Test | Moustache Samedi 27/9 Race5: monsieur 100.000 Volts !
Par Olivier Béart -
Moustache fait un peu figure d’extra-terrestre dans le paysage vtt, avec une gamme 100% dédiée au vélo électrique, depuis l’urbain jusqu’au vtt le plus engagé en passant par les « design bikes » réalisés avec le célébrissime Philippe Starck. Suite à notre visite de l’usine de la marque à Epinal, à laquelle nous avons consacré un dossier complet, nous sommes repartis avec un Moustache Samedi 27/9 Race 5 dans nos bagages pour un test longue durée, qui s’est déroulé sur quelque 400km. Voici nos impressions au guidon de ce vélo attachant et vif qui bouscule tous les préjugés sur le vélo électrique !
Si Moustache a réussi à se faire une place sur les différents créneaux du vélo électrique haut de gamme, c’est grâce à des idées novatrices, mais aussi et surtout parce que la marque, qui se consacre uniquement au VAE, n’a jamais cherché à mettre un moteur sur des châssis existants : elle a reconstruit, réinventé le vélo autour du moteur et de ses contraintes. A ce titre, les vtt de chez Moustache sont d’excellents exemples, avec notamment leur concept de roues 27/9 : du 29″ devant pour la stabilité, le grip et le franchissement, combiné à du 27,5 » derrière pour préserver la nervosité et la maniabilité.
Car la plupart des vtt électriques, et spécialement ceux équipés du moteur Bosch comme le Moustache Samedi 27/9 Race en 150mm de débattement testé ici, sont affublés de bases longues comme un jour sans pain (490, voire 500mm… contre une moyenne de 430/440mm pour des vélos classiques). Si certains parviennent à s’en tirer avec les honneurs malgré cette contrainte de taille (on pense notamment au Scott e-Genius Plus testé récemment), pour beaucoup il s’agit d’une véritable tare et, une fois sur le terrain, l’expérience avec ces vélos aux moteurs flanqués à la va-vite sur un cadre vaguement adapté à l’électrique tourne au fiasco.
Géométrie
C’est pour préserver une géométrie digne de ce nom et des sensations proches de celles d’un vélo classique que, chez Moustache, on est directement parti sur une roue arrière en 27,5 » et sur une cinématique de suspension de type 4 bar linkage qui permet d’avoir des bases de 460mm. Soit, à notre connaissance, un des meilleurs scores toutes catégories confondues (le Specialized Levo notamment fait un peu mieux avec 459mm, ainsi que le Rotwild avec 445mm) et le meilleur score de tous les vélos équipés en moteur Bosch.
Pour le reste, on note un reach assez long de 420mm en taille M, combiné à une potence courte en 50mm, et un angle de direction de 67,9°, assez généreux pour un 29 ». Car oui, à l’avant, on a bien une roue de 29 pouces ! Une option atypique qui colle parfaitement au VAE et qui se montre vraiment agréable sur le terrain comme nous le verrons un peu plus loin. A noter enfin que, depuis cette année, pour la « 5e saison » de Moustache, une taille S est désormais proposée en plus des M et L pour les personnes entre 155 et 170cm !
Cinématique de suspension
Au niveau de la suspension, qui délivre 145mm sur le Samedi Race, Moustache est parti sur une cinématique lui permettant de raccourcir au maximum les bases malgré la présence du moteur Bosch, assez volumineux. Et le gagnant est : le fameux four bar linkage avec pivot Horst Link au niveau des bases. Connue pour être très active au freinage, cette suspension peut, sur papier, très bien se marier avec un VAE, d’autant que dans la configuration développée par Moustache, l’anti-rise est très faible, ce qui dope cette caractéristique. La courbe de ratio est pratiquement linéaire, avec une légère dégressivité sur la fin. Cela donne un compromis entre sensibilité et efficacité au pédalage, tout en permettant d’exploiter tout le débattement.
La marque a beaucoup travaillé sur les points de pivot, au niveau desquels on retrouve des doubles roulements, afin de garantir une rigidité optimale, ainsi qu’une excellente fiabilité. Tous sont cachés derrière de magnifiques cache-poussières en aluminium usiné. On remarque aussi que le point de pivot principal, au niveau du boîtier de pédalier, est très large. Moustache a ici profité de la présence du moteur, lui-même très large, pour rejeter les roulements le plus possible à l’extérieur et augmenter la rigidité. L’axe arrière reste par contre pour le moment en 142*12mm. Enfin, la biellette est aussi une superbe pièce, en aluminium forgé puis usiné avant d’être refermée sur ses faces latérales par deux plaques de carbone qui, en plus d’être belles, rigidifient aussi l’ensemble.
L’amortisseur est de conception maison, mais il n’a rien d’une pièce au rabais dont le fonctionnement serait aléatoire comme certains modèles d’entrée de gamme. Il s’agit d’un modèle air-huile aussi évolué que les références du secteur, doté d’un réglage du rebond et d’une mollette qui permet d’ajuster la compression sur deux modes, Grip et Control pour s’adapter au terrain (montée et descente), sans s’appeler blocage… qui est de toute façon peu utile sur un VAE. Un indicateur facilitant le réglage du SAG est également présent. Il remplit bien son rôle, même s’il faut se faire aider pour bien visualiser l’alignement des indicateurs.
Motorisation
Dès le départ, et après de nombreux tests de fiabilité notamment, Moustache a fait le choix de n’utiliser que des moteurs Bosch. Comme nous l’expliquait Manu Antonot, co-fondateur de Moustache, dans son interview, des liens particuliers se sont créés entre les deux marques qui ont en quelque sorte « grandi ensemble » sur le marché des vélos électriques.
Concrètement, sur le Moustache Samedi 27/9 Race 5, on retrouve le nouveau moteur Bosch Performance CX, développé spécialement pour le vtt et les usages sportifs. La fiche technique n’est qu’indicative, mais les chiffres permettent de se rendre compte de l’évolution par rapport au moteur Bosch Performance « simple » : le couple progresse (75Nm contre 60Nm) et la plage d’utilisation du moteur augmente avec une assistance qui se veut plus présente à partir d’une cadence de pédalage plus faible (on parle de 20 tours/minute).
On dispose aussi ici de la nouvelle batterie de 500Wh qui permet d’assurer une autonomie en hausse par rapport à la 400Wh des millésimes précédents. C’est clairement une belle avancée et on arrive à une autonomie confortable, de l’ordre de 40/45km en roulant fort. Mais il arrive quand même encore parfois qu’on reste frustré de ne pas pouvoir rouler encore plus longtemps car cette machine à plaisir est du genre « pousse au crime » ! Gageons qu’avec les progrès de l’électronique, il y aura une évolution rapide dans le domaine. Quant au temps de charge, il est de l’ordre de 4h, voire un poil moins.
Sur le cintre, on retrouve le poste de commande « standard », lisible et bien suffisant à notre sens. En tout cas, jamais la « Playstation » développée par Bosch et disponible en option ne nous a manqué. La commande placée près de la poignée gauche est un peu volumineuse et pas très gracieuse, mais son maniement est agréable et elle permet de changer de mode facilement. A propos de modes, ils sont au nombre de 4 (Turbo, Sport, Trail, Eco + Off), et ce sont les programmes Trail et Sport que nous avons utilisés le plus.
Moustache se distingue par l’ajout dun pignon de 14 dents sur le moteur (contre 17 de série) qui, combiné à une cassette 11/42, permet vraiment de se faire plaisir dans les forts pourcentages et les montées impossibles qui, comme par magie, n’en sont plus vraiment. On remarque aussi la présence d’une petite pièce, développée par Moustache, qui empêche les remontées de chaîne. Celles-ci peuvent arriver quand le pignon s’use… et elles sont particulièrement gênantes car vu la conception du moteur, tourner les manivelles en arrière n’entraîne pas le pignon et ne permet pas de débloquer la chaîne.
Cette petite pièce peut sembler anodine, mais elle témoigne d’un grand souci du détail de Moustache et d’une excellente connaissance du VAE et des contraintes spécifiques liées à l’équipement utilisé. Et cela mérite un coup de chapeau car, au final, ça permet de réellement mieux profiter de ses sorties. Seul le petit sabot de « protection » en plastique rouge sous le moteur fait bricolage. Il s’est d’ailleurs fendu en cours de test et nous avons constaté qu’il tenait en partie avec du simple double-face, moins classe et moins efficace qu’une petite vis en plus. Pour le reste, malgré un test hivernal qui s’est déroulé le plus souvent dans la boue et sous des trombes d’eau, nous n’avons eu aucun souci de fiabilité à déplorer au niveau de l’ensemble moteur.
Conception du cadre
Tous les cadres Moustache suspendus partagent une conception commune, et le débattement des différents modèles s’obtient principalement via un changement de la biellette et des adaptations de la partie arrière. La gamme compte trois familles de vélos : les Samedi Trail en 140mm de débattement arrière et 120mm à l’avant (c’est inhabituel mais vous avez bien lu), les Samedi Race (en test ici) avec 145mm à l’arrière et 150mm devant, puis les Samedi Down, véritables gros vélos de montagne avec 170/195mm de débattement arrière et 180mm à l’avant.
Les lignes des full-suspendus Moustache sont très reconnaissables. Outre un souci esthétique, ce cadre est surtout une magnifique illustration du fameux principe « form follows function ». Car rien dans la forme des tubes n’est dû au hasard. Les tubes hydroformés présentent des section anguleuses et même parfois un cloisonnement interne afin de garantir une rigidité parfaitement adaptée aux contraintes liées au VAE, tant au niveau du surpoids qu’il occasionne que du surcroît de puissance qu’il faut digérer.
Moustache a clairement privilégié l’obtention d’un cadre solide et au comportement cohérent par rapport aux contraintes
Autre exemple, au niveau du tube de selle, sa forme « profilée » n’a rien d’aérodynamique : elle permet de se passer de renfort au niveau de la jonction avec le tube supérieur. Dans l’ensemble, Moustache a clairement privilégié l’obtention d’un cadre solide et au comportement cohérent par rapport aux contraintes liées au poids car, tant qu’on reste dans des limites raisonnables, quelques centaines de grammes en plus comptent finalement assez peu sur un vélo à assistance.
On relève aussi la présence d’un nouveau système de passage en interne des câbles, plutôt soigné, même si on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a encore beaucoup à faire en matière d’intégration des composants sur les vélos électriques, notamment au niveau du câblage qui fait toujours un peu « bricoleur du dimanche » même quand, comme ici, la marque fait preuve de beaucoup de bonne volonté pour gérer cela au mieux. Autre regret : une peinture noire qui, si elle n’est pas fragile dans le sens où elle ne s’écaille pas facilement en cas d’impact, se montre très sensible aux griffes et rayures superficielles qui ont tôt fait de faire perdre au cadre son côté brillant d’origine.
Equipements
Comme pour le cadre, on voit que Moustache connaît parfaitement les contraintes liées au VAE. Et on voit aussi que toutes les équipes qui travaillent sur le développement sont constituées de gens qui roulent ! Car on voit que la moindre pièce a été soigneusement sélectionnée et que l’ensemble respire la qualité même si, en y regardant de plus près, on note qu’il n’y a que très peu d’accessoires de grandes marques sur ce vélo. Après tout, pourquoi pas : un nom ronflant et des beaux stickers n’ont jamais fait une bonne pièce mécanique !
Exemple, la tige de selle télescopique sans marque mais développée par un sous-traitant de Moustache qui produit, nous dit-on, quelques références du secteur, et qui s’avère aussi bien finie qu’efficace et agréable à utiliser. Sa commande au guidon est même un modèle du genre. Le cintre et la potence sont dans le même cas : pas de marques, mais une forme et une rigidité au-dessus de tout soupçon.
Au niveau des roues, on ne retrouve pas de pneus « Plus », pourtant très indiqués pour les vélos électriques. Des tests sont en cours chez Moustache mais la marque n’a pas attendu l’arrivée de ce nouveau standard pour équiper ses vélos de gros pneus bien solides (des Continental Mountain King Protection en 2.4 de section) et de jantes larges (Alex Rims en 27mm) avec 32 rayons. Le montage mériterait peut-être juste un peu plus de soin car, en l’état, la roue arrière nécessite parfois d’être retendue et elle a tendance à prendre un peu de voile sous les contraintes. Pour les freins, les Magura MT4 en disques de 200 et 180mm font plus qu’assurer et offrent une puissance ainsi qu’une modularité qui collent parfaitement au programme.
Nous avons déjà parlé de l’amortisseur maison, qui est couplé avec la nouvelle fourche RockShox Yari, qui est en quelque sorte une « mini Lyrik », plus accessible, mais dont les performances nous ont véritablement épatés lors de ce test. Sa rigidité, qui nous semble un peu supérieure à la Pike, colle parfaitement dans le cadre d’un montage sur un vélo de plus de 20kg avec un disque de frein de 200mm. A part quelques grammes et quelques raffinements, on se demande bien ce que la Lyrik peut apporter de plus tant cette Yari est performante. A noter qu’elle est au standard Boost 15*110 et qu’elle peut recevoir des pneus 27,5+.
Enfin, du côté de la transmission, le Moustache Samedi 27/9 Race 5 est équipé d’un dérailleur Sram GX qui, bien qu’étant situé en entrée/milieu de gamme, supporte parfaitement un usage sur un vélo électrique… mais moins les chocs. Suite à une réception de saut hasardeuse en fin de test, la chape s’est disloquée, ce qui ne nous était jamais arrivé avec un dérailleur Sram haut de gamme. Le dérailleur GX est monté en 10 vitesses sur une cassette Sunrace 11/42 qui permet de faire des économies sur cette version d’entrée de gamme sans perdre au niveau de l’étendue des rapports. Très bien vu, d’autant que le changement des rapports est digne des grands ! Seul le revêtement noir dont elle est recouverte s’use rapidement. Un souci plus esthétique qu’autre chose, mais c’est un peu dommage. Par contre, carton jaune pour le shifter Sram X5, franchement lent et pas au niveau des dernières générations.
On termine cette présentation par les infos factuelles : Le Moustache Samedi 27/9 Race 5 pèse 22,3 kg sur notre balance et est affiché à 4799€ ce qui, compte tenu de son équipement, le place plutôt bien par rapport à la concurrence. A tel point que la version Race 7 (Sram XO1 11 vitesses, fourche Pike,etc), vendue 5699€, ne nous semble pas réellement valoir la chandelle dans la mesure où l’entrée de gamme testé ici permet déjà de profiter pleinement des joies du VAE. Justement, à propos de profiter, il est temps de sortir prendre l’air !
Moustache Samedi 27/9 Race 5 : le test terrain
Une fois l’amortisseur réglé comme recommandé par l’indicateur de SAG (ce qui demande un peu de gymnastique et l’aide d’une autre personne car il est impossible de voir si les traits sont bien alignés quand on est seul), on se rend compte que la suspension est souple et onctueuse. Un premier jump pour voir ce que ça donne quand on consomme tout le débattement : ça passe sans talonner. Bref, on valide le réglage usine ! A l’avant, la fourche est légèrement surgonflée par rapport à la pression recommandée, en partie pour compenser le poids supérieur du vélo, afin d’arriver à un SAG de 25%.
On se réjouit aussi de voir que, même si on a affaire à des suspensions relativement basiques, les réglages proposés sont efficaces et le travail de l’hydraulique bien calibré pour l’usage du vélo. Concernant la RockShox Yari, l’ajout d’un token aurait été bienvenu pour notre testeur le plus agressif car elle a tendance à talonner un peu trop quand on la pousse dans ses derniers retranchements. Mais pour le reste, elle impressionne tant par sa capacité à coller la roue avant au sol que par la précision qu’elle offre grâce à son excellente rigidité. L’arrière n’est pas en reste et le couple fonctionne à merveille, sans jamais se montrer dépassé, même quand on attaque très fort sur des pistes typées enduro. C’en est carrément impressionnant d’efficacité, mais gare aux excès d’optimisme, que le Moustache Samedi Race a tendance à faire payer cash. Nous en reparlerons…
Le Moustache Samedi Race se pilote comme un vélo d’enduro classique. Et c’est un joli tour de force !
Autre gros point fort qui saute directement aux yeux et qu’on remarque à chaque sortie : quelle merveilleuse géométrie ! On sent que ce vélo est rempli de très bonne idées, à commencer par le concept 27/9 qui offre bien sur le terrain les avantages promis sur le papier : grip, sécurité et stabilité à l’avant, vivacité et compacité à l’arrière. Les virages, pifs-pafs et passages techniques étroits sont clairement facilités et l’efficacité du vélo dans le technique est bluffante. Nous avions beaucoup apprécié l’efficacité façon « panzer » du Scott e-Genius, mais celui-ci nécessite d’adapter son pilotage et, même s’il s’en sort étonnement bien dans les enchaînements serrés, il faut le brusquer. Ici, c’est tout l’inverse : le Moustache Samedi Race se pilote comme un vélo d’enduro classique. Et c’est un joli tour de force !
Pas besoin de mode d’emploi particulier pour drifter, « nose-turner », sauter (même des bosses de dirt !), déconner : le Moustache Samedi Race sait tout faire et on oublie très vite tant son poids que la présence d’un moteur. Jamais le vélo ne semble limiter le pilote. Mieux, il lui ouvre d’autres possibilités. Car, comme avec les bons VAE que nous avons eu l’occasion de tester jusque maintenant, équipés d’un moteur bien coupleux qui permet des reprises à bas régime et de venir à bout des côtes raides et lentes sans souffrir, on prend aussi son pied en montée !
Avec la vitesse qu’il est possible de prendre grâce au moteur Bosch et à la cassette 11/42, qui permettent une plage d’utilisation élargie par rapport aux précédentes générations, on s’amuse aussi à chercher ses trajectoires dans les montées pour sans cesse aller plus vite, passer avec plus de style,… Vraiment jouissif ! Dans ces circonstances, l’absence de gros pneus « Plus » n’est pas pénalisante, même si nous avions trouvé ce standard très adapté aux e-bikes lors de nos précédents tests de ce type de vélos. Il faut dire qu’avec des Continental en 2.4 et des jantes en 27mm de large, on est sur un train roulant déjà très costaud et bien adapté à l’usage hard d’un engin de plus de 20kg. Seuls les pneus ont fini par se déformer au niveau de la carcasse, un phénomène qui n’est hélas pas rare chez Continental.
Par contre, l’absence de pneus « Plus » se ressent davantage dans les pentes très raides et les descentes à fort pourcentage. Là, le poids de la bête se fait plus sentir et il n’est pas rare de se faire embarquer dans des trajectoires douteuses quand on oublie qu’on est au guidon d’un VAE. C’est un peu ça le souci avec ce Moustache Samedi Race : il vous fait volontiers oublier que vous roulez sur un électrique… mais quand il vous le rappelle, il le fait de façon assez sèche. Un trait de caractère qu’on retrouve moins, par exemple, sur le Scott e-Genius Plus qui est bien moins vif, mais qui nous a toujours semblé plus prévisible.
Selon les terrains rencontrés, le freinage s’avère parfois un peu limite. Il faut dire que le vélo est un pousse au crime et qu’il a les capacités d’aller très vite en descente. Les freins Magura ne sont pas en cause car ils ont du mordant, leur puissance est plus que suffisante et leur constance remarquable. Non, c’est plus au niveau des pneus qu’on semble manquer de surface de contact au sol par rapport au poids du vélo. Même avec 1,5 bar, les Continental Moutain King glissent facilement quand c’est un peu humide et leur carcasse semble avoir du mal à se déformer pour épouser les reliefs.
Difficile de descendre plus bas en pression, car alors on perd en précision de pilotage et on a l’impression de rouler crevé. Ici, il nous semble que des pneus « Plus » seraient un atout non négligeable. Espérons juste qu’ils ne fassent pas perdre de son côté joueur au vélo, car son caractère le rend très attachant. Ceux qui croient qu’un VAE est nécessairement pataud, n’ont certainement jamais essayé de Moustache !
Verdict
Moustache a réussi à casser les codes du vélo électrique en transformant les contraintes en opportunités. Le résultat, c’est un vélo vif, joueur, facile à piloter… et qui fait tout simplement oublier qu’on roule sur un vélo électrique. Sauf quand on a besoin du moteur. Alors, là, le Bosch Performance CX répond toujours présent pour transformer le Moustache Samedi 27/9 Race en formidable machine à se déplacer d’une spéciale à l’autre. Voire même plus que cela, car on prend aussi beaucoup de plaisir à filer en montée, à se jouer de pourcentages indécents et d’obstacles a priori infranchissables. Reste juste que, même si nous saluons les choix très pertinents de Moustache concernant les équipements en général, et même si nous ne pensons pas que toute la gamme Moustache doit passer en pneus « Plus », l’arrivée de modèles à gros boudins complèterait bien l’offre de la marque et permettrait de combler les pilotes qui parviennent, selon leur pilotage et les terrains sur lesquels ils roulent, à voir les limites d’adhérence des trains roulants classiques. Néanmoins, il faut déjà pousser très fort le Moustache Samedi Race pour voir ses limites et on peut sans aucun doute le classer au panthéon des tout tout bons vélos électriques qu’il nous ait été donné de tester. Cela dit, on pense sincèrement que Moustache a les capacités pour réussir en bonne intelligence cet accouplement avec le « Plus » et que cela pourrait apporter beaucoup à la marque, ainsi qu’aux utilisateurs.
Plus d’infos : www.moustachebikes.com/samedi_27_9_race5