Roc 2024 | Roc Tandems : attention, véhicules longs !
Par Christophe Bortels -
Voilà quelques années que nous n’avions plus suivi le Roc Tandems. Mais ce jeudi, nous étions enfin de retour sur cette épreuve atypique du Roc d’Azur qui nous avait beaucoup marqués à l’époque. Et c’est toujours aussi spectaculaire !
Couvrir le Roc en tant que journaliste, c’est devoir renoncer à beaucoup de courses pour se concentrer sur les « principales » comme le Roc Marathon ou le Roc d’Azur. Quand on avait suivi pour la première (et seule) fois le Roc Tandems il y a quelques années, l’épreuve nous avait impressionnés à bien des égards. Le terrain du Roc est déjà technique pour les vélos « solo », mais en tandem c’est encore un tout autre défi !
Ce défi, ils étaient une quarantaine d’équipages à le relever ce jeudi matin (soit bien moins qu’il y a quelques années quand la course avait lieu le samedi). On trouvait comme d’habitude divers profils sur la ligne de départ, de l’équipe qui est là pour jouer le podium voire la gagne à monsieur et madame « tout-le-monde », attirés par cette épreuve certes atypique mais bien loin des clichés qu’on pourrait y associer. Ça reste du VTT, et ça reste le Roc !
C’est dans le Fournel qu’il faut aller pour prendre la mesure (c’est le cas de le dire !) de ce qu’est le tandem en VTT. L’équipe championne de France Ufolep composée de Philippe Trochon et Mathieu Bieloff est la première à dévaler la célèbre descente et à affronter ses rochers redoutables. On sent l’équipage rôdé, la communication et la synchronisation sont parfaites.
Mais ils n’auront pas la tâche facile aujourd’hui car à 40 secondes seulement, Sébastien Roux et Joseph de Poortere semblent eux aussi maîtriser leur sujet !
La répartition des rôles est particulière mais primordiale sur un tandem : le pilote voit ce qui se passe devant et contrôle la direction, les freins et les changements de vitesse, alors que le co-pilote a la vue en grande partie bouchée et tient dans les mains un cintre fixe qui ne sert à rien d’autre qu’à se tenir. Il doit être à l’écoute des informations que lui envoie le pilote, doit pouvoir s’adapter rapidement à tous les cas de figure, et inversement, de passager à pilote… Ici, communication et confiance mutuelle sont la clé pour que le duo fonctionne. On dit d’ailleurs souvent que le tandem est le test ultime pour un couple !
Evidemment, sur les montures dépourvues de suspension arrière – et c’est la majorité ! -, le co-pilote subit tout ce que le terrain envoie à la roue arrière…
Alors derrière, on serre les dents dans les portions techniques et on attend que ça passe !
D’autres co-pilotes font tout simplement le choix de laisser le pilote seul aux commandes et de suivre à pied… au risque de se faire semer.
En montée roulante, le double moteur permet d’envoyer des watts, mais quand ça bouchonne ou que ça devient un peu trop technique, il faut là aussi se résigner à poser pierre à terre et à pousser.
A moins de 10 km de l’arrivée, Philippe Trochon et Mathieu Bieloff filent vers la victoire sur le Roc Tandems.
Mais ça ne s’est pas joué à grand-chose ! Sébastien Roux et Joseph de Poortere sont juste derrière le duo de tête lors de notre pointage et ils termineront finalement à 5 secondes des vainqueurs, quasi au sprint donc…
La lutte a été belle également pour la 3e place, un temps occupée par Vincent Rohmer et Patrick Balthazard.
Mais Pierre Henry et Régis Depas, quatrièmes à 10 km de l’arrivée, sont parvenus à décrocher la dernière place sur le podium en fin de course. Croisés à l’arrivée, on leur a demandé de nous raconter leur course et leur approche d’une épreuve en tandem : « On était cinquièmes en bas du Fournel, on n’a pas pris de risques dans la descente. En bas du Bougnon on était à la quatrième place derrière l’équipe Materiel-vélo (ndlr : Vincent Rohmer et Patrick Balthazard), et puis ils ont fait une erreur juste avant la dernière passerelle et nous on a tenté le coup en donnant tout ce qu’il nous restait et on réussi à garder cette 3e place jusqu’à la ligne ! », explique Régis. « La stratégie, c’est d’éviter les erreurs, et de se parler surtout. De communiquer. De toute façon il y a toujours des erreurs, il ne faut pas s’énerver, rester lucide aussi. Ça fait déjà des années qu’on roule ensemble, il n’y a pas de raison de se prendre la tête. Et depuis le temps qu’on court après, on a enfin réussi à faire podium ! », ajoute Pierre.
Sur la ligne, se taper dans les mains entre co-équipiers demande un peu de souplesse.
Une course dans la course : le premier équipage mixte termine à la 9e place.
Et là aussi ça s’est joué à quelques secondes seulement, puisque Barbara Hoffarth et Sébastien Knaupp (en rouge) terminent tout juste devant Fanie Spire et David Cortesogno (en jaune) ! Laura et Florian Chojnowski complètent le top 3 des équipes mixtes.
A aller voir en tant que spectateur ou à expérimenter soi-même sur la machine, le Roc Tandems ne laisse pas indifférent !