Test | Orbea Oiz M-Team XTR : la valeur sûre
Par Léo Kervran -
L’Oiz version 2018-2022 est un monument dans l’histoire d’Orbea. Plébiscité tant par le public que par les médias, il fait partie de ces quelques modèles qui ont permis à la marque basque de passer un cap. Renouveler un best-seller n’est pas chose facile mais c’était pourtant devenu nécessaire avec l’évolution de la concurrence et des circuits en compétition. Pour la nouvelle génération, sortie en vue de la saison 2023, Orbea a essayé de jouer l’équilibriste afin de garder l’âme de l’ancien avec des ingrédients moderne. Pari réussi ? Voici notre avis après plus de 6 mois de test sur tous les terrains :
En 2018, l’Orbea Oiz était devenu l’un des premiers vélos à se décliner en deux versions au débattement différent, 100 et 120 mm. Sur la base du même cadre, le vélo se présentait tour à tour comme une machine de XC compétition ou une monture un peu plus polyvalente et accessible, plus plaisante pour qui ne chasse pas le chronomètre. Cette idée, qui fera son succès, sera ensuite reprise par de nombreuses marques au point d’en faire une véritable tendance pendant plusieurs années, mais aujourd’hui, on en voit de plus en plus faire machine arrière et Orbea ne fait pas exception.
Exit l’Oiz en 100 mm et l’Oiz TR en 120 mm, désormais on a uniquement un Oiz… en 120 mm (retrouvez notre découverte lors de la présentation officielle : Orbea Oiz 2023 : 120mm sinon rien !). Du coup, plutôt facile et polyvalent comme le TR ou rapide et exclusif comme le 100 mm ? Pour Orbea, il n’y a pas de discussion : « Oiz n’est pas un vélo de downcountry ou de trail : c’est une bête de course XC avec un débattement de 120 mm » écrit la marque sur son site.
Cerner la personnalité de ce nouvel Oiz, c’est toute la question de ce test. Pour nous aider, on pourra profiter d’un petit clin d’oeil de l’histoire : nous avons essayé il y a un peu plus de 3 ans un Oiz 100 mm avec exactement le même montage M-Team que le modèle testé aujourd’hui (lire Test | Orbea Oiz M Team : tout pour la compétition). De quoi avoir une solide base pour se rendre compte des évolutions apportées par cette nouvelle génération.
Châssis
Il faut un oeil attentif pour distinguer cet Orbea Oiz version 2023-2024 de son prédécesseur. Si des points importants comme le débattement et la géométrie évoluent, parfois considérablement, Orbea a conservé tout ce qui faisait l’identité du modèle. Les lignes sont simples, dynamiques sans être agressives, et il n’y a rien de superflu ou qui pourrait choquer l’oeil. C’est aussi ce qui a fait le succès de l’ancien Oiz, et on les retrouve donc avec plaisir.
On apprécie tout particulièrement ce très joli basculeur, aux formes travaillés et presque « tapi » dans le cadre. « Il ne sort de sa tanière que lorsque la cinématique du vélo le lui impose », disait l’un de nos testeurs pour décrire son intégration. Dans son prolongement, l’amortisseur se fond parfaitement dans le paysage, notamment grâce à la technologie I-Line d’Orbea qui a travaillé avec Fox afin de déplacer le câble de blocage dans une position invisible aux yeux de tous. C’est moins pratique pour l’entretien ou les réglages mais c’est censé offrir un trajet plus direct pour un fonctionnement plus fluide, et quand on n’a pas besoin d’y toucher, c’est beau !
Côté construction, notre modèle haut de gamme bénéficie du meilleur carbone d’Orbea, l’OMX. Initialement développé pour les modèles de route, il est arrivé sur l’Oiz en 2021 à la faveur d’une mise à jour du modèle précédent et a été reconduit dès la conception de cette nouvelle génération. Dans cette version, la marque annonce un poids de 1750 g pour le cadre avec amortisseur mais sans accessoires (axe de roue arrière, collier de serrage du tube de selle…).
C’est très proche, sinon identique à l’ancien modèle ce qui est une très bonne chose dans la mesure où Orbea a renforcé le triangle arrière (taille des haubans, des roulements, des axes) pour augmenter sa rigidité, un point sur lequel le précédent Oiz avait reçu quelques (petits) reproches. Notez tout de même que ces 1750 g sont à prendre avec quelques pincettes : la peinture à elle seule peut faire varier le poids de 70 g selon la finition choisie.
A ce sujet, celle de notre modèle d’essai ne bat certainement pas des records dans la mesure où le cadre est entièrement peint, mais qu’est-ce qu’elle est jolie ! Discrètement pailletée, sa teinte chatoyante passe du gris au vert foncé au bleu-violet en proposant parfois des reflets rosés suivant la luminosité et l’angle avec lequel on regarde le vélo. Une réussite, qui met délicatement en valeur le caractère haut de gamme de ce modèle sans en faire trop.
Les gaines passent évidemment en interne dans le cadre en suivant la technologie SIC d’Orbea censée simplifier les trajets, mais on déplore encore une fois le choix des entrées à travers le jeu de direction. C’est fastidieux dès qu’on veut toucher de près ou de loin au poste de pilotage (contrôler l’état des roulements, changer la hauteur de la potence, démonter la fourche pour la réviser…) et ça nous paraît même contraire à l’esprit du SIC en imposant des coudes et des virages supplémentaires aux câbles et Durits.
Pour compliquer encore les choses, le système d’Orbea est « semi-propriétaire ». Pourtant, ça part sans doute d’une bonne intention : la marque a souhaité intégrer des butées de direction pour éviter que le cintre et ses commandes viennent endommager le cadre en cas de chute. Mais plutôt que d’adopter un système connu comme l’Acros BlockLock, utilisé par de nombreuses marques, Orbea a développé le sien et cela nous force à utiliser ses composants pour que tout fonctionne bien.
Le capot supérieur du jeu de direction, les entretoises et la potence s’imbriquent tous ensemble d’une façon unique qui rend tout produit tierce incompatible. Si vous souhaitez installer des entretoises un peu différentes pour personnaliser votre vélo à peu de frais, il faudra aussi changer de potence et surtout, il faudra vous passer des butées. Inversement, si vous changez de potence il vous faudra aussi penser à changer les entretoises.
On a évité le pire car d’autres systèmes sont encore plus complexes (gaines qui passent dans les entretoises) ou ne permettent pas de changer la hauteur de la potence sans couper le pivot mais c’est tout de même loin d’être l’idéal. Et dire que tout ça aurait pu être évité avec des passages de gaines classiques dans le cadre…
Autre originalité, l’étrier de frein arrière est au standard Flatmount : au lieu de visser l’étrier dans le cadre, le filetage est dans l’étrier et le cadre est « pris en sandwich » entre la vis et l’étrier. Venu de la route, ce format gagne peu à peu en importance dans le VTT (notamment en XC, car moins encombrant qu’un Postmount) et ici, on y est plutôt favorable. C’est bien plus simple pour les cadres en carbone et dans le cas où on abîmerait un filetage, ça coûte moins cher de changer un étrier qu’un triangle arrière.
Notre photographe ayant malencontreusement oublié de le prendre en photo, il faudra nous croire sur parole mais on vous propose en consolation d’admirer ces protections très « XC », ultra-minimalistes… mais néanmoins efficaces.
Suspension
Quand Orbea a décidé de ne proposer qu’un seul Oiz pour cette sixième génération, il a fallu choisir un débattement. Avec l’évolution des circuits au plus haut niveau et des pratiques au moins dans une certaine partie du monde, le 120 mm devient de plus en plus populaire, mais certaines marques croient toujours au 100 mm et cela ne les empêche pas de rencontrer du succès, comme l’illustre notamment BMC avec le Fourstroke 01.
Néanmoins, pour l’Oiz c’est le 120 mm qui a été retenu. Un choix logique pour la marque de Mallabia, dans la mesure où c’était la version qui avait rencontré le plus de succès sur le modèle précédent, aussi bien dans la presse qu’auprès des pratiquants et des pilotes professionnels.
Côté architecture en revanche, rien de nouveau, on reste sur le monopivot + biellette/basculeur qui accompagne l’Oiz depuis ses débuts. C’est le système le plus populaire en XC et si les performances en termes de comportement sont, de notre expérience, généralement un peu en deçà des architectures à point de pivot virtuel, ce format a pour lui l’avantage du poids. Certaines marques y accordent moins d’importance que d’autres mais pour Orbea, c’est un sujet crucial. Et comme le prédécesseur semblait avoir trouvé un équilibre satisfaisant entre poids et performance de la suspension, autant continuer dans la même voie !
Comme très souvent chez Orbea, c’est Fox qui s’occupe de gérer tout ça avec un Float SL à l’arrière et une Float 34 SC Fit4 devant, les deux en gamme Factory sur notre modèle haut de gamme M-Team. A l’instar de la plupart des vélos de XC, on peut bloquer simultanément fourche et amortisseur grâce à une commande au guidon, baptisée SquidLock. Celle-ci, qui accueille également la manette de la tige de selle télescopique, offre trois positions (bloqué / intermédiaire / ouvert) mais ne nous a que moyennement convaincus.
On a apprécié le choix de trois positions plutôt que deux (qui peut fonctionner avec certaines architecture mais pas celle-ci) mais on est plus dubitatif quant au choix d’un tirage inversé au niveau des suspensions (elles sont bloquées par défaut et on les débloque en tirant sur le câble) et surtout quant à l’ergonomie de l’ensemble. Le levier de la tige de selle est placé « à l’ancienne », verticalement le long de la poignée plutôt qu’en dessous, et cela nous a gênés tout au long du test. Ce n’est pas le plus naturel à atteindre et en plus de cela on peut facilement se faire mal au pouce, voire abîmer ses gants le long de l’arête saillante si on utilise souvent les commandes de suspension.
Certes, il n’y a pas de risque de confondre suspension et tige de selle comme avec le TwinLoc de Scott mais à nos yeux, la solution de la marque suisse est bien plus réussie une fois qu’on a passé les quelques sorties nécessaires pour s’y habituer.
Géométrie
L’Orbea Oiz affiche un angle de direction de 67°, un reach de 450 mm en taille M ou 472 mm en taille L, un angle de tube de selle de 76,7° et des bases de 432 mm. Le progrès est donc sensible par rapport à l’ancien modèle, qui affichait clairement ses limites (69° d’angle de direction, 435 mm de reach en taille M).
Face aux modèles sortis ces deux dernières années le vélo fait figure de machine moderne et bien dans son époque, sans qu’on puisse dire qu’il réinvente la catégorie. Ce qui n’est pas forcément un mal, repousser les limites implique une certaine prise de risque voire un caractère affirmé et ce n’est pas forcément du goût de tout le monde.
Equipement
Comme son nom l’indique, cet Orbea Oiz M-Team XTR est équipé d’un groupe complet Shimano XTR. Si on fait la distinction, c’est parce qu’il existe un autre M-Team, monté en Sram celui-ci. Avec sa transmission GX/X0 AXS et ses freins Level Silver, il est un peu moins haut de gamme que la version XTR… mais aussi moins cher, 800 € de moins précisément.
Plateau 34 dents et cassette 10-51, dérailleur à câble, étriers double pistons et disques en 160 mm, le groupe haut de gamme de Shimano est bien connu et on n’ira pas plus loin dans le détail. Cela fait 6 ans qu’il est sur le marché sans aucune modification et c’est long, même pour Shimano. Chaque saison qui passe augmente les attentes quant à son remplaçant mais cette année pourrait bien être la bonne, d’après certaines rumeurs parvenues à nos oreilles…
Côté train roulant, le montage de notre modèle d’essai est original. Pas au niveau des roues, où la marque maison Oquo est venue avec ses MP30 Team (30 mm de largeur interne, 28 rayons, 1530 g la paire), qui se placent en face de produits bien connus comme les DT Swiss XRC 1501, mais bien au niveau des pneus.
Nous avons en effet droit à un montage en Maxxis Rekon 2.4 (arrière) et Maxxis Dissector 2.4 MaxxTerra (avant), les deux en carcasse Exo. Des pneus très cramponnés pour du XC, qui orientent clairement le vélo vers une pratique downcountry/petit trail plus que compétition. Signe que l’esprit « Oiz TR » est encore présent dans ce vélo ?
Ce montage est une option puisque le vélo est proposé par défaut avec des Maxxis Rekon Race, et une option qui a d’ailleurs évolué pour 2024 : le duo Rekon/Dissector a disparu du configurateur Orbea et a été remplacé par une paire de Schwalbe Wicked Will en gomme Speed Grip, un pneu qu’on avait pu découvrir lors de notre test du Scott Spark 910.
Enfin, côté composants, on a un poste de pilotage Oquo avec un capot de potence qui intègre un support pour compteur Garmin, de belles poignées en silicone, une tige de selle Fox Transfer SL (la version légère dédiée au XC, sans position intermédiaire) en 100 mm de débattement et une selle Selle Italia SLR Boost. Pour cette dernière, Orbea offre trois possibilités avec son configurateur : la selle d’origine en rails titane, une version SuperFlow généreusement évidée au centre (+ 9 €) ou la selle d’origine mais avec des rails carbone (+ 79 €).
Pour l’anecdote, on notera qu’à l’exception du train roulant, ce montage M-Team XTR est identique en tous points au M-Team de l’ancienne génération que nous avions testé il y a 4 ans. Et pour cause, la raison pour laquelle nous n’avions pas de roues Oquo à l’époque est tout simplement que la marque n’existait pas (lire Quand Orbea se lance dans la roue). Une telle stabilité, c’est rare !
Versions et tarifs
Cet Orbea Oiz sixième génération se décline en neufs modèles, qu’on peut diviser en trois catégories : cadre en aluminium, cadre en carbone OMR et cadre en carbone OMX.
Le premier prix est à 2732 € avec l’Oiz H30 (ci-contre), équipé en Fox 32 Rythm et Float SL, Shimano Deore M6100 et freins Shimano MT201. On a ensuite l’Oiz H20 à 3332 € et l’Oiz H10 à 3732 €.
Chacun de ces modèles est proposé en 3 coloris mais il n’y a pas encore le programme de personnalisation MyO à ce niveau.
On passe ensuite au carbone version OMR avec les Oiz M30 (4032 €), M21 (4832 €, ci-contre) et M10 (5732 €). Ici, tous disposent d’une tige de selle télescopique et on a encore le choix entre 3 coloris mais toujours pas accès à la personnalisation MyO, réservée aux modèles haut de gamme en carbone OMX.
Enfin, tout en haut de la gamme on a les modèles en carbone OMX avec l’Oiz M-Pro à 6332 €, les Oiz M-Team AXS (7232 €) et M-Team XTR (8032 €) et enfin le très exclusif Oiz M-LTD à 10 432 € (ci-contre). 3 coloris au choix et personnalisation MyO si vous voulez dessiner un vélo unique.
Le test de l’Orbea Oiz M-Team XTR
L’accueil sur l’Oiz est chaleureux. La position apparaît sportive mais naturelle, on trouve vite ses marques et on a spontanément envie d’appuyer sur les pédales. Ça commence bien ! Qui plus est, la forêt de câbles qu’on craignait avec tous les systèmes « mécaniques » (pas d’électronique sans fil sur ce vélo), et qui était bien présente sur l’ancien modèle, est finalement bien dissimulée par l’intégration via le jeu de direction. A défaut d’être pratique, c’est au moins joli.
Lorsque l’effort s’étend, la position reste confortable et on ne ressent pas le besoin de bouger ou de se redresser pour détendre le dos ou soulager les mains. Ajoutez à cela des suspensions faciles à régler, qui fonctionnent très bien avec un sag standard de XC (autour de 25 %, pas moins pour tirer parti des 3 positions de verrouillage) et vous aurez compris que l’Oiz est un vélo simple, sur lequel on passe plus de temps à rouler qu’à travailler ses réglages.
En montée, l’Oiz séduit d’abord par son dynamisme. Les premiers coups de pédale se font sans effort, bien aidé par la position intermédiaire qui raffermit sensiblement la suspension et qui est parfaitement dosée pour les montées peu techniques mais pas totalement lisses. L’arrière est vif et réagit à la moindre sollicitation. Sortie de virage, changement de rythme ou de pente, zone technique, la machine adore les relances et les sections qui imposent de se mettre en danseuse pour quelques coups de pédale.
Cependant, plus cela dure plus le tableau s’assombrit. Dans les longues montées, l’Oiz semble peu à peu s’essouffler et réclame d’être fréquemment relancé, ce qui finit par coûter au pilote. Même chose sur le plat, où garder une bonne vitesse n’est pas aussi évident qu’avec certains concurrents et demande une certaine implication. Le train roulant de notre modèle a certainement sa part de responsabilité dans le domaine, entre le poids des roues (1530 g nues) et les gros crampons des pneus, mais au-delà de ça le cadre de l’Oiz ne donne pas la sensation d’être un infatigable rouleur comme d’autres modèles. Ça ne l’empêchera certainement pas de briller en marathon car il n’est pas réellement mauvais, mais disons que ce n’est pas son point fort.
En descente, c’est un peu la même chose : l’Oiz brille dans certains domaines mais il a également des limites. Du bon côté, la prise en main est facile et le pilotage apparaît évident, il n’y a pas besoin de se donner à fond pour l’exploiter pleinement. L’arrière vif qu’on sentait déjà en montée est encore plus présent et fait de l’Oiz un petit jouet. Sauter par-dessus un obstacle ou jouer avec un mouvement de terrain, plonger dans un virage… Légère et dynamique, la machine a un caractère ludique.
Toutefois, lorsqu’on essaye de pousser un peu (et on a tôt fait de tomber dans ce vice avec le grip offert par les gros pneus), l’Oiz montre un vrai tempérament de crosseur et les mots d’Orbea au sujet de sa machine nous reviennent en tête : « Oiz n’est pas un vélo de downcountry ou de trail : c’est une bête de course XC avec un débattement de 120 mm. » En effet ! Les excès d’optimisme nécessitent du doigté pour être rattrapés et de manière générale, le vélo s’accommode mal d’une grosse prise de risque.
A la réflexion, c’est encore une fois l’arrière du vélo qui semble être responsable de ce comportement. Le châssis (rigidité et suspension) n’offre pas énormément de grip donc tous les efforts reposent sur le pneu, et même s’il est plus cramponné qu’un pneu classique de XC, on reste sur un profil relativement roulant. On peut donc facilement atteindre ses limites et derrière, il n’y a rien pour rattraper. Dans les dévers ou les passages pentus, la roue arrière décroche facilement et il faut jouer finement pour la garder à sa place alors qu’elle veut passer devant.
De même, le dynamisme du triangle arrière dans son ensemble peut entraîner des retours assez violents dans les grosses compressions, type cuvette, réception ou virage relevé abordés trop vite. Rien qui ne soit pas contrôlable pour quelqu’un à l’aise avec ce genre de choses mais ce n’est certainement pas le plus confortable, et des pilotes moins expérimentés risquent de ne pas apprécier. Il convient donc de ne pas se faire surprendre et de savoir que la machine a des limites, c’est au pilote de connaître les frontières à ne pas franchir et ainsi réduire la place à l’improvisation. On profitera mieux de l’Oiz avec un pilotage propre et sans excès d’agressivité.
On termine avec un mot sur les composants ? La tige de selle Fox Transfer SL a suscité des réactions très diverses chez nos testeurs. Certains ont aimé sa rapidité (au début, ça surprend même), son débattement adapté à la pratique et sa simplicité avec seulement deux positions, d’autres lui ont justement reproché son absence de position intermédiaire. Question de préférence personnelle et de style de pilotage, mais il est vrai qu’elle change un peu de ce à quoi on est habitués.
Même chose pour les roues Oquo MP30 Team, qui ont du bon et du moins bon. La rigidité et le dynamisme sont bien dosés, elles offrent de belles prestations en descente et sont réellement flatteuses dans les relances. A l’opposé, le poids (1530 g nues) n’a rien d’exceptionnel pour un vélo à plus de 8000 €. Si vous êtes prêt à mettre un billet supplémentaire, l’option MP30 LTD (1321 g, + 630 €) est sûrement l’amélioration la plus intéressante de tout ce que propose le configurateur Orbea.
Pour les pneus en revanche, il n’y a pas de débat. A nos yeux, ce montage « downcountry » avec de gros crampons ne sied pas à cet Orbea Oiz sixième génération. Le vélo a des racines solidement ancrées dans le XC et chercher à l’en éloigner lui fait plus de mal que de bien. Chassez le naturel… L’Oiz est un vélo de XC moderne, avec tout ce que cela implique en matière d’aisance et de comportement en descente, mais ce n’est pas un petit trail et encore moins un « mini-enduro » comme certaines machines qui proposent le même débattement.
Verdict
Le passage à 120 mm de débattement n’a pas radicalement transformé l’Orbea Oiz. Le vélo reste un vrai XC, orienté XCO avant tout. Il pourra éventuellement s’aventurer du côté du marathon avec un bon train roulant mais au-delà, ce n’est plus son domaine et il ne faut certainement pas voir en l’Oiz une machine downcountry/petit trail. Face à l’ancien Oiz XC qu’on avait trouvé exigeant jusqu’en descente, cette nouvelle génération progresse toutefois sur la facilité de prise en main et l’économie du pilote, on pourrait dire qu’il rend la sportivité accessible.
Une fois n’est pas coutume, on laisse le mot de la fin à un de nos testeurs : « On pourrait le catégoriser de valeur sûre. Il n’y a pas de risques, avec l’Oiz ça se passera forcément (très) bien. C’est juste qu’il n’y aura pas de grain de folie, pas de mot plus haut que l’autre. Il est là, fidèle, ne décevra pas. Simple et efficace, l’Oiz est un vélo très bien pensé, abouti et il mérite amplement sa renommée. C’est une monture qui répond présent par sa légèreté, sa conception très qualitative et un comportement relativement vif et ludique. Mais au jeu des « tu préfères », elle ne sera pas forcément le choix privilégié, ou du moins pas pour celles et ceux qui recherchent une monture au tempérament bien trempé et affirmé. »
Orbea Oiz M-Team XTR
8047 €
10,6 kg taille L, sans pédales
- Facilité de prise en main... tant qu'on reste dans son programme
- Plus reposant en descente que l'ancien Oiz 100 mm
- Impression de légèreté
- Dynamisme en relance
- Petit manque de caractère ?
- Roues Oquo MP30 Team correctes mais pas à la hauteur du cadre
- Option gros pneus pas adaptée au vélo
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : orbea.com