Test Ride #9 | GPS Garmin, chaussures Sidi & lubrifiant Smoove

Par Christophe Bortels -

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Test Ride #9 | GPS Garmin, chaussures Sidi & lubrifiant Smoove

Vojo vous propose désormais régulièrement des trios de tests courts et concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo. 

Découvrez-les en cliquant sur les liens ci-dessous >>>

GPS Garmin Edge 130 : petit… mais costaud ?

Il y a quelques mois, le géant du GPS a dégainé le Edge 130, un produit très compact qui inaugure une nouvelle famille dans la gamme Garmin. Alors, sa compacité est-elle synonyme de fonctionnalités limitées comme sur les Edge 20/25, ou cache-t-il bien son jeu ? Réponse :

Dans la gamme de plus en plus étoffée des GPS Garmin pour le vélo, le Edge 130 se retrouve entre le tout petit Edge 25 et les Edge 520/820. Du petit frère, le 25, ce Edge 130 reprend en partie la conception minimaliste en termes de taille et de poids, ainsi que l’écran noir et blanc et le non-tactile. Des grands frères 520 (lui aussi non tactile) et 820, il hérite notamment de l’altimètre barométrique et d’une autonomie confortable annoncée jusqu’à 15h. Il n’est pas contre pas possible de profiter d’un quelconque fond de carte sur le 130, pour retrouver son chemin il faudra sortir son smartphone, ou avoir au préalable chargé un parcours sur le GPS. Dans ce cas, le Edge 130 vous guidera en affichant la trace du parcours et en vous indiquant les changements de direction, tout comme le Edge 25. Ce que le 130 fait plutôt bien, disons-le d’emblée. Il fonctionne bien entendu avec les deux principaux systèmes de localisation satellite, l’américain GPS et le russe Glonass, mais aussi, et c’est une première chez Garmin, avec le système européen Galileo en cours de déploiement et annoncé comme ultra-précis.

Le Edge 130 est quasi indissociable de l’application Garmin Connect. Elle lui permet de proposer de multiples fonctionnalités comme les notifications d’appels et SMS, la météo, le LiveTrack, les Strava Live Segments, Connect IQ, ou encore Assistance, une nouveauté qui permet d’envoyer un message de secours à un contact – préalablement défini – par une pression prolongée sur un bouton. On est loin de l’automatisme de la fonction « détection d’incident » via accéléromètre que l’on trouve sur certains modèles plus haut de gamme, mais c’est toujours mieux que rien.

Ce qui impressionne d’emblée avec le 130, c’est sa compacité (6x4cm) et son poids plume (33g), qui lui donnent de vrais airs de compteur de luxe. Les bordures autour de l’écran sont hélas très importantes et on se retrouve avec un affichage utile plutôt réduit (1,8’’ soit 4,5cm). Heureusement, l’écran affiche une lisibilité vraiment exceptionnelle, même en plein soleil, avec un rendu façon « E Ink » des liseuses numériques. C’est tellement étonnant qu’au début on se surprend à vérifier que le rétro-éclairage n’est pas activé… Du coup, on peut charger en champs de données (jusqu’à 8) les écrans personnalisables sans que ça ne nuise vraiment à la lisibilité. A ce niveau-là, le seul bémol est l’affichage du niveau de batterie. Pas de pourcentage restant, on doit se fier à l’icône de batterie à 5 segments… mais qui en compte 4 quand le GPS est en charge. Cherchez l’erreur ! L’autonomie très confortable permet heureusement de ne pas trop devoir compter sur la précision de l’affichage et, sans avoir réalisé de test « au finish », on a toujours terminé de longues journées de ride de 8-10h avec une voire deux barres restantes.

A l’usage, le Edge 130 se montre agréable et facile à utiliser une fois qu’on a bien saisi lequel des 5 boutons physiques correspond à quelle fonction (confirmation, retour, navigation dans les menus, etc). Les menus justement sont relativement bien faits et leur logique facile à appréhender, avec de nombreuses possibilités de personnalisation. Rayon ergonomie toujours, on saluera la présence d’une dragonne qui permet d’attacher le GPS au vélo et de ne pas le perdre en cas de crash par exemple. Le petit cache en caoutchouc couvrant la prise micro-usb (pour la charge de la batterie et/ou la connexion à un ordinateur) à l’arrière se montre aussi particulièrement pratique à dégager et remettre en place. Dommage par contre de toujours trouver une interface de fixation en plastique… et ses deux petites ailettes si fragiles, qui obligent à changer toute la partie arrière en cas de casse. On préférerait que ce soit le support qui fasse systématiquement fusible. Toujours au rayon bémol, on retiendra aussi cette petite rainure qui court tout autour de l’écran et dans laquelle les crasses viennent inévitablement se coincer après une sortie boueuse par exemple…

Nous avons essentiellement roulé en mode GPS et le signal des satellites est généralement capté en quelques secondes à l’allumage. La précision du tracking nous a semblé très bonne, de même que les infos de dénivelé fournies par l’altimètre barométrique. Sans passer en revue toutes les fonctionnalités – et elles sont nombreuses ! –, on notera la possibilité de mettre en place des alarmes (temps, distance, cardio, etc), l’auto-pause, le défilement automatique des données, la compatibilité avec les capteurs ant+ (cadence, vitesse, cardio, puissance, Vector, Varia), etc. Bref, la fiche technique impressionne, a fortiori pour un GPS qu’on aurait vite fait de qualifier de minimaliste !

Comme souvent, Garmin propose différents packs : celui de base, comprenant le GPS et un support standard (ainsi que le câble et le manuel), est vendu à 199€. Pour la version HR avec ceinture cardio, il faudra compter 249€, tandis que le pack le plus complet, appelé « VTT » et dans lequel on retrouve un support déporté, une télécommande et une protection silicone, est lui aussi affiché à 249€.

Pour terminer, une mise en garde : méfiez-vous des mises à jour du firmware, qui ont parfois de pénibles maladies de jeunesse chez Garmin. Nous avions déjà eu le coup avec notre Explore 820 dont nous avons perdu la cartographie suite à une màj, avec le 130 ce sont des soucis de langues que nous avons rencontrés puisqu’une bonne partie des menus se sont retrouvés en anglais après le passage à une nouvelle version…

Verdict :

Oui, il est petit mais costaud ! Si vous n’avez pas besoin d’un fond de carte, mais « simplement » d’un GPS façon compteur de luxe très lisible, complet et précis, qui pourra à l’occasion vous guider, le Edge 130 répondra à vos attentes. Il propose l’ergonomie et les fonctionnalités qui ont fait la réputation de Garmin dans un package minimaliste… physiquement du moins. Pour ne rien gâcher, son prix ne nous paraît pas surfait au vu des possibilités offertes par ce petit GPS. Une belle réussite à peine ternie par quelques bémols pas vraiment rédhibitoires.

Plus d’infos  : www.garmin.com

Chaussures Sidi MTB Defender :  l’enduro en version étroite

Sidi compte sans aucun doute parmi les marques de chaussures cyclistes les plus connues, mais elle doit sa réputation avant tout à ses modèles de route et de XC. Très récemment, elle s’est intéressée au segment enduro/trail avec les Sidi MTB Defender, tourné vers les pratiques plus engagées mais qui ne renie pas ses racines. Cocktail gagnant ? Voici le verdict de notre test.

La partie supérieure est faite de Polytex, un revêtement synthétique composite très résistant à l’abrasion et aux coupures, qui conserve malgré tout un minimum de souplesse. On trouve aussi plusieurs zones d’aération en Mesh, histoire d’éviter le coup de chaud, ainsi qu’un renfort en plastique dur sous la malléole, au niveau de la partie externe du pied. Côté durabilité, la promesse est tenue et ces Sidi MTB Defender font honneur à la réputation de la marque. Après 6 mois d’usage très régulier sur des terrains très variés (elles nous ont accompagné sur de nombreuses présentations presse en plus de nos sorties habituelles), elles sont encore presque en état neuf. Aucune marque, aucune coupure, aucune trace de craquement, c’est un sans faute.

Sur la face intérieure du pied, un renfort plus haut vient protéger la malléole des contacts avec les manivelles ou toute autre partie du vélo. Sur le talon, on retrouve le fameux talon Sidi rigide qui permet un très bon maintien lors des phases de marche. La semelle, bien cramponnée, est aussi agréable pour marcher et très accrocheuse, même si les Sidi MTB Defender n’oublient pas leurs racines XC en se montrant très rigides.

Le serrage se fait via une boucle micrométrique maison qui ressemble un peu au système Boa. Elle est complétée par un Velcro sur la partie basse. Sur la boucle, un petit levier permet de mieux serrer la chaussure. Une fois déployé, le levier jour bien son rôle et le serrage est efficace, mais l’ouvrir n’est pas chose aisée, surtout avec des gants longs ou quand il y a de la boue. Mis à part cela, la pression est bien répartie et le pied très bien maintenu. Les bikers ayant un backgroud XC apprécieront, car s’ils ont la désagréable impression de flotter dans de purs modèles d’enduro, ce n’est pas le cas ici.

Globalement, les Sidi MTB Defender sont assez étroites, comme les modèles classiques de la marque, qui compte d’ailleurs quelques modèles dédiés aux pieds plus larges depuis quelques années, suite aux nombreuses demandes. Ici encore, elles ne déconcerteront pas les crosseurs, mais les purs enduristes ou les bikers habitués à des chaussures se rapprochant plus de modèles de marche ou pour pédales plates n’y trouveront sans doute pas leur compte. Autant le savoir.

Au niveau du clipsage/déclipsage, nous n’avons rencontré aucun souci en Shimano et Look SPD à plateforme. Les appuis sont francs, on sent qu’on a de la surface et si le pied bouge, c’est uniquement parce qu’on l’a décidé. Au pédalage, la transmission de la puissance est excellente, grâce à la grande rigidité de la semelle. Avis aux chasseurs de chronos. Seul bémol pour le côté racing, avec 945g la paire, elles ne jouent pas dans la catégorie poids plume. Le tarif, lui, est dans la moyenne de la concurrence.

Verdict

Purs enduristes ou descendeurs en pleine reconversion, passez votre chemin ! Les Sidi MTB Defender ne renient pas l’ADN profondément XC de la marque. Par leur côté étroit et leur semelle très rigide, elles plairont donc plus aux crosseurs qui élargissent leurs horizons et aux compétiteurs qui trouveront là un modèle répondant parfaitement à leurs attentes. Dans le paysage des chaussures d’enduro, elles sont plutôt atypiques, mais c’est justement ce qui les rend intéressantes. Même si nous sommes conscients qu’elles ne plairont pas à tous, c’est pour nous un petit coup de coeur, d’autant qu’on peut sans souci marcher en leur compagnie et que leur durabilité est exceptionnelle.

Plus d’infos : www.sidi.com/en/products/cycling/shoes/outdoor/mtb-ghibli

Lubrifiant Smoove : le meilleur de la cire

Parmi les différents types de lubrifiants, aux côtés des dérivés pétroliers et synthétiques, on trouve également des produits à base de cire. Le Smoove en fait partie et, comme le plus connu de ses concurrents, le Squirt, il nous vient d’Afrique du Sud. Est-il aussi adapté au climat de nos contrées ? Vojo l’a testé :

Afin de profiter au maximum des propriétés du Smoove, il convient de respecter une certaine procédure. Tout d’abord, il faut nettoyer la chaîne et la laisser sécher afin d’éliminer tous les résidus d’autres lubrifiants. Il ne faut d’ailleurs plus, par la suite, utiliser d’autres produits en alternance avec le Smoove. Pour la lubrification, il faut appliquer le liquide au niveau des rouleaux de la chaine et le voir former une fine pellicule blanche. Ensuite, faire tourner les manivelles une vingtaine de fois pour que tout pénètre bien et laisser sécher au moins une heure. On constate alors que plus rien n’est visible, mais au toucher on peut percevoir que la chaîne est recouverte d’une fine couche bien glissante.

Rien de complexe dans ces opérations, mais c’est tout de même une contrainte qui va réserver le Smoove aux pilotes rigoureux et soigneux. Pas question de l’appliquer juste avant de partir rouler, ça ne fonctionnera pas du tout. Le bec verseur du flacon est aussi un peu gros et il n’est pas rare de laisser tomber quelques gouttes par terre. Par contre, Smoove annonce que son produit résiste à un lavage simple et peut durer plusieurs sorties. Par temps sec sur des sorties courtes et sur route, c’est vrai, mais en usage vtt intensif, il faudra tout de même re-lubrifier à chaque fois. On constate cependant que les lubrifications suivantes sont plus simples et qu’il ne faut pas vraiment nettoyer sa chaîne « à fond » après chaque sortie.

Sur le terrain, en usage VTT varié, le Smoove nous a nettement plus convaincus que son grand concurrent, le Squirt. Ce dernier fonctionne très bien dans des circonstances précises (poussière) mais beaucoup moins dans la boue et les sorties alternant sec et humide. Ici, le Smoove s’est montré nettement plus polyvalent. Sur le sec, il repousse effectivement les saletés et la chaîne reste remarquablement propre, même sur de longues sorties. On constate aussi qu’il est très durable et la chaîne n’émet pas de bruit ou ne donne pas de signes de souffrance même quand on enchaîne les heures de selle.

Mais là où il fait plus fort, c’est qu’il garde aussi d’excellentes propriétés dans des conditions humides ou mixtes. Il n’égale peut-être pas les performances des meilleures huiles « Wet », mais sa polyvalence est remarquable et quand on nettoie le vélo, on se réjouit de voir qu’on récupère une chaîne propre en un simple coup de jet. Bref, à ce niveau aussi, la promesse est plutôt bien tenue.

Verdict

L’application demande quelques précautions et pas mal de rigueur, le flacon ne permet pas non plus de doser très finement les quantités appliquées, mais sur le terrain, le lubrifiant Smoove est vraiment très convaincant. Il supporte très bien les longues sorties, se montre excellent sur le sec et surpasse les autres lubrifiants à base de cire que nous avons essayés dans la boue, les conditions humides ou mixtes. Si vous êtes méticuleux et que vous voulez éviter les dérivés pétroliers ou synthétiques, le Smoove est hautement recommandable.

Plus d’infos : www.boostcycles.com/lubrifiant-chaine-universel-smoove

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Par Christophe Bortels