Road-Book : sur les traces de l’Elsass Bike avec Thomas Dietsch
Par Olivier Béart -
Quand Thomas Skubiszewski nous a contactés l’an dernier pour nous parler du projet du Cyclo Club de Wasselonne, qui souhaitait créer une nouvelle épreuve longue distance dans l’Est, nous avons de suite été séduits par la passion et l’enthousiasme dans son discours. Vojo a donc décidé de les soutenir et, après une première édition qui a servi de bel échauffement avec 160 participants sur les défis longues distances, et après avoir pris en compte les conseils reçus, l’Elsass Bike passe à la vitesse supérieure pour 2016 avec un parcours largement revu pour faire la part belle aux singletracks. En compagnie des chevilles ouvrières du raid et de Thomas Dietsch, parrain de l’épreuve, nous sommes partis reconnaître une partie du nouveau tracé, que nous partageons avec vous dans ce road-book exclusif en prélude à l’Elsass Bike 2016 qui aura lieu les 2 et 3 juillet 2016.
Il fait froid, mais incroyablement beau par cette journée d’hiver où nous retrouvons la bande du club de Wasselonne à Wangenbourg, un petit village situé à deux pas de Dabo et à quelques encablures de Strasbourg. Le bourg se réveille à peine et le soleil commence juste à briller lorsque notre petit groupe se met en route. Parmi nous, outre les chevilles ouvrières de l’Elsass Bike, on reconnaît la silhouette longiligne de Thomas Dietsch qui se détache.
Après un premier sentier pour s’échapper du parking du centre sportif d’où part ce road-book, et une petite côte bien raide pour quitter le centre du village, on attaque le premier singletrack. Il y a du grip, des racines et des cailloux : tout ce qu’on aime ! Et, entre deux portions de pilotage, on profite pour entamer la conversation avec Thomas, dont vous pouvez retrouver la teneur dans la longue interview qu’il nous avait accordée à cette occasion. Il nous explique son soutien à l’Elsass Bike : « J’ai grandi à une dizaine de kilomètres d’ici. Je connais le club depuis longtemps. Il est dynamique et quand j’ai vu que l’édition 2015 s’était bien passée, mais aussi les améliorations prévues et le parcours de l’édition 2016, j’ai embrayé de suite. »
Et le pilote Bulls, jeune « retraité », de poursuivre : « Si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice et crédibiliser l’épreuve avec mon nom, c’est avec grand plaisir. C’est mon coin, j’y suis attaché et si je peux partager mon jardin d’entraînement c’est important. J’ai beaucoup voyagé mais chaque fois, je prends plaisir à rouler chez moi. Tu vas voir, on va se régaler, comme les lecteurs de Vojo qui viendront faire ce road-book en guise de mise en jambes avant l’épreuve ! »
Bon, on ne demande que ça, nous, de bouffer du singletrack ! Et, dès le départ, ça démarre. Ce n’est pas très technique, mais qu’est-ce que c’est ludique ! Globalement, les 15 premiers kilomètres de ce road-book sont plutôt ascendants et les 20 suivants présentent un profil inverse pour terminer en beauté sans s’épuiser… même s’il faudra se farcir une dernière belle grimpette pour conclure.
Même si ça grimpe, les premiers kilomètres sont très ludiques et donnent déjà un bel aperçu de ce qui nous attend par la suite, et notamment du sol bien sec. Certes, la météo était favorable lors de notre venue, mais la région a l’avantage d’un terrain qui jamais ne se gorge d’eau au point d’être inroulable. Bref, ici, le biker est le bienvenu toute l’année !
Au programme de la journée, nous avons prévu 35km, histoire de vous donner un avant-goût de l’Elsass Bike. Mais l’épreuve elle-même est d’un autre tonneau et se présente comme un défi longue distance avec des circuits de 90, 110 et 130km et de 2275 à 3240m de dénivelé positif ! Chaque distance peut-être faite, au choix, en 1 ou 2 jours. La formule 2 jours est plus à envisager comme une randonnée et la formule « d’une traite » comme un vrai marathon avec départ groupé, même si l’Elsass Bike n’est pas une course.
On profite de la longue montée, et de passages un peu plus larges qui nous permettent d’arriver jusqu’au point culminant de ce road-book, pour discuter avec un autre Thomas, Skubiszewski cette fois (photo ci-dessus, en tête de groupe). Fan de longues distances, il est un des instigateurs de l’Elsass Bike. Il nous explique un peu plus en détails la genèse de cette épreuve : « Le club organise depuis de nombreuses années deux randonnées classiques de 20 à 60km, en avril puis en juillet : les circuits de la Mossig et la rando de la petite Suisse. L’orientation familiale de ces évènements ne nous permettait pas de faire découvrir les plus beaux singles de nos terrains de jeux. »
Le nom ? On l’a choisi autour d’une bonne bière car, chez nous, la pression on ne la subit pas, on la boit !
« Plusieurs éditions ont aussi été gâchées par le mauvais temps, entrainant une baisse de fréquentation alors que nous étions habitués à avoir autour d’un millier de randonneurs. Pour redonner un nouvel élan à nos organisations, pour remobiliser les troupes, et aussi pour coller à une pratique marathon de plus en plus répandue dans le club mais absente de la région au niveau des épreuves, nous nous sommes lancés dans cette nouvelle aventure en nous appuyant sur un partage d’infrastructure avec l’organisation de la cyclo montagnarde des Vosges Celtiques, aussi organisée par le club le même week-end. L’optique est avant tout de se faire plaisir en partageant nos terrains de jeu, en en mettant plein la vue à nos pionniers avec des singles de qualité. Le nom ? Il s’est choisi autour d’une bonne bière à Wasselonne, car chez nous la pression on la subit pas, on la boit ! « Elsass » est tout simplement la manière de prononcer le nom de la région avec notre accent… tellement sexy ! »
Pour la première en 2015, les organisateurs étaient modestes. Vu le côté « défi extrême », ils attendaient 60 bikers et ils en ont eu 160 venus de France, Suisse, Belgique, Luxembourg et Allemagne. Ils ont aussi pu compter sur une forte mobilisation au niveau local avec 140 bénévoles dès la première année. « Nous ne sommes pas une multinationale de l’organisation, mais on veut quand même offrir un très haut niveau de service. Cela se traduit aussi par des ravitaillements dont tout le monde, je pense, apprécie la qualité (NDLR : il y avait même des fontaines à chocolat l’an dernier…), ainsi qu’une dotation de chaque participant généreuse tout en restant simple. »
Avec tout ça, on en a presque fini avec l’ascension, ouf ! Au total, il y a près de 1000m de D+ sur notre road-book concocté par la bande de l’Elsass Bike, et on les sent bien !
Maintenant que le plus dur est derrière nous, on peut lâcher les freins et s’amuser un peu à virevolter d’un virage à l’autre sur les singletracks si typiques de la région. Un pur bonheur !
Mais tiens, à propos, à quoi aura-t-on droit les 2 et 3 juillet pour la 2e édition. On a entendu parler de changements, et on aimerait bien en savoir un peu plus. Mais Thomas veut entretenir le mystère… » Well, c’est dur de parler de tout ! On veut garder des surprises comme les pom-pom gi… euh, non, je n’ai rien dit ! »
« Plus sérieusement, nous repartons avec un départ de Wangenbourg et deux boucles en pétales. Nous avons eu de nouvelles autorisations de l’ONF et Club Vosgien pour faire découvrir encore plus de singles que l’an passé. Nous avons largement amélioré la première boucle, parfois ennuyeuse comme l’ont fait remonter certains pionniers, même si on passe dans des réserves de biosphère et que tout n’est pas possible. »
« Nous avons ajouté plusieurs lieux mythiques qui nous tiennent à cœur, parfois il vous faudra choisir entre performance et plaisir de s’arrêter quelques minutes pour admirer la nature, de belles pierres et les paysages… »
S’arrêter, justement : nous profitons de notre arrivée au panorama sur les hauteurs de Dabo, pour stopper quelques instants et savourer la vue, ainsi que pour reprendre des forces.
A partir de maintenant, ça ne fait (presque) plus que descendre, mais sur des traces bien techniques qui raviront les amateurs de pilotage. Les enduristes reconnaîtront aussi quelques passages de la mythique manche locale du Cannondale Enduro Tour avec ses dalles de granit arrondies, au grip fabuleux.
Il reste encore quelques surprises, avec de petites grimpettes qui se transforment en défi par endroits, mais voilà qu’on en termine déjà avec cette boucle apéritive sur les traces de l’Elsass Bike.
Le mot de la fin, on le laisse à Thomas Skubiszewski : « En résumé, nous voulons rester simples pour qu’Elsass’Bike soit avant tout une épreuve marathon de qualité faite par des passionnés, pour des passionnés. L’épreuve est assez exigeante, appuyez sur les pédales, ouvrez les yeux… on s’occupe du reste » !
Voici la carte du tracé et les liens permettant de télécharger le fichier .gpx :
[sgpx gpx= »/app/uploads/gpx/export.gpx »]
Retrouvez également l’intégralité du parcours à télécharger sur Open Runner
Plus d’infos sur l’Elsass Bike, dont les inscriptions viennent d’ouvrir : www.elsassbike.fr