Test nouveauté | BMC Fourstroke 01 & Fourstroke LT : the fight club - BMC Fourstroke LT : dans l'ombre de son jumeau ?
Par Léo Kervran -
BMC Fourstroke LT : dans l’ombre de son jumeau ?
Lancé un an et demi après l’ancien Fourstroke, la déclinaison LT proposait via quelques ajustements 120 mm de débattement sur la même plateforme de base que son jumeau taillé pour le XC. Une sorte d’entre-deux encore très dynamique mais un peu plus tolérant et capable pour ouvrir ses horizons au-delà de la compétition. Qui dit nouveau Fourstroke dit donc nouveau Fourstroke LT mais cette fois, BMC a affiné légèrement son approche :
Si vous ne l’avez pas encore fait, on vous conseille d’aller lire la page précédente sur les Fourstroke 01 et Fourstroke avant de vous intéresser à ce Fourstroke LT. En effet, cette déclinaison « long travel » (toutes proportions gardées) est, débattement mis à part, identique aux modèles de XC pur.
Les triangles sont ceux du Fourstroke « tout simple », c’est-à-dire avec le carbone accessible et sans la tige de selle AutoDrop et ce sont simplement les points d’ancrages de l’amortisseur qui changent pour passer à 120 mm de débattement, comme la fourche.
Plus intéressant encore, BMC a travaillé ces points d’ancrages de façon à rattraper le décalage de géométrie qu’implique ce débattement plus important (fourche plus haute par exemple) et le Fourstroke LT affiche, à un détail près, exactement la même géométrie que les Fourstroke et Fourstroke 01.
Ce détail, c’est la hauteur du boîtier de pédalier : il est très bas sur les modèles de XC et la marque suisse a décidé le remonter un peu sur cette version un peu plus polyvalente. Sur le Fourstroke LT, il tombe donc à 38 mm sous l’axe des roues, soit 15 mm plus haut que sur le Foustroke 01.
Pour le reste, les cadres sont identiques en tous points et on retrouve les mêmes passages internes guidés, le jeu de direction à butées ou la compatibilité avec deux portes-bidons.
C’est donc sur l’équipement que la différence se fait principalement. Ici, les pneus sont plus cramponnés, les freins plus gros (4 pistons, disques de 180 mm) et la tige de selle télescopique offre un débattement bien plus important, entre 125 et 180 ou 185 mm suivant la taille du vélo.
Plus simple et moins exclusif que le Fourstroke en 100 mm, le Fourstroke LT se décline en une seule famille de trois modèles. Le Fourstroke LT Two est affiché à 4 499 € (Shimano Deore/SLX, RockShox Sid RL / SidLuxe Select+), le One à 5 899 € (Shimano SLX, RockShox Sid & SidLuxe Select+) et le LTD à 11 999 € (Sram X01 Eagle AXS, Fox 34 SC & DPS Factory).
Sur le terrain
Le lendemain de notre découverte du Fourstroke 01, changement de monture et changement de terrain. Cette fois, on grimpe sur un Fourstroke LT LTD, la version haut de gamme et on prend la directions des petits sentiers piégeux et exigeants de l’Estérel pour découvrir ce deuxième vélo sur un terrain plus en accord avec son programme.
Avec un squelette aussi proche du Fourstroke 01, on retrouve sans surprise des sensations assez proches au premier abord. La position est toujours aussi bonne et on est parfaitement assis sur le vélo, que ce soit pour rouler longtemps ou pour s’attaquer à des montées techniques.
Côté dynamisme, malgré une monture d’essai plus haut de gamme que le Fourstroke 01 de la veille on sent la fibre de carbone moins raffinée et le Fourstroke LT n’est pas aussi réactif au pédalage que son jumeau. Disons qu’il accompagne, plutôt que d’en rajouter à chaque coup de pédale. Une fois lancé en revanche, la différence est minime voire imperceptible. Associé à la position sportive, cela lui donne un caractère de rouleur au long cours pas du tout désagréable pour un 120 mm qui se veut polyvalent.
D’autant plus que si la suspension est assez ferme du point de vue du confort, elle offre un grip assez impressionnant qui permet de venir à bout des montées les plus techniques. Même en groupe avec les variations de rythme et les mini-blocages que cela implique, repartir depuis un « presque arrêt » ou quelques secondes d’équilibre se fait facilement et sans patiner ou buter dans les obstacles.
En descente, le tableau est un peu différent. Malgré un sag réglé à 30 % comme le préconise BMC, nous avons trouvé la suspension très exigeante sur ce terrain si particulier. Rouler tranquillement ne sert à rien, on a l’impression de ne pas prendre de débattement et de rebondir sur les cailloux plus qu’autre chose.
Il faut passer en mode « attaque », avec un pilotage très actif et dynamique, pour que le Fourstroke LT se dévoile vraiment. Lorsqu’on lui rentre dedans, le support offert par les suspensions devient alors un atout pour maintenir l’équilibre du vélo et on peut rouler très fort avant de sentir les limites de la machine. En ce sens, le Fourstroke LT nous a un peu fait penser au Canyon Spectral 125, avec un peu moins de marge en descente mais de bien meilleures capacités au pédalage.
Après le coup de coeur du Fourstroke 01, ce comportement nous a forcément surpris. Peut-être que notre réglage de suspension n’était pas le plus abouti ? Toutefois, Antoine Lyard, chef produit chez BMC, ne nous cache pas que l’idée était tout de même de faire un vélo assez sportif et dynamique, dans l’esprit des autres créations de la marques. Peut-être, tout simplement, que ce n’est pas le genre de vélo qui convient le mieux aux sentiers si singuliers de l’Estérel et que ce Fourstroke LT sera plus à l’aise sur d’autres terrains, avec moins de petits chocs et plus de compressions marqués.
Après le Fourstroke 01, on avait forcément de grandes attentes pour ce Fourstroke LT. Trop grandes ? Avec son choix de lui appliquer la même géométrie mais un débattement un peu plus grand, on a du mal à le positionner et sur le terrain, la comparaison ne permet pas de le mettre en valeur tellement la version 100 mm nous a bluffés. Pourtant, avec le recul, on s’aperçoit que c’est déjà un très bon vélo par sa faculté à combiner un côté de pédaleur infatigable avec des limites très (très) loin en descente. De quoi espérer un match retour sur un autre terrain ?
Plus d’informations : bmc-switzerland.com
Photos BMC – Maxime Schmid
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