Pro Bike Check : Le BMC Trailfox de François Bailly-Maître
Par Olivier Béart -
Après l’interview de l’enduriste jurassien, nous en avons aussi profité pour examiner son destrier dans ses moindres détails. À la fois proche et différent de la version de série, son BMC Trailfox est un des rares 29 pouces du gratin mondial de l’enduro. François Bailly-Maître nous explique tout :
Premièrement, les suspensions : François Bailly-Maître et les pilotes BMC (enduro et XC) sont sponsorisés par Fox. Exit donc la RockShox Pike RCT3 du modèle de série, place à une Fox 36 RC2, toujours en 160mm de débattement. A l’arrière, l’amortisseur CaneCreek DB Inline fait place à un Fox Float X. La suspension à point de pivot virtuel de BMC, l’Advanced Pivot System, offre 150mm de débattement.
On le voit au niveau de la biellette et des points d’articulation, le cadre de François porte les stigmates d’une saison 2015 bien chargée. En fait, c’est la gaine de la commande au guidon de la tige de selle Fox qui, passant en externe, a usé la peinture à ces deux endroits. Aujourd’hui, c’est une RockShox Reverb qui a pris place sur le vélo, comme nous le verrons plus loin. Le carbone est intact, mais la peinture de pré-série de ce vélo de course dévoilé à Samoëns est partie. Pour le reste, elle a étonnamment bien résisté et le vélo garde un aspect global très flatteur même si on sent qu’il n’a pas été ménagé.
Au-dessus de l’amortisseur, sur le tube supérieur, on aperçoit un carré de carbone noir, qui est en fait un trou qui a été rebouché : François utilise maintenant une tige de selle RockShox Reverb, mais il utilisait auparavant une Fox avec une arrivée du câble de commande au guidon sur le haut de la tige. Un trou avait été soigneusement percé à cet endroit pour permettre un passage du câble en interne dans le tube supérieur. Celui-ci a été rebouché une fois la Reverb Stealth installée ; le passage interne d’origine étant justement prévu pour ce modèle.
La transmission est aussi différente du modèle de série. Exit Sram, le team BMC enduro est sponsorisé par Shimano. François Bailly-Maître utilise le Shimano XTR Di2 : « J’adore la rapidité d’action et la souplesse de la commande. C’est hyper précis et on ne se pose jamais de question. Vu que la batterie dure très longtemps, ce n’est pas non plus un stress. Je suis vraiment convaincu, y compris pour un usage enduro. » La batterie est placée dans le bas du tube diagonal, via un petit bidouillage malin des mécanos du team : elle est enlacée dans une chambre à air dont la valve dépasse par une des sorties de câble du cadre. Une fois la batterie en place, on fait sortir la valve par le trou et la chambre est gonflée afin que rien ne bouge et qu’il n’y ait aucun bruit parasite ! La valve est ensuite bien dissimulée dans le cadre… même si elle n’a pas échappé à notre regard acéré.
Le pédalier Shimano XTR de FBM a pas mal souffert, comme le nôtre lors du test longue durée que nous avions publié un peu plus tôt dans la saison. Mais cela reste esthétique car pour le reste, la fiabilité n’est pas remise en cause. Le plateau est en 34 dents, avec un anti-déraillement Shimano.
Les freins proviennent également de chez Shimano, avec soit des XTR Trail, ou des Saint de DH à 4 pistons selon les courses. Dans tous les cas, le grand Jurassien utilise des disques de 203mm à l’avant comme à l’arrière : « J‘ai besoin de puissance, j’aime que ça freine fort et qu’il n’y ait aucune variation même sur les longues spéciales. Avec des 203mm, je mets toutes les chances de mon côté, aussi au niveau du refroidissement. Ce n’est pas pour les quelques grammes en plus… »
Sous le boîtier de pédalier, à la sortie du passage interne dans le tube diagonal, le câble Shimano XTR Di2, ainsi que la Durit du frein arrière passent à l’air libre. Elles ont donc été renforcées par plusieurs tours de scotch afin d’éviter tout endommagement par des pierres projetées par la roue avant ou lors d’un contact direct avec un relief un peu prononcé. « Encore une fois, deux précautions valent mieux qu’une. C’est peu de choses, mais ça peut vous sauver une course. »
Les teams BMC de XC et d’enduro roulent avec des moyeux Shimano (XT derrière et Saint à l’avant dans ce cas), mais ils ont la liberté de choisir leurs jantes, à conditions qu’elles ne portent pas de marquage spécifique. Un oeil averti reconnaît immédiatement qu’il s’agit ici de jantes NoTubes, avec une Bravo carbone à l’arrière et une Arch (alu) à l’avant, qui devrait être remplacée très rapidement par une Bravo également. Larges de 26mm, légères et assez souples verticalement, les NoTubes Bravo (voir notre présentation ici) ont séduit le pilote BMC qui, hasard ou non, a signé ses meilleures performances de la saison avec ces roues.
Les roues du BMC Trailfox sont montées avec des pneus Continental Baron Projekt 2.4 particulièrement polyvalents et solides. « Je n’ai jamais crevé avec et ils me mettent pleinement en confiance ». Pour la petite histoire, lors de la présentation presse en Espagne, une sortie route de 60 bornes avec les teams XC et Triathlon de BMC était organisée, et François y a pris part avec son vélo d’enduro ! Bon, ce n’était certainement pas la monture optimale et les pneus faisaient un peu de bruit sur le bitume, mais le grand costaud (qui a failli être pro sur route) est arrivé non loin du groupe de tête et votre serviteur, en vélo de route, a eu bien du mal à le décrocher. « Ca me rappelle un peu certaines liaisons qu’on a pendant la saison EWS » a-t-il déclaré sobrement en haut de la plus longue montée du jour.
Enfin, au niveau du cockpit, on retrouve des composants 3T de la série Team, avec une potence alu en 55mm et un cintre plat en carbone de 740mm. Il pourrait d’ailleurs y avoir du changement à ce niveau et François prévoit de faire quelques tests pendant l’inter-saison : « J’aime bien la forme du cintre plat 3T, son galbe, et avec les roues de 29, j’essaie de ne pas être trop haut par rapport au sol. J’aime aussi le cintre carbone car il filtre un peu les vibrations. Mais la largeur maximale en plat carbone chez 3T est de 740mm et j’aimerais aussi tester plus large. Il y a un low riser de 780mm et je vais voir si, en ajustant la hauteur des entretoises sous la potence, je peux retrouver ma position. » Quant aux grips, il s’agit des fameux ESI Chunky, dont il ne pourrait plus se séparer.
Enfin, juste avant ce camp d’entraînement, François Bailly-Maître venait de recevoir la dernière version des genouillères Bliss Minimalist ; Bliss qui est un nouveau partenaire du team pour 2016.
Pour retrouver l’interview complète de François Bailly-Maître, rendez-vous ici : https://www.vojomag.com/interview-francois-bailly-maitre-ews-et-mega-pour-2016/
Pour voir la version de série de son BMC Trailfox, direction le site de la marque.