Récit | À l’assaut du Stoneman Arduenna avec Audrey, lectrice
Par Adrien Protano -
178 km et 3900 m dans les plus beaux paysages naturels belges et avec une sélection des plus agréables sentiers VTT du plat pays, voilà la raison d’être du Stoneman Arduenna. À l’occasion de notre dernier grand concours, nous nous sommes lancés ensemble avec Audrey, lectrice et passionnée de VTT, à l’assaut de ce monstre. Récit :
Souvenez-vous : il y a quelques semaines, nous avions lancé un grand concours en compagnie de Mondraker et de l’office du tourisme des Cantons de l’Est afin d’inviter l’un de vous à nous rejoindre le temps d’un week-end pour affronter le Stoneman Arduenna. Vous avez été nombreux à tenter votre chance et, au terme d’une sélection compliquée, c’est Audrey Fleury qui s’est vu proposer de nous retrouver à Butgenbach, point de départ de notre aventure.
Tout droit venue de Grenoble, Audrey n’a pas hésité une seconde avant d’accepter, et ce malgré les nombreuses heures de route nécessaires pour rallier le sud de la Belgique. « J’ai toujours voulu découvrir cette région, et les photos de vos reportages sur les différents marathons belges me donnaient vachement envie. C’était l’occasion rêvée ! », explique-t-elle.
Pour le coup, le Stoneman Arduenna est une façon bien productive de partir à la découverte de la région des Cantons de l’Est : avec ses 177 km et presque 4000 m de dénivelé, le parcours bascule entre la région des Ardennes belges et l’Eifel allemande, en passant par des forêts profondes, de larges plaines et le toit de la Belgique.
Pour affronter ce joli programme réparti sur deux journées, un vélo de choix, à savoir un Mondraker F-Podium ! Modèle de cross-country – marathon, celui-ci nous avait beaucoup plu de par son confort et le plaisir de pilotage qu’il procure lors de notre récent test (voir ici : Test | Mondraker F-Podium : quand plaisir rime avec efficacité)… Des qualités très appréciables pour un si long week-end en selle. On vous rassure, il était parfaitement propre au moment de le confier à Audrey en début de week-end !
Avant d’explorer les sentiers belges, place aux réglages du vélo et aux découvertes culinaires ! Le rendez-vous est donné le vendredi soir au restaurant pour partager un moment convivial, faire connaissance et goûter les fameuses boulettes liégeoises sous les recommandations (injonctions ?) du rédacteur en chef, fier de son patrimoine et toujours prêt à le partager à qui le désire.
Jour 1 : De Butchenbach à Saint-Vith, paysages idylliques
Après une bonne nuit de repos, place à l’assaut des 110 km et 2400 m de dénivelé de notre étape du jour, reliant Bütgenbach à Saint-Vith. Partir sur une sortie aussi longue en autonomie avec un inconnu relève de la roulette russe… Comment concilier les différences de rythmes et les coups de méforme de chacun ? « Et si on s’obligeait à faire un mini-point tous les 20 km pour voir comment va l’autre et manger un petit bout ? », «Ok, vendu ! », échangeons-nous au bout de quelques kilomètres.
Chacun prend son rythme et il semblerait que notre duo fonctionne harmonieusement en ce début de journée, quelle chance ! Rapidement, on prend de la hauteur et on découvre les premiers paysages de la journée. « Elle était pêchue cette côte, waw c’était une belle ! », s’exclame Audrey au moment de rallier la route après une vilaine côte en sous-bois du côté de Herresbach.
Un peu avant de passer le cap des 30 kilomètres parcourus, voilà que se dresse devant nous le premier checkpoint de notre aventure. Pour rappel, le Stoneman Arduenna est rythmé par huit checkpoints dispersés à des endroits clés du parcours. Il est possible de démarrer depuis différentes villes/villages étapes et de rallier ces différents checkpoints en un, deux ou trois jours au choix.
Les organismes étant encore frais, on a presque envie de rouler trop vite, curieux et impatient de découvrir ce que la suite du parcours a à nous offrir. Mais prudence, la journée va être longue, il faut en garder sous la pédale !
Une règle que votre humble serviteur va un peu oublier lors d’un chouette singletrack en descente… L’adrénaline nous fait lâcher les freins, on rigole… et badaboum, le genou est en sang. Plus de peur que de mal, il s’agissait d’un simple rappel à l’ordre. « La confiance mène à l’arrogance », me rappelle avec justesse Audrey.
Second checkpoint validé, en route la troupe !
Ces larges plaines dégagées sont l’occasion d’observer les « habitants » de ces contrées vertes, dont notamment ce qui ressemble fortement à un Milan royal qui effectue des rondes au-dessus de nos têtes, une espèce rare du paysage wallon.
« Eh attends-moi Audrey ! »
Quelques kilomètres plus loin, l’arrêt est moins intentionnel, mais tout aussi nécessaire. Une perte de pression dans le pneu avant nous contraint à nous arrêter quelques instants pour jeter un oeil. Quelques coups de pompe et on repart !
Le soleil commence à bien chauffer, avec plus de 30°C au thermomètre, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on s’engage dans ce tunnel végétal. Coincés entre une forêt de pin et un petit cours d’eau, nous suivons les ondulations de terrain à la poursuite d’un point bien précis…
Celui des trois frontières : la rencontre entre les limites géographiques de la Belgique, de l’Allemagne et du Luxembourg en un point concentré au milieu de cette rivière de l’Our.
Outre le point d’intérêt touristique, c’est également ici que se trouve la troisième balise de notre étape. Plus qu’un peu moins de 30 km et 600 m de dénivelé à parcourir aujourd’hui !
Ohhh qu’il fait du bien ce passage dans ce lit de ruisseau ! Voilà un peu de fraîcheur pour l’ascension qui suit.
Une des particularités de ce parcours est la variété des paysages qu’il offre. En quelques kilomètres, il est possible de passer d’une élégante forêt de pin à de larges plaines ouvertes.
L’objectif de notre périple n’est pas d’effectuer un record sur ce circuit, mais bien de passer un week-end hors du temps à la découverte de ce Stoneman Arduenna.. Et cela passe par de courtes pauses touristiques, comme ici au château de Reuland. Construit au 12e siècle, celui-ci est l’une des plus belles et vastes ruines de château dans les Ardennes, même si les ruines ne sont qu’une petite partie du château de l’époque.
C’est aussi le moment idéal pour un petit plaisir glacé !
Quelques kilomètres plus tard, on échange la glace contre notre carte de pointage, pour le dernier poinçon de la journée. Allez, dans vingt kilomètres, c’est la douche et le restaurant !
Au moment de s’approcher de la ville de Saint-Vith, notre point de chute, l’itinéraire nous fait grimper au sein du Bike Park Volmersberg… Malgré la fatigue, impossible de résister, on se lance sur une trace rouge d’enduro qui rejoint notre parcours en contrebas, plutôt que de descendre par un long chemin forestier.
Retour à la civilisation, les yeux rivés sur notre hôtel. La journée touche à sa fin, les jambes sont dures, mais quel plaisir !
Petite photo souvenir devant l’hôtel symbolisant l’arrivée de notre première étape. « Je m’attendais à un parcours un poil plus VTT, certaines sections étaient fort roulantes, mais j’ai adoré ! Les paysages étaient superbes, j’ai hâte de découvrir la suite demain », conclut Audrey.
Dans les villes-étapes du Stoneman Arduenna, plusieurs hôtels partenaires sont proposés et permettent de vivre l’expérience le plus confortablement possible avec un local sécurisé pour les vélos et un transfert des bagages entre les différentes étapes. À demain les Mondraker pour de nouvelles aventures !
Jour 2 : De Saint-Vith à Butchenbach, du vrai VTT
Copieux petit déjeuner avalé, pression des pneus effectuée, à l’attaque de cette seconde journée ! Avec un programme plus léger que la première journée (72 km et 1500 m), notre étape du jour promet toutefois de jolies surprises.
Étant donné que notre hôtel était situé à Saint-Vith, à parfait mi-chemin entre les checkpoints de Grüfflingen et Born, on atteint rapidement le premier poinçon de la journée. Juste de quoi s’échauffer !
En direction de Malmedy, les sentiers sont davantage techniques et permettent à Audrey de démontrer ses nombreuses qualités de pilotage : « Oh, c’est tout ce que j’aime. J’adore ce type de terrain technique ! », s’exclame-t-elle après ce passage alternant champs de racines et morceaux de roche dans la pente.
Une fois en bas, c’est une rivière bien connue des amateurs de VTT belges que l’on croise, la fameuse Amblève, qui aura donné son nom à plusieurs organisations dans la région, dont le bien connu enduro (cf. BEC #2 | Amblève : week-end de course au pays de l’enduro).
Une petite barre de fruits, et c’est reparti !
Pour rallier Malmedy, le parcours est littéralement 5 étoiles, alternant jolies portions d’ascension et amusants singletracks en descente. Quel début de journée !
Et nous voilà à Malmedy ! Et qui dit Malmedy…
… dit boulangerie pour pouvoir faire goûter à Audrey l’une des spécialités belges les plus en vue sur les épreuves VTT marathon : la tarte au riz.
La tarte au riz semble validée par Audrey ! Malheureusement, il faudra repasser plus tard pour la gourmandise, car la suite du parcours est annoncée comme un « calvaire ». L’objectif des prochains 18 km est d’atteindre le point culminant de la Belgique, le Signal de Botrange à 694 m d’altitude.
Après avoir vaincu les pentes de la cité malmédienne, c’est par la vallée de la Warche, et ses impressionnantes carrières à ciel ouvert, que l’on poursuit cette ascension.
À mesure que l’on grimpe, le chemin se resserre, bordé par ces jolies bruyères mauves en fleur.
Et enfin le paysage se rouvre pour laisser place à ces plaines caractéristiques des Hautes Fagnes où se mêlent à perte de vue ces herbes hautes jaunes et ces arbres morts. Plus que quelques mètres, et nous serons sur le toit de la Belgique.
Et voilà, le checkpoint du Signal de Botrange et ses 694 m d’altitude est validé !
« Je m’attendais quand même un peu plus à un sommet, plutôt qu’à ce paysage vallonné », avoue Audrey en souriant. « Par contre, c’est vraiment très joli comme décor », continue-t-elle. Si le point culminant de la Belgique n’est pas le plus impressionnant visuellement, il demeure fort dégagé et brassé par le vent. Pas le temps de traîner sous peine de prendre froid, on met le cap sur la suite du parcours.
Quelques centaines de mètres en contrebas du Signal de Botrange, le parcours passe à quelques pas de la brasserie « Peak Beer », à savoir la bière brassée avec l’eau des Hautes Fagnes. Un reportage en Belgique, on était bien obligés de parler de bière à un moment ou à un autre !
La descente du Signal de Botrange s’effectue sur des chemins forestiers assez larges. Dommage, on aurait apprécié avoir quelques singletracks dans le lot, d’autant plus après la mise en bouche de ce matin. Qu’importe, c’est vers le château de Reinhardstein que l’on se dirige, avec une aventure qui commence à toucher à sa fin.
On profite des derniers magnifiques paysages que le parcours nous offre, comme cette vue sur le lac de Robertville. On longe les abords de Ovifat, où il est possible de skier certaines années en hiver. « Ça m’a un peu épaté lorsque vous parliez d’une station de ski vendredi au souper avec Olivier. J’ai cru que vous me faisiez une mauvaise blague pour être honnête. Ça existe donc bel et bien ! », s’exclame Audrey.
Victoire ! Nous voilà de retour à Butchenbach, nous l’avons fait ! Audrey et moi-même sommes désormais finisher du Stoneman Arduenna Silver (autrement dit en deux jours, tandis que Gold est pour ceux ayant effectué le parcours en un jour et bronze pour ceux qui l’ont bouclé en trois journées).
Et voilà un trophée largement mérité ! « C’était une super expérience. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette région, et je compte bien y revenir pour d’autres aventures en VTT avec mon conjoint. J’avais vu certains articles sur des marathons en Belgique qui me donnaient très envie, et ce week-end a confirmé mes idées. Ma partie préférée du parcours était le premier segment d’aujourd’hui, dommage qu’il n’y ait pas davantage de portions techniques comme celle-là. Je suis super contente de l’avoir fait ! », conclut Audrey. « Le week-end a été parfait : une météo magnifique, pas de soucis mécanique et/ou physique, un bon duo homogène. Que du positif ! », continue-t-elle.
Ça confirme vachement mon envie de changer de vélo. J'aime beaucoup mon "vieux" Canyon Lux de 2016, mais c'est clair que le matériel a beaucoup évolué
Au-delà de l’expérience belge, ce week-end a également permis de tester en grandeur nature un châssis de cross-country moderne : « Ça confirme vachement mon envie de changer de vélo. J’aime beaucoup mon « vieux » Canyon Lux de 2016, mais c’est clair que le matériel a beaucoup évolué, et ce Mondraker F-Podium s’est révélé surprenant. Il est moins démonstratif, il a moins de fougue que le mien, mais il est autrement capable en descente, et très confortable sur le long. »
« Les boulettes liégeoises, c’est trop trop bon ! Je dois aussi avouer avoir beaucoup apprécié la tarte au riz et l’accent belge (rires) », nous avoue Audrey quand on lui demande ce qu’elle retiendra de ce séjour en dehors des 18 heures sur le vélo.
À titre personnel, j’aimerai remercier Audrey pour son sourire, sa bonne humeur constante et sa passion générale pour le VTT ! À bientôt pour une prochaine aventure ou qui sais, pour un prochain Stoneman !
Pour plus d’informations : https://www.stoneman-arduenna.com