le haut du tube diagonal ! Mention spéciale à la peinture de notre modèle test qui est esthétiquement très réussie !
Géométrie
Par rapport à la génération précédente, ce nouveau Procaliber voit son reach s’allonger (445 mm en taille M/L), son angle de direction passe à 67° (contre 68,8° auparavant), tandis que son tube de selle se redresse (73,8° là où il était de 74,3° sur le précédent) et ses bases s’allongent pour atteindre 435 mm (+ 3 mm).
Équipements
C’est dans sa luxueuse version 9.7 que Trek a mis à notre disposition ce modèle Procaliber pour la durée de notre test.
Dans cette série, c’est une fourche RockShox SID de 120 mm de débattement qui équipe notre modèle.
Sram s’occupe de la transmission avec un groupe T-Type AXS GX (cf. Test nouveauté | Sram GX Eagle AXS 2023 : le T-Type se démocratise).
Ainsi que du freinage avec une paire de Level Bronze Stealth à deux pistons, et des disques de 180 mm.
Le train roulant est maison, avec une paire de Bontrager Kovee Elite 30 en carbone. Celles-ci sont chaussées de pneumatiques Pirelli Scorpion XC RC (carcasse Prowall et section 2.4). On notera toutefois que le vélo est normalement équipé de pneus Bontrager Sainte-Anne RSL XR au catalogue de la marque.
Le Trek Procaliber 9.7 est doté d’un très joli poste de pilotage en une pièce en carbone, à savoir un Bontrager RSL (avec un cintre de 750 mm de largeur, et une potence de 70 mm avec un angle de -13°). La tige de selle télescopique est du même acabit, avec une Bontrager Line de 150 mm de débattement.
Versions et tarifs
Trois versions sont prévues au catalogue de la marque :
Premier modèle au catalogue et le plus accessible financièrement, le Trek Procaliber 9.5 (12,13 kg) est affiché au tarif de 2029 €. Il est équipé comme suit :
- Fourche RockShox Judy GOLD
- Transmission Shimano Deore
- Freins Shimano MT200
- Roues Bontrager Kovee
- Pneus Bontrager Saint-Anne Pro XR
Modèle milieu de gamme, le Procaliber 9.6 (11,08 kg – 2499 €) voit son équipement monter en gamme :
- Fourche RockShox Reba RL
- Transmission Shimano SLX/XT
- Freins Shimano MT501
- Roues Bontrager Kovee Comp 25
- Pneus Bontrager Saint-Anne Pro XR
Modèle le plus luxueux, le Trek Procaliber 9.7 (10,58 kg) pointe à 4499 € et affiche les équipements suivants :
- Fourche RockShox SID
- Transmission Sram GX T-Type
- Freins Sram Level Bronze 4 pistons
- Roues Bontrager Kovee Elite 30
- Pneus Bontrager Saint-Anne RSL XR
Trek Procaliber Carbon 2024 : le test terrain
C’est peut-être LA question que tout le monde se pose en voyant ce nouveau Procaliber : est-il aussi confortable que la précédente génération, malgré l’absence de ce système IsoSpeed ? Cette nouvelle version du semi-rigide de chez Trek ne révolutionne pas la filtration des vibrations, mais il conserve toutefois les qualités qu’on lui connaissait ! En d’autres termes, ce Procaliber 3e génération ne fait pas mieux… mais ne fait pas moins bien.
Sur le papier, la marque annonce que le nouveau système IsoBow » offre au moins 80% du confort apporté par le précédent IsoSpeed« . De notre côté, on a fait en sorte de retrouver un « ancien » Procaliber dans notre entourage (photo de gauche) afin de se rafraîchir la mémoire sur la filtration des vibrations de cette précédente génération. Le résultat ? Une différence si fine – sur le plan du confort, le reste du vélo évolue davantage – que l’on aurait eu du mal à différencier les deux si l’on roulait les yeux bandés.
Le Trek Procaliber troisième génération continue ainsi donc de se positionner parmi les hardtails les plus confortables du marché, à l’image de l’Orbea Alma ou du BH Ultimate. Un vrai point fort pour les longues sorties et/ou les terrains exigeants.
Si l’aspect « filtration des vibrations » par le cadre n’évolue pas, le côté rassurant et sécurisant du vélo dans les portions descendantes fait par contre un bond. Avec cette fourche de 120 mm, la géométrie modernisée et la tige de selle télescopique de série, ce Trek Procaliber est agréable à piloter dans les portions plus techniques et/ou les franchissements.
Dommage que le freinage ne soit pas à la hauteur du reste de la machine, une amélioration sur ce point aurait permis de renforcer un peu plus encore ce côté rassurant.
On a également apprécié la facilité et la réactivité avec laquelle il est possible de placer le vélo dans la trajectoire que l’on choisit, tout comme la précision que celui-ci offre, un atout en descente…
Mais également lors de montées techniques, où l’on a une bonne machine à grimper entre les pattes. Le triangle arrière légèrement plus souple que certains autres concurrents permet d’avoir un peu plus de grip à la roue arrière.
Revers de la médaille, si le Procaliber offre une bonne efficacité au pédalage et une bonne réactivité, il ne se hisse peut-être pas au niveau des références absolues de la catégorie. Il s’agit là d’un semi-rigide performant et au bon rendement, mais certains de ses rivaux directs offrent un transfert de puissance plus marqué. On ne peut pas être parfait sur tous les points, tout est une question de compromis ! Et puis, un vélo confortable, c’est un vélo sur lequel on roule vite pendant plus longtemps, n’est-ce pas ?
Verdict
Jusqu’à présent, le Trek Procaliber était parvenu à tirer son épingle du jeu parmi ses nombreux concurrents grâce à son ingénieux système IsoSpeed. Avec cette troisième génération, Trek a décidé de moderniser son châssis pour répondre à l’évolution des pratiques… Mission réussie ! Grâce à un bon compromis entre confort, précision et rendement, le Trek Procaliber se positionne comme une option intéressante pour les pilotes à la recherche d’un semi-rigide polyvalent et plus tolérant que la moyenne. Bien que légèrement en retrait par rapport aux références les plus pointues du segment en termes d’efficacité au pédalage, il reste très performant et conviendra aussi bien aux compétiteurs occasionnels qu’aux pratiquants réguliers en quête de polyvalence.
Trek Procaliber carbon 9.7
4499 €
10,92 kg en taille M/L
- Rendu visuel de la peinture
- Qualité de la filtration des vibrations
- Caractère polyvalent du vélo
- Freins légèrement en deçà des capacités/niveau de gamme du vélo
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Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Favori
- Qualité / prix
Pour plus d’informations : https://www.trekbikes.com/international/en_IN_TL/procaliber/