Test nouveauté | RockShox Reverb AXS 2 : l’évolution logique
Par Olivier Béart -

Depuis sa sortie en 2019, la RockShox Reverb AXS n’avait pas évolué. Longtemps restée la seule tige de selle télescopique à commande sans fil du marché, elle a su demeurer une référence, ce qui ne l’empêche pas aujourd’hui de s’adapter pour répondre à l’évolution des vélos et de certaines pratiques. Explications et premier essai :
La première RockShox Reverb AXS (image de gauche) est apparue il y a 6 ans déjà et elle a plutôt bien résisté au temps qui passe. L’ayant très régulièrement sur de nombreux vélos à l’essai et utilisant encore aujourd’hui le modèle reçu en test en 2019, on peut dire que c’est toujours une des tiges de selle télescopiques les plus simples et agréables à utiliser. Elle a aussi démontré une belle fiabilité dans le temps. Difficile, donc, de faire évoluer un produit abouti et qui restait une référence.
RockShox a néanmoins trouvé plusieurs axes de travail pour faire évoluer la Reverb AXS afin de pouvoir proposer plus d’options de débattement, une meilleure compatibilité avec les vélos à grand débattement et offrir un entretien encore plus facile que par le passé. Voyons cela en détails.
La partie moteur migre vers le bas
C’est clairement le changement le plus visible. Sur la première RockShox Reverb AXS, l’ensemble moteur/batterie était situé à l’arrière du chariot de selle. Ce n’était pas très gracieux, mais on s’y est habitué. Aujourd’hui, cet ensemble migre vers le bas, plus précisément à la jonction entre le tube de selle et le piston qui coulisse à l’intérieur pour abaisser la selle. Et il y a une bonne raison à cela.
RockShox a écouté les retour de certains pilotes qui avaient rencontré un souci avec le pneu arrière pouvant venir au contact de la batterie dans des circonstances bien particulières, quand la selle était en position basse et que la suspension arrière du vélo était comprimée au maximum, sur une réception de saut par exemple. On parle là de vélos à grand débattement et de cas assez isolés, mais RockShox a suivi la même voie que Fox avec sa nouvelle Transfer électronique, à savoir dissocier le moteur du chariot de selle et le placer plus bas sur la tige de selle elle-même.
On note aussi que la batterie migre vers l’avant, de sorte que l’encombrement de la nouvelle Reverb AXS est en tout point comparable à celui d’un modèle plus classique. On pourrait craindre que, dans cette position, l’ensemble moteur/batterie ne vienne frotter sur l’intérieur des cuisses quand on pédale, mais nous verrons plus loin lors de notre test terrain que cette crainte a vite été dissipée.
Seul petit regret : on perd l’excellent chariot de selle de la précédente Reverb AXS, qui permettait de dissocier le réglage de l’inclinaison de celui de l’avancée de la selle. On a ici un chariot beaucoup plus classique et, il faut le dire, moins pratique. On regrette un peu l’ancien chariot lors du montage, mais on oublie assez vite ce détail car on ne change pas souvent le réglage de sa selle. La compatibilité avec différentes formes et diamètres de rails de selle est également meilleure sur la nouvelle génération. Un mal pour un bien en quelque sorte.
Plus d’options de débattement
Auparavant, la RockShox Reverb AXS n’était disponible qu’en quatre débattements, entre 100 et 170 mm. Désormais, il y aura sept débattements différents, de 100 à 250 mm.
Si pour un usage XC/trail et des riders de taille « standard », cela ne changera pas grand-chose, les pilotes de grande taille et ceux qui veulent abaisser leur selle au maximum avec une tige à grand débattement (grâce aussi à des cadres de plus en plus sloping) seront comblés et ne devront désormais plus écarter la Reverb AXS de leur liste.
A noter que la longueur totale de la tige est légèrement réduite à débattement égal sur cette nouvelle génération, mais on parle de quelques millimètres seulement.
Durabilité (encore) améliorée et entretien facilité
On l’a dit d’entrée de jeu, la première RockShox Reverb AXS a démontré une belle fiabilité dans le temps. Mais RockShox a voulu passer un nouveau cap avec cette dernière génération.
Cela ne se voit pas, mais la partie interne a été modifiée en profondeur, avec un mécanisme qui n’est plus air/huile, mais entièrement à air. Cela évite tout mélange de l’un dans l’autre et le petit système de purge rapide mis au point par RockShox sur la précédente génération n’a ici plus d’utilité. Le peu d’huile qu’on trouve encore à l’intérieur de cette nouvelle génération sert juste à la lubrification.
Le nouveau placement du moteur simplifie également la maintenance, qui peut se faire sans aucun outil spécial. Les intervalles d’entretien ont aussi été espacés et RockShox parle désormais de 300 h (1 fois/an) contre 200 h auparavant. RockShox met également en avant que toutes les pièces sont disponibles séparément pour garantir une réparabilité complète.
Cartouche à air et ActiveRide
L’arrivée de cette nouvelle cartouche à air simplifie la maintenance, mais elle permet aussi à la nouvelle RockShox Reverb AXS d’agir comme une mini suspension quand elle est dans une position intermédiaire.
Rassurez-vous, en position haute, la tige est par contre complètement bloquée et il n’y a pas de jeu perturbant. Mais, quand on ouvre le mécanisme et qu’on abaisse la tige, une chambre d’air négative se crée et permet d’avoir un peu de débattement/d’amorti.
RockShox a donné un nom à cela : l’ActiveRide. La marque explique que cela peut être utile dans les montées techniques, notamment avec un e-bike, quand on abaisse la selle juste de quelques centimètres pour avoir plus de contrôle et d’accroche au niveau de la roue arrière. C’est une fonction qu’on retrouve aussi sur la Reveb AXS XPLR de gravel pour apporter du confort, et là cela nous semble pertinent en l’absence de suspension. Par contre, ici, nous n’avons pas réellement vu d’utilité sur des VTT qui sont pour la plupart tout-suspendus. Bref, cela nous semble un peu gadget, mais c’est là et cela ne fait de mal à personne.
Poids et prix
Sur la balance, pas de changement : notre RockShox Reverb AXS MY26 de test en 150 mm de débattement pèse 667 g contre… 669 g pour la précédente génération dans le même débattement. Statu quo, donc. S’il y a peut-être un point sur lequel on aimerait que la marque travaille à l’avenir, c’est celui-là, et on rêverait de l’apparition d’une sorte de « Reverb AXS SL », au moins pour les plus petits débattements utilisés en XC.
Côté tarif par contre il y a une belle petite surprise, puisqu’on passe de 645 à 600 € comme prix de vente conseillé par la marque. Cela reste un tarif élevé, mais ça va dans le bon sens. Nul doute que l’apparition de ce nouveau modèle permettra aussi de bénéficier de belles promotions sur les stocks de la précédente génération, qui reste très performante et désirable.
A noter enfin que ce nouveau modèle est bien sûr compatible avec tout le reste de l’écosystème AXS et notamment tous les types de commandes au guidon. La batterie demeure aussi inchangée.
RockShox Reverb AXS MY26 : le test terrain
Le premier test terrain est très simple : on retrouve avec cette nouvelle génération tout ce que nous avons toujours aimé sur la Reverb AXS. Cela commence par le montage hyper simple grâce à l’absence de câble et à une synchronisation avec la commande au guidon qui se fait en un clin d’œil.
Cela se poursuit en action, avec un fonctionnement toujours aussi rapide et fluide du système. Il nous a semblé que la remontée est un peu plus rapide sur le nouveau modèle, sans pour autant être violente, mais nous avons comparé avec un modèle de la précédente génération qui a 6 ans et qui est peut-être devenu un poil plus lent, même s’il est encore globalement très en forme.
Nous avons essayé la nouvelle Reverb en débattement de 150 mm sur un vélo de XC, et nous n’avons donc pas réellement tiré profit du nouveau positionnement du moteur car il n’y a pas de risque de contact de la roue arrière avec le chariot de selle sur ce genre de machine, mais nous avons été vite rassurés quant au fait que ce moteur placé plus bas reste assez compact, de sorte qu’il ne gène pas au pédalage et ne vient pas au contact avec les cuisses (avec une musculature « standard »).
Verdict
Malgré ses 6 ans, la précédente RockShox Reverb AXS n’était pas vraiment dépassée, mais la marque a tout de même voulu moderniser son « best seller » sur quelques points qui se révèleront pertinents, surtout pour ceux qui veulent monter une tige de selle à grand débattement sur un « gros vélo » qui a, lui aussi, un débattement important. Les autres profiteront surtout d’une conception simplifiée et d’un entretien à la fois plus espacé et facilité. Avec toujours, et c’est le plus important, un fonctionnement qui frôle la perfection et une facilité d’installation inégalable.
Plus d’infos : https://www.sram.com/en/rockshox/products/seatposts-product-listing-page