Roc d’Azur 2015 : Koretzky, le bouquet final
Par Olivier Béart -
Victor Koretzky, le jeune poulain du team BH-SR Suntour, a pris la digne succession de son coéquipier Jordan Sarrou, vainqueur l’an dernier sur le Roc d’Azur et parti cette année au test pré-olympique de Rio. Il remporte une victoire convaincante devant Nicola Rohrbach, Martin Fanger et le Belge Sébastien Carabin qui loupe son deuxième podium du week-end d’une demi-roue seulement. Retour en images sur la course la plus populaire de l’année qui, en 2015, a réuni pas moins de 5200 participants !
Peu après le départ, une énorme flaque de boue a pas mal fait parler d’elle tout au long de ce Roc 2015. Vestige des fortes intempéries qui ont frappé la région la semaine précédente, beaucoup de bikers se sont demandés pourquoi l’organisation n’a pas pris des mesures pour l’éviter. Vous me direz qu’un peu d’eau, ce n’est pas bien grave… mais vous n’avez pas senti son odeur tenace et particulièrement incommodante.
Le premier coup d’éclat est Belge : Tim Wellens, pro sur route au sein de l’équipe Lotto-Soudal et « finisher » du Tour de France 2015, s’envole dans la première longue côte du parcours qui, suite à des aménagements effectués par les hommes du feu pour accéder aux massifs forestiers, est devenue complètement lisse. Hélas pour lui, deux crevaisons vont rapidement l’écarter du groupe de tête et le pousser à l’abandon.
Après la tentative avortée de Wellens, c’est Victor Koretzky qui montre ses ambitions et qui, en fin technicien, attaque le Fournel tambour battant. Dans sa roue, Hugo Drechou prend la bonne roue, mais il ne ralliera pas l’arrivée.
Un peu plus loin, Nicola Rohrbach la joue placé avec le jeune Français Hugo Pigeon qui le suit de près.
Sébastien Carabin est aussi dans le bon coup. Après sa 2e place sur le marathon samedi, il entend également jouer un rôle sur le Roc, une course qu’il affectionne tout particulièrement.
Miguel Martinez aussi a l’habitude de conclure sa saison en beauté sur le Roc. Mais cette année, l’ancien champion olympique n’a pu faire mieux qu’une 31e place.
Ce Roc d’Azur était aussi une des dernières occasions de voir Stéphane Tempier sous les couleurs du team BH-Suntour. Le pilote a en effet annoncé juste après le Roc qu’il retournait dans le team Bianchi pour la saison 2016.
Au coeur du Roc, c’est aussi l’occasion de retrouver notre reporter/marathonien Julien Delaet qui prend une belle 66e place.
Pour le 2e spot photo du jour sur la course des hommes, notre pilote moto propose de nous emmener directement dans les collines qui précèdent le chemin des Douaniers pour quelques points de vue originaux.
Victor Koretzky est en passe de réussir son pari ! Il pointe en tête avec une marge confortable. « Je me suis retrouvé seul au bout de 50 minutes de course », raconte le grand espoir tricolore. « Il a fallu gérer et ne pas s’affoler pour en garder un peu sous la pédale pour la fin de course avec le vent de face. J’ai essayé de monter au train et d’attaquer un peu dans les descentes, mon point fort. »
« J’ai essayé de monter au train et d’attaquer un peu dans les descentes, mon point fort », explique-t-il à l’arrivée. « Le Col du Bougnon, c’était fou », raconte Koretzky. « Il y a des milliers de personnes en à peine quelques centaines de mètres. C’est un peu l’Alpe d’Huez du Roc d’Azur et passer en tête, c’est fou. Cette victoire me permet de bien finir la saison car le Roc d’Azur, c’est une référence. »
Le Suisse Nicola Rohrbach a mené seul la contre-attaque. Sans pouvoir vraiment inquiéter Koretzky (il termine à 1’26 »), il a réussi à résister au retour d’un solide peloton lancé à ses trousses.
Dans ce fameux train qui joue au minimum pour la 3e place, Martin Fanger, coéquipier d’Absalon chez BMC, prend la tête des opérations.
On trouve aussi Sébastien Carabin qui ne faiblit pas, même s’il est un des seuls coureurs de la tête à avoir également roulé le marathon deux jours auparavant.
Julien Trarieux boucle son Roc à la 24ème place et termine ainsi sa saison à VTT. L’année prochaine, nous retrouverons le pilote au départ de courses sur route.
Pigeon, qui fait partie des jeunes pousses de l’équipe AG2R-La Mondiale sur route, montre son éclectisme en prenant une belle 9e place sur le Roc.
Dans cette seconde partie de la course les écarts entre les prétendants au podium sont importants mais derrières eux leurs poursuivants avancent en groupe. Nous retrouvons Alban Lakata dans ce groupe de chasse.
La côte d’Azur a parfois des petits airs de pays lointains.
La dernière course de l’année ne ménage pas pour autant les coureurs en quête de performance. Ils s’attaquent ici à un très fort pourcentage avant de basculer vers le bord de mer et son public d’amateurs et de badauds.
Chez les hommes, Victor Koretzky, à 21 ans, a offert un petit show au public sur la ligne d’arrivée franchie sur la roue arrière ! Parti dès le début de la course, le vice-champion du monde Espoirs (champion du monde juniors 2011) et champion du monde de relais mixtes (avec Jordan Sarrou, Antoine Phillip et Pauline Ferrand Prévot) a ensuite su résister à ses poursuivants pour boucler les 56 km en 2h18’19’’.
Derrière le Français qui se souvenait avec nostalgie de ses premières venues sur le Roc d’Azur en poussin (il avait gagné le Kid Roc en 2004, à 10 ans), le Suisse Nicolas Rohrbach prend la deuxième place à 1’26’’ et son compatriote Martin Fanger complète le podium en battant au sprint le Belge Sébastien Carabin (2e vendredi du Canyon Roc Marathon).
Au pied du podium, le pilote Merida-Wallonie nous confie avoir raté le lancement de son sprint. Convaincu de prendre ses concurrents par surprise, il lance son offensive mais déclipse d’une pédale et révèle ainsi son jeu. Tous sont lancés jusqu’à la ligne et le podium échappera au Belge, une demi-roue en retrait sur la photo finish.
Viktor Koretzky chasse avec cette démonstration toutes les petites frustrations accumulées cette saison. Après sa deuxième place aux mondiaux, il frappe très fort pour la seconde fois en quelques semaines.
Retrouvez tous les résultats du Roc d’Azur: http://www.rocazur.com/fr/les-courses/resultats