Test | Orbea Onna : tout d’un grand à 959 €, vraiment ?

Successeur du modèle « MX », l’Orbea Onna est le vélo de la marque espagnole qui se veut simple et abordable. L’objectif pour Orbea avec ce modèle Onna ? Mettre les dernières évolutions en termes de construction, de finition ou de géométrie à la portée des petits budgets… avec un vélo s’affichant à 959 € pour le modèle le plus haut de gamme, et 599 € pour le ticket d’entrée.

« Une vie de vététiste commence par cette curiosité initiale, par une petite étincelle d’aventure, par le sentiment d’avoir tant à découvrir. Et l’Orbea Onna est là pour y répondre de la meilleure des manières », cite la marque pour introduire ce Onna.

Châssis : (presque) comme les plus grands

Sur ce modèle découverte et premiers plaisirs, on est bien face à un cadre en aluminium. Le cadre nu est annoncé à 1,48 kg, soit 200 g de plus que celui de l’Alma en aluminium, et est le même pour toutes les versions de ce Onna. Autant dire que c’est un très joli score pour un cadre de ce niveau de gamme où on dépasse encore souvent les 2 kg.

Avec ce châssis accessible, Orbea a désiré transférer des caractéristiques de modèles plus haut de gamme pour en faire profiter la majorité. L’Onna dispose ainsi d’un passage interne des gaines et Durit, dont l’entrée se fait au niveau du haut du tube diagonal. On trouve également une douille de direction au format conique et un support d’étrier de frein arrière au standard Postmount.

Dans l’objectif de garder un tarif le plus accessible possible, aucune tige de selle télescopique n’a par contre été montée de série. Le cadre peut toutefois en accepter sans problème, mais le tube de selle en 27,2 mm limitera le choix. Par contre, en cas de montage d’une tige de selle fixe, ce diamètre plus réduit permettra d’obtenir plus de confort au niveau de l’assise.

Là où l’Orbea Onna laisse transparaitre son caractère plus « entrée de gamme », c’est au niveau des axes de roues encore au format serrage rapide, alors que la (quasi) totalité des VTT plus haut de gamme sont désormais équipés d’axes traversants. C’est un souci pour envisager une amélioration du vélo par la suite avec des roues plus haut de gamme… mais uniquement si on vise des roues neuves ! Avec cet ancien standard, les portes de l’occasion s’ouvrent à vous et il sera possible de trouver de très bonnes anciennes roues haut de gamme à petit prix pour upgrader votre Onna.

En raison de son orientation moins sportive que l’Alma, on note que l’Onna est équipé d’accessoires devenus peu communs sur les VTT récents mais très pratiques pour une utilisation mixte entre tout-terrain et vélotaf : des fixations pour porte-bagage, béquille ou encore garde-boue.

Géométrie : confort et contrôle au programme

Pour la géométrie, Orbea a misé avant tout sur le confort et le contrôle, avec l’objectif de proposer un vélo sécurisant. L’Onna se dote ainsi d’un angle de direction moderne (68,5°), d’un angle de tube de selle de 74,5° mais de bases presque longues : 440 mm. En taille M, le tube horizontal mesure 589 mm et le reach est fixé à 418 mm, des valeurs assez conservatrices.

On note par ailleurs que l’Onna est proposé en deux tailles de roues : 27,5″ (avec bases 10 mm plus courtes, 430 mm) pour les déclinaisons XS et S et 29″ du S au XL. En S, on a donc le choix entre les deux formats.

Équipements du Orbea Onna 10

Pour ce test, c’est l’Orbea Onna 10, soit le modèle le plus haut de gamme de la famille Onna, que la marque espagnole a mis à notre disposition.

La fourche est une Rockshox Judy Silver TK développant 100 mm de débattement. C’est un modèle entrée de gamme avec un amortissement très simple, mais on dispose déjà d’un blocage et le fonctionnement est très flatteur, avec une grande sensibilité sur les petits chocs. Par contre, en usage plus intensif, elle montrera vite ses limites au niveau de la rigidité et du maintien de l’assiette du vélo dans les descentes raides.

La transmission provient de chez Shimano avec un groupe Deore M5100 à 11 vitesses, associé à un plateau de 32 dents à l’avant et une cassette 11-51 dents derrière. Des développements qui permettent de faire face à toutes les situations et, même si tous les vélos plus haut de gamme sont désormais en 12 vitesses, on bénéficie ici de la même étendue de développements avec juste une vitesse en moins. Pour tout vous dire, on s’en rend à peine compte et on retient surtout que le Deore est un groupe qui fonctionne très bien. Nous avons aussi beaucoup apprécié la finition du pédalier OC (la marque de composants d’Orbea), qui est assez valorisante pour le vélo.

Les freins sont du même acabit avec une paire de Shimano MT201 associé à des disques de 160 mm à l’avant comme à l’arrière. C’est de l’entrée de gamme et les leviers sont vraiment très gros, plus orientés VTC que VTT. Par contre, la puissance nous a paru suffisante pour un programme rando, y compris avec du dénivelé.

Le train roulant est en aluminium avec des moyeux Shimano et des jantes Rodi en 23 mm de largeur, chaussées de pneumatiques Kenda Booster en 2.40″ de section (et carcasse 30 TPI). Clairement, on est sur de l’entrée de gamme et cela se ressent au niveau du poids de l’ensemble. Les jantes sont également fort étroites et la carcasse très rigide des pneus trahit aussi leur côté entrée de gamme.

Versions et tarifs du Orbea Onna

Au sein de cette famille Onna, cinq modèles se partagent le catalogue, avec une fourchette de prix démarrant à 599 € jusqu’à 959 € pour le modèle le plus ultra. Notons également qu’une déclinaison Onna Juniors existe pour les plus jeunes, similaire en tous points aux modèles adultes mais proposé uniquement en taille XS avec roues de 27,5″.

Orbea Onna : le test terrain

Nous avons l’habitude de tester des vélos haut de gamme, voire très haut de gamme, et pourtant, nous étions vraiment impatients de tester ce petit Orbea Onna. Clairement, son esthétique est très valorisante et il faut vraiment s’y connaître pour se rendre compte de certains détails qui trahissent qu’on est sur un vélo à moins de 1000 €. Côté châssis et aspect global en tout cas, on pourrait vraiment croire qu’il s’agit d’un vélo bien plus onéreux.

Une fois aux commandes, la position est équilibrée mais tout de même assez sportive. On s’adresse clairement plus à des vététistes débutants ou ne disposant pas de gros moyens, et pas trop à des amateurs de balades tout chemin qui aiment avoir le buste bien droit, presque comme sur un vélo de ville. Pour peu qu’on sache cela, la position est confortable et nous avons pu faire des sorties de plus de 4 heures à son guidon sans avoir les cervicales en compote.

Sur le plat, le vélo roule très bien et, une fois lancé, il est facile de conserver sa vitesse. Il sait aussi se montrer ludique quand ça tournicote et on sent qu’on est sur un vélo d’une marque qui a l’expérience du haut de gamme pour cela. Par contre, dans les accélérations, même si on sent que le cadre est dynamique et léger, les roues plombent vraiment le vélo. Elles paraissent très lourdes et inertes, peu en accord avec les qualités du châssis.

Entendons-nous bien, ça roule et elles ont l’air robustes (nous n’avons en tout cas pas rencontré de souci pendant le test) mais nous vous recommandons vivement de prévoir un upgrade de ce poste dès que possible après achat. En se tournant vers la seconde main, même sans aller vers le haut de gamme, il y aura moyen d’améliorer de façon marquée le comportement du vélo en changeant cet équipement.

Quand on enchaîne les bornes, on peut juger le confort et, pour un cadre alu, il est vraiment très bon. La fourche est très onctueuse en début de course et élimine quasi tous les petits impacts usants à l’avant, alors que l’arrière apparaît aussi comme très conciliant. Coup de chapeau : Orbea a réussi un vélo avec des gènes sportifs, mais qui sait aussi se montrer particulièrement doux.

En côte, c’est aussi le poids des roues qui plombe les sensations, mais comme la géométrie est bien équilibrée et le cadre bien conçu, on prend pas mal de plaisir dans les ascensions techniques, où il montre une certaine filiation avec l’Alma, le modèle XC plus haut de gamme de la marque. Quand les grimpettes sont moins pentues et plus longues, une fois la bonne allure trouvée, on peut la grader sans trop de difficultés, mais on ne peut jamais vraiment oublier ce fameux train roulant. Et le poids du vélo, qui frôle tout de même les 14 kg. Mais notre petit doigt nous dit que rien qu’en changeant le train roulant, il y aurait moyen de l’amener vers les 12 kg et de lui donner un tout autre visage.

En descente, à nouveau, le châssis et la géométrie posent des bases très saines. Le vélo est à la fois facile et ludique à piloter, ce qui le rend très plaisant. Et cela pousse aussi à hausser le rythme !

Dans ce cas, les freins peuvent se montrer un peu juste (surtout à cause de l’ergonomie de leurs leviers qui ne permettent pas toujours de bien freiner à 1 ou 2 doigts alors que c’est indispensable pour bien tenir le guidon du vélo dans les portions techniques) et la fourche va aussi montrer ses limites sur les enchaînements d’obstacles moyens à gros. Les pneus sont également vite dépassés quand c’est humide et gras car ils évacuent mal la boue et leur carcasse est trop rigide pour leur permettre d’enrober correctement les reliefs. Mais dans l’ensemble, on retient surtout que le Onna est un vélo sain et qui met en confiance.

Verdict :

L’Orbea Onna dispose d’un excellent châssis, avec une géométrie moderne et une construction digne des modèles haut de gamme qui lui permet d’afficher un poids très raisonnable et d’offrir un excellent compromis entre rendement et confort. C’est un vélo à la fois facile et fun à piloter, mais il est hélas plombé par ses roues très lourdes et ses pneus durs et peu polyvalents. Il y a bien d’autres équipements qui gagneraient à être améliorés par la suite, comme les freins et la fourche, mais ils tiennent tout de même bien la route et on pourra déjà faire beaucoup de bornes avec eux sans les ressentir comme trop pénalisants. On sait qu’à ce tarif il faut faire des concessions, mais on ne peut qu’encourager Orbea à travailler ce poste « train roulant » pour l’avenir. Et si le Onna vous tente, pensez à lui offrir une belle paire de roues dès que vous pouvez. Vous verrez, il en sera transformé et vous pourrez envisager d’aller très loin dans votre pratique au guidon du Onna, simplement en améliorant ce poste !

Plus d’informations : https://www.orbea.com/be-fr/bicicletas/montana/onna