Test nouveauté | Plastron Ekoï Perf protect : une bonne base
Par Romain Viret -
Depuis quelque temps, la marque française Ekoï se rapproche de plus en plus du monde du VTT, et plus particulièrement de l’enduro. Sa dernière nouveauté : un plastron de protection équipé d’un système de serrage abdominal BOA. Présenté lors du Roc d’Azur 2024, nous avons eu l’occasion de le tester depuis. Voici nos premières impressions :
Au cœur de ce plastron, rien de véritablement nouveau : à l’avant comme à l’arrière, une plaque de D3O est intégrée pour remplir son rôle protecteur. Comme nous avons déjà pu l’expliquer dans notre test des genouillères et coudières Rockrider, le D3O est un matériau classé comme « fluide non newtonien ». Cela signifie qu’il est relativement souple au repos, mais qu’il se durcit instantanément en cas de choc pour offrir une protection optimale.
Pour intégrer ces plaques dans son plastron (qui, rappelons-le, sont inamovibles), Ekoï a opté pour un textile en « grillage » extensible et ultra-fin.
Côté réglages, le plastron est équipé de bretelles ajustables, permettant de moduler sa hauteur grâce à des scratchs. Sur la ceinture abdominale, le plastron Ekoï se distingue de ses concurrents par un double système de serrage, réalisé à l’aide de mécanismes BOA situés de part et d’autre de la plaque de protection arrière.
Si les serrages micrométriques BOA permettent d’ajuster le plastron de manière très précise, ils sont couplés à un système de languettes. Une fois le système débrayé, cela permet d’ouvrir complètement le réglage, facilitant ainsi l’enfilage et le retrait du plastron. L’intérieur du plastron quant à lui est recouvert d’une fine couche de mousse souple, surmontée d’un textile microperforé afin d’assurer une respirabilité la meilleure possible.
Contrairement à ses habitudes, Ekoï propose son plastron Perf Protect à un tarif de 249 €, ce qui le place dans la tranche (très) haute du marché, face à des concurrents comme le Scott Body Armor Softcon Air à 169,90 € ou l’Alpha Plastron de Racer à 189,95 €. Cependant, fidèle à sa stratégie commerciale, il y a fort à parier qu’on le retrouvera à un prix (beaucoup) plus abordable dans quelques temps, avec des réductions souvent comprises entre 30 et 60 % sur le site de la marque française.
EKOÏ Perf Protect : le test terrain
Découvert lors du Roc d’Azur 2024, le Perf Protect nous avait bien intrigués. Nous étions particulièrement curieux de son système de serrage abdominal BOA, qui se démarque clairement de l’ordinaire pour un plastron. Et ce que l’on peut dire, c’est que ça fonctionne. Cependant, ce système ne représente ni un réel avantage ni un réel inconvénient par rapport aux serrages habituels proposés par d’autres marques, si ce n’est peut être sa durabilité.
Période hivernale oblige, cet accessoire, conçu pour être porté en dernière couche extérieure (et donc exposé en partie à la transpiration, mais surtout à la poussière et à la boue), a rapidement soulevé une question essentielle : comment est ce qu’on va laver ce plastron ?
Eh oui, qui dit plaques de D3O et système de serrage BOA inamovibles, dit passage en machine impossible… La solution ? La bonne vieille méthode de la douche, avec un pommeau et un peu d’huile de coude, semble être la plus efficace pour nettoyer le plastron sans risquer d’endommager ni votre lave-linge, ni le plastron lui-même. On vous l’accorde, on ne lave pas sa dorsale ou son plastron après chaque sortie, mais l’impossibilité de le passer en machine reste tout de même un inconvénient notable.
En pratique, le système de boucle avec le serrage BOA fonctionne plutôt bien. Cependant, nous avons tout de même quelques doutes sur son intérêt par rapport à un système plus classique de scratch. Si aucun testeur n’a été gêné par leur placement, il est important de noter que ces serrages sont positionnés très en arrière, ce qui pourrait les rendre un peu difficiles d’accès pour les personnes ayant une mobilité réduite au niveau des épaules.
Petit conseil : étant donné que ce serrage n’est pas élastique, nous avons pris l’habitude, lors de chaque ajustement, d’inspirer profondément pour gonfler la cage thoracique, de retenir notre respiration, puis de serrer le plastron de manière à ce qu’il soit bien plaqué. Une fois cela fait, il suffit d’expirer pour obtenir un ajustement confortable, idéal pour éviter d’être gêné, même lors de spéciales un peu physiques nécessitant une respiration intense.
Côté sensation, le plastron donne clairement une impression de « coque » extérieure. Autrement dit, ne vous attendez pas à une sensation de « seconde peau » comme celle que l’on peut retrouver avec certains gilets dorsaux. Cela est en partie dû au choix d’Ekoï de ne pas intégrer de bandes extensibles sur la ceinture abdominale ou les bretelles.
Ce choix présente l’avantage de favoriser le flux d’air, rendant le plastron Perf Protect relativement respirant, contrairement aux a priori que l’on peut avoir sur ce type d’équipement, tout en conservant une bonne sensation de protection et une bonne mobilité des épaules et donc des bras.
À l’inverse, oubliez l’utilisation d’un sac à dos, voire même d’une banane, en duo avec ce plastron. Après avoir essayé trois ou quatre modèles différents – grands, petits, plutôt hauts, plutôt bas – ce n’est vraiment pas des plus agréables, notamment au niveau de la sangle abdominale ou du bas du dos avec la banane : tantôt au-dessus, tantôt en dessous. Bref, ce n’est pas conçu pour, et on comprend pourquoi.
De même, nous avons pu le faire essayer à deux testeuses, et aucune ne nous a signalé de gêne ou d’inconfort. Il semble donc plausible d’envisager qu’il s’agisse d’un modèle unisexe, conçu pour convenir à une large majorité de pratiquants.
Verdict
Le Perf Protect d’Ekoï combine une protection efficace grâce au D3O et une bonne respirabilité. Malgré un confort global très satisfaisant et des ajustements précis grâce à un système BOA, peu commun sur ce type d’équipement, le prix initialement élevé reste difficile à justifier (bien que cela soit à nuancer compte tenu des pratiques commerciales habituelles de la marque). Par ailleurs, l’impossibilité de le laver en machine, en raison des plaques D3O inamovibles, constitue un point faible notable, qui mériterait d’être corrigé dans une prochaine version. En résumé, une première réalisation prometteuse de la marque française, mais avec quelques points à améliorer pour rivaliser pleinement avec ses concurrents.
Pour plus d’informations, rendez vous sur le site Ekoï.