Test nouveauté | Nox Epium All-mountain: l’e-bike aux deux visages

Modèle le plus léger à l’heure actuelle de la petite marque autrichienne Nox Cycles, l’Epium est un e-bike à assistance légère entièrement conçu et produit en Europe. Cette plateforme de 160/150 mm de débattement avant/arrière destinée à une pratique « trail » se veut agile et progressive. A l’occasion de Bike Connection, nous avons pu découvrir ce vélo « 100% made in Europe » sur les sentiers toscans, voici nos premières impressions :

Dernier en date : le Nox Epium. Un e-bike offrant 160/150 mm de débattement avant/arrière et doté du moteur Ride 60 de chez Fazua. Hans-Peter Kuner, le responsable des ventes et du marketing international explique que « pour compléter notre gamme jusque-là plutôt orientée vers les « power e-bikes », notre désir était d’imaginer une plateforme à mi-chemin entre un e-bike et un vélo classique. Nous voulions retrouver ce feeling naturel que nous aimons tous sur un vélo classique, mais avec ce petit truc en plus du vélo à assistance. »

L’autre particularité de ce modèle Epium ne se situe pas dans l’expérience de pilotage du vélo, mais plutôt en amont : l’ensemble du cadre peut se vanter d’être « made in Europe« . La production de ce cadre 100% en carbone a lieu au Portugal, tandis que la peinture ainsi que les finitions sont réalisées en Bavière, dans le sud-est de l’Allemagne, tout comme les pièces alu usinées CNC. Finalement, tout comme le développement et le design, l’assemblage des vélos complets a lieu au sein du QG de la marque en Autriche.

Avec un poids annoncé de 2,7 kg (sans amortisseur), le cadre monocoque entièrement en carbone de cet Epium est le plus léger de l’histoire de Nox. La marque explique avoir voulu « une plateforme agile, et qui offre un équilibre idéal entre rigidité et souplesse ». Celui-ci dispose également d’un passage interne pour les gaines dont l’entrée se situe au niveau du haut du tube diagonal.

On reste dans le thème « made in Europe » concernant le moteur puisque c’est un Ride 60 de la marque allemande Fazua qui équipe ce Nox Epium. Comme à son habitude, ce moteur Fazua 60 est associé à une unité centrale comprenant un module d’affichage LED pour indiquer le mode choisi et le niveau de batterie, prenant place sur le haut du tube supérieur. On dispose aussi d’une commande au guidon pour changer le niveau d’assistance.

Ce discret moteur de 60 Nm de couple est associé à une batterie intégrée de 430 Wh. Celle-ci peut être chargée directement sur le vélo via le port de charge situé sur le tube inférieur. La batterie est toutefois amovible, et est accessible grâce à une ingénieuse trappe verrouillée par un système Fidlock sous le tube diagonal.

Côté suspension arrière, c’est une cinématique de type 4 Bar Linkage que l’on retrouve sur cet Epium. Du classique, mais éprouvé et toujours efficace. (pour plus d’informations : Petit lexique illustré du VTT : toutes les clés pour comprendre).

On remarquera également la présence de différents flip-chips de part et d’autres du cadre (aux deux extrémités de l’amortisseur et un autre à l’arrière du vélo) permettant de modifier la géométrie de l’Epium. Dénommé « Flex Linkage » par la marque autrichienne, ce système permet au cadre d’accueillir des suspensions de 180 mm de débattement à l’avant comme à l’arrière tandis que la roue arrière devra être remplacée par une roue de 27,5″ pour obtenir un montage dit « mulet ». On a donc un cadre pour deux sets de suspensions possibles et une plage d’utilisation démultipliée pour cet Epium. Voilà ce qui explique pourquoi le cadre de l’Epium All-mountain est exactement le même que le cadre de l’Epium Enduro…

Sur papier, le Nox Epium n’a pas la géométrie la plus moderne de sa catégorie : un reach compact de 468 mm, des bases arrière plutôt longues (469 mm) et un angle de direction relativement couché de 64,7° caractérisent ce modèle trail en taille L. Malgré ces cotes plutôt classiques, nous pouvons d’ores et déjà vous avouer que l’Epium nous a surpris… En bien ? En mal ? Encore quelques lignes de patience avant le test terrain.

On retrouve trois montages différents au catalogue de la marque autrichienne pour ce modèle Epium : le ticket d’entrée (« Core ») est affiché au tarif de 8 599€, suivi du montage dénommé « Pro » à 9 199€ et finalement du montage le plus luxueux (« Ultra ») à 10 899€. Aucune différence au niveau du cadre ou du moteur n’est à signaler. Les seules modifications entre ces différentes versions se trouvent au niveau des composants. C’est dans son montage « Pro » que nous avons eu la chance de faire quelques tours de roues à son guidon.

Dans cette version, l’Epium est doté de suspensions en provenance de chez Fox, avec une fourche 36 Grip en 160 mm de débattement et un Fox Float X Evol de 150 mm de débattement à l’arrière.

Shimano est aux commandes en ce qui concerne la transmission avec un groupe SLX en 12 vitesses, et une petite originalité sur le pédalier, qui est un Rotor E-kapic avec manivelles en 165 mm de longueur.

On retrouve également du Shimano SLX au niveau du freinage associé à des disques de 203/180 à l’avant/ arrière.

Côté roues, ce sont des DT Swiss E1900 en 30mm de largeur qui équipent ce Nox Epium, chaussées de pneus Continental Kryptotal Trail Soft. Pour le détail, le cadre accepte des pneus allant jusqu’en 2.8 de section

Nox Epium : le test terrain

Avec ses tubes plutôt massifs et des arêtes carrées, l’imposant cadre tranche avec le « petit moteur » qui équipe ce Nox Epium lorsqu’on s’installe à son bord. Et pourtant, contre toute attente, c’est le dynamisme du vélo qui nous surprendra d’abord durant nos premiers tours de roues pour rejoindre le sommet du Monte Arsenti, en Toscane. L’Epium pédale, et pédale même plutôt bien !

Nous voilà prêts à attaquer le premier singletrack en montée de la journée et ses nombreux virages (le trail est d’ailleurs appelé « Spaghetti trail » pour cette raison), l’Epium montre vite de belles aptitudes. Malgré sa qualification d’e-bike « léger », le moteur Fazua délivre assez de puissance pour nous permettre de monter confortablement, sans pour autant passer dans cette catégorie de « power e-bike » où il nous faudrait sans arrêt dompter la puissance de notre assistance. Ce petit moteur Fazua est en réalité davantage porté sur le couple plutôt que sur la puissance, offrant un feeling plus naturel au pédalage. Pour plus de détails sur ce Fazua Ride 60, retrouvez notre Test | Fazua Ride 60 : l’empire du milieu.

Comme Léo vous l’expliquait lors de ce test approfondi du moteur Ride 60 de Fazua, celui-ci offre un comportement remarquable lorsqu’il est en rythme. Une fois passé en dessous de sa cadence optimale (entre 55 et 125 tours / minute selon Fazua), le Ride 60 a tendance à montrer quelques difficultés en reprise.

Durant ces différentes montées, la cinématique de l’Epium offre un comportement de suspension assez ferme et efficace, avec des petits airs de suspensions de cross-country. Le vélo est agile et ne bute pas sur les différents obstacles, tout en conservant une savante dose de confort. La roue avant est facile à contrôler et on se réjouit d’avoir ce « petit plus » du moteur lors d’un franchissement inattendu. Même si le Fazua n’est pas le plus coupleux, combiné au châssis de l’Epium, il nous a tout de même permis de faire quelques beaux franchissements !

C’est également sur ces sentiers de Toscane que nous avions eu la chance de prendre en main le Scott Lumen (lire Test nouveauté | Scott Lumen eRide : l’e-bike plus que léger). S’ils appartiennent tous deux bien à la catégorie des e-bike dits légers (comprenez là équipés d’un petit moteur et d’une batterie plus réduite), il y a pourtant un monde de différence entre les deux plateformes. Le Lumen est clairement plus orienté vers le XC/downcountry, alors que le Nox Epium est nettement plus tourné vers un usage trail voire enduro light, et on le comparerait plus volontiers avec un Orbea Rise.

Lorsque la pente s’inverse, le Nox Epium dévoile un second visage. Plus souple, ultra rassurant, tout en restant agile… décidément cet Epium a de quoi surprendre ! Sur ces magnifiques traces étroites et sinueuses de Massa Marittima, l’Epium épate par sa facilité de prise en main et son répondant dans les changements de direction. La rigidité du cadre bien dosée permet d’obtenir un vélo agréable et précis sans pourtant être radical et exclusif dans son pilotage.

Sur les passages plus techniques, le vélo de la marque autrichienne offre un sentiment de confiance grâce notamment à la très grande onctuosité de sa suspension arrière. Contrairement à ce sentiment ferme des suspensions qui nous avait plu lors des ascensions en début de sortie, l’Epium change de registre en descente et on a véritablement l’impression que tous les chocs sont avalés, complètement gommés. Et c’est assez bluffant. On pourrait craindre que ce comportement de l’arrière s’accompagne d’une tendance à aller trop vite au bout du débattement, mais il n’en n’est rien. L’Epium réussit également à garder une bonne assiette et on se permet rapidement des passages engagés en toute franchise à son guidon.

Il faut également souligner les très bons pneus Kryptotal trail en provenance de chez Continental qui jouent un rôle certain dans cette confiance que l’Epium offre sur les sentiers. L’adhérence est remarquable, et même lorsqu’on atteint ses limites et qu’il se met à glisser, il le fait avec prévisibilité et sans jamais prendre par surprise. Pour le reste, les équipements sont de qualité, mais sans grande surprise. On aurait peut-être aimé des roues un poil plus haut de gamme, mais l’ensemble est cohérent et c’est bien là le principal.

Verdict

Pour un vélo encore relativement méconnu par chez nous, le Nox Epium a eu de quoi nous surprendre : tant dans son désir de conception et de production « made in Europe » que dans son comportement une fois sur les sentiers. Facile et confortable tout en restant agile et ludique… une multitude d’adjectifs pourraient qualifier cette plateforme de 160/150 mm de débattement avant/arrière, et la majorité de ceux-ci sont positifs ! L’essai a été bref, et il nous tarde de pouvoir tester ce Nox Epium dans nos contrées durant un laps de temps plus long pour voir si on parvient à lui trouver les défauts qu’on a vainement cherchés durant cette première prise en main…  Nous pouvons également vous confirmer que la distribution de la marque vient tout juste de démarrer en France, vous risquez donc d’apercevoir des Nox apparaitre sur vos sentiers. 

Pour plus d’informations : https://www.noxcycles.com
Photos d’action : Roo Fowler – Bike Connection Agency