Raid VTT Chemins du Soleil : de la Provence à la haute montagne

Plus besoin de vous présenter cet événement incontournable qui rassemble chaque année près de 750 vététistes venus de tous horizons. Cette épreuve pourtant réputée technique et physique séduit grâce à son concept « all inclusive ». Au programme : 3 ou 4 étapes selon la formule choisie, « rando raid » ou « raid élite », ce qui permet à tout un chacun d’y trouver son compte ! Julien Delaet y était cette année pour Vojo, voici son récit vu de l’intérieur.

Rentrons dans le vif du sujet avec la présentation du menu… Ah non, pas celui du repas mais bien celui qui nous intéresse tous ! Au programme de cette édition qui relie le petit village de Taulignan et la ville de Gap, pas moins de 250 km et 8500m de dénivelé positif. Gloups, cela promet d’être copieux !

En ce jeudi soir, les coureurs de la catégorie « élite » ont droit à la traditionnelle étape nocturne. Celle-ci donne véritablement le coup d’envoi de cette grande aventure et distille toujours une ambiance très conviviale. Cette « étape 0 » qui s’apparente à un prologue, propose néanmoins un tracé de 26km pour 800m de D+ à travers les massifs entourant le village.

Il est 21h30 précise, le départ est donné pour les 160 coureurs élites munis d’éclairages et de gilets fluorescents. En bref, cette étape est un condensé de ce qui nous attend les prochains jours. Tout y est réuni avec beaucoup de caillasse, du portage, de la descente bien engagée et quelques magnifiques passages aériens vertigineux!

De nuit, tout se complique légèrement ! On anticipe beaucoup moins le terrain et à la moindre erreur de pilotage, le risque d’un pépin mécanique nous pend au nez. Une raison de plus pour bien préparer son matériel et ne pas hésiter monter des pneus neufs, de préférence renforcés.

Le clocher de l’église n’a pas encore sonné ses onze coups, que les premiers pointent déjà le bout de leur nez. Mais derrière, les écarts sont serrés et cela promet une belle bagarre dans les prochains jours… Il est temps d’aller nous coucher car la journée de demain promet d’être éprouvante !

Le jour se lève sur Taulignan. La nuit a été courte pour certains, mais nous sommes tous très excités ce matin à l’idée d’affronter l’étape reine de cette édition 2017 ! Ce sont pas moins de 91km et 3400m de dénivelé positif qui nous attendent afin de rallier la ville de Die. Nous quittons définitivement les champs de lavande de la Drome provençale pour nous diriger vers la capitale du Diois.

Il est 7h, tout le monde est prêt à en découdre. Heureusement à cette heure-ci nous profitons encore d’un peu de fraicheur.

Une première partie de course qui nous emmène déjà à plus de 800m d’altitude via un long portage, le ton est donné. Notre vitesse moyenne ne dépasse pas les 14 kilomètres par heure, ce qui promet une très longue journée sur le vélo. Le Raid VTT c’est toujours très difficile, mais chaque moment passé dans le dur est récompensé tôt ou tard par de superbes paysages et de magnifiques descentes… Chose promise, chose due !

Kilomètre 25, déjà 1000m de dénivelé dans les pattes et nous voici enfin au premier ravitaillement. Si bon nombre de concurrents qui jouent le classement de la catégorie élite font l’impasse sur ceux-ci, car assistés par des proches, nous vous conseillons vivement de vous y arrêter afin de faire le plein de boisson et d’énergie. Ceux-ci ne sont jamais très nombreux mais toujours bien achalandés aussi bien en aliments sucrés que salés. Juste après le ravitaillement de Vesc, le parcours nous offre un peu de répit et surtout une vue imprenable depuis ce haut plateau qui surplombe la vallée de la Drôme. Nous continuons notre chemin sur piste vers le point culminant de cette étape niché à un peu plus de 1400m d’altitude.

Encore un effort pour se hisser à la cime de la Montagne de Couspeau. Le compteur affiche déjà plus de 3 heures de course pour à peine 43 kilomètres ! Bon, il faut dire aussi que le dénivelé avalé jusqu’à présent dépasse allégrement les 2000m. Nous basculons maintenant pour 1000m de négatif sur singletrack, de quoi récupérer avant l’énorme morceau qui nous attend 14 kilomètre plus bas.

On profite d’un petit rafraichissement au ravito mais malheureusement ce plaisir ne sera que de courte durée car nous entamons maintenant la partie la plus éprouvante de la journée. Une quinzaine de kilomètres de grimpette d’abord sur route puis sur piste pour atteindre le Pas du Loup, le tout sous un soleil de plomb. Avec pas moins de 30 degrés, les organismes sont soumis à rude épreuve.

Mais à nouveau, la petite récompense n’est pas très loin… la souffrance et la douleur laissent rapidement place à l’euphorie ! Nous dévalons enfin les 10 derniers kilomètres nous menant à l’arrivée sur un fabuleux single à flanc de montagne. Plaisir et sensations garantis !

Une « étape reine » qui aura tenu toutes ses promesses. Place maintenant à la récupération et la réhydratation, et pour ça, chacun sa méthode !

A peine le temps de récupérer, qu’il est déjà temps de se remettre en selle pour la seconde étape de ce raid VTT. Au programme, 81 kilomètres et 2900m de positif pour rejoindre Veynes en Dévoluy. Nous quittons doucement le département de la Drôme pour nous inviter dans celui des Hautes Alpes.

Après seulement 5 km d’échauffement nous entrons dans le vif du sujet. Notre progression s’effectue lentement, sur un single en sous-bois qui est tout sauf roulant ! Nous enchaînons les épingles serrées, les ravines asséchées, les éboulis de pierres et de nombreuses racines, le tout sur un profil ascendant jusqu’à atteindre le premier sommet du jour à 830m.

Place maintenant à un petit peu de récup avec la première descente de cette seconde étape, celle-ci nous emmène vers Châtillon-en-Diois et son ravitaillement. Nous traversons à vive allure ce magnifique petit village aux ruelles étroites et ces quelques volées d’escaliers. Une banane, un morceau de fromage et c’est déjà reparti pour la seconde bosse du jour. Direction le col du Pinet via une longue piste aux pentes douces et régulières.

Les longues ascensions s’enchainent bon train et le parcours ne nous laisse finalement que très (trop) peu de répit. Mais finalement, on est tous là pour en baver et profiter des superbes panoramas qui s’offrent à nous.

Nous quittons définitivement le Diois et entrons dans la vallée du Buech. Bienvenue dans les Hautes-Alpes ! Une fois passé le col de Vaunières, point culminant de la journée mais aussi frontière entre ces deux régions, nous profitons de passages à couper le souffle. Ici encore, un énorme travail de la part des bénévoles à été effectué afin de sécuriser la trace au maximum !

Il commence à faire chaud pour tout le monde. Chacun sa technique pour ventiler le moteur ! Heureusement, le plan d’eau de Veynes n’est plus très loin. A partir du km 58, nous enchainons les dernières difficultés. Elles ne sont jamais très longues, mais à coups de 200m de D+, il y a de quoi y laisser quelques cartouches.

Comme je vous le disais un peu plus haut, le bonheur n’est jamais très loin. Une fois passé l’ultime difficulté du jour, nous déroulons sur un superbe toboggan jusqu’au bord du plan d’eau d’Iscles, à quelques encablure de la ville de Veynes.
Place maintenant aux rafraichissements et au farniente en attendant la 3ème et dernière étape.

Tiens, justement, en parlant de troisième étape, j’en connais un qui a l’air content que le départ soit donné tout juste sous ses fenêtres. On dit tous « bonjour au monsieur », nous demande le speaker au départ de Veynes !

Revenons-en à nos moutons ! Tout le monde est chaud et ce dans tous les sens du terme pour en découdre avec cette ultime étape de 54 kilomètres. Aujourd’hui, changement total de décor, nous embarquons pour une étape de haute montagne.

Allez, hop ! Départ commun pour tout le monde, du coup, la première ascension sur route permet d’étirer rapidement l’énorme peloton. Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons une magnifique mono trace périlleuse à flanc de montagne, juste avant de plonger sur une descente cassante et piégeuse à souhait.

Après une brève incursion dans le village de Montmaur, nous entamons déjà la seconde difficulté du jour et de loin la plus longue et compliquée. Nous escaladons en effet plus de 1000m de dénivelé pour atteindre le point culminant du jour ainsi que celui de cette édition 2017. Après l’édition 2015, nous voici à nouveau au cœur de ce magnifique cirque montagneux enclavé entre les cols de Conode et Matacharre. En un seul mot, splendide !

Tout comme en 2015, nous prenons la direction de « la Barre ». Le tracé n’a pas changé d’un iota. Les racines sont toujours aussi glissantes et impressionnantes et les paysages toujours à couper le souffle. Ca y est, le plus dur est derrière nous. Il ne nous reste plus qu’à assurer la descente vers le hameaux des Baux et prier pour que les lauzes ne cisaillent pas la carcasse de nos boudins !

Nous enchainons une toute dernière « formalité » avant de nous laisser glisser vers le stade Fontreyne de Gap où s’adjuge l’arrivée finale de cette superbe aventure. Le sourire sur les visage des participants nous confirme que cette édition 2017 fera sans aucun doute partie des grands crus du « RAID VTT Les Chemins du Soleil ».

Rendez-vous donc du 10 au 13 mai 2018 pour la 16ème édition !

En attendant l’ouverture des inscriptions, replongez-vous dans l’ambiance du raid grâce à cette magnifique vidéo !

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Lien utile : www.raid-vtt.fr