Test Vidéo VTT | Specialized Chisel VS Chisel EVO : lequel choisir ?

Si le nom était déjà connu dans la gamme, Chisel faisait auparasvant référence au modèle semi-rigide en aluminium du catalogue. Toujours présent, celui-ci répond désormais au nom de Chisel HT (pour hardtail, semi-rigide en anglais), tandis que Chisel désigne ces nouveaux modèles tout-suspendu et toujours bien en aluminium.

L’inspiration derrière ce Chisel est claire : offrir un châssis accessible à une plus grande majorité, avec comme modèle de référence l’Epic 8, sorti un peu plus tôt en 2024 (lire Test nouveauté | Specialized Epic 8 : quand la compétition dicte sa loi). Eh oui, c’était un constat à la sortie de l’Epic 8 : celui-ci était disponible uniquement en carbone, aucune déclinaison en aluminium n’avait été présentée par Specialized… Désormais, on sait pourquoi ; la marque préparait un modèle spécifique !

Châssis : des similitudes, mais surtout des différences !

Marchant dans les pas de son cousin en carbone, le Chisel se décline lui aussi en deux versions :

On l’a dit, le Chisel joue la carte de l’aluminium, que ce soit dans sa version orientée XC ou dans sa déclinaison plus engagée, le Chisel EVO. Forcément, face au cadre ultra haut de gamme d’Epic 8 S-Works en carbone, la balance affiche un petit écart : comptez un peu moins d’un kilo (950 g exactement). Pourtant, il faut souligner que ce Chisel se défend plutôt bien dans sa catégorie. Avec un cadre annoncé à 2720 g (taille M avec amortisseur RockShox Deluxe Select+), il se place dans la moyenne basse des cadres aluminium du marché, un joli score pour ce type de châssis.

Les XC tout-suspendus en aluminium sont devenus plutôt rares de nos jours, et les marques communiquent d’autant moins souvent sur les poids des cadres dans cette catégorie. Mais Specialized joue ici la transparence : selon elle, le cadre du Chisel serait environ 570 g plus léger que celui d’un Scott Spark en aluminium, pour ne citer qu’un concurrent direct.

Qui dit aluminium, dit nécessairement soudures. Sur ce Chisel, celles-ci sont apparentes, mais très soignées. Côté fabrication, elles reprennent la technologie « D’Aluisio Smartweld », déjà vue chez Specialized sur certains modèles de route (Allez Sprint) ou de cyclocross (Crux). Cette technique promet, selon la marque, « un point de connexion plus rigide, plus durable et plus cohérent que tout ce qui existe sur le marché ». Une méthode haut de gamme, qu’on ne retrouve que sur les cadres performance de Specialized. L’idée est d’éloigner les soudures des points de faiblesse des tubes pour optimiser leurs formes et donc le poids.

Petite remarque par contre sur la peinture noir brillant de notre modèle « EVO » qui s’est plus vite marquée que la jolie peinture bleue du modèle XC.

À côté de ça, le cadre du Chisel reste plutôt simple et pragmatique dans sa conception. Pas de fantaisie technique qui viendrait compliquer la vie des utilisateurs, mais pas non plus tous les petits raffinements qu’on trouve sur des modèles plus haut de gamme. On retrouve ainsi des passages de gaines internes, guidés, avec des entrées situées en haut du tube diagonal plutôt qu’au niveau du jeu de direction. Côté pratique, le cadre propose deux supports de porte-bidon, des protections soignées sur les bases et au niveau de la liaison entre triangle avant et arrière, et un boîtier de pédalier fileté— un choix rassurant et facile à entretenir. En revanche, pas de boîte à gants intégrée ni d’inserts supplémentaires pour fixer des accessoires : ici, on va à l’essentiel.

Suspensions :

S’il reprend largement l’allure et l’esprit de son grand frère l’Epic 8, le Specialized Chisel affiche un débattement légèrement revu à la baisse : 110 mm à l’arrière et 120 mm à l’avant (ou 130 mm pour la version EVO), contre 120 mm des deux côtés pour l’Epic (et 120/130 pour l’Epic EVO).

Specialized annonce d’ailleurs que ces 110 mm arrière offrent un comportement « à mi-chemin entre un Epic et un Epic Evo ». Autrement dit, un peu moins exigeant que l’Epic pur jus, mais un peu plus ferme et dynamique que l’Epic Evo quand ce dernier est en position ouverte (voir notre essai du Specialized Epic Evo 8 : virage vers le all-mountain). Car oui, on l’a déjà dit : le Chisel reste avant tout un vélo sportif.

Géométrie : du classique et du connu

Du classique côté géométrie pour les aspirations sportives et XC de ces deux machines : 66,5° à l’angle de direction, 75,5° pour l’angle de tube de selle, des bases de 437 mm et un reach assez court de 445 mm en taille M. Comme sur l’Epic, on a également un petit flipchip à la fixation de l’amortisseur sur le yoke qui permet de descendre le boîtier de pédalier de 6 mm et de coucher les angles d’environ 0,5°.

Équipements : à chacun sa destinée

Entre le Chisel et le Chisel EVO, la différence se joue avant tout du côté de l’équipement. Specialized a clairement ajusté les composants pour coller au programme de prédilection de chaque version : le Chisel mise sur le rendement et l’efficacité, tandis que le Chisel EVO met un peu plus l’accent sur les capacités et le comportement du vélo en descente. Deux approches différentes sur une même base, de quoi satisfaire tout le monde ! Tour du propriétaire de nos vélos d’essai :

Specialized Chisel : équipements XC

Honneur au Chisel !

C’est RockShox qui est aux commandes avec une fourche SID (modèle de base, cartouche Rush) et un amortisseur Deluxe Select+.

Sram est également présent du côté de la transmission et des freins avec un groupe SX/GX Eagle et des freins Level T.

Les roues en aluminium sont estampillées Specialized et affichent une largeur interne de 27 mm. On retrouve un duo de pneumatiques Specialized, avec un Ground Control à l’avant et un Fast Track à l’arrière, tous deux en carcasse Control et gomme T5.

Les deux modèles (Chisel et Chisel EVO sont équipés d’une tige de selle télescopique de série, une (très) bonne décision de la part de Specialized. C’est ici une TranzX de 125 mm en taille M (150 mm en taille L) assez sommaire que l’on retrouve.

Specialized Chisel EVO : un cran au-dessus

Le Chisel EVO passe clairement un cran au-dessus côté suspensions. D’abord en débattement, avec une fourche qui grimpe à 130 mm, mais aussi en niveau de gamme. On y retrouve en effet une Fox Float 34 Performance équipée de la cartouche Grip 2, un vrai plus en termes de précision et de réglages. À l’arrière, même constat avec un Fox Float Performance, un amortisseur plus gros et plus qualitatif que celui monté sur le Chisel, malgré un débattement arrière qui reste identique à 110 mm. Spoiler : sur le terrain, la différence de suspensions entre le Chisel et le Chisel EVO était frappante !

Pas de différence du côté de la transmission avec le même ensemble Sram SX/GX.

Par contre, le Chisel EVO se voit (heureusement) armé de freins plus puissants que le Chisel, avec une paire de Sram G2 à quatre pistons.

Les roues en aluminium sont maison (largeur interne de 30 mm) et chaussées de pneumatiques Specialized Purgatory (2.4, T9, Grid) à l’avant et Specialized Ground Control (2.35, T7, Grid) à l’arrière.

Versions et tarifs

Vous l’avez bien compris, la famille Chisel se décompose en un Chisel et un Chisel EVO.

Pour ce dernier, la version XC donc, la gamme est assez simple puisqu’un seul modèle figure au catalogue, le Chisel EVO Comp à 3600 €

Enfin, un kit cadre + amortisseur (RockShox Deluxe Select+) sera également disponible au tarif de 1700 €.

Specialized Chisel & Chisel EVO : le test terrain

​Et sur le terrain, qu’est-ce que cela donne ? Nous avons roulé les deux versions pendant plusieurs semaines afin de voir, d’une part, comment la personnalité du Chisel typé XC se démarque de l’Evo théoriquement plus débridé. Et aussi ce qu’ils parviennent à garder de l’esprit de leur grand frère l’Epic.

​Les réponses à toutes ces questions, nous vous les donnons en vidéo, dans notre test détaillé !

Plus d’infos sur la gamme Specialized Chisel : https://www.specialized.com/be/fr/shop/velos/velo-tout-terrain/velos-de-cross-country/chisel