Raid des Hautes Fagnes 2017 : au coeur d’un classique made in Belgium

Par Olivier Béart -

  • Sport

Raid des Hautes Fagnes 2017 : au coeur d’un classique made in Belgium

Epreuve phare du Belgian Ardennes Marathon Series, le Raid des Hautes Fagnes à Malmedy est un des marathons belges les plus relevés. Avec ses distances qui grimpent jusqu’à 115km et son dénivelé cumulé qui n’a pas à rougir face à certaines épreuves de montagne, il séduit chaque année largement plus de 1000 participants. Parmi eux, notre reporter/marathonien Martin Dupuis qui nous fait revivre ses aventures de l’intérieur.

Il est presque 9h et les box sont déjà bien remplis. Plus de 700 bikers sont prêts à en découdre rien que sur les deux plus grandes distances de 90 et 115 km.

A l’avant, on retrouve bien évidemment les différents leaders du BAMS, quelques maillots de champion FCWB, mais également les favoris belges et étrangers.

Après une longue période de canicule, le terrain s’annonce sec et roulant…mais une invitée surprise est présente spécialement pour nous ce matin… La pluie tombe sur Malmedy et elle nous accompagnera pendant la première heure de course !  Cette longue averse rendra juste certains passages plus funs et n’aura heureusement pas trop d’impact sur l’état global du parcours, mis à part quelques zones isolées qui se sont transformées en petit bourbier.

A neuf heure pile, malgré un petit couac avec le pistolet du starter qui fait rire aux premiers rangs, la meute est lâchée et se dirige vers l’habituelle première côte, à la fois très raide et longue.

Celle-ci permet aux meilleurs de former un petit peloton. Joris Massaer caracole déjà en tête et, à peine plus loin, mon coéquipier du team Bike4Life Julien Delaet prend une option pour la plus petite distance de 90km qu’il finira par emporter ! Pour ma part, je reste prudent et je cherche des coureurs de mon niveau pour essayer de trouver un bon rythme. Pour ceux qui connaissent, le début de parcours est assez classique mais permet déjà de se jauger en enchaînant rapidement avec la bien connue montée vers la Ferme Libert.

Le parcours nous emmène ensuite vers la vallée du Tros Maret, où on a l’occasion de goûter aux passages à gué qui font le charme de cette épreuve, ainsi qu’à une chouette portion technique nécessitant parfois de mettre pied à terre.

Au premier ravito, juste le temps d’attraper un bidon et je m’élance à la poursuite de mes compagnons de route sur des portions plus roulantes.  Après une belle petite section de racines, voici le premier passage sur caillebotis. Prudence, ça glisse…!

A peine ce passage scabreux franchi, une longue difficulté droit dans la pente nous fait franchir la barre des 600 mètres d’altitude.  Il vaut mieux rester prudent car je sais d’expérience qu’il faut en garder sous la pédale pour la fin du parcours !

En haut, pas le temps de trainer car on aborde quelques portions roulantes qui nous font franchir une première fois la Hoëgne avant de remonter dans une sapinière. Nous voilà sur une trace ultra connue entre Hockay et la Baraque Michel. Pour l’instant, nous allons descendre vers le pont de La Vecquée et donc affronter une belle descente en single à travers un champ de cailloux toujours bien piégeux !

Le deuxième ravito est situé presque au même endroit qu’en 2016.  Les organisateurs ont eu le bon goût de varier le parcours en nous dénichant des nouvelles traces amusantes et joueuses ! En plus d’avoir le plaisir de découvrir des passages inédits, nous sommes également au point le plus bas en altitude !  Il s’agit maintenant de remonter sur le plateau des Fagnes.

C’est toujours plus bénéfique d’y rouler groupé car entre quelques passages à racines certains chemins sont plutôt roulants.

On retrouve le magnifique sentier qui mène à la Baraque Michel.  Malgré la pluie matinale, le sol est resté sec et on file bon train avec le vent dans le dos.

Aux alentours du Signal de Botrange, nous atteignons le point culminant de la journée. Joris Massaer mène devant Sören Nissen et Kevin van Hoovels.

Le troisième ravito sera vite rejoint et malgré un petit passage moins bien, c’est avec un bon moral que j’atteins la bifurcation.  Pas de doute, je reste sur mon idée et je m’élance sur la distance reine !

Le chemin serpente dans la vallée du Bayehon et malgré l’effort, je prends toujours autant de plaisir au milieu de cette nature grandiose et sauvage ! Alors que je suis un peu esseulé, je rattrape un copain avec qui j’avais roulé presque tout le parcours en 2016.  Ensemble, nous nous dirigeons vers Ovifat et sa célèbre piste de ski.  Une petite descente en sous-bois longe la piste et je dois un peu slalomer parmi les concurrents des petites distances.

Le parcours prend de nouveau de la hauteur via une montée un peu grasse avec de nouveau pas mal de monde à dépasser !  Ensuite, les chemins sont plutôt à profil descendant et au loin, j’aperçois enfin le magnifique château de Reinhardstein ! On rentre dans les parties mythiques du raid des hautes Fagnes !  Une magnifique descente technique permet de rejoindre la vallée de la Warche et le pied du château.

 

Petite surprise, pour une fois, le 4éme ravito ne se situe pas devant le château mais bien un peu plus haut !

Une fois les batteries rechargées, je pédale vers le barrage de Robertville.  Le parcours emprunte un sentier technique qui longe le lac et nous ramène à l’autre bout du barrage. Pour notre plus grand bonheur, une autre section bien technique et en balcon permet d’encore admirer le château !

Une petite partie roulante fait la transition et se termine par un beau single technique avec une vue imprenable sur les belles forêts ardennaises ! Au bout de ce single, une magnifique descente dans une zone défrichée nous ramène jusqu’à la Warche. On ressort de la vallée quelques kilomètres plus loin par une solide grimpette en 3 parties qui fait partie des plus dures de la journée !

les 3 côtes finales sont parmi les plus raides avec des pourcentages entre 15 et 20% en moyenne…

Le secteur de Xhoffraix me permet d’à nouveau me reposer un peu avant de conclure le parcours par les 3 côtes finales, qui sont parmi les plus raides avec des pourcentages entre 15 et 20% en moyenne… Je monte donc au train sans forcer la première des trois longues côtes et après une descente rapide, je me retrouve au pied de la montée de la carrière !  Loin d’être ma préférée, je serre les dents et surtout je prends mon mal en patience car elle se passe en plusieurs paliers et m’oblige à griller quelques cartouches…

Les encouragements des amis au dernier ravito me redonnent quelques forces !  Il me reste à redescendre vers Malmedy via le fameux calvaire sur Livremont. A nouveau, il me faut être prudent car je dois dépasser de nombreux bikers en difficulté. Véritable cerise sur cet énorme gâteau, la dernière côte m’oblige à puiser dans mes réserves pour atteindre en plusieurs fois les hauteurs de Malmedy et sa piste de DH !  A ne pas sous estimer, cette dernière descente qui est parfois piégeuse et requiert encore pas mal d’attention !

Je dévale les dernières pentes et j’entends la voix du speaker, ça y est…je passe la ligne, épuisé mais content !  Quel bonheur, quelle aventure et quelle belle journée pleine de bons souvenirs !  Merci encore aux organisateurs pour ce parcours 5 étoiles !

Résultats complets et plus d’infos sur le Raid des Hautes Fagnes : http://rdhf.be

ParOlivier Béart