Test nouveauté | Santa Cruz Bronson 5 : trouver l’équilibre

Par Léo Kervran -

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Test nouveauté | Santa Cruz Bronson 5 : trouver l’équilibre

Premier Santa Cruz à adopter le format mulet en 2021, le Bronson voit aujourd’hui ses lignes et son caractère évoluer ! La marque a voulu adoucir un peu la machine, dont la dernière génération était réputée assez exigeante, pour la rendre plus accessible sans rien perdre du caractère ludique et débridé qui a fait son succès. Objectif atteint ? Nous avons déjà pu faire quelques tours de roue à son guidon pour en juger, voici nos premières impressions.

Pour qui est familier du design Santa Cruz, la nouveauté saute aux yeux : le cadre du Bronson, et plus précisément le bas du triangle avant, a été complètement retravaillé pour cette 5e génération. Alors que tube de selle prenait auparavant appui sur un tunnel (pour l’amortisseur) assez simple, il « flotte » désormais au-dessus de deux pieds, qui forment un triangle avec le tube diagonal.

Au-delà de l’apparence plus légère et aérienne, cette évolution a surtout un intérêt technique : sans toucher à la longueur d’insertion de la tige de selle, elle permet de donner un peu plus de place à l’amortisseur et, par le truchement d’un léger déplacement des biellettes (aussi bien le basculeur inférieur illustré ci-dessus que la biellette supérieure), de faire évoluer le comportement de la suspension du Bronson.

Comme évoqué en introduction, l’idée est de rendre le vélo plus facile d’accès, moins exigeant au premier contact sans pour autant dégrader ses performances entre les mains de personnes expérimentées et lorsque la vitesse augmente. Pour ce faire, Santa Cruz s’est penché sur l’anti-squat afin de le réduire significativement : 20 à 25 % de moins au sag. Comme on peut le constater sur le graphique ci-dessus, les valeurs de départ étaient très élevées donc on devrait encore garder un vélo dynamique et qui ne s’affaisse pas au pédalage, mais la sensation de fermeté qu’offrait l’ancien avant de rentrer dans le débattement devrait disparaître.

Ce n’est pas la seule évolution en ce sens, puisque la marque s’est également penchée sur la mise en oeuvre du carbone et ses effets sur la rigidité ainsi que sur la géométrie. Les premiers sont assez difficile à évaluer tant qu’on n’est pas sur le terrain mais pour la seconde, on a des nombres qui permettent de mesurer les changements.

Comme l’illustre le tableau ci-dessus, le Bronson 5 perd 0,5° d’angle de direction vis-à-vis du Bronson 4 (64,2° en position haute désormais) tandis que les bases s’allongent de 4 à 5 mm sur chaque taille (439 mm en taille M et position haute), le reach de même (en S, M et L uniquement, pas de changement en XL) et le stack gagne 6 à 10 mm. Avec une géométrie plus longue et légèrement redressée, le vélo devrait offrir un peu plus de stabilité que son prédécesseur.

On relève au passage que si le Bronson se décline toujours en 5 tailles, le XS (en 27,5″ uniquement) disparaît au profit d’un nouveau XXL. Pour autant, l’échelle des tailles n’a pas été réorganisée et c’est même le contraire, puisque les vélos s’allongent légèrement. Le S du nouveau Bronson ne remplace donc pas l’ancien XS. Tant pis pour les pilotes les plus petits, tant mieux pour les plus grands qui trouveront dans le XXL quelque chose d’adapté à leur stature.

En dehors de cela, le Bronson reste un Bronson : 150 mm de débattement à l’arrière et 160 mm à l’avant comme sur la génération précédente, roues mulet (ou « MX » chez Santa Cruz) avec du 27,5″ derrière et du 29″ devant… Avec le 5010 en dessous et le Nomad au-dessus, la gamme Santa Cruz en format MX est désormais bien établie et la marque n’a pas jugé utile ou nécessaire de revoir le positionnement de son vélo.

La boîte à gants dans le tube diagonal est toujours de la partie, tout comme la petite pièce réversible sur le basculeur pour choisir entre deux configurations de géométrie.

On note également que sur les cadres en carbone CC, autrement dit les versions les plus haut de gamme, il n’y a plus de passage pour un câble de dérailleur : c’est transmission sans fil ou rien, éventuellement singlespeed si on est joueur !

Sur les cadres en carbone C en revanche, on a bien le passage et comme sur tout Santa Cruz, les câbles et Durits sont entièrement guidés dans le cadre, ils cheminent dans de petits tubes depuis leur point d’entrée jusqu’à leur sortie, ce qui est bien pratique.

Cinq modèles figurent au catalogue, trois en carbone C et deux en carbone CC : Bronson 5 C R (5499€), Bronson 5 C S (6399 €), Bronson 5 C GX AXS (7399 €), Bronson 5 CC X0 AXS (8799 €) et Bronson 5 CC X0 AXS RSV (9999 €). Pour le détail complet des équipements, rendez-vous sur le site de la marque : santacruzbicycles.com

Le Santa Cruz Bronson 5 sur le terrain

Avec seulement trois sorties partagées entre deux pilotes, il est bien trop tôt pour prétendre vous livrer une quelconque conclusion sur cette nouvelle génération du Santa Cruz Bronson mais on peut déjà vous faire part de nos premières impressions.

Pour Léo (une sortie en bikepark, flipchip en position Low), « le cintre, non recoupé ce jour-là, était bien trop large pour moi et pour que je puisse réellement pousser le vélo. Néanmoins, on sent clairement le travail sur la suspension, elle est plus confortable qu’avant. Il n’y a plus besoin de rouler fort pour faire fonctionner le vélo, on peut descendre tranquillement et tout de même se sentir bien sur le vélo. »

« Le côté joueur semble moins présent qu’avant, j’ai eu l’impression de sentir de façon assez nette l’arrière plus long et que le « pop » du vélo venait désormais uniquement de la suspension plutôt que de la suspension et de la géométrie. La roue arrière se place tout de même bien, on reste sur un format mulet, mais on ne la fait pas virevolter comme sur d’autres vélos. Certains seront un peu déçus, d’autres préfèreront cette interprétation qui donne plus de stabilité à haute vitesse. Mais avec le cintre trop large, j’étais forcément limité pour jouer réellement avec ce Bronson. »

« Sur les quelques sections de pédalage, j’ai eu l’impression d’un bon comportement en relance mais plus pataud au train, même dans cette version la plus haut de gamme avec les roues Reserve en carbone. J’attendais mieux d’un vélo avec 150 mm de débattement à l’arrière mais il n’a pas vraiment le caractère d’un all-mountain bon grimpeur, bien qu’il pourrait en avoir le débattement. On penche plus du côté des vélos d’enduro, en faisant tout de même mieux que les grosses machines de 17 kg ou à point de pivot haut et galet de renvoi. Ce n’est pas vraiment une surprise ceci dit, c’est dans la lignée du précédent Bronson. »

Du côté de Paul (deux sorties à la pédale, flipchip en position Low), « le vélo ne semble pas exigeant au premier abord, aussi bien sur le châssis que la suspension, mais tu sens que si tu le pousses il a vraiment du répondant ».

« Il semble long, en effet, mais ce n’est pas dérangeant parce qu’on sent la petite roue derrière qui se place bien facilement, si c’est ce qu’on aime. En montée il pédale correctement, moins bien qu’un all-mountain plus léger mais mieux que les gros enduros. »

« Finalement, ce Bronson 5 est unvélo avec moins de caractère ultra typé comme avant, mais qui ne renie pas ses racines. Il trouve bien sa place entre un Hightower plus pédaleur et un peu moins costaud et les gros Megatower et Nomad, plus efficaces en descente. »

Le mot de la fin

A l’image des renouvellements récents chez Santa Cruz, le Bronson tente de se rendre plus accessible et de s’ouvrir à de nouveaux publics sans perdre ceux qu’il avait séduits jusque-là par son caractère bien marqué. Cette courte prise en main nous a permis de constater que les promesses de facilité d’accès ne sont pas vaines, le vélo est bel et bien plus facile à vivre que son prédécesseur. Quant au côté joueur et insatiable qui avait fait le succès des précédentes génération, il semble que le potentiel soit encore là mais se dévoile un peu moins facilement. Il faudra cependant passer plus de temps au guidon de ce nouveau Bronson pour s’en assurer.

Plus d’informations : santacruzbicycles.com

ParLéo Kervran