Specialized Stumpjumper 2016 : Trois tests pour le prix d’un !

Par Olivier Béart -

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Specialized Stumpjumper 2016 : Trois tests pour le prix d’un !

Après la présentation, voici le deuxième volet de notre dossier consacré au nouveau Specialized Stumpjumper : le test terrain. Et ce n’est pas un, mais trois tests que nous vous proposons. Bien sûr, nous avons roulé les trois formats de roues, 29 », 650b et 6Fattie. Mais nous avons aussi eu la chance de pouvoir suivre deux bikers qui figuraient parmi les invités de Specialized pour assister au lancement du nouveau Stumpjumper. Nous avons souhaité vous livrer également leurs impressions en plus de notre ressenti… car nous ne prétendons détenir aucune vérité absolue et leur voix est au moins aussi importante que la notre, voire plus !

Petit préambule : si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas à lire notre présentation détaillée du nouveau Specialized Stumpjumper 2016 et de ses trois formats de roues, avant de passer à la lecture de notre test. Vous aurez ainsi toutes les  informations et le contexte nécessaires à la pleine compréhension de ce qui suit. Vous l’avez lu ? Parfait, on peut commencer !

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Si la présentation à la presse de ce nouveau Specialized s’est déroulée de façon fort classique, ce qui l’est moins, c’est que quelques-uns des meilleurs revendeurs français de la marque ont été conviés à venir vivre la même expérience juste après les journalistes. Et ce, accompagnés chacun d’un invité.

Une belle chance pour ces bikers passionnés de découvrir non seulement les locaux de Specialized France, mais également de pouvoir discuter avec les représentants de la marque et le chef produit Joe Buckley, venu directement des USA. C’est aussi et surtout une chance pour eux d’être parmi les premiers en Europe à découvrir le nouveau Stumpjumper… et à pouvoir le rouler.

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Au programme, après un petit café et après avoir laissé son potable à la charmante Marie à l’entrée pour éviter les fuites : présentation des vélos (cachés sous des draps jusqu’à 10h pile le vendredi 15 mai, heure française, et dévoilés en même temps partout dans le Monde après un insoutenable compte à rebours), puis une après-midi de ride sur les magnifiques sentiers environnants.

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Specialized nous a conviés à cette deuxième journée, qui a été très intéressante et instructive, car elle nous a permis de suivre Greg (ci-dessous à gauche, en discussion avec Joe Buckley) et Pascal (à droite), deux riders invités par leur magasin à venir découvrir et tester en exclusivité ce nouveau Stumpjumper.

Notre idée : recueillir leurs impressions après un premier test terrain similaire à celui que nous avons pu faire la veille. Même s’il ne s’est pas déroulé exactement sur le même terrain et dans les mêmes conditions (les malheureux ont eu de la pluie alors que nous avions eu plein soleil la veille), il est toujours très instructif d’avoir plusieurs avis !

Compo_23_Specialized_Stumpjumper_2016_Swat_Copyright_OBeart_VojoMag-1En effet, bien qu’ayant une certaine expérience, nous ne prétendons pas détenir la vérité absolue et c’est une véritable chance de pouvoir vous offrir également le témoignage de deux « simples passionnés » afin de compléter notre ressenti. Surtout quand, comme c’est le cas ici, il y a plusieurs formats de roues à tester.

Trois avis pour le prix d’un, c’est parti !


L’avis d’Olivier Béart, journaliste – Vojo : Le 29 », au-dessus du lot !

Specialized est clair dans sa présentation, et c’est aussi la première impression que nous avons eue en voyant ce nouveau Stumpjumper : ce n’est pas une révolution, mais une belle renaissance. Le même en mieux si vous préférez. Sur les hauteurs de la Drôme, sur des sentiers voisins de ceux empruntés pour le Biivouac de Die, nous avons d’abord eu l’occasion de prendre en mains le 29 » en version Expert Carbon, taille M.

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Avec le Swat chargé à ras-bord (chambres à air, barres de céréales, cartouches de CO2,…) et la gourde, le Stump’ approche des 13kg. C’est un poids franchement raisonnable vu le vélo, ses roues de 29 », son débattement, et le fait que son espace de stockage permet de rouler sans sac à dos. Mais 13kg, ce n’est pas non plus ce qu’on peut appeler un vélo super léger. Pourtant, dès la première côte, on a l’impression de s’envoler. Une chose est sûre, on ne regrettera pas l’absence du Brain de la génération précédente !

Le Stumpjumper ne grimpe pas encore comme un Epic… mais le Camber a du souci a se faire. Pas besoin de placer l’amortisseur Fox en mode « Climb ». Sur la position « Trail » intermédiaire, les mouvements de suspension sont déjà complètement gommés, mais la roue garde un bon grip sur les cailloux. La position sur le vélo est aussi très équilibrée. C’est bateau de le dire mais c’est comme ça : sur un Specialized, on se sent tout de suite comme à la maison.

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Juste que, pour le coup, on se sent quand même un peu plus court qu’habituellement sur les tailles M de la marque. Nous n’avions pas eu l’occasion de tester de Stumpjumper en version Evo auparavant, et la nouvelle version reprend sa géométrie dans les grandes lignes. On constate en effet que le vélo est assez peu profond, avec un reach de 417mm en M, à comparer par exemple aux 442mm du BH Lynx testé récemment.

On se dit qu’avec nos 179cm, on aurait pu opter pour un taille L avec une petite potence de 50mm (75mm d’origine sur le L et 60mm sur le M). Dans l’optique d’un achat, l’essai des deux tailles est à conseiller avant de faire son choix. Cela dit, pour cette journée, le vélo est un peu plus court que ce qu’on préfère, mais pas trop petit, et cela n’interfèrera pas dans les sensations.

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Une chose est sûre, ce n’est pas juste à cause de son cadre court que le nouveau Stumpjumper est hyper maniable. Parfois, on se souvient que c’est un 29 », mais juste en regardant les inscriptions sur les flancs des pneus, ou si on le pose juste à côté d’un 650b. Car sur le terrain, on sent immédiatement que Specialized a trouvé la recette pour faire des 29 » au comportement magique, y compris quand ils ont du débattement !

L’apport des bases ultra courtes est évident, mais on reste dans des valeurs qui, selon nous, n’entraînent pas ou peu de revers à la médaille, comme des soucis de cabrage en côte, ou un comportement délicat sur certaines portions sinueuses. Ici, ce n’est vraiment que du plaisir et pas de la « sur-maniabilité », comme ce qu’on a pu ressentir au guidon de la version 650b. Le vélo va où on veut, tourne avec agilité dans les épingles et offre ce qu’il faut de sécurité et de stabilité pour récupérer les erreurs et arrondir les angles de trajectoires choisies un peu trop serrées.

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Après les premières descentes, nous avons choisi de baisser un peu la pression (-10psi) par rapport au réglage préconisé par l’Auto-SAG, le génial système de réglage automatique de Specialized, comme nous l’avions fait sur l’Epic testé un peu plus tôt cette saison. On ne perd rien du dynamisme de la machine en côte ou en relances, preuve de la qualité de la cinématique, mais on gagne un peu en adhérence au freinage et dans les virages appuyés, ainsi qu’un peu de confort.

Le confort, justement, on y vient ! Bien sûr, grâce à son débattement généreux et à ses roues de 29 », le Specialized Stumpjumper 2016 est confortable. La RockShox Pike montée à l’avant offre également beaucoup de sensibilité sur les petits chocs, ce qui contribue à renforcer ce sentiment. Mais ce n’est pas un pullman. Et c’est plutôt une bonne chose ! Car ce confort flatteur, mais finalement pas vraiment utile, Specialized a préféré le troquer contre un comportement plus tonique, qui donne envie de piloter le Stumpjumper en se servant de chaque caillou comme d’une impulsion pour mieux s’envoler jusqu’à l’obstacle suivant.

C’est peut-être un peu plus fatigant, mais c’est tellement plus amusant. Et c’est ça aussi qui rend le Stumpjumper attachant : il aime quand on tape dedans ! Néanmoins, à la fin de la journée, on se sentait encore tout frais et prêt à refaire la boucle une deuxième fois. C’est là qu’il fait fort : il donne des sensations, mais sans user complètement le pilote, preuve d’un dosage subtil et réussi par les concepteurs de la bête.

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Premiers tours de roues en Stumpjumper 6Fattie

Profitant d’une pause photo, je subtilise le Stumpjumper 6Fattie de Joe Buckley, le chef produit US venu spécialement pour l’occasion en France et qui, après avoir testé sur ses trails favoris en Californie, a fait du 6Fattie son vélo personnel ! Le montage n’est pas conforme aux modèles de série, mais le principal est là : les grosses roues. Pas le temps de trainer, il faut se partager le vélo à 5 journalistes impatients de tester ce nouveau format et je suis le premier. Je vais néanmoins pouvoir rouler une bonne demi-heure à son guidon, avec deux descentes et deux belles montées à la clé. Nous avons aussi eu l’occasion de rouler un peu avec le S-Works de série, mais surtout pour la photo. Nous ne nous étendrons donc pas sur ce modèle, ni sur sa Fox F34 Plus qui nous a néanmoins laissé entrevoir de belles choses.

Specialized_Stumpjumper_Action_Copyright_Manu_Molle_VojoMag-6En côte, c’est impressionnant : tant que les jambes répondent, le vélo grimpe ! L’accroche de l’arrière est bluffante, comme la faculté à enrouler les obstacles, de sorte qu’on ne butte ou glisse jamais sur des rochers saillants. Un régal ! La suspension du vélo de Buck est nettement plus souple que celle des autres Stumpjumper mis à notre disposition. La raison : il dispose d’un amortisseur Fox 2016 avec un setup « Dish ». Sans rentrer dans les détails car ce serait trop long, on retiendra juste que c’est une version alternative aux Boost Valve, qui rentre plus vite dans le débattement en mode ouvert et qui offre un ressenti nettement plus onctueux, mais qui est plus sensible au pédalage. En pratique, il faut un peu plus jouer du levier CTD mais, en mode ouvert, la roue colle littéralement au plancher et on a presque l’impression d’avoir un amortisseur à ressort !

En descente, la confiance est totale… quand le sol est dur et les rochers bien accrochés au plancher. Là où on se ferait secouer comme un prunier avec un bike classique, même 29 », le Stumpjumper 6Fattie survole les débats. De grosses marches ? Une formalité. Une succession d’énormes rochers pointus ? Ah bon, où ca ?! C’est vraiment impressionnant et, au fil des discussions avec quelques pilotes de la marque qui l’ont essayé plus longuement comme Greg Noce ou Laurent Meunier, on se dit que ce serait une arme pour une course type Transvésubienne, où il permettrait de passer confortablement et en toute sécurité les pires portions, même en fin d’épreuve quand on est fatigué.

Presentation_Specialized_Stumpjumper_2016_6Fattie_Copyright_OBeart_VojoMag-1Alors, génialissime ce Stumpjumper 6Fattie ? Non. Nous avons été très déconcertés par son comportement sur sol meuble et fuyant. A plusieurs reprises, nous avons rencontré des portions avec plein de petits graviers au sol, des feuilles mortes bien sèches, ou encore des pommes de pin. Dans ces circonstances, la roue avant a du mal à trouver le grip. Elle flotte, et il arrive même qu’elle dérape au freinage. A l’arrière c’est très agréable de jouer à diriger le vélo avec des petits coups de frein et en jouant du bassin, ce que le 6Fattie adore et fait très bien. Mais pour cela, il faut que l’avant puisse tenir la ligne avec précision, et ce n’est pas le cas.

Ne tirons pas de conclusions trop hâtives de ce premier contact, mais nous aimerions le réessayer avec un pneu avant ayant un profil un peu moins rond que le Ground Control, et un peu plus de crampons. Specialized a sorti le Purgatory en 3 » et cela pourrait être une alternative. Wait and see. En attendant, notre jugement est réservé car si nous l’avons adoré sur certains passages, nous avons eu quelques sueurs froides dans d’autres. On comprend en tout cas bien les gars de chez Specialized quand ils disent que cela ne remplacera pas les roues « classiques » car le 6Fattie ne sera jamais adapté à tous les terrains.

Stumpjumper 650b : Très maniable… ou trop maniable ?

Nous avons terminé la journée au guidon du Stumpjumper 650b en version S-Works. La légèreté de la version haut de gamme joue, mais le 650b accélère effectivement un poil mieux que le 29 ». Il est un peu plus vivant, c’est vrai, mais ce n’est pas flagrant. La plus grosse différence vient du comportement en descente.

Presentation_Specialized_Stumpjumper_2016_Copyright_OBeart_VojoMag-6Contrairement au 29 », on doit presque se battre avec le vélo. C’est sûr, il est maniable et il change de direction sans effort. Mais on rentre presque dans de la sur-maniabilité et le pilotage du 650b demande une telle concentration sur un terrain technique comme celui de notre test, qu’on en perd un peu la notion de plaisir. Nos confrères qui ont d’abord roulé le 650b étaient moins tranchés, preuve que le Stumpjumper n’est pas un mauvais vélo dans ce format de roues, mais Specialized fait de tellement bons 29 » qu’on se dit que, pour peu qu’on ait la taille pour en profiter pleinement, ce serait dommage de s’en priver.

Vous l’aurez compris, entre un 650b turbulent et un 6Fattie sur lequel nous avons eu du mal à prendre nos marques, le 29 » a clairement notre préférence ! Et croyez-nous, ce n’est pas un choix par défaut, mais un vrai coup de coeur. Imaginez, un mélange entre le Camber et l’Enduro 29… il y a de quoi craquer.

La Swat Door : bonne idée, mais pas la fin du sac à dos

Impossible de ne pas parler de la Swat Door, qui est une des belles surprises de cette présentation. En tant que grand amateur de sac à dos et grand buveur (hum), cette petite trappe ne nous fera pas laisser notre poche à eau au clou dans le garage car la taille du bidon est limitée (même avec un 500ml, il nous est arrivé de toucher la mollette de l’amortisseur en prenant le bidon). Par contre, même pour de longues sorties avec sac, la Swat Door permet de se décharger le dos et de mieux répartir le poids entre le vélo et le biker.

Compo_26_Specialized_Stumpjumper_2016_Swat_Copyright_OBeart_VojoMag-1Clairement, nous avons aussi beaucoup apprécié de pouvoir rouler sans sac pour la première fois depuis très longtemps. Et pour des sorties plus courtes, on s’en passera sans souci ! Il faut aussi souligner l’excellente conception de la trappe et du système d’ouverture, ainsi que des sacoches de rangement. La finition de l’intérieur du tube est aussi impressionnante, tout comme la propreté des passages de gaines. Rien que pour cela, on dit chapeau et, même si on ne l’utilisera peut-être pas tout le temps ou exclusivement, la Swat Door est bien plus qu’un gadget.

Passons maintenant au ressenti de nos deux testeurs d’un jour :


Greg Auvinet : 650b mon amour !

Greg Auvinet vient de Rennes. La trentaine, il roule sur un Stumpjumper Evo Alu de 2013, en 26 ». Ou plutôt, il roulait, car il l’a revendu en prévision de la sortie du Stumpjumper 2016. En attendant, il s’est amusé au guidon d’un Enduro S-Works 26 » en taille M prêté par CycleBox, son Specialized Elite Shop de Rennes qui l’a invité à cette journée. Sa pratique : rando/enduro. Voici son ressenti :

Specialized_Stumpjumper_Greg_Copyright_OBeart_VojoMag-1Greg reste un grand amateur des « petites roues ». S’il change du 26 », c’est pour passer sur du 650b, mais pas du 29 » : « J’ai déjà roulé sur le Camber 29 », c’est un bon vélo, mais j’attends plus de pep’s et de virilité quand je pilote un vélo. Ici, j’aurais bien retenté l’expérience avec le nouveau Stumpjumper 29 », mais la météo maussade et une petite chute m’ont forcé à raccourcir le test. »

Quand il s’est posé sur le nouveau modèle, Greg a retrouvé ses marques : « Les yeux fermés, je l’aurais reconnu. C’est bien un Stump ! Et quand on ouvre bien grand les mirettes, pas de doute non plus. Le look est terrible. »

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Sur le terrain, Greg a été « très surpris par les bases courtes. « Ca maximise l’agilité du vélo, qui est très rapide dans les placements. Personnellement, j’adore. C’est mieux que l’Evo 2013 que j’avais avant alors que c’était un 26 ». Le nouveau est à la fois plus vif… et plus sécurisant que le 26. Il pardonne plus. On peut se concentrer sur le pilotage et moins sur les réactions du vélo. »

Avec le nouveau Stump’, on a envie de s’envoyer en l’air partout, de décoller sur le moindre relief.

Par contre, côté défauts, notre Breton nous explique que, « parfois, j’ai eu l’impression de perdre l’avant. Est-ce un désavantage lié aux bases courtes ? Un souci de réglage des suspensions ? Quoi qu’il en soit, j’ai eu du mal à charger l’avant et à bien le placer dans certaines circonstances. Mais c’est ce que j’appelle un « vélo d’homme ». Il faut taper dedans pour en profiter, on prend le plaisir à le dompter, comme un cheval sauvage, joueur et complice mais à qui il faut sans cesse montrer qui est le patron. »

Specialized_Stumpjumper_Greg_Copyright_Ben_Specialized-2Dans les parties plus roulantes et en montée, Greg est du même avis que nous : « Le Stumpjumper rappelle fort le Camber. Il fait nettement mieux que l’ancien modèle. Comme il descend presque aussi bien que l’enduro 26 » avec lequel je roule actuellement, c’est parfait pour mon programme. D’ailleurs, je vais craquer. Mais ce sera pour l’Elite Alu car l’Expert Carbone est vraiment trop cher et le Carbon Comp pas assez bien équipé. Dommage, je devrai me passer de la Swat Door mais j’ai toujours eu des alu et je les ai toujours appréciés. Globalement, je suis quand même surpris par les tarifs : un ticket d’entrée à 3000€, c’est franchement élevé. »

Une hausse que Specialized explique par l’amélioration de plusieurs équipements par rapport à la précédente version, ainsi que par la présence d’un nouveau châssis plus complexe à produire et doté du Swat, sans oublier la fameuse parité Euro/Dollar qui ne joue pas non plus en notre faveur de ce côté de l’Atlantique. Néanmoins, il est indéniable que ces hausses forceront certains à se limiter dans leur choix, comme Greg.


L’avis de Pascal : Le nouveau 29 » est plus réactif

Pascal vient de Corrèze et a été invité par Sport Bike à Brive-la-Gaillarde. Il roule sur un Stumpjumper Expert Carbon 29 » de 2014 qu’il s’est offert pour ses 50 ans. Avant, il roulait déjà en Stumpjumper 26 », un vélo qu’il adore pour sa polyvalence car ce que cet ancien trialiste moto aime, c’est de « monter en haut de la montagne et se faire plaisir en cherchant les plus beaux chemins pour descendre ». Petits détails qui vous aideront à situer le bonhomme : il a 12 Transvésubienne à son actif, plusieurs Mega et il a décroché un podium en Master sur le dernier All-Mountain Challenge…

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Comme nous, et comme Greg, Pascal a d’emblée été frappé par la réactivité du nouveau Stumpjumper : « Je l’ai trouvé bien plus vif que l’ancien sur lequel je roule. Pourtant, ce n’est pas un veau et, en son temps, j’ai sauté le pas du 26 » vers le 29 » sans aucun souci. Les bases courtes se sentent directement et la sensation d’inertie des grandes roues, c’est fini. J’imagine le 650b encore plus réactif. Je n’ai pas roulé avec, mais le boss de mon shop l’a essayé et il est vite revenu au 29 pouces ! »

Les conditions étaient très difficiles avec la pluie et un sol très glissant. Malgré cela, Pascal s’est senti à l’aise : « Dans les secteurs très techniques, qui tabassent, la stabilité est exemplaire. Je n’ai pas senti de perte par rapport à mon modèle dont les bases sont plus longues. On peut enquiller sur les cailloux, les prendre de face, il réagit super bien. Mais l’amortisseur est moins souple qu’avant. Cela se sent d’autant plus que la Pike travaille super bien sur les petits chocs. J’ai donc ressenti un léger décalage entre les deux suspensions qui met parfois un peu à mal l’assiette du vélo. J’ai changé une bague sous la potence pour relever un peu le poste de pilotage et si j’avais pu le tester plus longtemps, j’aurais encore retiré un peu de pression, même si Laurent Meunier m’avait déjà retiré un peu d’air après avoir activé l’Auto-Sag. » A noter que le réglage de la compression de l’amortisseur Fox agit désormais en mode ouvert, et plus en position Trail. Les vélos de test étaient réglés par défaut sur la position intermédiaire. Il est donc possible de jouer aussi en plus sur ce tableau.

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 » Le vélo saute très facilement et se pilote de façon très vive. C’est particulièrement amusant ! Il n’y a absolument aucune perte de rigidité sans le petit pontet entre les haubans à l’arrière, que du contraire ! J’ai bien allumé derrière les pilotes maison et ça ne bouge pas. Mais on sent que ce n’est pas trop rigide non plus, ce qui permet de bien se caler dans les appuis. Un régal. Par contre, en montée, j’ai trouvé qu’il fallait plus batailler pour trouver l’adhérence qu’avec mon Stump 2014. Là, j’aurais aimé que le vélo soit un peu moins réactif. Il faut s’appliquer plus et s’habituer un peu. »

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Côté accessoires, Pascal a été parfois un peu perdu avec la nouvelle tige de selle Command Ircc. Et il n’est pas le seul : même si nous n’en avons pas parlé plus haut tellement nous avions d’autres choses à dire, nous sommes sur la même longueur d’ondes que lui. « Elle est très souple et elle fonctionne bien, mais avec tous ces crans en plus des trois positions qu’on avait avant, j’ai eu du mal à trouver la première position « Trail » (-30mm) que j’adore sur la Command classique. Comme quoi, plus, ce n’est pas toujours mieux. »

J’aime bien le nouveau, mais pour l’instant, je ne change pas… mon Stumpjumper 2014 est encore presque neuf !

« Par contre, ma voiture 300 000 km et, elle, il faut absolument que je la change !  Par rapport à mon pilotage, le 2014 reste un bon vélo, peut-être un peu moins vif mais toujours aussi efficace. Ce qui est sûr, c’est que mon prochain sera encore un Specialized car j’ai eu affaire au SAV pour des éclats de peinture, et mon cadre a été changé sans discussion. Oui, un Specialized, ça a un prix, mais derrière, ils jouent le jeu. C’est pour cela que j’ai un vélo quasi neuf ! Cela dit, je garde le nouveau dans un coin de la tête, et pourquoi pas le 6Fattie quand je l’aurai essayé. Quitte à changer, autant partir sur quelque chose de radicalement différent », conclut Pascal.

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Conclusion

S’il y a une chose sur laquelle tout le monde s’accorde, c’est que le Specialized Stumpjumper 2016 est une petite bombe, extrêmement plaisante et amusante à piloter. Cela ne se fait pas sans quelques revers, comme une certaine vivacité en côte dont Pascal se serait bien passée, mais qui ne nous a pas gênés. C’est là qu’on voit la richesse de plusieurs avis ! Idem pour le 650b, qui a séduit Greg car il aime devoir dompter sa monture, alors que nous l’avons trouvé trop turbulent à notre goût. Dommage que Greg n’ait pas testé le 29 » car nous aurions beaucoup aimé avoir son ressenti. Nous restons en effet persuadés, même après avoir testé le 6Fattie, que c’est bien ce format de roues qui colle le mieux à la « légende du trail ».

Photos : Olivier Béart, Manu Molle/Specialized & Benjamin Carreric/Specialized

ParOlivier Béart