Test | Le moteur Shimano EP801 sur le Santa Cruz Bullit

Par Paul Humbert -

  • Tech

Test | Le moteur Shimano EP801 sur le Santa Cruz Bullit

Le Santa Cruz Bullit, c’est le « gros » VTTAE de la marque californienne. Présenté fin 2020, le châssis reste au goût du jour, mais le moteur qui l’équipait, le Shimano EP8, montre des signes de l’âge. Nous avons redécouvert le vélo avec le moteur Shimano EP801, voici ce que ça change :

Dans la gamme de VTTAE Santa Cruz, on retrouve le Heckler polyvalent équipé d’un moteur Shimano, le Heckler SL, un VTTAE light équipé par un moteur Fazua, et le Bullit, le plus gros modèle de la gamme, avec 170mm de débattement. 

À l’instar du Heckler, il est lui aussi équipé d’un moteur Shimano EP8, devenu EP801. Nous avons pu passer quelques jours dessus, et on a remarqué que ce nouveau moteur donnait un bon coup de frais à ce vélo et que ça valait le coup de s’attarder dessus. 

Le Santa Cruz Bullit en bref 

Présenté en 2020, le Santa Cruz Bullit est le deuxième VTTAE de l’histoire de la marque californienne. Il emprunte d’ailleurs son nom à un vélo de freeride iconique de Santa Cruz. Ce qui ne change pas, c’est son positionnement « gros vélo » avec un montage mulet (29/27,5 pouces) et un débattement avant et arrière de 170mm. 

Lors de sa sortie, le Bullit nous surprenait par sa polyvalence. Quand le premier Heckler était déjà un peu en retard, son grand frère était lui plutôt au goût du jour côté performance et autonomie. 

Evidemment, le vélo peut encaisser, mais son caractère facile et son côté plutôt bon grimpeur le rendent assez passe-partout, même pour des pilotes n’ayant pas un gros bagage technique. 

Element important : sa batterie de 630Wh en faisait un vélo plutôt moderne en 2020, et quatre ans plus tard, il reste dans la course pour les personnes cherchant un bon compromis poids/performance. Du côté du marché, beaucoup de marques auront fait le choix du « toujours plus » côté batterie, quitte à alourdir ses vélos. 

La gamme actuelle de Santa Cruz Bullit affiche entre 22,2kg et 23kg, ce qui reste correct pour un vélo de ce gabarit.

Le point qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le coeur du vélo, son moteur. En 2020, le moteur Shimano EP8 mise sur la souplesse et la sensation naturelle de pilotage. C’est quelque chose qui est bien réussi par la marque, mais le moteur a du mal à tenir la comparaison avec le reste du marché qui muscle son jeu, et Bosch tout particulièrement. Plus le temps passe, et plus ces arguments font pâle figure par rapport à la concurrence qui offre une puissance en crête plus élevée, et une gestion du couple qui offre plus de possibilités aux vélos. C’est d’autant plus problématique pour un « gros » vélo sur lequel on va chercher de l’assistance pour remonter rapidement et se concentrer sur les descentes. Si le Bullit pouvait prétendre à plus, il avait vocation à être un « remonte-pente » pour beaucoup de monde, et c’est là où son moteur prend un coup de vieux. 

Le moteur Shimano EP 801 

C’est dans une relative discrétion que Shimano a décliné son nouveau moteur sur une grande partie des modèles équipés en EP8 (certains, souvent les modèles d’entrée de gamme, en restent équipés). 

Ce qui change, ce n’est pas à l’extérieur, mais à l’intérieur du moteur. C’est d’ailleurs assez difficile de les départager visuellement. Les composants physiques du moteur restent inchangés, mais toute la cartographie électronique ainsi que les faisceaux ont été mis à jour. On retrouve également un nouvel écran de contrôle. 

Concrètement, la puissance en crête passe de 500 à 600 Watts et redonne de la poigne au moteur. Le couple reste inchangé, à 85 Nm, mais la nouvelle cartographie permet une délivrance plus directe et repensée. 

Côté personnalisation, les trois modes du moteur Shimano sont complètement customisables et il est possible « d’ajouter » des modes, jusqu’à 7 au total, pour découper les plages existantes. Via l’application E-Tube, on peut jouer avec ces modes, et trouver ce qui correspond le plus à son profil d’utilisation. On peut ajuster les couples minimum et maximum de chaque mode ainsi que la réponse du moteur.

Un réglage plus fin, c’est également une meilleure gestion de la batterie, et plus d’autonomie en fin de sortie. 

Au guidon, l’écran de contrôle reste derrière le cintre et la commande évolue et est plutôt ergonomique, même si on affectionne toujours la commande la plus simple en « collier » à deux boutons.

Et sur le terrain 

Le changement est plus notable qu’on pourrait l’imaginer. Ce n’est qu’un changement de cartographie électronique, mais c’est toute la manière de fonctionner du moteur qui change. On conserve une sensation d’assistance plus douce et naturelle que chez le concurrent Bosch, mais on retrouve plus de poigne quand on en a besoin. 

Le couple reste identique et on conserve une bonne « lecture » du moteur dans les portions techniques, tout en trouvant qu’il est plus facile d’aller à la puissance maximum. 

Le Bullit s’offre une nouvelle jeunesse avec ce moteur qui est bien plus en phase avec son programme de « gros vélo ». Le moteur EP8, un peu poussif par moment si on cherche le bouton « remonte-pente », bénéficie ainsi de ce qui est plus qu’une simple mise à jour. 

Mauvaise nouvelle pour les possesseurs d’EP8, il n’est pas possible de faire de mise à jour sur leur matériel. Même si le « hardware » reste le même, la carte électronique change physiquement, ainsi que les faisceaux et les commandes du moteur. Rassurez-vous, avec un moteur Shimano EP8, vous n’avez pas un mauvais moteur entre les mains et il y a de grandes chances qu’il vous convienne. Mais dans le cas d’un gros vélo comme le Bullit qui doit s’épanouir en montagne et face aux concurrents « musclés », cette mise à jour fait du bien. 

Ces mises à jours permettent au Santa Cruz Bullit de conserver la polyvalence qui nous avait séduits à sa sortie, tout en lui offrant des clés pour mieux gérer son autonomie. On gagne en facilité dans les franchissements les plus costauds que le vélo attend de pouvoir dévaler à la descente. 

Cette mise à jour permet également de connecter les transmissions électroniques de la marque japonaise. On vous présente ça ici : notre vidéo.

Plus d’infos sur le Santa Cruz Bullit : www.santacruzbicycles.com

ParPaul Humbert