Pro Bike Check : le GT Sanction de Martin Maes
Par Olivier Béart -
Juste avant son départ pour la Nouvelle-Zélande et la première manche des Enduro World Series 2015, Martin Maes a accordé une longue interview à VojoMag. Nous en avons également profité pour examiner en détails son GT Santion en version 2015.
Preuve qu’il s’agit d’un vélo très typé, GT commercialise le Sanction dans un seul montage (4999€ en Fox 36/XT) et en cadre seul à un prix assez élevé pour un vélo en aluminium (2299€), ce qui trahit une production à petite échelle. Avec sa fameuse suspension I-Drive, le Sanction dispose aussi de 160mm de débattement à l’arrière, contre 150mm pour le Force. « Il est plus lourd, c’est vrai, mais il convient mieux à mon style de pilotage avec un reach et un empattement plus longs comme sur les vélos de DH contemporains », nous explique Martin qui a conservé son cadre 2014 avec lequel il n’a eu « aucun souci de fiabilité ». On veut bien le croire car, à part quelques griffes bien compréhensibles et l’un ou l’autre petit poc, le vélo est encore en parfait état. Pas mal vu qu’il a roulé une grosse partie de la saison EWS à son guidon ! Les suspensions proviennent de chez Fox. A l’arrière, Martin a droit à un amortisseur prototype, gentiment « offert » par Dan Atherton. « Comme Dan était blessé en 2014, il m’a dit de prendre son amortisseur. C’est un modèle tout à fait spécial basé sur le Float X, mais avec un corps plus gros et une hydraulique revue afin de mieux résister aux montées en températures. On voit clairement dans les très longues spéciales que c’est un plus car son comportement reste parfaitement constant. Début 2015, j’aurai une nouvelle version, plus légère, encore plus aboutie et surtout mieux finie, qui préfigurera sans doute une version de série ». Par contre, l’avant est proche de la série avec une Fox 36 que Martin adore : « c’est fou les progrès faits dans les suspensions en quelques années. Avec cette 36, je retrouve le feeling des fourches de descentes d’il y a deux ou trois saisons. Le tout à un poids hyper raisonnable et avec une rigidité impossible à prendre en défaut ». Vous aurez aussi noté le garde-boue custom, fruit d’une collaboration entre son mécano Mark Maurissen et Jason Marsh,mécano de Greg Minnaar et inventeur du fameux Marsh Guard : « avec Mark, on réfléchit à quelque chose de plus long que le Marsh classique. Là c’est efficace contre les projections, mais l’arrière est trop souple et vient parfois se coincer entre la roue et la fourche. On a encore un peu de boulot mais on va arriver à quelque chose de bien ». Pour 2015, un gros travail a été fait sur le vélo de Martin afin de gagner du poids. Et l’adoption du nouveau groupe Shimano XTR M9000 a permis de faire une grosse partie du boulot ! « L’an dernier j’étais à quasi 14,5kg et là on est descendus à 13,3kg avec les nouveaux composants Shimano et Pro. Je sais qu’il y en a certains qui sont pas loin de 12kg en EWS. Au-dessus de 14kg, c’est lourd, mais là on est vraiment bien. En cours de saison on verra si on peut encore gratter un peu », explique Martin. Tiens, pas de version électronique Di2 sur son GT Sanction ? « Non. Du moins pas encore. Nous n’avons pas pu faire de tests assez poussés durant l’hiver alors on a choisi de rester sur la version mécanique qui fonctionne vraiment très bien. J’ai déjà la cassette 11/40 qui m’offre plus d’amplitude que l’an dernier, c’est le principal. Mais je testerai certainement le Di2 car ça a l’air très intéressant ! » A l’avant, Martin a choisi un plateau unique de 32 dents ou 34 selon les épreuves, avec l’anti-déraillement Shimano SMCD. Les roues Shimano XTR Trail alu/carbone sont un des composants sur lesquels le plus de poids a été gagné. Elles sont strictement d’origine, alors que depuis son passage au 27,5, Martin a roulé pendant quelques mois avec des montages à base de jantes NoTubes sur moyeux Shimano, faute de roues complètes disponibles chez le géant Nippon. Au niveau des pneus, le Atherton Racing est sponsorisé par Continental et participe au développement de nouveaux modèles. Ici, il s’agit d’une évolution du Baron, dénommée « Baron Projekt » en section 2.4 ». « Les pneus, c’est vraiment un domaine hyper intéressant. Dan Atherton m’a appris beaucoup et nous avons la chance d’avoir de pouvoir développer de nouveaux dessins et de nouvelles gommes avec notre partenaire. Je roule aussi souvent en Mud King quand le terrain est souple. Le Baron Project est plus polyvalent ». Comme le Kaiser de DH, la version Projekt du Baron sera bientôt disponible à la vente. Le souci du gain de poids se remarque aussi au niveau des freins, avec un mix entre des étriers Shimano Saint pour la puissance et l’évacuation de la chaleur, et des leviers XTR Trail plus légers. Le poste de pilotage combine une potence Pro Atherton Star Series en 35mm de long, mais toujours en 31,8mm de diamètre, avec un cintre Pro Tharsis Carbon, destiné à la base au XC, mais dont la largeur de 800mm convient parfaitement à l’enduro. « Je vais sans doute même le recouper à 780mm pour être plus à l’aise sur les chemins étroits », nous confie Martin. Le jeu de direction vient de chez Hope, tout comme le collier de selle avec attache rapide qui permet un ajustement sur quelques centimètres de plus que la seule tige de selle télescopique afin de s’adapter encore plus finement au profil des spéciales et des liaisons. Enfin, à propos de tige de selle, on remarque un détail très intéressant : Martin Maes roule avec la Fox DOSS, mais pas avec le blocage d’origine. Bien que roulant en mono-plateau, son vélo a deux commandes de vitesses ! En regardant attentivement, on remarque que l’avant ne dispose que d’un levier (celui pour monter vers le grand plateau) qui sert ici de commande pour la tige de selle. « Ce n’est pas plus lourd et cela me convient mieux. Je suis habitué aux shifters et même si la commande d’origine peut aussi être placée sous le cintre, je préfère cette solution avec laquelle je suis plus rapide ». Maintenant que vous savez tout du vélo de Martin Maes, si vous ne l’avez pas encore lue, découvrez sans attendre son interview complète dans un « Mag » spécial (cliquez sur l’image ci-dessous) :