Test nouveauté | Tige de selle Vyron V3 : Magura revient dans la course

Si la Vyron avait déjà évolué en 2018 pour corriger quelques défauts de la première génération, ici Magura a absolument tout repris de zéro… et presque tout changé, jusqu’à la source d’énergie qui anime la tige de selle.

La marque ne se voile pas la face et explique en effet que les points faibles de l’ancienne Vyron étaient connus dès le départ. Elle s’est donc attachée à améliorer notamment la vitesse de fonctionnement, l’autonomie ou encore la durée de vie avec un système mieux isolé des éléments.

En ce qui concerne la tige de selle à proprement parler, cette nouvelle Vyron est disponible en 30,9 mm ou 31,6 mm de diamètre et en 100/125 mm ou 150/170 mm de course. Pourquoi cette présentation des choses ? Tout simplement parce qu’il n’existe en réalité que deux versions de la tige de selle et que c’est une petite manipulation facile à faire soi-même qui permet de passer d’une course à l’autre.

Bonne nouvelle pour la polyvalence, même si cela signifie que les versions 100 et 150 mm seront peut-être un peu plus encombrantes que nécessaire. Le poids est annoncé entre 600 et 750 g selon le modèle. Nous avons pesé notre version 170 mm d’essai à 714 g (pile comprise) et la commande à 56 g avec son collier (elle est aussi compatible avec les ShiftMix pour freins Magura et les Sram Matchmaker).

Auparavant en ANT+, la transmission se fait désormais par Bluetooth 5.0, plus rapide. Le principe de fonctionnement a également été revu et là où l’ancienne Vyron s’ouvrait sur une petite fenêtre de temps après la pression sur la commande, on revient au système classique de « tant que j’appuie sur le bouton, c’est ouvert ».

Enfin, la batterie intégrée et rechargeable disparaît au profit d’une pile CR2, pour laquelle Magura avance une autonomie d’un an. Selon la marque, ce choix permet de proposer un bloc complètement imperméable (deux vis maintiennent le capot), plus performant car la pile délivre toujours la même tension de 3 V (contrairement à une batterie sur laquelle la tension baisse avec le niveau d’énergie) et face à une batterie amovible, il n’y a pas de risque de l’oublier chez soi.

Il n’y a pas de bouton on/off à proprement parler sur la tige de selle mais celle-ci s’éteint automatiquement après 2 heures sans activation et à condition que le vélo ne soit pas en train de rouler. En revanche, elle ne se réveille pas toute seule : une pression sur le grand bouton siglé du « M » de Magura est nécessaire. C’est également ce bouton qui permet d’avoir une indication du niveau de vie de la pile (via une pression plus longue) et de faire l’appairage avec la commande.

Côté commande, on reste sur une pile CR 2032 mais l’interface a été entièrement revue. Exit le bouton très « électronique » qui venait se positionner contre la poignée, on trouve ici une manette bien plus proche de ce dont on a l’habitude avec une grande palette sous le cintre.

Magura nous explique avoir essayé pas moins de 20 versions différentes, en cherchant à reproduire la sensation plus « mécanique » d’un shifter de dérailleur. Résultat, on a une petite course morte (avec une légère résistance, tout de même) avant de passer un clic et d’activer réellement la tige de selle. C’est très différent de RockShox où le moindre effleurement de la manette réveille le système et ça peut surprendre au début, mais au final ce n’est pas forcément moins bien, juste différent.

Pour finir, le prix est de 579 €. Certes, c’est 130 € de plus que l’ancienne Vyron, mais l’écart reste plus que significatif avec les autres options sur le marché puisque la RockShox Reverb AXS est affichée à 886 €.

Premières impressions

Avant de rouler, il faut monter la tige de selle et cette Magura Vyron V3 est sûrement le modèle le plus simple à installer de tout le marché. Il suffit d’installer la pile à l’arrière, d’appuyer brièvement sur le bouton de la tige de selle et sur la commande pour réveiller tout le monde et quelques dizaines de secondes plus tard c’est tout bon, on peut rouler ! Finalement, ce qui prend le plus de temps c’est de monter la selle sur le chariot…

On notera par ailleurs que Magura préconise un entretien par an et qu’il est impossible de le faire soi-même, il faut obligatoirement renvoyer la tige de selle chez la marque. Remplacement de la pile, purge, vérification ou changement des joints, Magura s’occupe de tout mais le tarif de l’opération ne nous a pas encore été communiqué à ce jour.

A l’usage et après une première sortie de rodage (avant cela, la tige pouvait se montrer un peu paresseuse pour remonter depuis une position intermédiaire), on mesure les progrès réalisés par rapport aux deux premières générations. Avec le retour à un verrouillage classique, la Vyron est beaucoup plus naturelle à utiliser et ressemble à n’importe quelle tige de selle télescopique.

Elle n’est toutefois pas au niveau d’une Reverb AXS d’un point de vue purement fonctionnel, la faute à un coulissement un peu moins souple, une remontée un peu plus lente et un verrouillage un poil moins rapide lorsqu’on souhaite s’arrêter à un niveau intermédiaire depuis la position selle haute. Néanmoins, son prix est un véritable argument massue : plus de 300 € d’écart en faveur de la Vyron c’est énorme et, à cet égard, on accepte sans aucun mal ces performances (très) légèrement en retrait. On parle ici d’une comparaison face à la référence toutes catégories en termes de qualité d’usage, en soi cette Vyron fonctionne bien et satisfera n’importe qui.

Précurseur de la tige de selle télescopique sans fil mais ensuite dépassé par la concurrence, Magura revient avec une alternative plus crédible que jamais. Si on pourrait demander encore un peu plus de souplesse à l’usage, surtout pour un produit qui reste haut de gamme, la facilité d’installation et l’écart de prix face à la Reverb AXS font de cette Vyron V3 un modèle qu’on recommande sans réserve. Reste à voir la fiabilité mais vu comme l’accent a été mis sur ce point lors du développement, on espère qu’elle sera au rendez-vous.

Plus d’informations : magura.com