Test nouveauté | RockShox : le Vivid est de retour !

Par Paul Humbert -

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Test nouveauté | RockShox : le Vivid est de retour !

Vivid : si vous avez quelques années de pratique enduro ou DH derrière vous, c’est forcément un nom qui vous rappelle des souvenirs. Amortisseur iconique de RockShox pour les pratiques engagées, proposé en version Air ou Coil, il avait presque disparu de la circulation depuis 7 ou 8 ans au profit du Super Deluxe même si la référence existait toujours au catalogue. Aujourd’hui, la marque a décidé de le ressusciter, et nous avons déjà pu rouler avec ! Voici tout ce qu’il y a à savoir et nos premières impressions :

 

 

Cela faisait 10 ans que le Vivid n’avait plus évolué, depuis 2013 précisément. S’il était une référence à cette époque, il lui est devenu au fil du temps de plus en plus difficile de lutter face à un Super Deluxe en constante progression et retouché régulièrement (en 2019, en 2022…). Devenu plus performant sur l’hydraulique, ce dernier a fini par s’imposer jusqu’en DH mais malgré tous les efforts de RockShox, son comportement intrinsèque reste plus orienté trail/enduro que freeride et descente avec ce « petit » ressort.

Avec la sortie de la nouvelle Boxxer il y a quelques semaines (lire Nouveauté | La RockShox Boxxer se réinvente), la marque de Colorado Springs tenait l’occasion en or de donner un coup de jeune à l’ensemble de sa gamme « gravity » et elle ne l’a pas manquée.

Ce nouveau Vivid, qui se décline uniquement en ressort air pour le moment, prend donc la place du Super Deluxe pour les pratiques les plus engagées de la même façon que Fox propose le Float X2 et le Float X. Il sera d’ailleurs intéressant de voir comment les marques de vélo font face au choix qui présente désormais à elles pour leurs modèles d’enduro : plutôt Vivid pour encaisser les pires traitements ou Super Deluxe pour aller chercher un peu plus de légèreté et de dynamisme ?

En attendant de voir ce qu’il donne sur le terrain, la filiation avec les anciens Vivid est évidente. Les lignes sont les mêmes et à l’intérieur on retrouve certaines des technologies inaugurée par le Vivid de 2013/2014 à l’image du Counter Measure, un petit ressort hélicoïdal qui vient assister la chambre négative du ressort pour faciliter la mise en action du système et ainsi améliorer la sensibilité de l’amortisseur.

 

 

Rien d’exceptionnel toutefois, cette technologie est relativement courante aujourd’hui et chez RockShox, on la trouve aussi sur les Deluxe et Super Deluxe par exemple. De façon générale, le ressort DebonAir de ce nouveau Vivid a une conception plutôt classique et se distingue surtout par son volume d’air bien plus important que sur un Super Deluxe, ce qui doit lui permettre de s’approcher un peu plus de la courbe de compression linéaire d’un ressort hélicoïdal. Comme d’habitude, il est possible d’y installer des tokens (4 à 6 maximum suivant la course du piston) pour réduire le volume et modifier le comportement en fin de course.

 

 

Là où ça devient intéressant, c’est lorsqu’on se penche sur l’hydraulique. Le Vivid bénéficie de ce que RockShox appelle le TouchDown Damper : un système qui permet de court-circuiter le circuit de compression du piston principal sur les premiers 10 % du débattement afin d’offrir, là encore, plus de sensibilité sur ces premiers millimètres. Ensuite, on retrouve le circuit classique naturellement plus freiné jusqu’à 80 % du débattement et, pour les derniers 20 %, une butée hydraulique réglable vient en parallèle pour compléter le travail et adoucir la fin de course de la même façon que sur les derniers Super Deluxe.

 

 

La marque ne s’étend pas plus sur les détails de cette technologie et ne nous a fournit aucune image pour expliquer son fonctionnement mais à l’heure où vous lisez ces lignes, les manuels d’entretien devraient maintenant être disponibles… Avis aux curieux et curieuses !

 

 

Le dernier axe de travail sur ce nouveau Vivid a été la durée de vie et la fiabilité, une attaque à peine voilée au Float X2 de Fox connu pour ses sérieuses lacunes dans ce domaine. Grâce à « un joint racleur retravaillé et un volumed’huile plus important » que sur ses autres amortisseurs, RockShox a même suffisamment confiance en son produit pour se permettre de reculer les intervalles d’entretien : au lieu d’un entretien de routine toutes les 50 h et d’un gros toutes les 200 h d’utilisation, la marque propose d’attendre 100 h pour le petit entretien (le gros reste à 200 heures).

 

 

Côté pratique, on notera que le corps peut pivoter sur 360° autour du piston si besoin et que la molette de rebond est amovible, le tout afin de trouver une position compatible avec les particularités de chaque cadre. Par ailleurs, ladite molette de rebond est montée sur une clé hexagonale de 3 mm, ce qui est précisément la taille requise pour ajuster la butée hydraulique et les compressions hautes vitesses. Si votre cadre vous permet de laisser la molette sur l’amortisseur, vous aurez donc toujours sur vous la bonne clé pour ajuster les réglages !

 

 

La gamme se compose de 5 modèles en tout mais seuls deux seront disponibles au grand public : le Vivid Ultimate et le Vivid DH Ultimate (sans levier de blocage), proposés à 839 € en version standard ou 874 € avec les réglages internes déjà adaptés à votre cadre si la marque a fait la démarche avec RockShox. Les modèles Select+ (sans réglage externe de compression hautes vitesses), Select (sans réglage externe de compression) et Base (sans réglage externe de compression ni blocage) seront réservés à la première monte.

En revanche, si votre vélo arrive avec un Vivid « tout simple » et que vous souhaitez lui donner les fonctionnalités d’un Vivid Ultimate, ce sera possible : RockShox propose la bonbonne RC2T (rebond, compressions HV et BV, blocage) en pièce détachée à 245 €. Enfin, pour les mécanos, notez que le kit d’outils spécifiques pour réaliser l’entretien complet est affiché à 170 €.

Côté poids, nous avons pesé le Vivid Ultimate en 205×60 de cet essai à 740 g soit 40 g de plus que le Fox Float X2 qu’il remplaçait. Voici la liste complète des dimensions disponibles :

  • Vivid Ultimate : 185×55 – 205×57,5 – 205×60 – 205×62,5 – 205×65 – 225×67,5 – 225×70 – 225×72,5 – 225×75 en Trunnion / 210×52,5 – 210×55 – 230×57,5 – 230×60 – 230×62,5 – 230×65 – 250×70 – 250×72,5 – 250×75 en oeillets
  • Vivid DH Ultimate : 225×67,5 – 225×70 – 225×72,5 – 225×75 en Trunnion / 250×67,5 – 250×70 – 250×72,5 – 250×75 en oeillets

RockShox Vivid 2023 : sur le terrain

 

 

C’est sur un Nukeproof Giga d’enduro et un YT Tues de descente que nous avons pu prendre en main cet amortisseur. Il sera difficile d’établir dans un premier temps des parallèles avec un amortisseur concurrent sur un même châssis puisque seul ce Vivid a été installé sur ces vélos pour le moment. Dans les deux cas, on retrouve deux vélos développant beaucoup de débattement (170 et 200mm) et faisant remonter des sensations assez similaires.

Avec le nouveau Vivid, on ressent beaucoup de sensibilité sur les petits chocs en tout début de course. Cela permet d’éliminer les petites vibrations et de conserver un bon contact au sol. Sur ces deux vélos de test, le reste de la course, presque jusqu’à la butée, est assez lisible et linéaire, autant du côté du ressort que de l’hydraulique. On appréhende assez facilement le volume de débattement utilisé sans l’impression d’arriver « à bout » du ressort, même quand la chauffe intervient.

La fin de course nous a agréablement surpris, et ce tout particulièrement sur le Nukeproof Giga. Après avoir « englouti » la majorité du débattement de manière assez linéaire, on pouvait imaginer le vélo « s’arrêter » et se « poser » vu le programme du vélo. On a été surpris de trouver du dynamisme sur la fin de course et dans la relance d’un vélo qui réussit à virer facilement en fin de freinage ou après un choc. Le vélo repart et reste très maniable, ce qui est très apprécié pour une grosse machine de 29 pouces et de 170/180mm de débattement. Le Nukeproof n’a pas tendance à sous-virer et on réussit à lui donner du rythme, malgré un amortisseur faisant la part belle à l’absorption des chocs.

Sur le vélo de descente comme sur l’enduro, nous sommes partis de la position « ouverte » du réglage de butée, et deux tours ont suffi à éliminer la sensation de « choc » quand on atteignait cette dernière.

Dans les deux cas également, on a trouvé notre bonheur, côté réglage, en dehors des positions extrêmes, et on a donc de la marge pour évoluer dans ces dernières (à l’exception du rebond sur le Nukeproof, qui est déjà très rapide). Le « blocage » de l’amortisseur utilisé est une véritable aide au pédalage, mais cet élément de l’amortisseur peut être « customisé » différemment d’une marque de vélo à l’autre.

C’est un point qu’il est important de rappeler: sur un vélo « de série », un amortisseur comme le Vivid est « tuné » pour être adapté à la cinématique du vélo et aux préférences de la marque. Tous les amortisseurs de première monte ne se ressemblent pas. Nous avons l’occasion d’échanger avec Lindsey Watson, chef de produit Rockshox : « les amortisseurs doivent s’adapter au cadre et à la cinématique. Pour qu’il soit adapté à un vélo, il ne doit pas être bourré de tokens, l’utilisateur doit avoir une plage de réglage. Il faut que le vélo fonctionne pour tous les poids et morphologies. On travaille avec chaque marque pour proposer deux ou trois configurations différentes pour arriver à cet objectif  et pour leur donner le choix d’une direction qui ressemblera le plus à leur vélo ». 

Attention toutefois à la compatibilité avec votre cadre si ce nouveau Vivid vous intéresse. Au moment de l’installation sur le Nukeproof Giga, nous avons du retirer la molette de réglage de rebond externe. Ce dernier reste accessible, mais pour cela il faut démonter l’amortisseur.

 

 

Pour prolonger cette prise en main, il faudra mettre ce nouveau RockShox Vivid face à son concurrent, le Fox Float X2. D’autres part, le Nukeproof Giga a été pris en main avec le cadre en position « linéaire » (une fonctionnalité offerte par la marque grâce à un point de pivot sur excentrique), nous allons donc aller chercher un peu plus de progressivité en le plaçant sur sa position « progressive ». Sans toucher à l’amortisseur dans un premier temps, puis en tentant de faire évoluer son comportement.

Nous avons ainsi découvert ce nouvel amortisseur gros volume sans trop de crainte. Les réglages se sont révélés faciles et le fonctionnement du nouveau Vivid fait la part belle à la lisibilité. On souligne particulièrement son comportement en début et en fin de course.

Retrouvez en vidéo le nouveau Vivid installé sur le YT Tues :

Retrouvez en vidéo une des premières prises en main du Nukeproof Giga :

Plus d’informations : sram.com/rockshox

ParPaul Humbert