Rencontre | 2 jours, 5 spots chez Pierre-Edouard Ferry
Par Paul Humbert -
Il y a quelques mois, nous vous proposions un podcast du Lunch Ride avec Pierre-Edouard Ferry. Freerider, juge, shaper et surtout personnage charismatique de la scène gros vélo, cette rencontre avec PEF vous avait plu. On vous propose d’aller plus loin et de le suivre sur ses spots autour de Lyon. Le temps de deux petites journées, on a suivi PEF en vélo de dirt, en enduro et en gros vélo, pour comprendre complètement ce qui se cache derrière la bête :
Lyon et sa région, c’est l’endroit où PEF a grandi, où il a fait ses armes, où il continue de rouler et de partager sa passion. Il le dit lui même, il ne se définit pas par une pratique du vélo, et c’est sans trop de surprise qu’il nous guide sur différents spots, et qu’il change de vélos au passage.
Passer du temps avec Pierre-Edouard Ferry, c’est l’occasion de parler de vélo sans se mettre de limite et en oubliant sa langue de bois. On le retrouve dans un garage plein de motos à entretenir et de vélos qui ne demandent qu’à sortir.
Petit casque, gros casque, petit vélo, gros vélo, il y a de tout dans la camionnette de PEF et on commence son tour des incontournables par une petite session de pumptrack. On est derrière l’appareil photo et c’est Pierre Henni qui s’occupe de la caméra.
Pour Pierre-Edouard Ferry, le vélo au « sens large », c’est aussi toute une communauté. Sans trop de surprise, PEF est bien accompagné et c’est Louis Reboul qui l’accompagne sur les premiers tours de la piste en enrobé.
Une pumptrack, c’est un lieu de vie où se croisent différentes disciplines, vélos et pratiquants. L’occasion aussi de faire des rencontres, comme avec un père, ancien BMXer, et son fils, nouveau sur deux roues.
On continue notre tournée des spots en suivant PEF et Louis Reboul. On les retrouve, sur un champ de bosses « maison », en compagnie de Nicolas Terrier et de leur invité de la semaine, Thomas Genon. Autant dire que pour un « petit » shooting, on est servis avec un casting de choix.
Une bonne jam, c’est se pousser et encourager les autres, et c’est toujours un plaisir de voir des figures êtres re-plaquées avec autant enthousiasme pour le rider au guidon que pour les personnes autour de lui. Sur ce champ de bosses, plusieurs générations se croisent et si PEF fait office de taulier, au sens propre, il continue de se défendre face aux talents qu’il a aidé à faire émerger.
Quelques saucisses grillées au coucher du soleil et une bonne nuit de sommeil plus tard, on retrouve PEF dans les bois des monts du Lyonnais. Le soleil tape fort et entre les arbres, Pierre-Edouard Ferry revient sur quelques spots marquants du début de sa carrière en freeride : les endroits où il s’en entraîné, les premiers gros sauts qu’il a construits et les shootings qu’il y a réalisés tout au long des années avec ses sponsors ou dans les médias VTT de l’époque.
Petit casque, chemise et enduro, c’est le choix de la matinée pour PEF.
Cette fois encore, on croise Louis Reboul, lui aussi en balade dans les bois avec son chien et son VTTAE. Pour eux, les sentiers qui s’entremêlent n’ont rien du labyrinthe qui nous apparaît et on les sent vraiment à domicile.
L’après-midi, les choses deviennent sérieuses et le volume augmente sur la route du prochain spot. La clé USB de PEF est toujours coincée dans son autoradio et le son fait trembler son bon vieux van qui n’avait pas besoin de ça.
On change rapidement de décor, de vélo et d’équipement : casque intégral Fox Proframe et Commencal Furious sont un minimum pour s’attaquer à une des institutions des freeriders lyonnais : la mine.
Le spot est privé et on comprend vite pourquoi : il n’y a pas de place pour l’hésitation et l’erreur. La mine a été créée pour permettre aux meilleurs freeriders de s’entraîner, et on en croise pas chaque matin, même si la densité dans la région Lyonnaise est particulièrement élevée. PEF évoque d’ailleurs cette scène lyonnaise qui a contribué à démocratiser le VTT alternatif en France et en Europe.
Même pour PEF, il est important de repérer chaque saut qu’il connaît pourtant par coeur et d’éliminer ceux qui pourraient présenter un danger. Un tel spot, c’est également beaucoup d’entretien et on découvre avec ça une grosse face, parfois cachée, parfois oubliée, du « métier » de freerider : le trail-building.
Indissociable de la personnalité de PEF et de sa vie de rider, ce temps dédié à la construction et à l’entretien de pistes et de sauts aurait pu être notre « 6 ème spot », mais cette réalité est partout. Ce besoin et cette envie de créer sa ligne sont au coeur de nombreuses réflexions pour notre hôte d’un jour.
Pour conclure notre dernière journée avec PEF, on repasse en petit casque et le rider attrape son vélo d’enduro pour quelques virages dans une coupe de bois et la poussière, toujours dans ses monts du lyonnais.
On termine ainsi deux journées de tournage et de séance photo en confirmant ce qu’on savait déjà : derrière les grandes déclarations que PEF a pu nous faire pendant le podcast que nous avons enregistré ensemble, il n’y avait pas de mensonge. Le gaillard aime passer d’un vélo l’autre et, si il l’a fait pour nous le temps d’un tournage, on sent que c’est naturel. Inutile de forcer le trait, PEF a su se faire sa place dans le monde du VTT, et il a surtout su se créer son univers qui ne s’arrête pas à un spot, un vélo ou un segment marketing.
Découvrez ou re-découvrez le podcast enregistré avec PEF : https://www.vojomag.com/podcast/le-lunch-ride-9-pierre-edouard-ferry-juste-un-passionne-de-velo/