Pro Bike-Check EWS | Partie 1 : Maes, Oton, Lau, Ravanel, May & Gracia

Vous nous connaissez, chez Vojo, au-delà de la performance sportive, nous aimons nous pencher sur les machines des champions, les décortiquer, comprendre leurs choix et pourquoi ils les font. En ce début de saison 2016 des Enduro World Series, notre reporter sur place, Jérémie Reuiller, a profité des manches du Chili et d’Argentine pour partir à la rencontre d’une belle brochette de pilotes afin qu’ils vous présentent leur vélo. Pour cette première partie, voici les bike-check’s de Martin Maes (GT), Damien Oton (DeVinci), Nicolas Lau (Cube), Cécile Ravanel (Commençal), Ludo May (Canyon) et Cédric Gracia (Santa Cruz).

Martin Maes : GT Sanction

Martin reste fidèle à Fox en suspensions, avec un Float X à l’arrière qui offre 165mm de débattement et une Fox 36 RC2 devant en version 175mm de débattement, ce qui est supérieur aux vélos de série, mais un choix assez courant chez les pilotes EWS.

Parmi les principaux changements, on note l’apparition d’un poste de pilotage Race Face en lieu et place du Pro Atherton Replica de l’an dernier : « Je roule avec une potence de 50mm de long et un cintre carbone légèrement relevé avec juste 20mm de rise. Les poignées proviennent de chez ODI », nous explique Martin. En attendant la nouvelle tige de selle télescopique Fox, testée actuellement par Richie Rude et qui devrait bientôt sortir officiellement, Martin roule en KS.

La transmission reste en 100% Shimano, avec un groupe XTR 1×11 en version mécanique. « J’ai testé le Di2 et j’aime bien, mais pour les courses, je garde un meilleur feeling avec le mécanique. C’est très personnel et subjectif. Puis, en mono, il y a un léger avantage de poids pour le XTR mécanique. » En freins, Martin Maes est également en Shimano sur son GT Sanction, avec un ensemble Saint 4 pistons : « Là, je ne veux faire aucune concession, quitte à prendre quelques grammes. La puissance de freinage est pour moi très importante, comme la constance sur les très longues descentes, donc je prends les Saint plutôt que les XTR même si ces derniers sont plus légers. » Les pédales sont les Crank Brothers Mallet Enduro, très populaires auprès des pilotes EWS.

Gros changement au niveau des roues qui sont maintenant des NoTubes Bravo carbone, que nous avons d’ailleurs testées récemment. « Elles sont super légères et dynamiques. Je gagne quelques centaines de grammes par rapport à l’an dernier. Au niveau des pneus, je suis passé sur Schwalbe cette saison. J’ai testé le Procore et je l’ai adopté pour l’arrière où c’est génial niveau grip et pour les crevaisons. A l’avant, je reste sur un montage classique. Je roule avec un Nobby Nic à l’arrière et un Magic Mary devant. »

Damien Oton : DeVinci Spartan

Blessé une bonne partie de la saison 2015, Damien Oton revient plus motivé que jamais sur le circuit EWS. Pour son comeback, il reste sur le DeVinci Spartan carbone, mais avec de nouvelles couleurs… solaires !

« Le cadre n’a pas changé, explique Damien, et l’amortisseur non plus. Pour la fourche par contre, je suis avec la nouvelle Lyrik en 170mm de débattement. Je garde les mêmes settings toute l’année derrière et aussi au niveau de la fourche, sauf que j’ai une cartouche perso qui me permet de faire quelques ajustements précis avec des clics spécifiques pour faire des changements juste avant les spéciales selon leur profil au niveau de la compression en basses vitesses. »

Cette année, Damien Oton est passé en gommes Maxxis sur son DeVinci Spartan. « Ici, pour le terrain très sec et fuyant des deux manches d’Amérique Latine, j’ai sélectionné le Shorty à l’avant, avec de gros crampons bien carrés, et le nouvel Agressor à l’arrière. Tous les deux sont en Double Down, qui est une carcasse type DH allégée, parfaite pour l’enduro. On reste à 1100g par pneu, mais on ne prend pas de risque. » Les roues sont des Easton Haven alu.

Pour la transmission, Damien est en Sram XX1 1×11. « Sur l’image, vous voyez que j’ai monté un plateau 32 dents pour les recos pour être à l’aise et ne pas me cramer, mais en course je roule toujours en 36 dents. » Il utilise les pédales Crank Brothers Mallet Enduro. On note aussi que Damien roule avec les leviers de freins quasiment à l’horizontale et ajoute un peu de papier de verre collé pour maximiser le grip.

Nicolas Lau : Cube Stereo C:68

Par rapport au vélo qu’il nous avait présenté lorsque nous lui avons rendu visite en octobre dernier pour une longue interview, le Cube Stereo C:68 de Nicolas Lau a connu quelques modifications : « C’est toujours le Stereo en 160mm de débattement, mais dans une version qui préfigure le modèle 2017. C’est un taille L et on a cherché à gratter un peu au niveau de la peinture. Cela donne un look plus sobre au vélo, cela permet de gagner un peu de poids et on laisse entrevoir le large tressage typique des fibres C:68, les plus légères disponibles chez Cube. »

Mais les modifications sur ce cadre ne sont pas que d’ordre esthétique : « Ce cadre est bien rigidifié par rapport à l’ancienne version. Avant, on avait un cadre qui se donnait plus, ce qui pouvait être un avantage sur certains secteurs, mais je souhaitais quelque chose de plus race, avec plus de répondant. Ici, je l’ai ! » Nicolas Lau a également monté un amortisseur Fox Float X2, le modèle de DH à air. « C’est un compagnon génial pour adapter le vélo à tous les types de terrains. On peut tout régler en compression, rebond, hautes et basses vitesses, avec une simple clé allen. Clic, un coup à gauche, clic, un coup à droite… quand on le connaît bien, ça va tout seul ! » A l’avant, on retrouve l’inévitable Fox 36.

Nicolas Lau est un des rares pilotes EWS adeptes du double plateau : « Je roule en Di2 et avec le Syncroshift, je peux rouler avec une seule commande, tout en ayant un double. Je suis en 28/38. Cela me permet de faire les liaisons à l’économie sur le petit plateau et d’envoyer sur le 38 en spéciale. Au Chili, les liaisons étaient longues et raides, c’était nickel. »

Autre subtilité, Nicolas Lau roule avec des jantes de largeur différente à l’avant et à l’arrière : « Je suis en DT Swiss de 30mm devant, ce qui me permet de passer sur une carcasse plus légère sans trop de déformation dans les appuis. Par contre je suis sur une jante en 25mm de large derrière, ce qui donne un pneu plus rond, idéal pour le rendement. J’ai toujours bien aimé avoir cela sur mes bikes car j’ai un meilleur feeling, je trouve que cela facilite le passage en courbe. » En cas de crevaison, Nicolas Lau cache une chambre à air Schwalbe Aerothan à 70g dans un recoin de son cadre.

Pour le reste, Nicolas Lau roule en freins Shimano Saint, un poste de pilotage Race Face avec potence de 40mm de long et cintre en 35mm de rise. En attendant la nouvelle tige de selle Fox, on constate que Nico roule provisoirement avec une Reverb sur les premières manches EWS de la saison.

Cécile Ravanel : Commençal Meta AM V4

Victorieuse de la première manche EWS 2016 au Chili, Cécile Ravanel reste fidèle à son Commencal Meta AM V4 (voir notre test ici), mais cette année avec des suspensions RockShox au lieu de Marzocchi.

A l’arrière c’est le Monarch DebonAir comme sur le vélo de série et une Lyrik prend place devant en 170 de débattement.

Les roues sont des American Classic All Mountain chaussées de pneus Hutchinson Toro en 2.25 derrière et 2.35 devant. La transmission est en 100% Sram XX1/XO1 et les freins des Guide Ultimate. GCintre, potence et tige de selle proviennent de chez KS et les pédales sont encore une fois les fameuses Crank Brothers Mallet Enduro.

On note que Cécile apprécie les pièces perforées, avec notamment la selle Tioga Spider ou encore les petites entretoises SB3 alu ajourées.

Cédric Gracia : Santa Cruz Hightower 29 »

Cédric Gracia est un des rares pilotes à rouler en 29 pouces sur le circuit EWS. Il est équipé du tout nouveau Santa Cruz Hightower, compatible également 27,5+.

Le cadre offre 135mm de débattement (avec amortisseur DVO) et la fourche DVO Diamond Boost est en 150mm. Le cadre et la fourche sont équipés de moyeux Mavic prototypes adaptés au format Boost et montés sur des jantes CrossMax XL. Les pneus proviennent de chez Panaracer.

Parmi les nouveaux partenaires de CG, on note Magura pour les freins (MT8 double pistons, plutôt typés XC mais très puissants comme nous avions pu le voir lors de notre test) et Rotor pour le pédalier et le fameux plateau ovale en 32 dents. Le reste de la transmission est en Shimano XTR Mécanique.

Toujours à la pointe niveau pièces personnalisées, CG roule avec un poste de pilotage Production Privée et des grips Santa Cruz à son nom, « comme ça si tu me piques mon vélo et que tu essaies de me faire croire que c’est le tien, je sais direct que ce n’est pas vrai et t’es mort », précise CG… et on vous laisse imaginer l’accent et la façon dont il le dit, ça vaut de l’or. « J’ai aussi un super GPS Lezyne pour ne pas me perdre et je vois même les calories que je perds sur la journée. Quand tu fais 90kg comme moi, c’est super important ! »

Derniers détails : CG roule avec des protections AMStyle sur son cadre et une nouvelle tige télescopique Crank Brothers va bientôt remplacer sa Reverb. CG est lié à la marque pour les pédales également et roule pour la fondation #CB4Others qui permet de récolter des fonds pour aider à réaliser les rêves d’enfants malades.

Ludo May : Canyon Strive CF

Le pilote Canyon connu pour ses vidéos extravagantes et débordantes de créativité, repart cette saison au guidon d’un Canyon Strive CF en taille Large.

« On est sur du 160mm débattement à l’arrière mais je place une Lyrik en 170 à l’avant. Dedans, j’ai 67 psi et pour l’amortisseur c’est 30% Sag. Avec le Shapeshifter qui redresse les angles et qui limite le débattement à 130mm pour les montées, on peut se permettre de mettre un SAG important dans l’amortisseur. En descente, la suspension est très onctueuse et avec les 66° d’angle devant on peut attaquer. J’ai aussi une commande custom, gravée spécialement par mon mécano ! « 

Le poste de pilotage provient de chez Renthal, en 750mm de large. « J’aime bien rouler assez haut du coup j’ai choisi un modèle avec un rise important. La potence est en 50mm. » Ludo place aussi un peu de papier de verre sur ses leviers pour éviter de glisser. Au niveau des pneus, Ludo roule en gommes Mavic avec 1,5/1,6 bar devant en pression et 1,6/1,7 derrière.

« J’essaie aussi de rouler sans sac pour que rien ne gène mes mouvements. Je place donc tout ce qu’il faut pour réparer sur le vélo : j’ai un câble de dérailleur sous la selle, une chambre à air collée sur le vélo, la cartouche de CO2 Topeak vissée sur le porte-bidon adapté (avec une petite protection pour ne pas que ça tape sur le cadre) et, bien évidemment un bidon. »

Ca vous a plu ?

Eh bien figurez-vous qu’il y a une 2e partie avec les vélos de Nicolas Vouilloz, Richie Rude, Jérôme Clementz, François Bailly-Maître, Dimitri Tordo et Florian Nicolaï ! La voici : www.vojomag.com/pro-bike-check-ews-partie-2-vouilloz-rude-clementz-fbm-tordo-nicolai
Et pour revivre la manche du Chili, c’est par ici : www.vojomag.com/ews-1-corral-portfolio