Roc d’Azur 2018 : Tempier, 6 ans après !
Par Christophe Bortels -
Le Roc 2018 s’est clôturé de la plus belle des manières par un Roc d’Azur d’anthologie, riche en suspense et dominé de bout en bout par les Français qui monopolisent le podium. Stéphane Tempier remporte sa deuxième victoire sur l’épreuve mythique après avoir profité de la crevaison de Jordan Sarrou… qui revenait sur lui après le Bougnon ! Récit et photos :
Dimanche, dernier jour du Roc 2018… déjà ! Le soleil est toujours de la partie, et après avoir assisté au départ du Roc Cadets, on prend la direction de la mythique descente du Fournel pour ne pas rater le passage des premiers du Roc d’Azur, qui partait à partir de 9h30 en huit vagues.
Les roches sont toujours là dans le Fournel, mais avec la pluie d’il y a quelques jours et la rosée du matin, le grip semble parfait et il n’y aura pas de poussière pour gêner la visibilité.
Comme d’habitude, les spectateurs sont nombreux dans ce haut lieu du Roc d’Azur.
Si certains prennent du recul quand d’autres aiment être au plus près de l’action, il y en a qui préfèrent prendre de la hauteur.
C’est évidemment sur le vélo que le Fournel prend toute sa dimension.
Les plus petits font aussi comme les grands…
Les grands, les voilà justement ! Et c’est Stéphane Tempier qui mène la course après 12 des 52 kilomètres du Roc d’Azur.
Les deux co-équipiers de chez BH, Jordan Sarrou et Victor Koretzky, sont dans son sillage.
Daniel Geysmar, vainqueur du Roc Marathon l’an dernier, est au contact du trio de Français.
Malade en milieu de semaine, Nicola Rohrbach est malgré tout présent mais ne sera jamais en mesure de défendre son titre…
Le plateau est particulièrement relevé cette année, avec notamment la présence d’Alban Lakata, un habitué qui s’était d’ailleurs imposé sur le Roc en 2010…
… mais aussi Gerhard Kerschbaumer, le grand rival de Nino Schurter cette saison en Coupe du Monde de XC et vice-champion du Monde de la discipline.
Avant de filer pour retrouver la tête de course au point suivant, on constate au passage que le petit torrent au pied Fournel, infranchissable pendant le Roc Marathon, s’est apaisé et n’est presque plus qu’une formalité.
Au kilomètre 31, c’est la terrible côte du Bougnon qui attend les concurrents. L’ambiance y est encore plus chaude qu’au Fournel !
Ici aussi les « quidams » s’essaient à cet autre monument du Roc, avec plus ou moins de réussite.
Et revoilà le kid aperçu plus tôt dans le Fournel ! Ce n’est pas le Bougnon qui va l’impressionner puisqu’il aura franchi toute la côte sur le vélo….
Stéphane Tempier mène alors toujours la course et a même distancé ses concurrents dans une montée après le Fournel.
Une bonne minute plus tard, c’est l’endroit que choisit Jordan Sarrou pour placer une attaque et tenter de distancer son co-équipier Victor Koretzky…
… ainsi que Daniel Geysmar, dans la roue du duo.
Un groupe de 4, dans lequel on retrouve notamment Florian Chenaux et Hugo Drechou, est en poursuite.
Maxime Marotte est lui 9e à ce moment de la course.
St-Flo, l’Evèque du Cyclisme, s’était cette fois transformé en Obelix pour encourager les concurrents !
On zappe la Galiote et le Chemin des Douaniers (finalement pas emprunté par le Roc d’Azur cette année suite à une passerelle instable à cause du vent qui a poussé l’organisation à revoir le parcours en dernière minute), pour se diriger directement vers la ligne d’arrivée et assister à la victoire de Stéphane Tempier, la 2e après celle de 2012 !
« J’ai toujours bien performé au Roc d’Azur, j’ai gagné il y a six ans et j’aime bien, je connais un peu la tactique à suivre. La côte raide sur laquelle j’ai fait la différence après le Fournel, je l’avais travaillée il y a trois jours à l’entraînement. Je pensais que les autres me tiendraient et que je devrais recreuser l’écart après, mais non. Je ne voulais pas qu’on arrive ensemble à Saint-Aygulf car si ça se jouait au sprint, je savais que je serais perdant ! »
Victor Koretzky prend la 2e place, 1min30 derrière Tempier : « On a eu des conditions de course qu’on avait plus connues depuis un moment ici. Cette fois on a retrouvé les pilotes de XCO à l’avant alors que d’habitude on voit plus de marathoniens. C’était vraiment tactique et Steph était meilleur dès le début de course. Après la descente du Fournel, il a fait un petit écart de 10-15 secondes et avec Jordan on s’est un peu regardé derrière car on avait Daniel Geysmar avec et on ne voulait pas trop l’amener. Puis au fur et à mesure on n’a vu qu’il n’était pas si fort que ça, qu’il avait du mal à s’accrocher. On est quand même arrivé à trois ensemble dans le Col du Bougnon, Jordan a mis une petite attaque mais il a crevé dans la descente donc on s’est à nouveau retrouvé à trois. J’ai réussi à prendre la tête et à avoir quelques longueurs d’avance mais la fin de la course était vraiment dure, toutes les sections plates qui d’habitude sont faciles collaient vraiment avec la boue et étaient très physiques. Je suis très content de finir deuxième ici, j’aurais préféré la victoire mais Steph l’a bien méritée. »
A la 3e position, on retrouve Jordan Sarrou, malchanceux alors qu’une troisième victoire sur le Roc était à sa portée : « Malheureusement j’ai crevé dans la descente de la Gaillarde alors que j’étais en train de rentrer sur Stéphane. Mais bon, une troisième place ça fait quand même plaisir pour terminer la saison. »
Florian Chenaux termine au pied du podium tandis que Peeter Pruss (à gauche) et Daniel Geysmar (à droite) prennent respectivement les 5e et 6e place. Hugo Drechou est 7e.
8e après avoir fait la fête ces trois derniers jours, Maxime Marotte n’en revenait vraiment pas… « J’ai trop géré hier soir, j’aurais dû boire plus de bières !« , plaisantait-il à l’arrivée.