Trek 2016 : les Procaliber SL, Top Fuel et Fuel EX dévoilés
Par Olivier Béart -
Trek vient de présenter les premiers modèles de sa gamme 2016, avec deux grosses nouveautés pour le XC, les Procaliber SL et Top Fuel, que nous avions déjà aperçus sur les Coupes du Monde, ainsi que le Fuel EX qui est légèrement retouché. Voyons cela en détails.
Trek Top Fuel : le retour d’une référence
On doit vous avouer que, quand nous l’avons vu pour la première fois en Coupe du Monde début de cette saison et lorsque nous avons appris cette annonce, cela nous a donné quelques frissons car le Trek Top Fuel 26 » nous rappelle d’excellents souvenirs, alors que le Superfly FS ne nous avait jamais vraiment convaincus.
Le nouveau Top Fuel, décliné en roues de 29 » et 27,5 », reprend le concept de suspension Full-Floater qui est une véritable signature Trek. Sur cette cinématique, l’amortisseur est monté « flottant », c’est à dire qu’il est comprimé entre la biellette et les bases, sans être ancré dans le triangle avant. L’axe arrière est quant à lui concentrique à l’axe de roue arrière, ce qui permet à la suspension de rester active au freinage (Active Braking Pivot).
Le nouveau Top Fuel est doté d’une biellette en une pièce, ainsi que du Mino Link, une petite pièce située à la jonction entre les haubans et la biellette qui permet de faire varier légèrement la géométrie : +/- 10mm de hauteur de boîtier de pédalier et 0,5° d’angle au niveau de la douille de direction. Le cadre pèse 1900g en 17,5 » avec visserie et axes.
La rigidité est annoncée comme légèrement moins importante sur l’ensemble du cadre afin qu’il soit plus tolérant, mais la rigidité de la douille de direction augmente pour plus de précision de pilotage, de même que celle du boîtier de pédalier pour mieux digérer les coups de jarrets de bikers au sommet de leur forme.
La gamme sera composée de deux cadres en carbone (Top Fuel 9.9 et 9.8) et deux modèles en alu (Top Fuel 9 et 8), ainsi que d’une version femmes du Top Fuel 8. Les prix sont respectivement de 8999€, 4999€, 3999€ et 2999€, alors que le cadre seul est affiché à 3199€.
Ce premier modèle nous donne l’occasion de détailler les nouveautés techniques qui se retrouvent également sur le reste des modèles 2016 qui viennent d’être présentés.
Trek généralise le Boost
Cette généralisation du Boost dans la gamme Trek n’a rien d’étonnant car, pour rappel, il a été initié par la marque sur son Remedy 29 » afin de solutionner les problèmes de rigidité auxquels ils étaient confrontés avec ce modèle d’enduro à grandes roues. Reste que cette fois, nous sommes curieux de voir l’apport sur un vélo de XC.
Il faudra en effet vérifier sur le terrain si les avantages vantés sur le papier se vérifient. Pour récapituler, en théorie, le Boost permet d’obtenir la même rigidité sur des roues de 29 » que sur des roues de 27,5 » classiques grâce à 3mm d’espacement en plus de chaque flasque du moyeu. Cela augmente l’angle des rayons et donc la rigidité. Les bases peuvent aussi être raccourcies et des pneus de section plus importante peuvent prendre place dans le cadre sans que le Q-Factor soit affecté (distance entre les manivelles droite et gauche). A titre d’exemple, l’usage d’un axe arrière Boost 148 a permis de raccourcir drastiquement les bases de 452 à 435mm sur le Top Fuel par rapport au Superfly FS, ce qui est un score remarquable pour un full suspendu 29 ».
A l’avant aussi, les nouveaux Trek adoptent tous le Boost 110 pour avoir une roue avant dont la rigidité est en accord avec l’arrière. Si la compatibilité avec les « anciennes » roues n’est pas possible, on se consolera en voyant que Trek a laissé ce standard ouvert et que de la plupart des grands équipementiers proposent déjà des pièces compatibles (Sram, DT, Shimano, Fox, FSA, Race Face, Hope, Easton,…)
Smart Wheel Size 27,5 » ou 29 » selon sa taille
A l’image d’autres marques, Trek va proposer ses nouveaux modèles de XC en 27,5 » et 29 ». Mais ils ne renient pas leurs principes, ni leurs liens avec Gary Fischer qui est un des créateurs du 29 », puisque le 27,5 » ne sera proposé qu’en taille 15,5 », à l’image du vélo utilisé par Emilie Batty en Coupe du Monde (ci-dessous).
Control Freak Cable Management
Le passage interne des câbles, c’est bien joli, mais ces dernières années, on a vu fleurir pas mal de systèmes pas toujours pratiques. La maturité semble arriver à ce niveau, avec des systèmes de plus en plus réfléchis. Chez Trek, il s’appelle le Control Freak Cable Management. Son but : offrir une solution pour les 54 combinaisons possibles identifiées par Trek (mono ou double plateau, Di2 ou non, avec ou sans tige de selle télescopique, blocage d’amortisseur,…)
Concrètement, les nouveaux cadres Trek sont équipés de deux entrées au niveau de la douille de direction (une de chaque côté) et d’inserts qui s’adaptent à toutes les options. On trouve également une grande trappe sous le boîtier de pédalier pour récupérer facilement les câbles en bout de course et les amener à leur destination finale (dérailleur, tige de selle,…) et au niveau du tube diagonal sur le full suspendu.
Procaliber SL : le hardtail réinventé
L’autre nouveauté, c’est un semi-rigide de XC, le Procaliber SL. Après avoir recherché le rendement pur et la rigidité absolue pendant des années, les compétiteurs de haut niveau commencent visiblement de plus en plus à se rendre compte que la confort est un facteur de performance important. Après Cannondale et son concept Save, BMC qui a présenté son softail cette année, ou encore le dernier Focus Raven, voici la solution pour laquelle Trek a opté : un tube de selle découplé des haubans et du tube supérieur. Son nom : IsoSpeed
Vous avez l’impression d’avoir déjà vu ça quelque part ? Normal, l’inspiration est claire : ce système est apparu en 2012 sur le Domane de route, idéal pour Paris-Roubaix, puis en 2014 sur le Boone de cyclocross utilisé notamment par Sven Nys. Voilà maintenant qu’il débarque en VTT sur ce nouveau Procaliber SL dont le nom rappelle un cadre mythique de la gamme Gary-Fischer au début des années 90.
En découplant la tige de selle des haubans et du top tube, on obtient du confort uniquement quand on est assis sur la selle. La rigidité latérale est maintenue, tout comme la rigidité au pédalage. Par contre, on ne bénéficie pas du petit supplément de grip qu’un vrai softail comme le BMC peut offrir. Mais visiblement, les pilotes du team Trek Factory Racing comme Daniel Mc Connell n’étaient pas vraiment demandeurs. A noter aussi que l’IsoSpeed version vtt est compatible avec une tige de selle 31,6mm classique, contrairement aux route et CX qui ont un pied de selle spécifique.
Avec le concept IsoSpeed, qui dispose d’un calibrage spécifique pour chaque taille de cadre afin que tous les bikers retrouvent les mêmes sensations peu importe leur poids, Trek annonce un peu plus de 8mm de déformation verticale du cadre, ce qui est environ 30% de mieux que le Superfly SL actuel et 70% de mieux que le Superfly « simple » qui équipe les vélos moins chers et qui est dans la moyenne des hardtails carbone du marché.
Le poids du cadre seul est annoncé à 1012g en taille 17,5 », soit environ 100g de plus que le Superfly SL. Mais le gain en confort semble valoir la chandelle aux yeux des pilotes du team qui l’ont essayé depuis le début de la saison.
Voici les trois modèles qui seront proposés en 2016, avec des prix de 2999€ (9.7SL), 4499€ (9.8SL) et 7999€ (9.9SL) ainsi qu’un cadre seul à 2399€. Comme le Top Fuel, ils sont tous en Boost avant et arrière. Ils sont aussi dotés du nouveau passage de câbles interne. Quant aux géométries, vous les trouverez en bas d’article pour tous les modèles.
Trek Fuel EX 29 : coup de Boost
Le Trek Fuel EX existe depuis un peu plus de deux ans en 29 » et il a été présenté l’an dernier en version 27,5 ». Cette dernière ne change pas, mais le Fuel EX 29 » adopte le nouveau Standard Boost qui « descend » donc aujourd’hui également sur les plus petits débattements (120mm).
Au-delà du gain en rigidité sur les roues, cela permet aussi de réduire fortement la longueur des bases. On passe ici de 452 à 437mm, soit à peine 4mm de plus que le Fuel EX 27,5 » (433mm) qui reste en 142x12mm. Le Fuel EX est également doté du Mino Link pour faire varier la géométrie, comme sur le Top Fuel pour lequel nous avons détaillé le principe plus haut.
Voici les quatre modèles présentés, carbone en haut et alu en bas. Les prix vont de 1899€ à 7999€, avec un cadre seul à 3199€ (carbone). Les suspensions des Fuel EX sont aussi mises à jour avec un amortisseur RE:aktiv dès le Fuel EX8, du Fox EVOL (chambre d’air négative à volume augmenté) dès le EX7 et des Fox 34 au lieu des 32 à partir du Fuel EX 9. On relève également que le Fox EVOL remplace le DRCV propre à Trek sur tous les modèles, car le comportement des deux systèmes est très proche, mais cela dispense désormais Trek d’avoir recours à un amortisseur spécifique. Dernier détail : sur ce modèle, le 27,5 » est disponible dans toutes les tailles et le choix se fait plus sur le style de pilotage qu’on souhaite avoir que par rapport à la taille du pilote.
Les géométries : le G2 toujours là
Les nouveaux Trek conservent bien évidemment la géométrie maison G2, avec un déport de fourche plus important (51mm) ce qui permet d’obtenir une meilleure maniabilité et qui prend tout son sens sur un 29 ». Voici les géométries de tous les modèles.
Les gammes seront disponibles dès août et nous aurons très rapidement l’occasion de prendre en mains ces nouveautés, ainsi que de vous en dire plus sur le reste de la gamme Trek 2016. Stay tuned !
EDIT : Depuis cet article de présentation, nous avons eu l’occasion de tester en détails le Trek Top Fuel 9.8 SL. Retrouvez notre article complet ici : https://www.vojomag.com/test-trek-top-fuel-9-8-sl-le-retour-de-la-legende/
Plus d’infos : www.trekbikes.com/us/en/bikes/mountain/cross_country