Test | Urge Rascas : un cocon pour riders engagés

Nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter le Urge Rascas lors de sa sortie (voir ici : Test nouveauté | Casque Urge Rascas : coupe 3/4 pour un air de renouveau) et aussi de vous expliquer la démarche de la marque pour limiter l’impact de la production de ses casques, en partant de l’exemple du Rascas (voir ici : Espero | Limiter l’impact de la production d’un casque : l’exemple Urge avec le Rascas). Nous allons donc ici simplement reprendre les grandes caractéristiques de ce modèle en statique, et surtout nous concentrer sur le test terrain de ce modèle, qui nous a accompagné pour la plupart de nos sorties pendant les trois derniers mois.

Le Rascas marque l’entrée de Urge dans une nouvelle ère, avec un nouveau designer qui commence à imprimer sa « patte » tout en respectant l’ADN de la marque, qui a toujours fait des casques au design original et très reconnaissable. En attendant la sortie d’autres modèles (dont une version plus « classique » dérivée du Rascas, mais chuuut, on ne vous a rien dit), le Rascas que vous avez sous les yeux se présente sous la forme d’un « 3/4 » qui couvre les tempes et encercle les oreilles.

Le but est d’offrir la sensation d’avoir la tête bien couverte et protégée, presque comme avec un casque intégral, mais sans la mentonnière et sans les inconvénients en matière de poids ou de respirabilité. La construction est bien évidemment « in-mold » (moulage simultané de l’intérieur et de l’extérieur du casque, un classique incontournable sur les casques haut de gamme) et, à l’arrière, on dispose d’un réglage occipital micrométrique, pour un ajustement parfait.

A l’intérieur, pas de Mips, mais un système ERT destiné à la fois à accroître le confort du casque et à réduire l’impact des forces de rotation sur le crâne en cas de crash. Au niveau de la sangle jugulaire, le verrouillage se fait au moyen d’une fermeture magnétique Fidlock pratique et agréable à manipuler.

La visière a fait l’objet de beaucoup d’attention. Non seulement elle présente une certaine souplesse et son système d’accroche est étudié pour lui permettre de se décrocher facilement et sans dommage en cas de chute, pour préserver tant le pilote que le casque, mais elle est aussi réglable sur deux positions, ce qui permet de poser un masque juste en dessous. A propos de vision, une attention toute particulière a été portée à la double compatibilité du Rascas, tant avec des lunettes qu’avec un masque.

Le Urge Rascas est proposé dans quatre coloris, au prix de 199 €. Il n’y a que deux tailles pour la coque, S/M et L/XL et chaque casque est livré avec deux jeux de mousses d’épaisseurs différentes pour les ajustements fins. On peut regretter qu’il n’y ait pas trois tailles, car les grandes têtes risquent de ne pas pouvoir se sentir bien dans ce modèle. Mais les tailles « standard » sont par contre bien servies. Sur la balance, il pèse un peu plus de 500 g, soit environ 100 g de plus qu’un casque « jet » classique (sans tour d’oreille).

Urge Rascas : le test terrain

Clairement, avec ce genre de modèle, le look divise. Chacun se fera son avis, mais qu’on aime ou pas, force est de reconnaître que ce côté enveloppant a procuré des sensations très agréables à tous nos testeurs. Tout en étant très couvrant et malgré seulement deux tailles disponibles, nous avons été surpris de constater qu’il a convenu à tous les pilotes qui ont eu l’occasion de l’enfiler. Au niveau usage, on ne l’imagine pas trop pour du XC, mais pour le reste il nous semble bien adapté pour des pratiques qui vont de la randonnée à l’enduro hors compétition (où l’intégral est obligatoire).

La première impression est celle d’un grand confort. On a l’impression d’être dans un cocon, sans pour autant s’y sentir emprisonné. Les mousses sont douces, ce qui est particulièrement perceptible au niveau du tour d’oreille qui est en contact avec les joues et sur le dessus du front. Il n’y a aucun point de pression désagréable et le casque se fait complètement oublier malgré un poids un peu supérieur à un classique « open face »/ »jet » qui ne couvre pas les oreilles. La jugulaire se place bien et la fermeture par boucle Fidlock est aussi très agréable. Bref, ça commence très bien.

Sur le terrain, c’est le maintien parfait du casque qui ressort comme qualité marquante. Le Urge Rascas ne bouge pas d’un millimètre même sur les trails les plus cassants, quand le pilote est secoué comme un prunier. Clairement, la partie autour des oreilles et la forme bien étudiée du casque font des merveilles. Le serrage micrométrique à l’arrière du casque est presque superflu… et c’est tant mieux parce qu’il s’est mis à tourner dans le vide après environ 6 semaines de test. Heureusement, il est facilement remplaçable et ce genre de souci est pris sous garantie, mais il nous semble qu’il serait intéressant qu’une version renforcée soit étudiée.

Autre élément important du confort : le tour d’oreille isole subtilement mais efficacement des bruits du vent, tout en permettant de toujours très bien entendre les autres sons et de tenir une conversation avec ses potes de sortie sans qu’ils doivent hausser la voix. C’est un très bon compromis qui s’avère agréable et reposant à l’usage. Et par temps froid, le casque permet d’apporter un bon confort thermique, sans donner l’impression de cuire ou de faire transpirer quand on produit un gros effort physique. Par contre, nous devons préciser que nous n’avons pas pu tester le casque en conditions chaudes à ce stade. On imagine que ce ne sera pas le casque le plus frais et aéré du marché, mais nous n’avons par contre pas vraiment de craintes de surchauffe non plus car on sent que, sans être très ajouré, le Urge Rascas permet tout de même une bonne circulation de l’air.

Le Urge Rascas se marie aussi bien avec des lunettes qu’avec un masque et, selon les conditions ou le type de sortie, on peut passer de l’un à l’autre sans souci. La visière réglable dispose de deux positions pertinentes. On la perçoit un peu dans le champ de vision en position basse, mais elle est efficace pour protéger des projections, et en position haute elle se fait oublier quand on roule et elle permet de poser le masque quand on ne veut pas l’avoir sur le visage. Seule petite chose : le cran avec la 3e position, qui permet d’enlever la visière, pourrait être un peu plus marqué car il arrive que la visière se décroche sans qu’on le veuille. Cela ne nous est jamais arrivé sur le terrain, même en ajustant la visière en roulant, mais plutôt en rangeant le casque ou lors du transport, mais c’est un détail.

La finition dans son ensemble est très belle et même si notre test n’a pas été très long, nous avons roulé le Rascas quasiment tout le temps. Il a bien résisté à nos mauvais traitements, sauf sur un petit point : nous avons constaté que de la boue (probablement fort pigmentée) a laissé quelques traces à l’arrière du casque. La finition matte est belle et agréable au toucher, mais elle semble moins résistante à ce niveau qu’une finition vernie/brillante. Tant qu’à faire, on vous suggère de vous orienter plutôt vers le modèle noir qui, en plus, est le seul à disposer d’une coque en matériaux recyclés (pour savoir pourquoi lui et pas les autres, rendez-vous ici : Espero | Limiter l’impact de la production d’un casque : l’exemple Urge avec le Rascas)

Verdict

Urge a réussi un très bon casque avec ce Rascas. Original sans trop en faire, très confortable et agréable à l’usage : c’est devenu en peu de temps notre meilleur compagnon de sortie et les autres casques de la rédaction en sont un peu jaloux car ils ne sortent plus beaucoup (sauf les casques de XC, qui jouent dans une autre cour). Moyennant quelques petits détails qui pourraient être améliorés, on frise le sans-faute et ce type de casque « 3/4 » qui couvre les oreilles nous semble promis à un bel avenir. Comme ce Rascas, qui a les atouts nécessaires pour figurer parmi les références de la catégorie.