Shimano Epic Enduro Au coeur de la course
Par Paul Humbert -
Vous avez forcément entendu parler du Shimano Epic Enduro. Depuis trois ans, cette course s’est installée comme une des épreuves « extrême » d’enduro où pros et amateurs viennent tester leurs limites. Le principe est très simple : trois boucles bien corsées sont tracées et chacune comporte des spéciales chronométrées. Chaque participant dispose d’un temps imparti pour réaliser chaque boucle et tenter, s’il est dans les temps, d’enchaîner sur la suivante. Notre testeur maison, Nicolas Casteels a vécu, pour Vojo, la course de l’intérieur, découvrez son récit :
Un contingent de plus de 700 enduristes s’apprête à vivre une aventure extrême : le Shimano Epic Enduro. Connue pour sa longueur, sa difficulté tant physique que technique et l’engagement total qu’elle requiert, cette épreuve n’est plus à présenter. Venir à bout de ses 110km et 4500m de dénivelé constitue un beau défi pour les amoureux d’aventures.
Dans la halle au centre du village, bénévoles et coureurs s’activent.
Marquage des vélos, retrait des plaques et contrôle des protections.
Tout cela pour être fin prêt, dès 4h45 le dimanche matin pour une petite ballade avec la lune…
…et la frontale bien calée sur le casque.
La température est fraiche et les deux premières spéciales, avalées de nuit font déjà des dégâts, nombreuses seront les chutes, les casses et les crevaisons.
Il faut dire que si la première spéciale est assez « roulante », dès la 2ème, c’est un enchainement de rochers, de sauts et de passages « tendus ».
Jetez dans cette arène une masse de bikers tous désireux d’en découdre et vous obtenez votre lot de chicanes mobiles, de dépassement hasardeux et de sorties de piste improvisées.
Dès la spé 3, il fait jour pour tout le monde et des sensations de pilotage plus familières reviennent.
Les pistes autour d’Olargues sont un régal à rouler. C’est donc le sourire aux lèvres que bon nombre de pilotes repassent pour la 1ère fois au paddock/ravitaillement.
Il est crucial de reprendre des forces à ce moment de la course. Nous avons déjà l’équivalent d’un enduro « classique » dans les jambes, mais à peine un tiers de notre programme du jour.
Pour atteindre le départ de la déjà mythique « spé 4 », il faudra bien du courage… et une heure de portage.
Une petite pause n’est pas superflue avant de se lancer vers le véritable juge de paix de cette course.
Plus de 20min de spéciale au milieu de décors magnifiques et oppressants à la fois.
La spéciale débute sur une succession interminable de virages sur une ancienne piste pavée (très ancienne, vu l’état des dalles).
Le haut de cette spéciale permet cependant de rouler vite en terrain ouvert pour qui sait tenir fermement son cintre car ça « tabasse » pas mal.
Les choses se compliquent ensuite avec une partie physique pour venir à bout des forces qui vous restent. Le tracé devient ensuite de plus en plus exigeant pour vous malmener bras, jambes, suspensions et freins… bref, pilotes et montures sont mis à rude épreuve. Votre serviteur, qui n’a pas échappé aux plaisir de cette spéciale, est arrivé en bas de ce monument qu’est la « spéciale du bardou » lessivé, rincé et cassé.
Enchaîner sur la spéciale dite de « Colombières » est un régal. Moins cassante mais alliant technique et physique dans un magnifique sous-bois de chênes, c’est un de nos coups de cœur de l’épreuve.
S’en suit une liaison sur piste cyclable afin de retrouver Olargues.
Il faudra encore patienter quelques minutes avant de pouvoir se restaurer, juste le temps de gravir les quelques ruelles qui nous mènent au sommet du village, dans les ruines d’un château où se trouve le départ d’une spéciale urbaine atypique et amusante à la fois.
En bas, c’est la délivrance, nous pouvons enfin nous restaurer. Cela fait déjà plusieurs heures que nous sommes en selle et la fatigue commence à faire son apparition.
On se soutient entre potes et on repart pour la dernière des trois boucles.
Tracée en partie sur une piste de descente, la spéciale 7 ne laisse pas indifférent. Elle fait la part belle au pilotage sur une crête rocheuse où la chute est à proscrire absolument. Certains choisiront de descendre de vélo par endroit. Pour ma part, je lève le pied pour ne prendre aucun risque, je suis conscient de mon état de fatigue.
Arrivés à ce stade, nous passons la dernière porte horaire, synonyme de soulagement pour bien des concurrents qui se laisseront ensuite aller à un ravito improvisé, voire à une petite sieste !
On serre les dents et on repart, plus que deux spéciales et autant de liaisons à grimper !
La spé 8 « mini-jurassique » est plus courte et moins engagée. À ce stade-ci de la course, ça fait du bien et permet d’en garder un peu pour « les pylônes » !
On peut d’ailleurs dire que les organisateurs auront gardé le meilleur pour la fin. Tant physiquement que techniquement, les rochers de cette ultime spéciale auront donné du fil à retordre à bien des riders.
C’est en tout cas heureux que les finishers rejoignent une dernière fois la place centrale d’Olargues…
…fatigués…
…mais souriants !
Nous nous voyons remettre le fameux autocollant doré, symbole des trois boucles accomplies.
C’est Damien Escalier qui remporte cette édition devant Alexis Chenevier et le Belge Olivier Bruwiere.
Chez les Dames, c’est Mélanie Pugin qui aura roulé le plus vite en spéciale devant Alexandra Marchal et Nadine Sapin.
Plus d’informations sur la course : shimanoepicenduro.com