Par Olivier Béart -
Matthieu Peron et Benjamin Krawezik sont deux amis qui se sont lancés un défi : participer au TransPyr, soit 775km de pur vtt et 20.600m de dénivelé pour traverser les Pyrénées d’un bout à l’autre. Cette aventure, ils vous la feront vivre sur Vojo mais, d’ici là, ils ont inscrit plusieurs belles épreuves à leur programme pour se préparer au mieux, tant en ce qui concerne les bonhommes que leur monture. Première étape dans leur quête, le Raid des Chapelles qui prend son départ à Saint-Jean-Pla-de-Corts, dans les Pyrénées justement, et qui va leur donner un premier aperçu de ce qui les attend pour la suite. Voici leur récit, ainsi qu’une présentation de leurs montures et des modifications apportées pour l’adapter à leurs besoins de « raideurs ».
Avec presque 90 km et 3300 m de D+ annoncés, sur le papier, les critères sont remplis par le Raid’Hard du Raid des Chapelles pour se rapprocher d’une des 7 étapes qui sont au programme de la TransPyr. Nous partons donc sur cette option. Ce week-end de ride a pour but avant tout de prendre notre pied mais aussi de jauger notre forme physique du moment ainsi que de tester notre matériel afin de pouvoir y apporter des améliorations futures, que nous vous détaillerons en fin d’article.
Nous voilà donc partis vers les P-O pour rejoindre un magnifique versant des Pyrénées : Le Vallespir.
A une semaine du jour J, mère nature nous promettait un dimanche radieux sous 20°C mais, quelques jours avant le raid, la météo se dégrade et c’est plutôt avec un temps nuageux et une pluie menaçante qu’il faut composer. Qu’importe ! La motivation et le plaisir de rouler sont plus forts que le climat. Nous voilà donc partis vers les Pyrénées-Orientales pour rejoindre un magnifique versant de ce massif montagneux : Le Vallespir.
Nous voulions avant tout faire un weekend complet de VTT sur nos ORBEA Oiz. Donc, le samedi, en guise de « pré-chauffe », nous sommes partis de notre Hôtel de Collioure pour rejoindre les traces de la rando de Villelongue (qui avait eu lieu la semaine d’avant) puis retirer nos plaques à Saint-Jean-Pla-de-corts en fin de journée pour pouvoir grappiller quelques minutes de sommeil le lendemain.
Arrivés aux vestiaires du stade, des membres accueillants du staff sont présents, nous discutons, nous prenons les informations nécessaires pour le lendemain matin, nos numéros et nous repartons en direction de Collioure avec, au final, un bon 90 bornes dans les pattes.
Après notre petite « mise en route » de la journée de samedi, nous nous arrêtons avant le diner chez nos amis de Capneoulous, organisateurs de l’enduro trip catalan pour y prendre l’apéro. Nous y retrouvons évidemment Stéph’ Couderc (à droite), Simon André (au centre) mais aussi Anne-Caro Chausson (qu’on ne présente plus et qui est de retour sur le bike, ce qui nous fait bien plaisir !) ainsi qu’un bon petit groupe de Belges.
Le Raid des Chapelles
Dimanche 20 mars, 6h00 du mat, le réveil sonne. Un coup d’œil rapide par la baie vitrée, le ciel est gris mais il n’y a pas de pluie : ouf ! Le temps de s’habiller et de sauter dans la voiture, nous revoilà à Saint Jean-Pla-de-Corts.
Les premiers kilomètres sont assez roulants et permettent de tourner les jambes pour pouvoir faire chauffer les diesels. La première difficulté se trouve vers Amélie-les Bains, un bon portage sur des rochers assez humides et donc glissants (surtout en chaussures de pur XC !).
Nous arrivons sur le premier des 3 ravitaillements au bout de 20 bornes, juste avant d’attaquer un sentier d’habitude très populaire pour les locaux en descente : la descente des wagonnets d’Arles. Tout ne passe pas sur le vélo et, là encore nous avons droit à notre petite séance de portage. Mais le lieu tout de granit vêtu est somptueux et nous laisse présager de beaux enchainements dans le négatif par la suite. Nous ne serons pas déçus ! Le terrain change, le décor aussi et nous commençons à enchainer du D- en single, fait de passages techniques et d’épingles dans de la terre juste parfaite, avant de reprendre une ascension de 10 kilomètres.
Ce que nous venons de monter, nous allons le redescendre pour rejoindre le prochain ravito situé quasiment à mi-chemin du Raid pour repartir sur une grimpette par un DFCI, en haut duquel se situe la porte horaire limite pour pouvoir continuer.
Plus qu’une trentaine de kilomètres avec 750 m de D+ et nous aurons bouclé le Raid. La fin est moins montagneuse et les descentes sont ludiques et joueuses, accessibles à tous. La pluie montrera le bout de son nez juste avant que nous arrivions, pour dire qu’elle était présente.
Nous retrouvons dans ce Raid des paysages somptueux (sentiers en balcons, singles en sous-bois, vues dégagées…), du technique et du roulant en montée et en descente, soit tous les ingrédients qu’aiment les riders, tous les riders, du crosseur à l’enduriste. Et aussi tout ce qu’il nous faut pour bien préparer le TransPyr !
Nous retiendrons surtout de ce weekend un terrain de jeu grandiose, choyé et préservé au maximum par l’organisation : les Pyrénées Catalanes. La motivation et la mentalité des bénévoles du club Cami Calent Català en sont le reflet parfait et ils ont réussi à faire passer tous les messages qu’un vététiste veut entendre au travers de leur édition 2016. Ce rassemblement est construit autour de ce que la nature a à nous faire découvrir, aidée par des compagnons amoureux de leur grand jardin. Pas de fioritures et d’esprit de compétition, juste l’essentiel. Quoi qu’il en soit, même si nous ne serons (sans doute) plus en pleine préparation TransPyr en 2017, c’est sûr qu’on reviendra faire un tour au Raid des Chapelles !
Focus sur le matériel
Nos vélos pour cette saison sont des Orbea Oiz M10 29, quoi de mieux qu’une marque basque pour participer à une épreuve dans les Pyrénées ? Roulant déjà sur des Orbea depuis quelques années, il était logique pour nous de s’orienter vers cette marque que nous connaissons bien et dont nous apprécions tant la technicité que les valeurs (saviez-vous par exemple qu’il s’agit d’une coopérative ?). Pour la Transpyrénéenne, nous avons privilégié un tout-suspendu pour le confort sur la durée, mais le Oiz reste radical dans son caractère (c’est une bête de XC, comme vous pouvez le voir en relisant le test Vojo !) tout en étant joueur et extrêmement maniable.
Par rapport au modèle d’origine, nous avons changé plusieurs éléments. Pour nous le point-clé était les roues. Après quelques recherches, nous sommes entrés en contact avec Sabma et nous avons l’occasion de rouler avec les nouvelles NoTubes Valor carbone qui étaient le meilleur compromis à notre avis pour une épreuve longue. Ces roues permettent d’une part de bénéficier de la rigidité du carbone et donc de la réactivité que le matériau procure lors des relances, mais aussi d’un incroyable confort comparé à d’autres concurrents sur le marché. Sur les quelques descentes engagées et techniques, nous avons été bluffés par leur comportement. Nous n’avions pas l’impression d’avoir seulement 100 mm de débattement sur nos vélos ! Nous verrons sur la durée ce que cela donne. Pour les pneus, les Maxxis Ikon font excellent ménage avec les Valor. Avec leur gros ballon, ils participent à un confort « Bultex » au top ! Evidemment, nous avons choisi les carcasses renforcées EXO vu la nature des terrains sur lesquels nous allons rouler.
Pour améliorer la maniabilité du vélo ainsi que ses aptitudes en descente nous avons choisi un poste de pilotage Race Face avec un cintre Next plat en 720 mm pour la stabilité et une potence Turbine en 70 mm pour plus de maniabilité. Cela n’altère en rien ses capacités de grimpeur !
Côté transmission, le pédalier et les plateaux sont du Rotor. Pédalier Rex 1.2 et plateaux ovales 36/25 pour plus d’efficacité au pédalage. Le reste des composants est pour le moment inchangé par rapport au modèle d’origine car nous en sommes satisfaits, comme par exemple au niveau des freins Shimano XT et de la transmission XT/XTR.
Pour rouler également avec l’Occam AM plus typé enduro, en configuration actuelle, nos vélos nous ont vraiment impressionnés, surtout en descente. Ils sont davantage typés XC, plus radicaux, mais extrêmement ludiques et agréables dans cette configuration. Nous sommes clairement comblés par le choix du montage. On en profite au passage pour dire merci à nos partenaires, sans qui ces améliorations n’auraient pas pu être faites (Orbea, Sabma, Rotor, Tribe), et on vous donne rendez-vous à la Transvésubienne, où nous vous conterons aussi nos aventures sur Vojo, avant de prendre la route du Transpyr !
Photos : Miguel Fernandes/Migovix – Catala Cami Calent