Test nouveauté | Cannondale Scalpel 2024 : curseur vers le haut
Par Adrien Protano -
Sa réputation le précède : le Cannondale Scalpel est une machine de cross-country taillée pour la compétition, et ce depuis sa sortie en 2002 ! Pour coller au plus proche de la pratique en constante évolution, la marque américaine a décidé d’offrir une évolution à son populaire châssis. Géométrie plus contemporaine, débattement revu à la hausse, abandon de la construction asymétrique… Nous avons eu la chance de découvrir le Scalpel millésime 2024 en avant-première ! Présentation et premier roulage :
Lancé en 2002, le Scalpel s’est rapidement imposé comme un vélo de choix pour les pilotes à la recherche de performance, et il s’est construit une solide réputation au fur et à mesure des victoires accumulées sur les circuits internationaux.
22 ans plus tard, le Scalpel a bien évolué… tout comme la pratique ! Avec des tracés de plus en plus exigeants, le cross-country ne fait plus juste appel à des vélos légers, mais plutôt à des châssis performants de manière globale (rapport poids/rigidité, débattement suffisant et cinématique moderne, tige de selle télescopique…).
Il n'y a pas vraiment de différence avec les anciens châssis de XC : tout ce que l'on veut c'est un vélo capable et rapide.
« Nous n’aimons pas dire ou entendre que nous avons conçu un downcountry, car cela est faux. Nous avons plutôt adapté notre châssis à la pratique du cross-country moderne. Et finalement il n’y a pas vraiment de différence avec les anciens châssis de XC : tout ce que l’on veut c’est un vélo capable et rapide, pour aller le plus vite possible qu’importe le terrain. Le Scalpel suit juste l’évolution du XC », explique Will, Manager du pôle MTB au sein de la marque américaine.
La marque explique avoir travaillé main dans la main avec le Cannondale Factory Racing Team pour développer ce nouveau châssis. « Le team de XC a clairement exprimé ses besoins : donnez-nous en plus ! C’est ce que nous avons fait. Le nouveau Scalpel offre plus de débattement, une géométrie plus agressive et une performance inégalée », détaille Will. Avec l’ensemble des retours des pilotes du team, Cannondale a effectué un gros travail sur son châssis qui semble similaire à première vue à la précédente génération, mais dont l’évolution se veut plus discrète.
Châssis : juste une question de poids ?
Au premier regard, difficile de pointer les différences esthétiques entre ce Scalpel millésime 2024 et la précédente génération. Avec ses lignes tirées et épurées, le Cannondale Scalpel conserve cet aspect « race » qui le caractérise. « Chaque élément de la forme du Scalpel est dicté par la fonction avant tout – cinématique, poids, rigidité et capacité. Ce sont les caractéristiques qui déterminent la forme, et non la forme qui contraint les caractéristiques », explique Adam, ingénieur au sein de chez Cannondale.
Le cadre de ce Scalpel 2024 pointe à 1778 g, tandis que le vélo complet affiche tout juste 11 kg.
La marque explique avoir beaucoup travaillé sur le rapport poids/rigidité afin de l’optimiser autant que possible. Le résultat ? Un gain de 132 g sur le châssis, avec un cadre pointant à 1778 g contre 1910 g pour la précédente génération. Le vélo complet, quant à lui, affiche tout juste 10,6 kg pour notre version de test (Lefty 1, sans pédales).
Remarquons que ces poids s’entendent pour le cadre bénéficiant de fibres « Haute module », à savoir les deux montages les plus haut de gamme. Les autres modèles auront droit à d’autres fibres, un peu moins onéreuses, et qui occasionneront un surpoids de l’ordre de 100 à 150 g selon les tailles.
Si on ne le remarque pas directement, force est de constater en comparant les deux générations l’une à côté de l’autre que le placement de l’amortisseur sur le millésime 2024 a été légèrement relevé pour être dans l’alignement du triangle arrière, ce qui permet également d’avoir de l’espace pour deux bidons au sein du cadre. On remarquera également cette excroissance au niveau du tube de selle ayant pour but de décaler le porte-bidon.
Déjà présent sur le modèle précédent, le Cannondale Scalpel 2024 bénéficie du système baptisé « FlexPivot », que l’on a récemment pu apercevoir sur le Cannondale Moterra SL (cf. Test nouveauté | Cannondale Moterra SL : le meilleur des deux mondes ?). Ces bases sous forme de lames de carbone très fines présentent un intérêt en termes de construction et de cinématique (sur lequel on reviendra un peu plus tard), mais permettent également d’économiser quelques précieux grammes sur la balance. Cannondale a par contre abandonné la construction asymétrique du triangle arrière, encore d’actualité sur la précédente génération.
Avec une entrée au sein du jeu de direction, ce nouveau Scalpel est équipé d’un passage interne des gaines. À ce sujet, le nouveau Scalpel bénéficie également d’un poste de pilotage en une pièce fait en carbone, baptisé « XC-One » par la marque, et faisant la part belle à l’intégration des câbles et Durits. « C’était une grosse décision à prendre, car le public est encore divisé sur ce sujet. Cependant, contrairement au Moterra SL (où le choix a été laissé avec une entrée dans le tube diagonal et une au sein du jeu de direction, ndlr), ce modèle se destine à la compétition. Il n’y a pas de compromis, c’est une fusée que l’on a voulu développer », explique Will. Côté fiche technique, ce poste de pilotage affiche 235 g sur la balance et une largeur de 760 mm, et est disponible dans différents coloris pour s’accorder avec celui du cadre. Il nous faut mentionner également que Cannondale a choisi des roulements d’une qualité supérieure pour maximiser leur durée de vie, et donc ainsi espacer davantage leur remplacement. On salue l’effort. Par contre, il faut recouper le pivot de fourche pour abaisser le poste de pilotage ; les entretoises ne se positionnant pas au-dessus de la potence. Ok, c’est en principe quelque chose qu’on ne modifie pas souvent mais c’est dommage.
Suspensions : Flexstays et Lefty, identité marquée
Si la précédente itération du Scalpel développait 100 mm de débattement, une version SE permettait de goûter aux joies du Scalpel avec 120 mm de débattement (cf. Test | Cannondale Scalpel Team SE : XC débridé ou Trail policé ?). Pour 2024, place au 120 mm de débattement pour tous !
Comme pour les autres modèles de son catalogue, Cannondale offre le « Proportionnal Response » sur ce Scalpel 2024. « Alors que la plupart des cadres du marché utilisent la même cinématique pour l’ensemble des tailles, nous avons à coeur de personnaliser et d’ajuster la cinématique pour chacune des tailles afin d’offrir le même niveau de performance qu’importe la taille du cadre. Cela passe par le développement et le dessin de 4 cadres, un pour chacune des tailles, au lieu d’un seul », explique Adam.
Le Cannondale Scalpel conserve l’architecture 4 Bar Linkage (cf. Petit lexique illustré du VTT : toutes les clés pour comprendre) inaugurée sur la précédente génération, à savoir une compacte biellette placée en avant du tube de selle, et un point de pivot arrière sous forme de fines lames en carbone au niveau des bases, le fameux « FlexPivot » inspiré du Scalpel originel datant de 2001.
Si l’architecture 4 bar linkage est réputée pour sa sensibilité et ses plus grande possibilité d’ajustement des différents paramètres qui font le comportement d’une suspension, elle est pourtant peu présente en cross-country… La raison ? Le poids. Elle fait appel à un point de pivot au niveau des bases, donc des roulements, ce qui a pour conséquence un surpoids d’environ 200 g. Cannondale a trouvé la solution pour bénéficier du meilleur des deux mondes : le FlexPivot, un véritable point de pivot sans roulement sous la forme d’une fine lame de carbone.
C’est un amortisseur RockShox SIDLuxe Ultimate qui est à la manoeuvre sur notre modèle de test. Celui-ci est doté d’une commande de blocage au guidon, à deux positions (ouvert/bloqué) et non à 3 positions comme RockShox le propose désormais (cf. Test nouveauté | RockShox SID 2024 : quand le mieux est l’ami du bien). « Selon nous, une suspension à 3 positions est une réaction à un vélo sur lequel des compromis ont été faits. On conserve un blocage classique à deux positions, car nous avons une bonne cinématique dont on est fiers. Si on fait bien notre job, on n’a pas besoin de position intermédiaire, et le blocage permet simplement d’avoir un hardtail quand cela est nécessaire », prêche Adam. Seul le test sur le terrain sera juge de paix.
Impossible de passer à côté tellement elle détonne par son originale construction : le Scalpel est évidemment équipé de la Cannondale Lefty Ocho, à savoir la huitième génération de la fourche maison de chez Cannondale que l’on a déjà pu apercevoir sur le Scalpel SE. Pour rappel, il ne s’agit ici pas simplement d’une Lefty Ocho de 100mm dont le débattement a été vu à la hausse, mais bien d’une toute nouvelle fourche. Si les deux Lefty semblent esthétiquement identiques, Cannondale est reparti de zéro au moment de développer cette version de 120 mm de débattement.
Cette Lefty Ocho 120 mm est annoncée à 1550 g sur la balance. « Tout le jeu est d’ajuster la quantité de matière dans les zones nécessaires pour apporter de la rigidité là où c’est indispensable et une certaine flexibilité là où c’est bénéfique. Elle conserve sa conception basée sur des roulements à aiguilles, facteur de beaucoup de sensibilité », nous explique Adam.
Elle accueille par contre un nouveau système plus pratique, avec un levier, pour déconnecter l’étrier du frein avant quand on veut retirer la roue.
Géométrie moderne et « Size Tunning »
Cannondale a profité de la mise à jour de son châssis pour faire évoluer sa géométrie. « Nous avons abaissé légèrement le boîtier de pédalier et revu l’angle de tube de selle afin d’offrir un pédalage optimal. Sur la taille XL, nous avons également corrigé la longueur des bases qui étaient un peu limitées sur la précédente génération », détaille Adam. Le Scalpel 2024, en taille M, se caractérise ainsi par un reach de 450 mm, des bases de 438 mm, un angle de direction de 66,6° et un angle de tube de selle de 71°.
Comme on vous l’expliquait quelques lignes plus haut, ce Scalpel millésime 2024 bénéficie du « Proportionnal Response » de chez Cannondale, à savoir l’ajustement de la cinématique et de la géométrie à chacune des tailles de cadre, afin d’offrir un niveau de performance identique quelle que soit la taille du pilote.
Équipements : tout pour plaire
C’est dans sa luxueuse version baptisée « Scalpel 1 » que Cannondale nous a mis à disposition son châssis de cross-country millésime 2024 le temps de cette prise en main. Avec du haut de gamme à tous les étages, l’équipement de cette version se destine à la compétition et aux friands de beau matériel.
La transmission est une Sram XO T-Type AXS que l’on ne présente plus (cf. Test | Sram Eagle AXS 2023 : sans égal) !
Le freinage est également assuré par Sram, avec une paire de Level Silver Stealth à 4 pistons, associés à des disques HS2 de 180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière.
Le train roulant est composé d’une paire de roues DT Swiss XRC 1501 en carbone, d’une largeur interne de 30 mm. Elles sont chaussées de pneumatiques Maxxis, plus précisément un Rekon Race (2.4 de section, carcasse EXO) à l’avant et un Aspen (2.4 de section, carcasse EXO) à l’arrière.
On notera également la présence de ce petit capteur au niveau du moyeu avant. Il s’agit là d’un capteur permettant, une fois connecté à un GPS, d’avoir des infos de vitesse et de distance d’une plus grande précision. Une connexion smartphone via une app Cannondale gratuite est également possible. Attention, celle-ci ne permet pas de faire GPS et d’éventuellement localiser son vélo.
On vous a déjà parlé du poste de pilotage en une pièce quelques lignes plus haut. Il ne s’agit pourtant là pas de la seule nouveauté du côté des équipements puisque ce Scalpel accueille une tige de selle télescopique de série ! Nos voeux semblent avoir été entendus, l’absence d’une tige de selle télescopique ayant été pointée durant notre test de la génération précédente. Il s’agit ici d’une Fox Transfer SL. Mention spéciale pour les grips estampillés RockShox, très proches des ESI, et qui nous ont beaucoup plu.
Versions, poids et tarifs du Cannondale Scalpel 2024
Au-delà de notre modèle de test (Scalpel 1 Lefty) commercialisé à 9499€, quatre autres versions du Cannondale Scalpel sont au catalogue de la marque :
Modèle le plus accessible, le Scalpel 4 est affiché au prix de 4299€. Il est équipé comme suit :
- Fourche RockShox SID et amortisseur SIDLuxe Select+
- Transmission Shimano XT 12 vitesses
- Freins Shimano MT501
- Jantes Shimano TC500/MT410B et moyeux Stan’s NoTubes Crest S2
- Pneus Maxxis Rekon Race (2.4, EXO) à l’avant et Aspen (2.4, EXO) à l’arrière
- Tige de selle télescopique Cannondale Downlow
Juste au-dessus, le Cannondale Scalpel 3 est 700€ plus cher que le ticket d’entrée (4999€) et affiche la fiche technique suivante :
- Fourche RockShox SID Select et amortisseur SIDLuxe Select+
- Transmission Shimano XT 12 vitesses
- Freins Shimano MT6100
- Jantes Formula CL-811/Shimano MT51 et moyeux Stan’s NoTubes Crest MK4
- Pneus Maxxis Rekon Race (2.4, EXO) à l’avant et Aspen (2.4, EXO) à l’arrière
- Tige de selle télescopique Cannondale Downlow
À 6799€, le Scalpel 2 occupe le milieu de la gamme de la famille Scalpel. On retrouve l’équipement suivant :
- Fourche RockShox SID Select+ et amortisseur SIDLuxe Select+
- Transmission Sram GX AXS T-Type
- Freins Sram Level Silver Stealth
- Roues HollowGram XC-S 27
- Pneus Maxxis Rekon Race (2.4, EXO) à l’avant et Aspen (2.4, EXO) à l’arrière
- Tige de selle télescopique Fox Transfer SL
Remarquons que ce modèle est également disponible dans un montage « Lefty« , moyennant un supplément de 700€ (7499€)
Modèle exclusif et ultra-luxueux, l’onéreuse version Lab71 de ce Scalpel culmine à 12999€. Avec une magnifique peinture, le Scalpel Lab71 est équipé comme suit :
- Fourche Lefty Ocho 120mm et amortisseur RockShox SIDLuxe Ultimate
- Transmission Sram XX SL AXS T-Type
- Freins Sram Level Ultimate Stealth
- Roues DT Swiss XRC 1200
- Pneumatiques Maxxis Rekon Race (2.4, carcasse EXO) et Aspen (2.4, carcasse EXO)
- Tige de selle télescopique RockShox Reverb AXS
Cannondale Scalpel 1 Lefty 2024 : le test terrain
C’est à quelques encablures de Braga, troisième plus grande ville du Portugal, que Cannondale nous a conviés pour découvrir ce tout nouveau Scalpel, en marge de la présentation du Moterra SL dont on vous a récemment parlé : Test nouveauté | Cannondale Moterra SL : le meilleur des deux mondes ? Si cette région de l’Europe est reconnue pour offrir une météo clémente en cette fin de période hivernale, c’est davantage la brume suivie de la pluie que nous a réservée le nord du pays pour notre venue. Qu’importe, la région a de superbes trails à découvrir et ceux-ci nous ont permis d’entrevoir les différentes facettes de ce Scalpel millésime 2024.
À ce sujet, comme d’accoutumée, il convient de préciser qu’il s’agit ici uniquement d’une prise en main d’une journée, et non d’un test en bonne et due forme comme on l’entend sur Vojo. L’objectif est d’établir le premier contact avec ce nouveau châssis et pouvoir en déceler les traits de caractère majeurs, ainsi que l’usage et les pratiquants auxquels il se destine !
Avant de partir à l’assaut des sentiers, place au réglage des suspensions. Si la Lefty peut intimider par sa construction différente, et sa plus rare présence sur les vélos du marché, son réglage n’est pas plus compliqué que ses populaires concurrentes. Un tableau des pressions est prévu sur le site de la marque et permet d’avoir un point de départ, avant d’ajuster pour obtenir un SAG d’environ 25%. L’amortisseur (Rockshox SidLuxe Ultimate) est plus commun. Pour un pilote de 63kg, on en est arrivé à 94,5 psi dans la fourche (et -11 clics de détente) et 160 psi au niveau de l’amortisseur pour trouver un ressenti idéal.
Pour nous ouvrir la voie sur les singletracks portugais, le pilote du Cannondale Factory Racing Team et champion du monde U23 XCO Charlie Aldridge avait fait le déplacement !
Si évidemment l’efficacité est le premier point que l’on s’attend à ressentir du Scalpel, c’est avant tout la position confortable et bien centrée dans laquelle le châssis nous place que nous avons appréciée. Avec son mètre 77, votre humble serviteur se trouvait parfaitement entre la taille M et L. C’est finalement sur la plus petite des deux que nous avons réalisé cette prise en main, et nous y avons rapidement trouvé nos points de repère en termes de position.
Il ne faudra cependant pas attendre longtemps avant de pouvoir être surpris du rendement et de la nervosité du châssis. Dès les premières bosses et relances, on découvre un châssis rigide – mais pas à l’excès – qui donne envie d’en remettre une couche à chaque coup de pédale : à chaque effort fourni, le Scalpel nous le rend, c’est grisant ! Sans pouvoir se prononcer sur la différence, et/ou une éventuelle évolution par rapport à la génération précédente, force est de constater que la réputation du Scalpel ne vient pas de nulle part et qu’on retrouve pas mal de traits de caractère décrits dans notre test de la génération précédente. Il faut toutefois souligner que si cette impression de légèreté et de nervosité est aussi présente que sur les meilleurs châssis XC du moment, elle ne nous a pas semblé plus accentuée pour autant. Seul un face-à-face à la maison pourrait régler la question !
Durant les quelques montées techniques et franchissements au pédalage que cette boucle de test nous a réservés, nous n’avons pas regretté l’absence d’une position intermédiaire au niveau des suspensions. En position ouverte, le Scalpel offre une bonne assiette et ne plonge pas dans son débattement durant les sections d’ascensions.
La position bloquée permet toutefois d’obtenir un vélo similaire à un semi-rigide lorsque cela s’avère nécessaire, tel que des sections asphaltées ou de longs sprints et relances sur un terrain roulant. Dans les singletracks rapides et relativement accidentés, votre humble serviteur doit avouer être friand de la position intermédiaire offerte par la dernière génération de SID (cf. Test nouveauté | RockShox SID 2024 : quand le mieux est l’ami du bien) offrant du confort tout en conservant beaucoup de momentum, avec des suspensions restant bien hautes dans leurs débattements. Force est de constater que cette position intermédiaire ne nous a que peu manqué au guidon de ce nouveau Scalpel sur les sentiers portugais. Le vélo offre beaucoup de soutien en milieu de débattement en position ouverte, et suffisamment de confort en position fermée grâce au travail sur le triangle arrière. À creuser !
Lorsque la pente s’inverse, c’est un châssis plus confortable et onctueux que celui auquel on s’attendait à faire face que le Scalpel révèle. La roue arrière est collée au sol, avec une suspension active et offrant beaucoup de confort. La Lefty Ocho offre beaucoup de sensibilité et gomme les petits chocs, tout en offrant le soutien nécessaire dans la seconde partie de débattement. Mention spéciale pour le poste de pilotage qui a rapidement réussi à nous convaincre par son juste dosage entre rigidité et confort.
C'est surtout le caractère vif et joueur dans sa direction que nous avons apprécié au guidon de ce Scalpel 2024
Au-delà de ses bonnes capacités d’amortissement, c’est surtout le caractère vif et joueur dans sa direction que nous avons apprécié au guidon de ce Scalpel 2024. Dans les singletracks tortueux, la précision rare qu’offre le Scalpel procure beaucoup de plaisir, surtout lorsqu’on roule à vue sur un terrain inconnu.
Malgré tous ces éloges, il nous semble que le Cannondale Scalpel demeure une machine à conseiller à un public précis et averti, et à ne pas mettre entre toutes les mains. Pour les pilotes à la recherche d’un vélo efficace et prêt à jouer le jeu de la performance, comprenez là à piloter ce châssis en tant que tel et non pas juste à profiter de la sortie à son bord, le Scalpel s’avérera être une machine de choix ! Il faut également souligner que le Scalpel offre cette impression d’être (très) capable, caractéristique des châssis modernes de cross-country. Le piège est de dépasser ses propres capacités technique, auquel cas le petit débattement du Scalpel risque de ne pas être suffisant pour rattraper les erreurs du pilote.
Verdict
Le même en mieux ? Il semblerait que oui… Ou à tout le moins plus en phase avec l’évolution de la pratique du cross-country. Avec un cadre légèrement plus léger, mais doté de suspensions offrant 120 mm de débattement, ainsi que d’une cinématique revue et une géométrie améliorée, tout en offrant une tige de selle télescopique de série sur l’ensemble des versions, le Cannondale Scalpel 2024 fait les efforts nécessaires pour conserver sa place de machine d’exception de XC. Efficace au pédalage, stable dans les portions accidentées, vif et joueur dans sa direction, tout en étant capable et assez confortable dans les sections techniques, nous avons hâte de mettre ce Scalpel nouvelle génération à l’essai sur nos circuits de test habituels, car il a largement réussi à piquer notre curiosité lors de cette prise en main !
Pour plus d’informations : https://www.cannondale.com/fr-fr/bikes/mountain/cross-country/scalpel