Test nouveauté | BH iLynx + SL : en plein dans le mille, ou presque !
Par Adrien Protano -
Après avoir fait évoluer sa gamme cross-country en dévoilant le Lynx Race LT, la marque espagnole BH élargit son catalogue du côté des modèles à assistance électrique avec une déclinaison SL de son populaire modèle iLynx+. Comme pour ce dernier, ce nouveau modèle est disponible dans deux déclinaisons : « Trail » avec un débattement de 140 mm et « Enduro » en 160 mm. Moteur Shimano EP801, batterie nouvelle génération de 630 Wh, géométrie contemporaine et poids annoncé à 19 kg… Le BH iLynx + SL a de sacrés arguments sur le papier. Nous avons eu la chance de le découvrir en avant-première. Présentation et premiers tour de roue :
Présent dans le segment de l’e-bike depuis de nombreuses années (avec notamment les modèles XTep Lynx ou l’AtomX, ou plus récemment avec le iLynx + Trail), BH continue d’élargir son catalogue du côté des VTTAE avec, cette fois, la déclinaison SL (pour « SuperLight« ) de son modèle iLynx +.
Après le Cannondale Moterra SL et l’Orbea Rise nouvelle génération, c’est au tour de BH de s’engager dans cette voie récente : un cadre léger inspiré des modèles à assistance légère, mais doté d’un moteur et d’une batterie dignes d’un « power e-bike ». L’objectif ? Obtenir une assistance pêchue tout en conservant un vélo complet en dessous de la barre symbolique des 20 kg.
Dans cette mission, BH est reparti d’une base connue : le iLynx +, modèle que l’on vous avait présenté au moment de son lancement l’été dernier : Test nouveauté | BH iLynx + Trail : brouilleur de frontières. Toutefois, la marque espagnole a revu en profondeur sa copie pour ce nouveau châssis, qui vient se placer aux côtés du modèle existant en tant qu’option plus légère, sans toutefois le remplacer. À chacun sa préférence…
Châssis
Le cadre de l’iLynx + est intégralement construit en carbone grâce à la technologie « Balistic Carbon Layup » propre à la marque, et déjà utilisée sur ses précédents modèles : ce procédé de fabrication associe des fibres spécialement choisies pour leur résistance aux impacts en surface du cadre, à des fibres plutôt connues pour leurs qualités structurelles dans les couches inférieures.
Par rapport à l’iLynx + que l’on connaissait jusqu’à présent, BH a choisi de se détacher de sa construction signature où le tube diagonal prenait une courbure distincte semblable à une « banane ». Pour ce nouveau modèle SL, la marque espagnole est partie sur un design plus classique et sobre, tout en conservant d’agréables détails et finitions marquant l’identité du vélo. On fait ici notamment référence à ce renfoncement au niveau de la douille de direction, l’excroissance au niveau de la jonction du tube supérieur et du tube de selle, ou encore des différentes lignes et arêtes qui marquent le vélo. Une ligne un peu plus consensuelle mais pas du tout morne et surtout plus épurée, nous, on apprécie.
Estampillé SL (pour « SuperLight »), ce nouveau châssis est annoncé à 2100g (hors moteur, batterie et amortisseur) selon BH. Le vélo complet, quant à lui, est annoncé à 18,8 kg, pour sa version la plus légère, et nous avons pesé notre modèle de test tout juste à 19 kg. Mission accomplie de ce côté, donc !
Comme pour les derniers modèles en date de la marque, l’intégration fait son bout de chemin sur le iLynx + SL. C’est notamment le cas au niveau du poste de pilotage, avec l’acheminement des gaines de câbles sur le côté du jeu de direction, avant d’être guidées au sein du cadre. Le jeu de direction est équipé du système BlockLock, une butée de direction conçue pour limiter l’angle de rotation du poste de pilotage et éviter d’endommager le cadre en cas de retour brusque du cintre suite à une chute. Une bonne idée, mais on peut toutefois regretter que l’angle de braquage soit tout de même un peu trop limité à notre goût.
Une potence spécifique (de par son système de fixation) assure un serrage grâce à un système d’expandeur, permettant d’insérer un multi-outil dans l’axe de la fourche. Cependant, ce système particulier nous a posé quelque soucis de serrage sur notre modèle d’essai, alors même que nous ne bénéficions pas de multi-outils intégré… Pourquoi ne pas alors favoriser le montage d’une potence plus classique ? Selon nous, à ce niveau, BH complique inutilement les choses.
Comme la marque nous y a également habitués ces dernières années, le système de serrage de selle est intégré au cadre, à l’aide d’un « tampon » expandeur réglable, qui est fixé par une vis. Le résultat est visuellement assez élégant, on aurait peut-être juste apprécié un petit cache en plastique venant couvrir le tout. Mais au niveau fonctionnel par contre, rien à dire, ça marche parfaitement !
Assistance :
Comme pour sa version originelle, le BH iLynx + SL est doté d’un moteur Shimano EP801, à savoir la version mise à jour de l’EP8. Pour rappel, celui-ci développe un couple de 85 Nm et une puissance maximale de 600 W, le tout pour un poids de 2,7 kg : Test vidéo | Shimano EP 801 : rien ne se voit mais tout se transforme
La plus haute densité énergétique sur le marché a été atteinte grâce à de nouvelles cellules 21700, de sorte que dans le même espace et avec le même poids, la batterie a 17% de capacité supplémentaire.
En plus de ce moteur que l’on sait plutôt économe d’expérience, BH a opté pour une batterie de 630 Wh, dotée de cellules plus efficientes : « la plus haute densité énergétique sur le marché a été atteinte grâce à de nouvelles cellules 21700, de sorte que dans le même espace et avec le même poids, la batterie a 17% de capacité supplémentaire par rapport aux modèles précédents », détaille la marque.
En plus de cette batterie intégrée de 630 Wh, BH propose une batterie additionnelle externe de 180 Wh, venant se placer parallèlement au tube de selle et sans qu’aucun câble ne soit nécessaire pour effectuer la connexion avec le moteur. Ce Range Extender peut être rechargé directement via le port de recharge du vélo. Dans ce cas, la batterie intégrée du vélo se charge en premier, puis la batterie XPro est chargée. Une LED colorée sur le dessus de la batterie permet de connaître son état de charge. Notons que ce Range Extender est offert sur 5 des 7 versions qui composent la gamme iLynx Trail + SL. Il n’était par contre pas présent sur notre modèle d’essai qui est une version de pré-série, impossible donc de vous en dire davantage quant à sa praticité et son autonomie.
Pas de surprise du côté de la commande au guidon et de son écran associé puisque l’on retrouve du Shimano EN600, soit un duo habituel pour l’EP801. Si la commande est initialement destiné à la gamme EP6, celle-ci est équipé de leds (au contraire de celle de la gamme EP8, plus minimaliste) et permet ainsi d’envisager de se passer d’écran pour un poste de pilotage plus épuré. Cette assistance peut aussi être reliée à un GPS Garmin, permettant d’accéder à des informations supplémentaires tout au long du parcours, tels que les kilomètres parcourus et l’autonomie estimée. De plus, l’application pour smartphone « E-Tube Project Cyclist » offre une multitude d’options, dont la possibilité de personnaliser en détail les modes d’assistance pour les adapter au style de conduite et aux préférences de chaque utilisateur.
Suspension
Sans faire exception, le iLynx + SL bénéficie de la cinématique de suspension Split Pivot, chère à la marque et présente sur tous les modèles de la gamme sous différentes déclinaisons. Cette célèbre cinématique, conçue par Dave Weagle et similaire à la technologie ABP de Trek, se distingue par son point de pivot arrière concentrique à l’axe de la roue, créant ainsi un point de pivot virtuel. (Pour réviser, le lexique est juste ici : Petit lexique illustré du VTT : toutes les clés pour comprendre).
En ce qui concerne l’amortisseur, les deux itérations de l’iLynx + SL proposent des options variées : les versions « Trail » sont toutes équipées d’un amortisseur à air Float X (en version Factory ou Performance selon le montage) pour 140 mm de débattement, tandis que les versions « Enduro » en 160 mm sont également dotées d’un Float X mais avec une course plus importante, à l’exception du modèle plus luxueux sur lequel on retrouve un amortisseur à ressort hélicoïdal DHX2. À l’avant, les modèles « Trail » sont pourvus d’une fourche Fox 36, alors que les versions « Enduro » sont équipées d’une fourche Fox 38, offrant davantage de rigidité et de débattement.
Géométrie
Dans sa version « Trail », comme celle de notre test, le BH iLynx + SL se distingue par un angle de direction de 66°, des bases très courtes de 440 mm pour un e-bike, un angle de tube de selle redressé à 77° et un reach de 464 mm en taille M (484 mm en taille L). Avec ses roues de 29″ et une hauteur de pédalier modérée de 330 mm, ce modèle offre un équilibre prometteur entre vivacité et polyvalence.
La version « Enduro » du iLynx + SL utilise le même cadre que la version « Trail », mais le passage de suspensions de 140 mm à 160 mm de débattement modifie la géométrie. L’angle de direction et celui du tube de selle se ferment d’un degré (à 65° et 76° respectivement), le reach se réduit de 9 mm (455 mm en taille M et 475 mm en taille L) et la hauteur de pédalier passe à 260 mm.
Équipement
Comme mentionné précédemment, le BH iLynx + SL se décline en deux versions : l’une dédiée à la pratique du trail et l’autre, plus musclée, orientée « enduro ». Chaque version est disponible dans plusieurs montages différents, on y revient un peu plus bas. Pour cette période de test, c’est un iLynx + Trail SL 0.0 que la marque espagnole a mis à notre disposition, à savoir le montage le plus onéreux dans la version « petit débattement ». Dans cette configuration, on retrouve du Fox au niveau des suspensions : une 36 Factory Fit 4 à l’avant et un Float X Factory à l’arrière, tous deux en 140mm de débattement.
Pour la transmission, le BH iLynx + utilise un combo shifter-dérailleur Shimano XTR à 12 vitesses, associé à une cassette 10-51. Si on comprend le choix au vu du montage haut de gamme de cette version, l’usage nous a montré que le XTR n’apporte que peu (voire pas) de bénéfices perceptibles sur un e-bike par rapport à du XT par exemple. Par contre, il apporte sa petite pierre à l’édifice pour passer de justesse sous la barre des 19kg.
C’est également du Shimano XTR qui a été choisi du côté des freins, associés à des disques de 203 mm à l’avant comme à l’arrière. Simple, prévisible, efficace et parfaitement à sa place sur ce genre de vélo.
Le train roulant est composé d’une paire de Highroller II en 2.3 et dotés d’une simple carcasse EXO… Au vu du programme du vélo et de la maigre différence de poids entre les deux carcasses, on aurait plutôt opté pour du EXO+ (cf. Maxxis : le guide complet de la gamme de pneus trail / enduro ). Nous n’avons pas eu de crevaison en 200 km de test mais tout de même, l’Exo+ donne plus confiance.
Côté roues, on dispose d’une luxueuse paire de RaceFace Next 31 TR à jantes carbone. Si ces roues sont légères et contribuent à donner du dynamisme au vélo au pédalage, on peut regretter que BH n’ait pas équipé ce modèle « porte-étendard » des dernières roues Race Face Era dont les jantes plus basses sont étudiées pour pouvoir mieux se déformer sous les impacts et améliorer le grip. Ici, on est face à des roues très (voire trop) rigides qui peuvent pénaliser le vélo sur les terrains cassants.
Pour le reste des périphériques, le poste de pilotage est maison avec un joli cintre carbone de 800 mm de large, la selle est une Prologo Proxim et les grips sont des Ergon GE10… Un ensemble cohérent, réfléchi et fonctionnel ! Un dernier mot sur l’excellente tige de selle télescopique BikeYoke, toujours très plaisante à utiliser, mais qui est hélas combinée à la version « haut du cintre » de la commande au guidon, alors qu’on a la place pour utiliser la version à gâchette qui se place sous le cintre et dont le fonctionnement est, pour nous, bien plus naturel. Encore un petit détail, pas vraiment grave en soi, mais qui chagrine dans les choix opérés par BH.
Versions et tarifs
Sept versions sont au catalogue de la marque au total : trois modèles en déclinaison « Enduro » et quatre en mouture « Trail » pour une fourchette de prix allant de 6999 € à 10 999 € :
La version la plus accessible en version « Enduro » est le iLynx + SL Enduro 9.4 (6999€), au même tarif que le premier prix en déclinaison « Trail », à savoir le iLynx + SL Trail 8.4 (6999 €). Les deux modèles ont un équipement similaire :
- Fourche Fox 38 Rythm 160 mm / Fox 36 Performance 140 mm
- Amortisseur Fox Float X Performance (160 mm/140 mm)
- Transmission Shimano XT à 12 vitesses
- Freins Shimano MT520 à 4 pistons
- Roues RaceFace Arc 30 TR
Un cran au-dessus, les modèle iLynx + SLTrail 8.5 et Enduro 9.5 pointent à 8499 €; et affichent également quelques composants communs :
- Fourche Fox 38 Performance 160 mm / Fox 36 Factory 140 mm
- Amortisseur Fox Float X Performance (160 mm/140 mm)
- Transmission Shimano SLX/XT à 12 vitesses
- Freins Shimano XT à 4 pistons
- Roues RaceFace Aeffect 30 TR
Plus onéreux, mais aussi plus luxueux, le iLynx + SL8.6 est disponible tant en version Trail que Enduro, respectivement au prix de 9999 € et 9899 €.
- Fourche Fox 36 Factory 140 mm / 38 Factory 160 mm
- Amortisseur Fox Float X Factory (140 mm) / Fox DHX2 160 mm
- Transmission Shimano XT à 12 vitesses
- Freins Shimano XT à 4 pistons
- Roues RaceFace Turbine 30 TR
Montage le plus exclusif, et uniquement prévu pour la déclinaison « Trail », le iLynx + SL Trail 0.0 (10 999 €) joue la carte du poids :
- Fourche Fox 36 Factory 140 mm
- Amortisseur Fox Float X Factory (140 mm)
- Transmission Shimano XTR à 12 vitesses
- Freins Shimano XTR à 4 pistons
- Roues RaceFace Next 31 TR
BH iLynx + SL : le test terrain
Dès les premiers tours de roue au guidon de ce iLynx + SL Trail, on a l’impression de retrouver un vieux copain : malgré l’augmentation du reach par rapport au iLynx +, cette version SL offre un ressenti très proche de celui de son homonyme originel (cf. Test nouveauté | BH iLynx + Trail : brouilleur de frontières). On est face à un vélo assez compact et plutôt porté sur l’avant. Pourtant, les chiffres annonçaient un vélo plus long (+6 mm par rapport au iLynx + Trail) et d’autres modèles actuellement en test à la rédaction ne nous ont pas donné ce entiment malgré un reach similaire ou plus grand. Pour notre mètre 78, c’est sur un modèle en taille L que nous avons effectué cette prise en main et il ne fallait pas plus petit.
Cette ressemblance avec les traits de caractère perçus lors de notre test du iLynx + Trail va se poursuivre lors de nos différentes sorties au guidon de ce modèle SL. C’est notamment le cas du côté du pédalage où l’on retrouve une position similaire, très confortable et permettant de pédaler pendant longtemps. L’angle de selle redressé permet de s’attaquer aux ascensions avec une position efficace et bien équilibrée. Par contre, par rapport au iLynx +, cette version SL s’illustre par sa légèreté ! La cure de minceur effectuée par BH sur cette version se ressent directement sur le terrain : le iLynx + SL Trail pédale très bien et peut facilement se rouler sans assistance, à la façon d’un Orbea Rise, et bien mieux que le Cannondale Moterra SL que nous avons testé il y a peu.
À ce sujet, l’élève semble avoir dépassé le maître : cette version SL monte encore d’un cran par rapport au iLynx+ originel en termes de capacité de grimpeur. Ce modèle SL est une vraie machine à montée impossible, qui fait jeu égal avec le très bon Cannondale Moterra SL, récemment passé en test au sein de la rédaction il y a peu (cf. Test | Cannondale Moterra SL : la grenouille qui se veut aussi forte que le bœuf). Le Moterra SL est un poil plus efficace en montée rapide face au iLynx + SL. Par contre, le BH offre un poil plus de grip au niveau de la roue arrière, ce qui le rend un tout petit peu plus à l’aise quand le sol est plus tourmenté. Seul petit regret : le poste de pilotage du BH est assez haut et la potence ainsi que les entretoises spécifiques rendent les changements de hauteur un peu fastidieux. Vu que ce n’était pas rédhibitoire, nous n’avons pas changé ce réglage lors du test, mais on recommandera aux futurs acquéreurs de prendre le temps d’abaisser le poste de pilotage pour équilibrer encore un peu plus la position.
Un des gros points forts de ce vélo, c’est assurément son moteur. On commence à le connaître, ce nouveau et très discret EP801, mais il n’en finit pas de nous surprendre. Il a clairement beaucoup plus de punch que la précédente génération (EP8), mais ce EP801 parvient toujours à distiller sa puissance avec une certaine douceur, de sorte que le pilote n’est jamais poussé à la faute par une assistance trop brusque. On a aussi ici la nouvelle commande, assez agréable à utiliser, et le nouvel écran de contrôle, très complet dans les informations qu’il permet d’afficher.
En plus d’être agréable à piloter et plutôt efficace, le moteur Shimano EP801 et la batterie nouvelle génération de chez BH forment un couple qui fait de véritable prouesses du côté de l’autonomie ! De manière très similaire à ce que nous avions constaté sur l’Orbea Rise 2024 (cf. Test nouveauté | Orbea Rise 2024 ), la batterie de 630 Wh du BH dure diablement longtemps. À titre d’exemple, après une sortie de 40 km et 1000 m de d+ effectuée par un pilote de 65 kg, la batterie affichait entre 60 % et 70 % de capacité restante… De quoi retourner faire une sortie complète avant de devoir trouver une prise éléctrique ! Et même nos testeurs de plus de 80 kg ont pu envisager des sorties de près de 2000 m de d+ en réfléchissant juste un peu plus aux modes utilisés. Bluffant ! On se demande même s’il ne serait pas judicieux de proposer une version à batterie de 400 Wh encore plus légère car certains profils de bikers n’auront jamais besoin des 630 Wh proposés ici de série.
On a gardé le meilleur pour la fin : on n’est pas loin de penser que BH ment sur la fiche technique de ce iLynx + SL Trail en annonçant 140 mm de débattement… tellement le vélo nous a donné l’impression d’en avoir davantage ! La (très bonne) cinématique, ainsi que le poids contenu de ce modèle SL permettent d’obtenir un e-bike à la fois très réactif, facile à piloter et bien posé. Le vélo est bien équilibré et la façon dont fonctionnent les suspensions est très agréable. Efficace aussi ! Face au Cannondale Moterra SL, le iLynx + SL est plus posé dans son débattement, là où le Cannondale invitait davantage aux excentricités de pilotage avec un châssis ayant tendance à plus « rebondir ».
Pourtant, le iLynx + SL ne se limite pas juste à un châssis accessible. Lorsqu’on décide de pousser le curseur plus loin en descente (soit en engageant davantage, soit en mettant le cap sur des descentes plus techniques), le vélo répond largement présent. Sans avoir eu l’occasion d’essayer la déclinaison « Enduro », ce modèle Trail ne nous a pas limités par son débattement et nous a semblé être l’arme idéale pour des régions au relief vallonné jusqu’à de la moyenne montagne. Si par contre, vous êtes à la recherche d’un châssis offrant beaucoup de stabilité à haute vitesse, davantage de confort et de capacité dans les différents passages techniques, la version « Enduro » devrait être davantage adaptée.
Dans les longues descentes plus chahutés, si l’arrière est parfait, on regrette l’absence de la nouvelle cartouche GripX au niveau de la fourche, tant le vélo répond bien à la philosophie de cette nouveauté en provenance de chez Fox : « C’est vraiment un vélo sur lequel il faudrait la nouvelle GripX pour s’accorder au « posé » mais tout de même dynamique de l’arrière », nous glissait un de nos testeurs après une séance d’essai. Malheureusement, la cartouche GripX n’est pas disponible en 140 mm de débattement pour le châssis 36. À ce stade, il faut se tourner vers une 34 (qui risque d’être trop peu rigide au vu du programme) ou une 36 équipée de cette ancienne cartouche Fit4… Bon, il restait aussi la solution d’opter pour une (meilleure) cartouche Grip 2 ou de porter le débattement à 150 mm, ce qui n’aurait sans doute pas été dérangeant au vu du comportement du vélo. Bref, coup dans l’eau au niveau de la cartouche : la Fit4 qui équipe notre vélo de test « fonctionne », mais une fois encore, sur une version porte-drapeau à plus de 10.000 €, on s’attend à avoir les dernières évolutions au niveau du matériel et quand, comme nous, on a eu l’occasion d’essayer les nouvelles versions en cartouche GripX, GripX2, ou même l’ancienne Grip2, on se dit vraiment que le vélo aurait gagné à avoir une fourche équipée d’une autre hydraulique.
Verdict :
« On peut toujours faire mieux » : le BH iLynx + SL Trail le prouve ! Si on avait déjà beaucoup apprécié l’iLynx + Trail, cette version SL nous a paru encore plus aboutie et agréable à piloter. Léger et agile, c’est un châssis qui se prend facilement en main et qui répondra présent pour tous types d’aventures : de la simple balade à la sortie enduro. Le performant moteur Shimano EP801 associé à la très bonne cinématique et à la géométrie contemporaine de ce iLynx SL + Trail en font un redoutable grimpeur. Quand la pente s’inverse, la sensation de vélo posé et sécurisant est bien présente et on a l’impression de bénéficier de davantage de débattement que ce qu’offre réellement cette version « Trail ». Puis, le poids plume et la géométrie aboutie font ce qu’il faut pour le rendre joueur. Rajoutez à cela une batterie qu’on a du mal à vider en une seule sortie, et vous avez ce terrible compagnon qu’est le iLynx + SL Trail. Dommage que sur une version aussi haut de gamme, certains équipements ne sont pas dernier cri (particulièrement la fourche et sa cartouche Fit 4) et que BH ait négligé quelques détails (notamment la potence et son système de serrage, la commande de tige de selle, les pneus Exo, etc). Rien n’est jamais parfaitement parfait, mais on s’en rapproche beaucoup et c’est d’autant plus dommage de louper la note maximale à cause de petits détails.
Pour plus d’informations : https://www.bhbikes.com/fr_FR/vélos-electriques-de-vtt/trail/ilynx_plus