Test nouveauté | Santa Cruz Bronson S : le meilleur des deux mondes ?
Par Léo Kervran -
Quelques jours seulement après sa présentation officielle, et alors qu’il ne sera disponible qu’à l’automne, nous avons eu l’opportunité de faire une petite sortie de prise en main du tout nouveau Santa Cruz Bronson 4. Que donne cette nouvelle génération sur le terrain ? Qu’apporte le format mulet ? Voici nos premières impressions :
Nous ne reviendrons pas dans cette prise en main sur la présentation complète de ce nouveau Bronson, vous pouvez la retrouver dans cet article : Nouveauté 2021 | Santa Cruz Bronson 4 : il passe au mulet !
Parmi les éléments importants, on retiendra bien sûr le passage au format mulet, c’est-à-dire une roue avant de 29″ et une roue arrière de 27,5″, mais aussi des évolutions dans la géométrie (angle de direction plus couché, tube de selle plus droit, reach plus long, bases adaptées à chaque taille) et un certain travail sur la cinématique de la suspension arrière pour la rendre plus active et dynamique. Enfin, on notera que le flip-chip à deux positions placé sur le basculeur et qui permet de modifier légèrement la géométrie est toujours de mise.
Notre monture d’essai est un Bronson S, le deuxième modèle le plus « accessible » de la gamme avec son cadre en carbone « C » (le haut de gamme est en « CC », plus léger). Accessible entre guillemets, parce qu’à 5 999 €, ce vélo est loin d’être réellement accessible à tous et ce n’est pas l’équipement qui justifie ce prix. Rien de nouveau là-dedans cependant, les vélos Santa Cruz ont de nombreuses qualités mais le rapport équipement / prix n’en a jamais fait partie.
Côté suspension, le Bronson S est doté d’une fourche Fox 36 Performance (cartouche Grip) et d’un amortisseur RockShox SuperDeluxe Select+.
Transmission et freinage viennent de Sram, avec du GX Eagle en cassette 10-52 et des Code R en disques de 200 mm (avant) et 180 mm (arrière).
Le train roulant est lui composé de jantes RaceFace AR 30 montées sur des moyeux DT Swiss 370 et chaussées du bien connu combo Maxxis Minion DHF 2.5 (avant) / DHR II 2.4 (arrière). Les deux pneus sont en carcasse Exo, un choix qui peut apparaître un peu léger compte tenu du programme du vélo mais qui s’est révélé parfaitement adapté aux conditions du jour. Cette carcasse est effet plus souple qu’une Exo+ ou qu’une DoubleDown, ce qui permet de mieux lire le terrain, et quand on est sur des racines humides ou dans le gras, c’est appréciable.
Enfin, en ce qui concerne les périphériques c’est la marque anglaise Burgtec qui s’est chargée de tout le poste de pilotage (cintre, potence et poignées), tandis que la tige de selle est une RockShox Reverb (175 mm de débattement sur notre taille L) et la selle une WTB Silverado. Dans ce montage, le Bronson est annoncé à 14,68 kg, soit 800 g de plus que la version la plus haut de gamme.
Le Santa Cruz Bronson S sur le terrain
Avant d’aller rouler, il faut d’abord régler le vélo et, dans ce domaine, les préconisations de Santa Cruz pour le Bronson diffèrent un peu de celles pour les autres modèles de la marque. Ici, Santa Cruz conseille un sag un peu plus faible que d’habitude à l’arrière (autour de 25 %) pour bien marquer le côté « vivant » du vélo.
On pourra aussi éventuellement mettre un peu plus de sag à l’avant qu’en temps normal, pour éviter d’avoir un avant trop haut et un poids qui repose trop sur l’arrière. Autre précision utile pour la suite, nous avons fait cette prise en main avec le vélo en position Low.
Le terrain du jour n’était pas idéal pour tester en profondeur les capacités du Bronson au pédalage (montée raide et souvent sur un sol caillouteux instable), mais le grip de la suspension paraît correct et le vélo donne l’impression d’être assez réactif, même dans ce montage pas spécialement haut de gamme.
Un orage juste avant la sortie a rendu l’adhérence précaire sur les sentiers et les premiers mètres en descente ne sont pas évidents. Le vélo passe partout mais son comportement est très neutre et on ne ressent pas vraiment de sensations, on est comme déconnecté du terrain. Toutefois, cela peut aussi venir des réglages de suspension, prévus pour engager plutôt que pour « survivre » en terrain difficile, et une prise en main aussi courte ne nous permet pas de dire si le Bronson est réellement un vélo exigeant ou non.
Une fois qu’on a pris la mesure du terrain, on ose rentrer dans le vélo et tout se passe d’un coup beaucoup mieux. Sauts, appuis, mouvements de terrain… Plus on pilote de manière active, plus on ose envoyer, mieux le Bronson fonctionne ! Le dynamisme est bien présent et quand on se met à enchaîner les virages, on prend très rapidement beaucoup de vitesse, c’est un régal.
Sur les sentiers plus lents et techniques, le vélo est facile à placer et on navigue aisément entre les virages serrés. Même constat dans les épingles, où le vélo pivote sans effort. Il suffit de placer la roue avant et l’arrière suit toute seule, sans qu’on se retrouve à survirer ou coincé par le « rayon de braquage » (ou notre équilibre). L’effet de la petite roue arrière ? C’est bien possible, car même avec des 29″ à petit débattement et à l’empattement court, nous n’avions pas cette sensation.
Cette sortie n’était qu’une courte prise en main mais elle nous a donné envie d’en voir plus, beaucoup plus. Pour résumer nos premières impressions au guidon du Bronson 4, on pourrait dire qu’on a l’impression d’avoir l’efficacité d’un Megatower à l’avant mais beaucoup plus de fun à l’arrière et parfois plus de facilité pour placer le vélo. Des sensations prometteuses, reste maintenant à voir ce que cela donne sur terrain sec, sur sol défoncé, en bikepark, en montagne… Vous l’avez compris, nous ferons très probablement un test complet du Bronson dans quelques temps mais il faudra attendre un peu, le temps que la marque soit en position de nous laisser un vélo. Eh oui, la pénurie c’est pour tout le monde !
Plus d’informations : santacruzbicycles.com