Pro Bike : le Salcano de Fabrice Mels
Par Olivier Béart -
Fabrice Mels nous dévoile tous les détails de son Salcano, vélo avec lequel il est devenu champion du Monde de XCE.
Fabrice Mels, le tout nouveau champion du Monde de XC-Eliminator, nous a reçus chez lui, à Sinaai en Flandre Orientale, pour une interview exclusive que vous pouvez retrouver ici : mag.vojomag.com/interview-mels Au-delà de son incroyable course aux championnats du Monde de Hafjell, de sa passion pour le Dirt qu’il pratique régulièrement et de son amour des voitures de collection (de préférence allemandes des années 60 et 70 !), « Mister Eliminator » nous a présenté le vélo avec lequel il a tout gagné cette année (Champion du Monde, de Belgique et vainqueur de la Coupe du Monde). Suivez le guide pour découvrir cette machine atypique, optimisée pour supporter les efforts intenses et brefs du XCE… ainsi que la puissance de ce colosse de 2 mètres. Pour commencer, Fabrice ne connaît pas le poids de son vélo ! C’est tellement inhabituel de la part d’un crosseur, que nous n’avons pas pensé à emporter notre balance avec nous lors de cette rencontre. Fabrice nous donne l’explication: « le vélo tourne autour des 10kg, ce qui est bien assez léger pour moi. Et le poids n’est pas une obsession. Cela ne doit pas en être une quand on a mon gabarit et qu’on pratique une discipline aussi « violente » que le XCE ». Au moins, les choses sont claires. Mais ce n’est pas pour cela que la machine n’est pas optimisée ! Premier élément intéressant qu’on remarque: la cassette est tirée du groupe XO1 DH ! « Elle compte seulement 7 vitesses, mais c’est bien assez pour les efforts de 2 minutes que nous connaissons en XCE où tout doit pouvoir passer en force, debout sur les pédales. Avec moins de vitesses, on a aussi moins de risque de s’emmêler les pinceaux ». Autre avantage, la cassette comprend un anti-déraillement incorporé du côté des rayons de la roue et le dérailleur XO1 DH dispose d’un ressort plus puissant que la version XC de sorte à tendre plus la chaîne. Là aussi, pour éviter tout décrochage. On le voit à l’état des bases: le vélo souffre ! Mais le Salcano Assos a l’air de tenir le coup. Tiens, à propos, connaissez-vous la marque Salcano ? Non ? C’est normal ! Si vous habitiez en Turquie par contre, ce nom vous serait familier car il s’agit d’un des leaders du marché national. Comment Fabrice a-t-il atterri dans cette équipe ? « Mon coach est Néerlandais et entraîneur de l’équipe nationale turque. Il a donc beaucoup de contacts là-bas. Salcano recherchait un pilote de niveau international pour mieux se faire connaître. Voilà comment tout a commencé. Normalement, je roulerai encore pour eux en 2015″. En tout cas, la mission semble accomplie, puisqu’on connaît aujourd’hui (un peu) ce nom en Europe Continentale ! Même si vous n’en trouverez nulle part en Belgique, mis à part dans le garage de Fabrice. (www.salcano.com) Côté dentures, Fabrice Mels emmène du gros: une couronne de 38 à l’avant, en Sram XX1… dont les dents ont ici déjà fameusement vécu. Pourtant, le champion signale qu’il n’a « jamais connu le moindre déraillement en course », et qu’il n’envisage par de placer d’anti-déraillement complémentaire, même par sécurité. Confiance totale ! Privilège de champion du Monde, ESI Grips lui a fourni un kit spécial de ses fameuses poignées en silicone aux couleurs de l’arc-en-ciel. Les freins sont des Avid XX World Cup avec disques de 160mm, bien suffisants en l’absence de longues descentes en XCE. Le cintre est un Specialized en alu de 700mm de large, comme la potence de 130mm inversée. La fourche est l’inévitable RockShox RS1, véritable star des paddocks. Fabrice la surgonfle généreusement : « Je mets 150 psi de pression dans la fourche, soit bien plus que celle recommandée en usage normal. Je n’ai pas besoin de confort, juste d’une fourche qui encaisse les gros impacts pour garder un maximum de vitesse ». Fabrice utilise aussi bien sûr le blocage hydraulique au guidon, le X-Loc, « indispensable pour les sprints et les grosses relances ». Quand on lui demande s’il a ressenti une grosse différence par rapport à sa précédente RockShox SID, la réponse fuse : « Oui, vraiment ! La rigidité est nettement supérieure selon moi. Et, même surgonflée, elle offre un amorti plus onctueux sans que je ne perde rien en rendement. C’est un vrai plus sur mon vélo. » Du côté des roues, le champion varie les plaisirs. C’est toujours du 29 », mais avec des modèles différenciés : du carbone « VA Corse » pour l’avant, monté sur le moyeu Sram « Predictive Steering » propre à la RS1… … Par contre, à l’arrière, son choix s’est porté sur la Sram Roam. Qui est loin d’être la plus légère, et qu’on rencontre plus souvent sur des vélos d’enduro. « A l’arrière, je ne peux pas me permettre le carbone. Je roule en semi-rigide, comme tout le monde en XCE, et comme c’est incroyablement intense et qu’il y a de la bagarre entre pilotes, on ne peut pas toujours choisir finement sa trajectoire. Ca tape souvent sur les pierres ! Sans parler des réceptions de sauts, ou des obstacles à franchir dans les courses type City Mountainbike Challenge. J’ai donc fait le choix de la roue Roam en alu derrière. J’aime aussi sa rigidité, qui lui permet de supporter ma puissance et de m’offrir le rendement souhaité. » Du côté des pneus, on retrouve des Continental Race King sur les deux roues. Leur très faible résistance au roulement est un atout. Mais Fabrice opte pour la version ProTection à flancs renforcés. Pour terminer, on vous laisse jeter un dernier coup d’oeil sur le joujou du champion. Ou plutôt ses joujous, avec en arrière-plan sa dernière acquisition : une BMW 2800 CS en parfait état d’origine et dont il est seulement le 2e propriétaire. Car pour se détendre, Fabrice Mels aime conduire et mettre les mains dans le cambouis de ces belles mécaniques des sixties et seventies. Si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons à faire plus ample connaissance avec l’homme et à lire son interview complète ici : mag.vojomag.com/interview-mels