Roc 2023 | Roc Marathon : à bloc de bout en bout

Avec un départ prévu à 7h30, aux premières lueurs du jour, la mise en grille du Roc Marathon se déroule à chaque fois dans la quasi obscurité, les prémices du lever de soleil en toile de fond. Toujours une atmosphère particulière !

Cette année, la liste de départ est à l’évidence l’une des plus prestigieuses de l’histoire du Roc Marathon. Hugo Drechou est là pour défendre son titre, évidemment, mais l’on aperçoit aussi Fabian Rabensteiner, n°1 mondial et vainqueur du classement général de la coupe du monde de marathon 2023, Axel Roudil-Cortinat, récemment 2e du marathon de Snowshoe qui faisait office de finale de la coupe du monde, Andreas Seewald, ancien champion du monde et ancien vainqueur de l’épreuve (2021), tout comme Daniel Geismayr (2019) ou Samuele Porro (2015 et 2018)… et on en passe. Voilà qui promet une course disputée, et peut-être bien jusqu’au bout puisqu’ils sont plusieurs, donc Axel Roudil-Cortinat, à faire savoir au départ qu’ils espèrent une arrivée au sprint !

7h30 : la première vague s’élance… et ça part à bloc ! On croirait assister à un XCC, quelqu’un leur a dit qu’il y a plus de 90 km et 2300m de dénivelé positif au programme ?! D’ailleurs, ce départ violent a d’emblée fait une victime : en pleine accélération, Hugo Drechou casse sa chaîne après quelques mètres seulement ! Il repartira, mais avec beaucoup de retard…

Ça roule tellement vite qu’on loupe de peu le passage de la tête de course au bas de la descente du Fournel. Il faut dire que les 13 premiers kilomètres ont été avalés en 25 minutes à peine, soit une avance de pratiquement 10 minutes sur le timing habituel.

Après une trentaine de kilomètres, on attrape enfin la tête de course qui approche de Roquebrune-sur-Argens avant de se diriger vers le Col de Valdingarde. Ils sont cinq devant : Daniel Geismayr emmène le groupe, suivi du Suisse Casey South, d’Hector Paez Leon, d’Andreas Seewald et de Fabian Rabensteiner.

Axel Roudil-Cortinat est quelques secondes derrière, en compagnie d’Aleksei Medvedev.

Plusieurs groupes de poursuivants se succèdent avec à chaque fois quelques secondes d’écart. Comme d’habitude au Roc, les lumières du matin sont somptueuses !

Double vainqueur de l’épreuve, Samuele Porro accuse un retard d’une petite minute sur le groupe de tête alors que nous sommes au tiers de la course.

20 kilomètres plus loin, au KM 53, voilà la tête de course. Un concurrent se lance dans cette superbe descente, suivi d’un deuxième, un troisième, et un quatrième… ça n’en finit pas, le groupe est bien plus gros que lors de notre pointage précédent !

La montée vers Valdingarde a visiblement permis un regroupement général. C’est désormais un gros groupe d’une bonne dizaine de coureurs qui mène les débats, et tous les favoris sont là, ou presque. On retrouve, dans l’ordre, Aleksei Medvedev, Andreas Seewald, José Dias, Samuele Porro, Fabian Rabensteiner, Daniel Geismayr, Nicola Taffarel, Hector Paez Leon, Andrin Beeli, Axel Roudil-Cortinat, Paul Magnier et Simon Schneller. Ça fait du monde ! Un absent toutefois : le vainqueur sortant, Hugo Drechou, qu’on ne verra hélas jamais aux avant-postes sur ce Roc Marathon suite à ce bris de chaîne dès le départ dont on parlait plus haut.

Seulement 10 secondes derrière, un duo composé de Stefano Valdrighi et de son co-équipier Daniele Mensi mène la poursuite…

… suivi à pratiquement 2 minutes par Peeter Pruus et Pierre Billaud.

Très raide, interminable, en plein soleil et technique sur la fin : nous sommes au kilomètre 78 et la redoutable montée de la « dalle en béton » ne va pas tarder à se dresser devant les concurrents. Andreas Seewald, désormais en tête après que le groupe de tête ait explosé quelques kilomètres plus tôt, sera le premier à l’affronter…

… mais il est suivi de près par Hector Paez Leon !

Son co-équipier Aleksei Medvedev pointe à la 3e place, à une minute du duo de tête.

En poursuite en première partie de course, Samuele Porro avait pu faire la jonction avant Valdingarde, et le voilà qui occupe désormais la 4e position. Il accuse seulement 15 secondes de retard sur Medvedev, le podium est encore à portée de main !

Un trio composé d’Axel Roudil-Cortinat, Daniel Geismayr et Nicola Taffarel est à la lutte pour la 5e place.

Ouille les jambes ! Allez, trève de sadisme, on prend la direction de la ligne d’arrivée. Alors sprint ou pas sprint ?

Eh non ! Andreas Seewald se présente seul à l’arrivée et prend le temps de savourer sa 2e victoire sur le Roc Marathon, qu’il a cette fois bouclé en 3h59:01. « Je suis très content, mais c’était très dur !« , confiait le vainqueur à l’arrivée. « La première partie de course était vraiment difficile, il fallait s’accrocher dans le groupe de tête. Mais je savais que les dernières petites bosses du parcours pouvaient bien me convenir et que je pourrais y faire la différence… »

Hector Paez Leon prend la 2e place à 19 secondes d’Andreas Seewald. Les deux hommes seront les seuls à terminer en moins de 4 heures sur ce Roc Marathon.

Le podium est complété par Samuele Porro, qui est revenu sur Aleksei Medvedev puis l’a dépassé en dernière partie de parcours.

Axel Roudil-Cortinat voulait un sprint, il l’a eu ! Mais ce sera celui pour la 4e place, qu’il remporte au détriment d’Aleksei Medvedev, 5e.

Dans la foulée, un sprint à 3 permettra de départager Nicola Taffarel (6e), Daniel Geismayr (7e) et Simon Schneller (8e).

Le top 10 est complété par Paul Magnier, 9e, et Andrin Beeli, 10e, ici en photo.

Ce n’était par contre pas la journée idéale pour Fabian Rabensteiner qui prend la 11e place. Résultat en deçà des espérances également pour Hugo Drechou, vainqueur sortant, seulement 43e à plus d’une demi-heure du vainqueur suite à sa casse de chaîne au départ.

Chez les dames, c’est Katazina Sosna qui s’impose comme en 2021, devant Tatiana Tournut, 19 ans seulement, et Estelle Morel qui complète le podium.

Après cette épreuve riche en suspense, rendez-vous dimanche pour le point d’orgue de la semaine : le mythique Roc d’Azur !

Résultats :

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