Test nouveauté | Crankbrothers Mallet Trail : petit format, grande polyvalence
Par Léo Kervran -
Plébiscitée en DH et enduro avec les Mallet DH et Mallet E mais aussi bien présente en XC avec les iconiques Eggebeater et Candy, Crankbrothers s’adresse aujourd’hui à… tout le reste des pratiquants avec une nouvelle paire de pédales : les Mallet Trail. « Pédale la plus polyvalente de la gamme » selon la marque, elle se veut aussi à l’aise sur un gravel que sur un tout-suspendu typé trail. Voici toutes les informations et nos impressions après deux mois de roulage :
Chaussure et pédale en main, on arrive même à exploiter l’ensemble de la plateforme mais en action, le poids de la jambe et le positionnement de la cale font qu’on exploite la plupart du temps uniquement les deux bras qui partent vers l’arrière. Avec ses deux picots, la partie avant sert principalement à guider le pied.
Crankbrothers a choisi pour ces pédales un axe « long », avec un Q-Factor de 57 mm et non de 52 mm comme sur ses autres modèles. Une façon d’offrir plus de stabilité à bonne vitesse et de dégagement pour différentes formes de chaussures, nous a-t-on expliqué. En pratique, cela ne nous a pas dérangé.
Photo Rupert Fowler / Mountain Bike Connection Summer
Comme d’habitude chez la marque américaine, la tension du ressort n’est pas réglable et on ajuste le maintien ainsi que la liberté angulaire en jouant avec les 4 formats de cale proposés :
- format « Standard » : -3°/+3° de liberté et 15° pour libérer le pied (dorées, les cales fournies avec les pédales) ou 0° de liberté et 15° pour libérer le pied (noires)
- format « Easy Release » : -3°/+3° de liberté et 10° pour libérer le pied (roses) ou 0° de liberté et 10° pour libérer le pied (bronze)
En plus de cela, on peut aussi adapter la pédale à sa chaussure en changeant les Traction Pads, ces petits éléments situés de part et d’autre du mécanisme. La semelle doit être en contact avec eux sans que l’enclenchement soit trop difficile, ce qui peut parfois arriver avec certaines chaussures qui ont une hauteur de gomme importante. A l’inverse, d’autre ont des crampons bas et la semelle ne vient pas toucher la pédale, tout l’appui repose sur la cale. D’origine, les pédales sont montées avec des Traction Pads de 1 mm d’épaisseur mais on peut les remplacer par une version en 2 mm (fournie).
Enfin, retenez que ces Mallet Trail sont proposées en trois coloris (Champagne, Purple ou Black) et garanties 5 ans.
Et niveau sensations ? Les pédales Crankbrothers ont tendance à offrir un maintien assez « souple » et cela se vérifie sur ces Mallet Trail. Cela peut déconcerter les habitués de systèmes plus « contraignants » comme Shimano mais c’est précisément ce qui nous plaît chez Crankbrothers, d’autant que cela ne veut pas dire que le pied est lâche et libre de se promener pour autant. On retrouve aussi cette facilitée d’entrée si appréciée, avec un pied qui tombe toujours parfaitement sur le mécanisme sans avoir à le chercher pendant quelques instants.
La sensation d’appui offerte par la plateforme est en revanche assez discrète. On a pu comparer brièvement avec des Candy et la différence est sensible mais fine. Disons que si vous avez déjà une paire de Candy et que vous cherchez plus d’appui, il faudra aller regarder du côté des Mallet E. Néanmoins, on ne s’est pas senti perdu en les utilisant avec des paires de chaussures typées enduro/DH comme les Mallet Boa (test à venir). L’autre avantage, c’est que ces pédales restent compactes et on touche beaucoup moins les obstacles qu’avec des Mallet DH par exemple.
Un peu plus polyvalentes que des Candy, ces nouvelles Mallet Trail ont tous les arguments pour devenir le modèle à tout faire de la gamme Crankbrothers. Suffisamment discrètes pour qu’on puisse les monter sur des vélos à faible débattement voire des gravel sans que cela ne soit choquant, elles fonctionnent bien avec tous les types de chaussures et offrent assez de plateforme pour s’en sortir sur des machines plus grosses. Si on devait les comparer à un vélo, elles seraient un bon trail en 130-140 mm : si on cherche le meilleur dans chaque domaine ce n’est pas l’idéal mais s’il n’en fallait qu’un seul pour tout faire, ce serait celui-ci qu’on retiendrait.
Plus d’informations : crankbrothers.com