Test | Orbea Occam : LT ou SL ? À chaque VTT sa vérité

Par Adrien Protano -

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Test | Orbea Occam : LT ou SL ? À chaque VTT sa vérité

Occam SL ou Occam LT ? C’est la question qui nous animés ces dernières semaines ! Pour la dernière génération de son modèle all-mountain, Orbea a décidé d’en revoir les deux versions bien distinctes, toujours basées sur un seul et même cadre, mais aux aspirations différentes. Ressenti sur le terrain, comparaison entre les deux versions, préférences au sein de la rédaction… On vous dit tout : 

Vélo de montagne par excellence, l’Orbea Occam est le modèle à tout faire de la marque espagnole. Pour tenter de répondre au mieux aux différentes pratiques qu’englobe le terme « all-mountain », Orbea avait décidé de doubler l’Occam d’une version LT au débattement plus important en 2022.

Pour 2024, la marque espagnole a offert à sa famille Occam une mise à jour, tout en gardant la philosophie des vélos développés précédemment : l’Occam SL et ses 140 mm de débattement avant/arrière, et l’Occam LT au débattement de 150 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant.

Léo vous avait présenté ce nouveau châssis lors de sa sortie au grand public, découvrant la version LT dans les dénivelés de Bielsa, au coeur des Pyrénées espagnoles et à quelques encablures de la frontière française : Test nouveauté | Orbea Occam 5 : deux vélos pour une troisième voie. L’objectif est ici différent : comparer les deux versions en les roulant côte à côte, tout en synthétisant la pratique et le type de pilote pour lesquels chacune des deux versions se destine.

Un seul et unique cadre

Avant d’être SL ou LT, l’Occam est avant tout un Occam ! Derrière ces deux versions se cache un seul et même cadre, qui se différencie par l’équipement qu’on lui choisit (et également le yoke de l’amortisseur, on y revient plus bas).

Nos versions d'essai sont en carbone, mais une déclinaison en aluminium existe pour les deux modèles.

Pour ce comparatif, les deux cadres de nos versions d’essai sont en carbone OMR (soit le carbone le plus léger de la marque, à l’exception du OMX pour le cross-country), mais tant l’Occam SL que la version LT sont également disponibles dans une déclinaison en aluminium. Celle-ci est annoncée environ 1 kg plus lourde que la version en carbone, et ce triangle avant en alu bénéficie d’une finition qui le ferait presque passer pour du carbone tant les soudures semblent effacées.

Avec du carbone à tous les étages, même pour la pièce qui relie l’amortisseur à la biellette, et dans le luxueux montage qui compose notre modèle de test (à savoir la version M-LTD), nous avons pesé notre Occam SL en taille L à 12,30 kg.

De l’autre côté du spectre, le grand frère Occam LT affiche un embonpoint d’un peu moins de 3 kg sur notre balance et pointe à 15,2 kg en taille L (Occam LT M10).

Puisqu’ils partagent le même cadre, les deux Occam affichent des détails identiques, notamment au niveau du passage interne des gaines et Durits, mais aussi au niveau des protections du cadre du côté du boîtier de pédalier, de la base et du point de pivot inférieur.

Les deux modèles sont également équipés d’une boîte à gant au sein du cadre. On notera aussi la présence de cet ingénieux multi-outils au niveau d’un des roulements du point de pivot supérieur, ou encore de la clé hexagonale de 6 mm présente dans le levier amovible de l’axe de roue arrière.

Philosophie de suspensions

Pour permettre le passage à un plus grand débattement au niveau de la roue arrière tout en conservant un même et unique cadre, c’est au niveau du yoke de l’amortisseur que la magie opère.

Si la version SL bénéfice d’une pièce en composite, l’Occam LT accueille un plus « gros » débattement grâce à l’utilisation d’un yoke différent, et cette fois en aluminium. Pour notre version d’essai, c’est Fox qui est aux commandes des suspensions avec un duo Float 36 Grip2 Factory et Float X Factory. On notera qu’il est possible de faire le choix du ressort hélicoïdal sur cet Occam LT, ce qui avait davantage plu à Léo lors de sa prise en main (cf. Test nouveauté | Orbea Occam 5 : deux vélos pour une troisième voie).

Du côté de la version SL, on redescend d’un cran, et on retrouve une fourche Fox 34 (cartouche Fit4) Factory et un amortisseur Float Factory, tous deux en 140 mm de débattement.

Comme sur le Oiz de la marque, Orbea a fait le choix de masquer complètement le câble de blocage de l’amortisseur en le faisant passer dans le tube supérieur.

Au niveau du poste de pilotage, l’Occam SL est équipé d’une commande baptisée Squilock par Orbea, et qui permet de verrouiller la fourche et l’amortisseur d’un seul et même geste.

Légèrement revue par Orbea, la cinématique de l’Occam SL est fort similaire à l’Occam de la précédente génération (2% de progressivité et 2 à 3 % d’anti-squat en plus)… Une vérité qui est également valable pour l’Occam LT : « Plateforme identique oblige, le comportement intrinsèque de la suspension est très proche de celui de l’Occam SL (un tout petit peu plus progressif grâce au débattement plus important) et c’est donc sur la fourche et l’amortisseur que reposera le travail pour donner ce comportement plus « descendeur » à l’Occam LT », comme vous l’expliquait Léo lors de sa prise en main de la version LT.

Géométrie qui en découle

On l’a dit, l’Occam SL partage exactement le même cadre que la version LT. Pourtant, la différence de débattement (et le yoke différent de l’amortisseur) a pour conséquence de faire varier la géométrie entre les deux frères presque jumeaux. On le voit clairement sur cette illustration comparative (image du dessus), la version LT – en rouge – est plus haute et un peu plus courte que la version SL.

La géométrie de l’Occam SL se caractérise par un angle de direction à 65,5°, un angle de tube de selle à 78°, un reach de 490 mm en taille L, des bases de 440 mm et un boîtier de pédalier à -37 mm. Bref, de petits changements par rapport à la précédente génération qui permettent à cet Occam SL de rester au goût du jour, tout en conservant son ADN de vélo polyvalent et porté sur le pédalage.

Par rapport à l’ancien Occam LT, la géométrie de cette nouvelle génération évolue sensiblement : l’angle de direction descend à 64 ou 64,5° et le tube de selle se redresse à 77 ou 77,5°. Le boîtier de pédalier est lui plus haut (-28 mm) ou plus bas qu’avant (-37 mm) selon la position du flip chip. Du fait de la fourche plus haute le reach est légèrement plus court que sur l’Occam SL mais cela reste tout de même plus long que sur la génération précédente : 485 ou 480 mm en L et un écart de 25 mm entre toutes les tailles.

Car oui, l’Orbea Occam LT est doté d’un ingénieux flip-chip, au contraire de la version SL, qui permet d’osciller entre deux positions : une position haute « de série » ainsi qu’une position basse permettant de faire varier de 0,5° l’angle de direction (64°) ainsi que le tube de selle (77,5°). Le reach est également impacté et perd 5 mm en position basse.

Choix de composants : légèreté ou polyvalence

On l’a dit, ce sont les équipements qui donnent véritablement l’âme à ce châssis, ou plus précisément sa pratique de prédilection. Le point de différence majeur vient évidemment des suspensions.

Comme on l’expliquait quelques lignes plus haut, l’Occam LT échange la fourche Fox Float 34 (cartouche Fit 4) de la version SL contre une Float 36 (cartouche Grip 2), on perd ainsi la possibilité de blocage au guidon, mais on gagne des réglages plus précis. À l’arrière, l’amortisseur Fox Inline Float de l’Occam SL est remplacé par un Float X à air, ou un DHX à ressort hélicoïdal au choix. Bref, le surplus du débattement est logiquement accompagné d’un bodybuildage.

Le second facteur majeur de différenciation se trouve du côté du train roulant. Sur l’Occam SL, l’accent a été mis sur la légèreté et le dynamisme avec une paire de Oquo Performance MP30LTD, à savoir la paire de roues en carbone maison de chez Orbea. Celles-ci sont chaussées de pneumatiques Schwalbe Wicked Will Evo (2.4, Super Race, Speed Grip), à l’inspiration XC et très portés sur l’efficacité au pédalage.

La version LT est quant à elle équipée d’un train roulant qui se veut plus orienté montagne avec des roues plus robustes et des pneus plus cramponnés. C’est ainsi une paire de roues maison Oquo Mountain Control MC32TEAM en aluminium, ainsi qu’une paire de Minion DHR II à l’arrière (2.4, carcasse DH, 3C Maxxgrip), et Assegai à l’avant (2.5, carcasse DH, 3C Maxxgrip) que l’on retrouve. On notera toutefois que ce combo de pneus à la carcasse renforcée est une option offerte sur le configurateur en ligne de la marque (moyennant un supplément de 39€), c’est normalement un duo de Maxxis Dissector en 2.4 et carcasse EXO que l’on retrouve… La carcasse EXO+ aurait toutefois été plus pertinente à notre sens.

Le reste des composants est davantage dépendant du niveau de la gamme, plutôt que d’une volonté d’orienter le vélo vers une certaine pratique ou un certain terrain. C’est notamment le cas au niveau de la transmission où l’on a un luxueux groupe Sram XX SL sur l’onéreux modèle de l’Occam SL, et un groupe XT sur le plus accessible Occam LT.

Versions et tarifs

Orbea Occam SL

  • Orbea Occam SL M-LTD (9999 €) : suspensions Fox 34 Fit4 Factory & Float Factory, transmission Sram XX Eagle AXS, freins Sram Level Ultimate 4 pistons, roues Oquo MP30 LTD, pneus Schwalbe Wicked Will 2.4 Super Race Addix Soft
  • Orbea Occam SL M10 (5999 €) : suspensions Fox 34 Fit4 Factory & Float Factory, transmission Shimano Deore XT (dérailleur, commande, pédalier)/SLX (cassette)/Deore (chaîne), freins Shimano Deore XT 4 pistons, roues Oquo MP30 Team, pneus Schwalbe Wicked Will 2.4 Super Race Addix Soft
  • Orbea Occam SL M30 (4499 €) : suspensions Fox 34 Performance & Float Performance, transmission Shimano Deore XT (dérailleur)/SLX (commande, cassette)/Deore (chaîne), freins Shimano Deore, roues Race Face AR 30, pneus Schwalbe Wicked Will 2.4 Super Race Addix Soft
  • Orbea Occam SL H10 (3799 €) : suspensions Fox 34 Performance & Float Performance, Shimano Deore XT (dérailleur, commande, pédalier, chaîne) / Deore (chaîne), freins Shimano Deore, roues Race Face AR30, pneus Maxxis Dissector 2.4 Exo / Rekon 2.4 Exo
  • Orbea Occam SL H20 (3599 €) :  suspensions Fox 34 Performance & Float Performance, transmission Sram GX Eagle (dérailleur) / NX Eagle (commande, cassette, chaîne), freins Shimano Deore, roues Race Face AR30, pneus Maxxis Dissector 2.4 Exo / Rekon 2.4 Exo
  • Orbea Occam SL H30 (2799 €) : suspensions Marzocchi Bomber Z2 & Fox Float Performance, transmission Shimano Deore, freins Shimano MT201, pneus Maxxis Dissector 2.4 Exo / Rekon 2.4 Exo

Orbea Occam LT

  • Orbea Occam LT M-Team (7999 €) : suspensions Fox 36 Grip2 Factory / DHX Factory, transmission Sram GX Eagle AXS (chaîne, cassette, commande) / X0 Eagle AXS (pédalier, dérailleur), freins Sram Code Silver, roues Oquo MC32 Team, pneus Maxxis Minion DHF 2.5 Exo MaxxTerra
  • Orbea Occam LT M10 (5999 €) : suspensions Fox 36 Grip2 Factory / Float X Factory, transmission Shimano Deore (chaîne) / SLX (cassette) / Deore XT (dérailleur, pédalier, commande), freins Shimano Deore XT 4 pistons, roues Oquo MC32 Team, pneus Maxxis Minion DHF 2.5 Exo MaxxTerra
  • Orbea Occam LT M30 (4699 €) : suspensions Fox 36 Grip Performance / Float X Performance, transmission Shimano Deore (chaîne) / SLX (commande, cassette) / Deore XT (dérailleur), freins Shimano Deore 4 pistons, roues Race Face AR 30, pneus Maxxis Minion DHF 2.5 Exo MaxxTerra
  • Orbea Occam LT H20 (3799 €) : suspensions Fox 36 Grip Performance / Float X Performance, transmission Shimano Deore (chaîne) / SLX (commande, cassette) / Deore XT (dérailleur), freins Shimano Deore 4 pistons, roues Race Face AR 30, pneus Maxxis Minion DHF 2.5 Exo MaxxTerra
  • Orbea Occam LT H30 (3299 €) : suspensions Fox 36 Grip Performance / Float Performance, transmission Shimano Deore, freins Shimano MT420, roues alu, pneus Maxxis Minion DHF 2.5 Exo MaxxTerra

Orbea Occam SL vs Orbea Occam LT : le test terrain

Spéciales de trail center, sentiers autour de la rédaction, courses d’enduro… Avec un spectre d’utilisation très (très) large, nous avons emmené les deux versions de cet Orbea Occam 2025 ici et là pendant plusieurs mois afin de tenter de se faire une idée complète de ces nouveaux châssis.

La marque espagnole présente cet Occam comme le vélo de montagne par excellence… Alors nous n’avons pas pu résister à la tentation de les emmener avec nous lors d’une virée dans le Queyras, à la poursuite des jolies couleurs d’automne dans ce massif des Hautes-Alpes. Un terrain idéal pour comparer les deux frères presque jumeaux.

On vous rassure, si c’est là-bas que nous avons produit les jolies images qui illustrent cet article, la comparaison entre les deux modèles s’est poursuivie sur des terrains plus variés et dans des conditions météo plus proches de la réalité quotidienne que ce décor de carte postale.

Si l’on devait résumer cette nouvelle génération d’Orbea Occam en un seul mot, ce serait le terme « polyvalence ». Comme on vous l’expliquait quelques lignes plus haut, l’Occam SL et l’Occam LT partagent un même et unique cadre. Pourtant, sur le terrain, ce sont deux versions vraiment bien distinctes que l’on a découvertes, à tel point qu’on pourrait songer à deux modèles différents qui bénéficieraient chacun de leur propre appellation.

Petit mot général pour les deux modèles à propos de leur manière de tailler et du guide de taille proposé par Orbea,  qui nous a semblé un peu décalé de la réalité. À titre d’exemple, la marque conseille un taille L pour les personnes à partir de 1m70, malgré le reach de 490 mm (485 mm pour le LT), ce qui nous a semblé plutôt long. On aura donc tendance à conseiller de voir un peu à la baisse les recommandations faites par Orbea.

Occam SL

D’entrée de jeu, l’Occam SL nous a beaucoup rappelé l’Orbea Oiz, modèle cross-country de la marque, notamment dans sa philosophie. On a un vélo qui se veut sportif et dynamique, qui pédale très bien, et qui offre un ressenti assez ferme.

En montée, cet Occam SL est une vraie arme. Entre sa bonne position pour grimper, son poids contenu et son grip convaincant à la roue arrière, on a un châssis qui invite à mettre les watts et à lancer de petits défis aux copains en XC.

Pour autant, à la descente, le petit supplément de débattement par rapport au Oiz permet de pardonner davantage les petites erreurs de pilotage ainsi que la fatigue en fin de journée. La position est assez portée sur l’avant et le triangle avant est assez long (avec un reach de 490 mm en taille L), de telle sorte qu’on a un vélo facile à faire virer, mais plutôt sage lorsque la pente s’inverse : l’Occam SL est stable, sécurisant, mais ce n’est pas un play bike super joueur. 

Par rapport à l’Occam LT, on a trouvé que l’avant du vélo avait tendance à plonger trop rapidement. La coupable ? La cartouche Fit 4 de la fourche, qui n’est pas au niveau du confort offert par l’amortisseur et qui demande donc davantage de patience pour trouver des réglages convaincants afin de trouver un bon équilibre entre l’avant et l’arrière du vélo. En raison du caractère fort linéaire de cette cartouche Fit 4, il nous a fallu gonfler davantage la fourche pour trouver un comportement cohérent.

Quoi qu’il en soit, l’Occam SL demeure un vélo ferme, comme si Orbea avait fait le choix de sacrifier la sensibilité au profit du pédalage… Une philosophie que l’Occam SL applique parfaitement, ce qui en fait un modèle que l’on emmènerait volontiers sur des raids longue distance ou des sorties d’un ou plusieurs jours en montagne et moyenne montagne. Attention toutefois, ce côté « rigide » des suspensions a pour conséquence de renvoyer beaucoup de feed-back au pilote, ce qui peut s’avérer usant sur les terrains accidentés.

Lors des longues descentes du Queyras, on s’est rendu compte d’une petite faiblesse au niveau du choix des freins. Les Sram Level Ultimate de notre modèle d’essai ont eu tendance à surchauffer dans la pente. Sans surprise, on a trouvé que les pneus Schwalbe Wicked Will avaient tendance à fort limiter le châssis. On conseillera des pneus un cran supérieur en termes de carcasse et de crampons pour libérer tout le potentiel de ce modèle, surtout pour des terrains accidentés et/ou à la montagne. Par contre, pour les personnes à la recherche d’un châssis très roulant et se rapprochant davantage d’un cross-country, les pneumatiques de série feront sens. 

On a par contre beaucoup apprécié le poste de pilotage, ainsi que les roues Oquo, qui nous ont semblé tout à fait en phase avec le châssis et avec le programme de prédilection de cet Occam SL.

Pour les dénivelés modérés, cet Occam SL sera un vrai vélo à tout faire ! Depuis la sortie roulante aux airs de cross-country jusqu’aux sorties de type randonné en montagne (à condition de changer les pneumatiques), cette version SL a un spectre d’utilisation ultra large. Pour les pilotes au plus gros bagage technique et/ou physique, on aura toutefois une vraie hésitation sur la plus-value apportée par cet Occam SL vis-à-vis de modèles au plus petit débattement, mais offrant davantage d’efficacité (et pour certain plus de plaisir en descente). Au final, cet Occam SL s’apparente davantage à un modèle de trail orienté pédalage (plutôt qu’à un vrai downcountry), un segment que peu de marques ont investi à ce stade.

Occam LT

S’il nous a fallu un peu de temps pour trouver un réglage convaincant au niveau de l’amortisseur arrière sur la version SL, la version LT a été bien plus simple à régler. Orbea recommande un SAG de 30% à l’arrière, et c’est juste en dessous que l’on a trouvé les meilleures sensations, avec une sensibilité accrue et un meilleur accord avec la fourche, que l’on a roulé assez proche des recommandations de réglages faites par Fox.

À la montée, force est de constater que l’Occam LT demeure un vrai bon all-mountain, polyvalent comme on peut l’espérer. Celui-ci pédale bien et monte honorablement. Sa vraie force est qu’il reste haut dans son débattement et on n’a jamais eu l’impression de trop pomper à l’arrière, ce qui fait qu’on a peu utilisé la commande de blocage au niveau de l’amortisseur, à l’exception de longues portions de route. Ce comportement au pédalage est pourtant diminué par le choix de pneumatiques très énergivores (mais qui s’expliquent à la descente) et on s’imagine pouvoir encore gagner en efficacité avec un autre choix de pneus plus polyvalent.

Avec une position plus axée confort, l’Occam LT invite à monter au train, et ce pendant de longues heures, là où son petit frère – l’Occam SL – incitait davantage à pousser fort sur les pédales et à descendre d’une dent supplémentaire. On notera aussi la très bonne traction à la roue arrière de cet Occam LT, qui aura marqué un sans-faute lors des ascensions techniques.

À la descente, l’Occam LT conserve son caractère de vélo dynamique. Avec cette cinématique de suspension qui reste haute dans son débattement, on a entre les jambes un vélo qui a beaucoup de répondant. Comprenez par là qu’il s’accordera bien avec un pilotage aérien et joueur, et ne se destinera pas aux pilotes à la recherche d’un vélo ultra rigide et à l’aspect « rail » comme peuvent l’être les modèles enduro et mini-enduro contemporains.

Par rapport à la version SL, le gain est flagrant : on a un vélo bien plus joueur, plus amusant à piloter en descente et largement plus capable. Là où la version SL avait une façon très linéaire de consommer son débattement, le LT et ses plus grosses suspensions offrent un milieu de débattement plus souple avant de se durcir sur la fin de son débattement.

C’est dans sa position de géométrie la plus basse que l’on a préféré cet Occam LT de manière générale. Coup de coeur pour ce flip-chip qui permet d’osciller super facilement entre les deux positions en quelques dizaines de secondes. À tel point, que lors de notre virée dans le Queyras, nous n’avons pas hésité à effectuer le changement en cours de journée, après une longue ascension et juste avant de basculer dans une des jolies spéciales du coin.

Le montage de cet Occam LT est cohérent au vu du programme de prédilection du vélo. Le poste de pilotage a été remarqué par plusieurs testeurs qui ont apprécié l’association du cintre maison de chez Orbea et des grips Ergon. Malgré une véritable mise à l’épreuve par certains testeurs au pilotage (très) engagé, les roues maison Oquo n’ont montré aucun signe de fatigue à l’issue de ce test. On notera par contre que l’anti-déraillement fort minimaliste s’est retrouvé à plusieurs reprises dépassé lors de spéciales en course.

Vous l’aurez compris, cet Occam LT a une autre approche de la pratique. Quand la majorité de ses concurrents se musclent pour tenter de devenir de mini-enduro, cet Occam LT reste fidèle à ses origines de véritable all-mountain. C’est aux personnes qui mettent l’accent sur la polyvalence pure, qui aiment le dénivelé et les terrains techniques que l’on conseillera cette version LT. On a découvert un vélo qui pédale aussi bien qu’il ne descend et qui se veut polyvalent.

Verdict :

Une seule question demeure au bout de ces multiples semaines de test : lequel choisir entre l’Occam SL et l’Occam LT ? Avec un seul et unique cadre, Orbea est parvenu à créer deux versions bien distinctes qui se destinent chacune à une pratique de prédilection et à des pilotes différents. Avec un poids contenu, des composants axés sur l’efficacité et une philosophie proche du modèle cross-country de la marque (Oiz), l’Occam SL se veut être efficace et tout indiqué pour les personnes qui aiment les longues journées à la pédale, appréciant autant la montée que la descente. De l’autre côté du spectre, l’Occam LT, son débattement plus important (150-160mm) et ses composants plus musclés, sera la machine idéale pour les pilotes à la recherche d’un vélo polyvalent, qui aiment le dénivelé et les terrains techniques… À moins que votre version idéale soit un modèle parfaitement entre les deux, personnalisée sur le configurateur en ligne de la marque. 

Pour plus d’informations : www.orbea.com/occam

ParAdrien Protano