Test nouveauté | Marin Rift Zone Alloy 29 XR : le jeu avant tout !

Par Léo Kervran -

  • Tech

Test nouveauté | Marin Rift Zone Alloy 29 XR : le jeu avant tout !

Si le cadre de ce Rift Zone aluminium est entièrement nouveau, c’est plus d’évolution que de refonte qu’il faut parler. Marin s’est en effet attaché à travailler son vélo dans les détails avec l’objectif de rendre l’offre plus logique et cohérente à travers toute la famille, sans rien perdre du côté joueur qui a fait sa réputation.

Ainsi, le débattement augmente de 10 mm à tous les étages et passe à 140 mm à l’avant, pour 130 mm à l’arrière sur les versions adultes, ou 130/130 mm sur les modèles 26″ et JR (pour Junior, 24″).

La géométrie est adaptée en conséquence et sur le 29″, la douille de direction perd 10 à 15 mm pour compenser la hausse du débattement. Dans le domaine, on note aussi que l’angle de tube de selle gagne 1° (77°), le reach 5 mm (ou 10 mm en XL) et les bases 5 mm également (430 mm). En revanche, les manivelles perdent 5 mm et adoptent la longueur désormais standard de 170 mm.

En version 27,5″, les cotes sont presque identiques. Seul le reach est un peu plus court (430 mm en taille S, 450 mm en M, 470 en L et 500 mm en XL) et on note que le modèle Rift Zone 1 se décline en plus en XS, avec un reach de 415 mm.

Le comportement de la suspension a lui aussi bénéficié d’un peu d’attention. Le ratio a ainsi été légèrement relevé en début de course pour aller chercher un peu plus de sensibilité puis la courbe retrouve ensuite un visage plus linéaire afin d’offrir le support nécessaire. L’anti-squat évolue entre 115 et 95 % et l’anti-rise entre 100 et 77 %, des valeurs prudentes qui indiquent que Marin a privilégié la neutralité de la suspension vis-à-vis de ces forces.

Côté pratique, c’est le passage des gaines qui a été revu et se fait désormais en interne dans les deux triangles, avec des entrées mieux finies et des sorties mieux positionnées (plus de passage sous le boîtier de pédalier).

Toujours dans l’esprit du vélo en aluminium sans histoire, cette nouvelle génération profite de protections plus complètes sur le triangle arrière. Sans surprise, la patte de dérailleur est au format Sram UDH.

Les Rift Zone 1 (1 999 €), 2 (2 599 €) et XR (3 499 €) sont tous disponibles en 29″ ou en 27,5″. Pour les plus jeunes, les Rift Zone 26 et JR (24″) sont affichés à 1 999 €.

En ce qui nous concerne, c’est sur le modèle XR en version 29″ que nous avons réalisé cette prise en main. A 3 499 €, on peut déjà avoir quelques exigences et Marin y satisfait plutôt bien pour l’essentiel : amortisseur Fox Float X Performance, fourche Marzocchi Bomber Z1 (équivalente à une Fox 36 Grip), transmission Shimano Deore XT / SLX.

Seuls les freins Shimano MT420 (disques 203/180 mm, plaquettes métalliques) font un peu tache, on aurait aimé avoir du SLX ou au moins du Deore. En revanche, bon point pour les excellentes poignées maison avec leur surface très agréable et leur diamètre polyvalent.

Sur le terrain

Avec plus de 15 kg sur la balance et une suspension qui ne cherche pas spécialement à contrer le pompage, le Rift Zone XR n’est certainement pas un foudre de guerre en montée. Le côté joueur, ce sera pour plus tard ! Ici, c’est surtout le confort qui prime.

Les roues Marin en aluminium et les gros pneus Maxxis Assegai (toutefois en carcasse légère Exo) ne font rien pour arranger les choses. Le dynamisme, ce n’est tout simplement pas son credo au pédalage et il faut accepter de prendre son temps.

Son truc, c’est la descente et les (gros) appuis. En effet, dans les petites racines comme on peut en rencontrer sur certains sentiers très naturels, le Rift Zone ne nous a pas réellement séduits. Avec les 30 % de sag recommandés par Marin, il nous a semblé que la suspension arrière manquait de sensibilité. Résultat, le vélo bute dans les obstacles et on a du mal à lui faire prendre de la vitesse quand c’est trop plat. Rien de bien surprenant, c’est cohérent avec ce qu’on avait senti à la montée.

Lorsque la pente est un peu plus prononcée et qu’on peut commencer à « taper » dans le vélo en revanche, rien à voir ! Le Rift Zone délivre un tout autre visage, celui d’une machine (très) vive et joueuse, prompte à décoller dès que le terrain fait mine de s’y prêter et qui encaisse joliment les gros chocs compte tenu de son débattement.

Comme souvent lorsque l’aluminium est utilisé, le cadre est tolérant et rattrape bien les petites erreurs ou excès d’optimisme. Raison de plus pour essayer de passer encore plus fort !

On l’a même emmené sur quelques pistes de bikepark pour voir ce qu’il pouvait proposer sur des traces taillées pour jouer avec le vélo et ce fut une excellente surprise. Avec la vitesse, le côté joueur est démultiplié et c’est un festival. Tant que les pistes sont bien entretenues, le petit débattement est un atout et permet au Rift Zone de tirer parti du moindre mouvement de terrain pour accélérer ou prendre de la hauteur.

Le seul petit reproche qu’on pourrait lui faire dans ce cadre touche aux pneus : la carcasse Exo est trop souple pour bien tenir dans les appuis, donc on surgonfle, donc on perd du grip, encore plus avec la souplesse du cadre et cette gomme MaxxTerra plus durable mais moins accrocheuse que la MaxxGrip. Rentrer en glisse dans les virages relevés c’est très drôle mais ça finit par fatiguer et parfois, c’est sympa aussi d’unir proprement 3 ou 4 virages pour se faire catapulter à la sortie de l’enchaînement.

Ne vous fiez pas trop à son profil de petit trail à la géométrie équilibrée, ce Marin Rift Zone version aluminium est moins polyvalent qu’il n’en a l’air et si vous attendez un pédaleur au long cours, il ne sera probablement pas adapté. En revanche, si vous considérez que le poids ou le dynamisme ne sont que secondaires et que vous cherchez avant tout un vélo simple, joueur et pas trop cher, il pourrait bien vous séduire !

Plus d’informations : marinbikes.com

Photos Mountain Bike Connection Summer – Rupert Fowler & Mirror Media

ParLéo Kervran